Par Charles Sannat pour Insolentiae
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
La lettre STRATEGIES du mois d’avril consacrée à l’immobilier est en ligne. J’y développe une approche très différente où je démontre que cette fois-ci il est fort probable qu’une baisse importante de l’immobilier ne proviendra pas d’une hausse des taux mais d’autres facteurs que l’on peut parfaitement identifier et anticiper. Mieux, il ne devrait pas y avoir une baisse généralisée mais la coexistence de mouvements baissiers et haussiers. Je vous explique tout cela dans ce dossier Stratégies à lire impérativement si vous êtes détenteur d’immobilier ou si vous souhaitez investir. Le dossier est accessible dans vos espaces lecteurs ici. Pour vous abonner tous les renseignements sont ici.
Passons maintenant au plus important à savoir cet article de Libération (source ici) qui revient sur les préparatifs chinois concernant d’éventuelles sanctions qui les toucheraient et qui seraient similaires à celles qui touchent la Russie.
« Selon le « Financial Times », Pékin évaluerait l’impact de sanctions économiques similaires à celles infligées à la Russie
« Le quotidien britannique affirme que des dignitaires chinois auraient rencontré les représentants de banques nationales et étrangères pour se parer à d’éventuelles sanctions économiques comparables à celles subies par la Russie. En cas de conflit avec Taiwan ?
Que manigance donc la Chine derrière sa neutralité de façade dans le conflit opposant l’Ukraine à son « ami » russe ? De par son partenariat stratégique avec Moscou, elle ne peut se résoudre à condamner l’invasion lancée par Vladimir Poutine le 24 février – et que Pékin qualifie «d’opération militaire spéciale», reprenant la rhétorique du Kremlin. Mais tétanisées à l’idée que leur pays ne devienne une victime collatérale des sanctions américaines et européennes, les autorités chinoises mesurent chacune de ses prises de parole sur le conflit. Une aide humanitaire a même été fournie à l’Ukraine début mars.
La Chine aurait même anticipé d’éventuelles mesures de rétorsion économique. Selon le Financial Times, des responsables de la Banque populaire de Chine (la banque centrale chinoise) et du ministère des Finances se seraient réunis le 22 avril avec des représentants de plusieurs banques nationales et internationales. Au cours de cette assemblée, les dignitaires chinois auraient discuté de la manière dont ils pourraient protéger les actifs du pays à l’étranger contre les sanctions américaines similaires à celles imposées à la Russie.
La menace d’une invasion de Taiwan
Le quotidien économique britannique rapporte qu’un haut responsable du ministère des Finances a alerté sur la capacité des Etats-Unis et leurs alliés à pouvoir geler les avoirs de la Banque centrale chinoise en devises étrangères, comme ils l’ont fait avec la russe. Il faut dire que ceux-ci sont considérables : Pékin détenait fin 2021 3 200 milliards de dollars en réserves de change, dont 1 000 milliards sont des bons du Trésor américain ».
Rassurez-vous mes amis, cela fait des années que les Chinois qui ne sont pas des perdreaux de l’année savent pertinemment que les Etats-Unis peuvent saisir aussi bien leurs dollars que les obligations détenues.
Pourtant ce n’est pas ce que dit l’article de Libération qui affirme que « Yi Huiman, le président de la Commission chinoise des marchés, a ainsi demandé aux banquiers présents ce que le pays pouvait mettre en œuvre pour protéger ces actifs colossaux, affirme le Financial Times. Une inquiétude d’autant plus légitime pour Pékin que, selon une personne au fait de la réunion et interrogée par le journal, « le système bancaire chinois n’est pas préparé à un gel de ses avoirs en dollars ou à une exclusion du système de messagerie Swift comme les Etats-Unis l’ont fait pour la Russie » ».
La réalité c’est que la Chine sait très bien ce qu’il l’attend lorsque Pékin ne voudra plus obéir aux oukases américains. La punition comme celle reçue actuellement par la Russie et cela fait des années que la Chine s’inquiète de l’approche de l’extraterritorialité américaine. Pour aller plus loin, dès 2007 Hongbing Song publie un ouvrage en mandarin appelé « la guerre des monnaies ». Peu importe ce que vous penserez de cet ouvrage ou ce que vous entendrez dessus, il a été vendu à des millions d’exemplaires en Chine, tous les membres influents du PCC l’ont lu et il a fortement imprégné la pensée chinoise et surtout la méfiance de Pékin à l’égard de la finance mondiale ce qui veut de la finance américaine.
Les Chinois savent très bien ce qu’il va se passer.
Et le journal Libération pense encore qu’il pourrait-être difficile « pour les Etats-Unis d’imposer des sanctions massives contre la Chine ». Et d’ajouter, fataliste, que « ce serait comme si ces deux pays se détruisaient au cours d’une guerre nucléaire ».
Le mobile n’est pas la croissance mais la domination.
Le mobile n’est plus la croissance économique pure, mais la lutte pour les dernières ressources naturelles et la manière de les partager.
Encore une fois la Chine n’a pas besoin des excédents occidentaux et des 3 200 milliards de dollars de réserves. Les Chinois savent depuis bien longtemps qu’ils seront perdus, mais retenez bien ceci :
Si pour Henri IV, Paris valait bien une messe, Taïwan vaut bien 3 200 milliards de dollars de monnaie de singe.
Les Chinois n’ont pas besoin, dans le monde qui vient, de dollars qui ne valent rien, mais de matières premières, de blé, de céréales et d’énergie. La Russie possède tout cela et ce sera bien plus important que tous les excédents en dollars alors que la FED comme la BCE impriment chaque jour toujours plus de billets.
Les analystes raisonnent comme si nous avions des choses à offrir à la Chine.
Retenez ceci.
Nous n’avons rien à offrir à la Chine.
Rien.
Nous vivons dans l’illusion de la force alors que nous sommes nus et même incapable de produire suffisamment de godasses pour chausser notre population.
Libération explique aussi doctement que la Chine ne pourrait pas se passer de SWIFT, vous savez le système de paiement interbancaire, alors que c’est la Chine qui actuellement aide la Russie techniquement pour assurer la continuité de ses systèmes de paiements internes.
La Chine confine des centaines de millions de ses concitoyens pour ce qui est aujourd’hui une grippe qui fait très peu de victimes et ferment toutes ses productions ou presque à l’occident nous annonçant de terribles pénuries dans les semaines qui viennent.
La Chine semble se tirer une balle dans le pied économique !
Rien n’est plus faux.
La Chine ne craint rien, car la Chine peut tout produire et c’est la Chine qui nous permet de réaliser l’essentiel de notre PIB !
L’erreur d’appréciation de la situation est ici majeure.
La Chine va récupérer Taïwan. Nous sanctionnerons la Chine. Nous marcherons nus pieds pendant quelques années.
Un nouveau rideau de fer s’abattra sur la planète.
Nous ferons un immense bond en arrière.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.
Préparez-vous !
Charles SANNAT
Et la suite ?
Le bon côté, c’est que nos industries – celles encore debout – pourrons redémarrées,
et nous, les occidentaux quasi-ruinés, fabriquerons à notre tour des ‘jouets’ pour les vendre au reste de la planète pour pouvoir manger une ‘bouillie’ à base d’insectes parfumé aux effluves d’excréments humains.
À court terme, l’avenir ne sent pas bon !!!
Le bordel ambiant n’est pas près de finir..
Voilà une belle occasion de remettre les pendules à l’heure. D’abord, on l’a dit et répété, faire des réserves ( de chaussures aussi, oui, mais pas que), ensuite apprendre à nous passer de beaucoup de choses futiles, inutiles, et enfin, réapprendre à fabriquer artisanalement ce dont nous avons vraiment besoin.
L’apprentissage sera sans doute difficile, mais il nécessitera aussi de la solidarité, entre ceux qui savent et peuvent faire, et les autres qui peuvent apprendre, ou non (enfants, personnes âgées)…
Tenez, c’est le moment d’interroger les derniers témoins de la guerre, pour savoir comment elles et ils se débrouillaient. Ma mère me disait, par exemple, qu’il fallait retourner les robes, jupes, manteaux usés, pour en faire des … presque neufs. Réapprendre à raccommoder, même si, avec les tissus et fils modernes, ce n’est pas évident. Bref, faire durer.
Bonjour …
Pour réutiliser, réparer, rapiécer, etc. c’est un excellente suggestion !
Ma mère me disait qu’à la fin de son année scolaire, toute la famille effaçait les cahiers utilisés pendant l’année, pour les réutiliser l’année suivante.
Et pour ce qui est de s’habituer à n’avoir et n’utiliser que l’essentiel, imaginez devoir quitter la maison rapidement, à pied pour un long temps, et ne pouvoir emmener que l’essentiel.
J’ai essayé, et n’ai pas réussi. La liste est presque sans fin 🙁
Cela me rappelle un adage(citation?): Est riche, celui qui n’a besoin de rien.
Laissez-moi vous dire que je ne suis pas encore multi-milliardaire, mais j’y travaille 😉
Plein d’humour et de bon sens.
Petite compilation de quelques citations du film Avatar qui résonnent étrangement dans le contexte actuel:
« Pourquoi, dès qu’un peuple est assis sur quelque chose que l’on convoite, ce peuple devient il notre ennemi, justifiant ainsi le pillage. »
« C’est ça ! Vous voyez, ils nous pissent dessus sans même essayer de nous faire croire qu’il pleut. »
« Bon, et ben voilà. On dirait que la diplomatie n’a rien donné. »
« Essayez de savoir ce que veulent exactement ces singes bleus. Non, parce que, on leur a proposé des médicaments, de l’éducation, des routes … Mais non, ils préfèrent la boue. »
« Volez maintenant avec moi, mes frères, mes soeurs et nous montrerons à ceux qui viennent du ciel qu’ils ne peuvent pas prendre tout ce qu’ils convoitent et que ce monde est notre terre à nous. »
Rien de nouveau sous le soleil… Tout comme les Terriens n’avaient rien que les habitants de Pandora puissent désirer / convoiter, les Occidentaux n’ont rien à offrir à la Chine. Et tout à perdre.
……… »Pour aller plus loin, dès 2007 Hongbing Song publie un ouvrage en mandarin appelé « la guerre des monnaies ». Peu importe ce que vous penserez de cet ouvrage ou ce que vous entendrez dessus, il a été vendu à des millions d’exemplaires en Chine, tous les membres influents du PCC l’ont lu et il a fortement imprégné la pensée chinoise et surtout la méfiance de Pékin à l’égard de la finance mondiale ce qui veut de la finance américaine.
Les Chinois savent très bien ce qu’il va se passer. « ………..
Personnellement, j’ai carrément potassé cet ouvrage. Il est sourcé comme le serait une thèse de doctorat. Et on peut aisément croire que sa lecture ait du bien faire ouvrir les yeux à plus d’un responsable politique chinois……..