Par Markku Siira via Reseau-International
Les Etats-Unis, aux abois, sont prêts à détruire les derniers vestiges de souveraineté de leurs alliés – principalement européens. Même l’Union européenne, autrefois fondée avec le soutien des Américains, est désormais un rival de l’hégémon paranoïaque, un rival qui doit être affaibli.
Bien sûr, la soumission honteuse des gouvernements européens aux ordres de Washington tente toujours d’être camouflée derrière la proclamation d’un «partenariat transatlantique». Ce n’est pas seulement le cas des fervents gouvernements pro-occidentaux des petits Etats baltes, perpétuellement traumatisés, que sont l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. L’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne, elles aussi, ont eu tendance à entonner le mantra invraisemblable de «l’unité occidentale».
Même l’explosion des gazoducs Nord Stream n’a pas fait apparaître dans l’opinion publique des politiciens ou des experts qui oseraient remettre en question les actions américaines qui s’apparentent à du terrorisme d’Etat. La destruction des gazoducs donne aux entreprises américaines un avantage concurrentiel écrasant, mais malgré cela, des commentaires absurdes tels que «il est difficile d’imaginer autre chose que cela relève de la Russie» sont émis en Finlande aussi.
Cette triste tendance n’est pas passée inaperçue chez Vladimir Poutine, qui a déclaré en juin dernier que «si un pays ou un groupe de pays n’est pas capable de prendre des décisions indépendantes, cela signifie qu’il est déjà, dans une certaine mesure, une colonie, et les colonies n’ont historiquement aucun avenir et aucune chance de survivre à une lutte géopolitique féroce».
Comment comprendre que les gouvernements des pays de l’euro soient prêts à transformer leurs pays en champs de bataille et leurs citoyens en chair à canon dans une guerre qui n’est pas la leur mais celle des Etats-Unis contre la Russie? La plupart des chefs d’Etat, des politiciens et des bureaucrates semblent s’être vendus à l’hégémon pour renforcer le pouvoir du dollar.
La belligérance américaine ne prendra pas fin avec la chute de la Russie, mais sera suivie par un état de guerre contre la Chine. Alors que l’hégémonisme est poursuivi jusqu’au bout, il est nécessaire de cesser de prétendre à la souveraineté nationale en Europe et de détruire, par ailleurs, toute prétention à l’indépendance en Amérique latine et en Asie.
La doctrine Wolfowitz est manifestement toujours en vigueur, et l’administration Biden la met en pratique. La ligne directrice de la politique étrangère américaine consiste toujours à repousser l’avancée des challengeurs et à tenter de maintenir sa position d’unique superpuissance mondiale. Le démantèlement des gazoducs Nord Stream semble également une manœuvre visant à démontrer la domination des Etats-Unis sur la Russie.
Bien sûr, le sinistre plan à long terme de Washington a déjà été révélé à quiconque a pris la peine d’examiner la situation de manière plus critique. L’objectif est de détruire la Russie et de créer une poignée d’Etats clients dans sa vaste zone géographique qui serait également utilisée pour attaquer la Chine.
Pour paraphraser Sauli Niinistö, on pourrait dire que «le masque de la démocratie a été enlevé et que le visage du totalitarisme occidental est visible». Aujourd’hui, même en Finlande, l’unanimité et la victimisation sont de mise, et l’intrigue de l’opération psychologique est assez simple: la Russie est le méchant hors-la-loi, l’Ukraine la victime innocente et les Etats-Unis l’héroïne de l’histoire.
Les politiques autodestructrices des pays européens sont totalement contraires aux intérêts des citoyens, mais les pouvoirs en place ne semblent pas s’en soucier. Nous sommes passés des affres de l’ère de la pandémie à l’atmosphère de guerre, et avec la crise énergétique, nous avons peur d’un hiver glacial. Est-ce ainsi que nous vivons le rêve américain dans une Finlande de l’Otan qui s’appauvrit?
Markku Siira via reseau-international
Compléments :
Après 14 années passées à l’Elysée, et quelques semaines avant de mourir, François Mitterrand livra son testament politique aux Français : « La France ne le sait pas, mais nous sommes en guerre avec l’Amérique. Oui, une guerre permanente, une guerre vitale, une guerre économique, une guerre sans mort…apparemment. Oui, ils sont très durs les Américains, ils sont voraces, ils veulent un pouvoir sans partage sur le monde… C’est une guerre inconnue, une guerre permanente, sans mort apparemment et pourtant une guerre à mort ! »
QQ Citations – https://qqcitations.com/citation/187337
https://i.servimg.com/u/f53/11/40/28/12/go_hom10.jpg
Retour PingUne Europe totalement soumise aux Etats-Unis – Les moutons enragés – Monde25
Une Europe totalement soumise aux États-Unis… eux-mêmes soumis à cet ensemble d’intérêts complexes qu’on désigne d’un mot symbolique : la « City », véritable « Citadelle de la Finance Internationale ».
Dark City : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/
Quelle Europe, celle d’hier centrée sur Berlin à cause du traître Gorbatchev qui a permis la réunification RFA / RDA (cette Europe est déjà économiquement morte ) ou celle de demain centrée sur Varsovie ?
La disparition de la vieille Europe collaborationniste par son attachement au nazisme anglo-sioniste des neoconservateurs lavera le sang de nos héros résistants morts pour rien. En France, l’histoire parle d’elle même, de Pétain à Macron alias la REM ou plutôt « la france en Marche » en passant par Mitterrand décoré de la « francisque » !?
Concernant la Pologne, pays de résistants qu’on ne peut certainement pas traiter de collaborationnistes (voir l’histoire de l’AK et de l’AL) l’attachement est à l’Intermarium initié par Józef Piłsudski et largement soutenu par Trump. La destruction totale des Nord Streams allemands et l’inauguration simultanée du Baltic pipeline polonais marque le changement du centre de gravité de cette nouvelle Europe qui saura s’entendre à la fois avec les Russes et les Américains dénazifiés.
@ ulfr
« les Américains dénazifiés » ? Il faudrait remplacer les 3/4 du personnel de Washington, tout compris : journalistes, fonctionnaires, élus, « think tanks » divers……
@uflr
L’attaque de Pearl Harbor avait été induite par un embargo US sur tous les produits hydrocarbures dans la zone du Pacifique 15 jours avant. Bis-repetita now !
Si objectif clairement établi, perso j’en doute un peu, ça serait celui de permettre ( voulant dire que tout en étant officiellement ennemi de cette entité on fait tout pour que cette dernière envahisse l’Europe) à la Russie d’envahir toute l’Europe avec l’aide logistique de la Chine voire de l’Inde également. Un NOM ne pourra réellement s’établir qu’en associant la Chine + l’Inde avec Washington DC, j’insiste sur ce DC…..
Le sort de la Russie sera de devenir une colonie à l’Asie. Le restant étant sous contrôle de WDC.
Sauf que, il y a toujours un grain de sable qui va finir par gripper la savante mécanique….