Un coup politique se prépare au sein de l’Union européenne?

Par Philippe Rosenthal pour Observateur-Continental

Récemment, le tribunal de l’Union européenne a reçu un procès des députés européens contre la Commission européenne. Elle est accusée de connivence à la violation de l’Etat de droit par certains pays de l’UE. Une telle démarche peut être une tentative de saper la position, voire de révoquer complètement de son poste la chef de la Commission européenne (CE) Ursula von der Leyen.

Selon le président du Parlement européen David Sassoli, le mécontentement des députés à l’égard de Bruxelles est causé par la réticence à punir économiquement la Pologne et la Hongrie qui refusent de reconnaître la suprématie de la législation européenne sur les lois nationales. Le 29 octobre, le président du Parlement européen tweetait: «Le service juridique de la Commission européenne vient de saisir la Cour de justice de l’action en justice contre la Commission européenne pour non-application du mécanisme de l’Etat de droit»; «Nous attendons maintenant l’action de la Commission européenne»; «Les mots doivent être transformés en actes».

Le service juridique du Parlement européen a soumis le 29 octobre dernier à la Cour de Justice de l’Union européenne l’action en justice contre la Commission européenne pour sa non-application du règlement sur la conditionnalité. «Ce règlement, qui a été adopté en décembre dernier, permet à l’UE de suspendre les paiements du budget de l’UE aux Etats membres dans lesquels l’Etat de droit est menacé. Toutefois, la Commission s’est abstenue de l’utiliser jusqu’à présent. La commission des affaires juridiques du Parlement avait donc recommandé d’intenter une action en justice», indique la déclaration du Président du Parlement européen. 

Le 19 octobre 2021, La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen et le Premier ministre, polonais Mateusz Morawieck, se sont affrontés lors d’un débat au Parlement sur les défis persistants de Varsovie aux principes de l’Etat de droit de l’UE. Mateusz Morawiecki avait insisté sur le fait que la Pologne respecte les traités de l’UE et a rejeté les commentaires des opposants au gouvernement nationaliste polonais [PiS] qui craignent que la décision de la Cour n’ait mis le pays sur la voie d’un éventuel «Polexit» ou d’une sortie de l’UE à 27 pays.

Le 30 octobre 2021, le député européen polonais , Leszek Miller, a fait savoir qu’un vote de défiance sera engagé contre Ursula von der Leyen en publiant sur sont compte Twitter: «Ursula von der Leyen a attendu, attendu et attendu. Le Parlement européen a déposé une plainte auprès de la CJUE contre la CE pour sa passivité et «pour non-application du règlement sur la conditionnalité». Le règlement dans ce cas est en vigueur depuis le 1er janvier de cette année. La prochaine étape – un vote de défiance envers la Commission». 

L’initiateur du coup politique dans l’Union européenne pourrait être Emmanuel Macron qui veut prendre l’initiative pour façonner la politique étrangère de l’Union européenne, ont suggéré des experts. Après le départ d’Angela Merkel, la France se débarrasse des hommes de main de l’Allemagne à la tête de l’UE, dont Ursula von der Leyen. Il est curieux que les alliés de Paris se retrouvent également au Bundestag lui-même. Le SPD, qui a remporté les élections, n’est pas non plus satisfait de la Présidente de la Commission européenne qui a pris ses fonctions grâce à Angela Merkel.

C’est, donc, pour cacher les véritables intentions que la Pologne a été mentionnée dans le procès contre la Commission européenne. Cette version est indirectement confirmée par le fait que le président polonais, Andrzej Duda, a effectué la veille une visite de travail inattendue à Paris où il s’est entretenu avec son homologue français. On ne peut pas exclure qu’ils aient envisagé une diversion sur Varsovie alors que la cible principale est précisément Ursula von der Leyen.

Philippe Rosenthal

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Observateur-Continental

2 Commentaires

  1. « permet à l’UE de suspendre les paiements du budget de l’UE aux Etats membres dans lesquels l’Etat de droit est menacé.  »
    Etat de droit: « L’État de droit implique une hiérarchie des règles de droit, l’égalité devant la loi et la séparation des pouvoirs. Le respect de la hiérarchie des normes. La hiérarchie des normes implique que chaque norme juridique est rédigée sur le fondement d’un droit qui lui est supérieur… » source: http://www.vie-publique.fr › fiches › 274962-letat-de-droit-definition

    Moi je veux bien… mais que vaut une hiérarchie des normes si elle n’est pas respectée ? C’est le cas dans le pays, la France, en ce moment. Alors ??? Alors ???
    Le plus drôle c’est que les pays devront continuer de participer mais ils ne recevront plus rien en retour ? Ah si, panpan cucul !
    Enfin… si j’ai bien compris…
    Après… s’ils se tirent dans les pattes …ils font de toute façon leur cuisine sans rien nous demander. Alors qu’ils s’écharpent entre eux et nous foutent la paix.

  2. « le mécontentement des députés à l’égard de Bruxelles est causé par la réticence à punir économiquement la Pologne et la Hongrie qui refusent de reconnaître la suprématie de la législation européenne sur les lois nationales » : ceci s’appelle du théâtre.
    Il s’agit là de désamorcer une situation explosive en Pologne et en Hongrie, avec l’aide d’eurodéputés complices (on ne mord pas la main qui vous nourrit), car parfaitement au courant des règles scélérates de l’UE, et de la brutalité economique, sociale et morale qui émane de ses stricts applications.
    Rappel pour ceux qui n’étaient pas là :
    Les institutions européennes ont été, historiquement, faites par et pour les multinationales ; non pour le commerce en général, mais plus précisément pour le commerce des multinationales.
    Cette superstructure correspond au versant civil et politique de la médaille dont le versant militaire est représenté par l’OTAN. À cet égard, il importe de rappeler que l’OTAN, sous commandement américain officiel, est en réalité une « force » qui a été créée sous l’impulsion des globalistes anglais (Société Fabienne, « Fabian Society », en tête)
    Les Traités européens s’opposent à toute possibilité de « patriotisme économique » de la part d’États qui ne doivent jamais privilégier leurs propres entreprises « nationales ». Cette interdiction est sanctionnée, institutionnellement et financièrement, par l’interdiction générale des « aides de l’État » ainsi que par les « recours en manquement » à disposition de la « Commission européenne » pour faire condamner les États réfractaires à appliquer les règles de l’Union. La « Commission » aux ordres oligarchiques peut ainsi rappeler à l’ordre (financier) les États qui auraient eu des velléités de déroger à leur propre sabordement. Ce sabordement est, notons-le, « librement » consenti par les États qui s’interdisent, par leur adhésion aux Traités constitutifs scélérats de l’Union Européenne, toute capacité de défendre et de protéger leurs propres ressortissants, personnes physiques ou morales.
    C’est pourquoi les hommes dits politiques n’ont rien de « politique », ils sont des « hommes de paille », des « hommes-liges », véritables courroies de transmission des « « puissances d’argent », réels donneurs d’ordres.
    La séparation des pouvoirs telle qu’institutionnellement comprise, alliée au mandat représentatif est, en réalité, une stratégie utilisée par les « puissances d’argent » pour prendre le pouvoir politique à l’intérieur des pays. C’est cette prise de contrôle institutionnelle, à l’intérieur des États européens, qui a permis l’avènement de l’Union Européenne en tant qu’institution.
    Cette organisation internationale bafoue ouvertement et officiellement le principe de séparation des pouvoirs pourtant désigné depuis le XVIIIe siècle comme étant la substance de tout régime démocratique. Elle est dirigée par les principaux propriétaires de capitaux, cachés derrière l’anonymat des multinationales. Cette évolution institutionnelle n’a été rendue possible que parce que les principaux propriétaires de capitaux contrôlaient déjà préalablement les régimes politiques des pays européens ; concrètement, cette domination s’est installée au moment des Révolutions du XVIIIe siècle, par l’instauration, partout en Europe, à la mode anglaise, du parlementarisme dit représentatif organisé autour des partis politiques. Cette organisation agit juridiquement, sur le modèle anglo-saxon, au moyen du « lobbying » qui est la transcription juridique, et donc la légalisation, de ce que le droit continental traditionnel appelait « corruption d’agents publics ». Précisons qu’en l’espèce il ne s’agit pas tant de corrompre des agents publics que d’organiser, ab initio, les règles publiques, politiques et sociétales, en fonction des seuls intérêts bien compris des principaux détenteurs de capitaux. Ainsi, les « agents publics » sont non seulement corrompus mais aussi et surtout choisis, dès le départ, en fonction de leur aptitude à satisfaire la politique décidée par les principaux détenteurs de capitaux : « Young Leaders » et « Young Fabians », par exemple.
    Les institutions européennes sont, en définitive, l’évolution politique logique du renversement qui a eu lieu au XVIIIe siècle lorsque la caste des « puissances d’argent » a décidé de renverser, une fois pour toutes, l’ordre politique en vigueur dans les pays européens, lequel était fondé d’une part sur la religion catholique (le clergé) et d’autre part sur la Royauté de droit divin.
    Il résulte de l’actuelle subversion du pouvoir politique et institutionnel, quasi partout, mais surtout en Europe, une omnipotence de l’État doublée d’une centralisation abusive, deux manifestations hostiles au développement harmonieux de l’espèce humaine.
    L’excès de centralisation nuit ontologiquement à la diversité culturelle humaine. L’omnipotence étatique nuit quant à elle à la liberté, à l’intégrité et à la créativité des individus.
    Ces deux nuisances ayant pour effet direct et indirect une disparition des notions d’équité, de justice et in fine de civilisation.
    NB : « L’initiateur du coup politique dans l’Union européenne pourrait être Emmanuel Macron qui veut prendre l’initiative pour façonner la politique étrangère de l’Union européenne, ont suggéré des experts.»
    Ne surestimez pas ce jeune adulte irresponsable qui agit uniquement sous la coupe de « curateurs », eux très puissants et de moins en moins anonymes.
    Rappelons simplement que le but du « Nouvel Ordre Mondial » est l’avènement d’un gouvernement mondial.
    Et ce gouvernement ne pourra voir le jour que sous les décombres de tous les États, et donc avec l’aide de tous les pantins au pouvoir dans tous les pays, tout empires soient-ils.
    Remarquons au passage qu’en hâtant l’effondrement de l’empire américain, le président Trump que certains prennent pour un « sauveur » (à l’instar de Poutine) agit comme un allié objectif des intérêts globalistes qui vont, évidemment, dans le sens d’un gouvernement mondial.
    Suite : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/

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