Comment la CEDH et l’ONU sont instrumentalisées pour faire de la Russie un état terroriste

Par Karine Bechet Golovko pour Russie Politic

Illustration de l’Ukraine « pro-démocratique » post-Maïdan

L’Ukraine vient de déposer un énième recours interétatique devant la CEDH, par lequel elle accuse, sans indication de faits précis, la Russie d’éliminer les opposants sur son territoire et un peu partout dans le monde et de ne pas permettre une enquête sur ces cas. Parallèlement, à l’ONU, l’Allemagne se ridiculise avec les Tatars martyrisés d’une Crimée « occupée ». Autrement dit, l’Ukraine est utilisée, après la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France, pour construire l’image d’une Russie – état terroriste. L’Europe continue à être instrumentalisée dans un jeu qui la dépasse et qu’elle ne maîtrise pas, pendant que les organes de la globalisation, comme localement la CEDH et en général l’ONU, trouvent enfin leur véritable raison d’être : la reconstitution par le discours d’une réalité plus confortable, puisqu’ils ont échoué à la créer.

Ce 19 février, la CEDH a enregistré le 9e recours interétatique (le 4e pendant) de l’Ukraine contre la Russie depuis le coup d’Etat du Maïdan, ayant ouvert la voie à une guerre civile avec le Donbass et à la scission de la Crimée, échec flagrant dont la communauté internationale ne se remet pas. Les instances de gouvernance globale ont alors été activées, en appui des déclarations politiques des pays-satellites, sans prendre le risque d’une véritable enquête internationale objective. Le bruit remplaçant le fond.

Il est vrai que de par sa position géographique, la CEDH agit parfaitement en complément des instances à vocation universelle, comme celles de l’ONU. Ainsi, à la Une du site de la CEDH, l’annonce publiée le 23 février de ce recours :

« Cette requête concerne l’allégation, de la part du gouvernement ukrainien, d’une pratique administrative continue, de la part de la Fédération de Russie, qui consisterait à mener des opérations d’assassinats ciblés, autorisés par l’État, contre des opposants présumés de la Fédération de Russie, en Russie et sur le territoire d’autres États, y compris d’autres États membres du Conseil de L’Europe, en dehors d’une situation de conflit armé.

Le gouvernement ukrainien allègue également une pratique administrative, de la part de la Fédération de Russie, consistant à ne pas mener d’enquêtes sur ces opérations d’assassinats, et à organiser délibérément des opérations de dissimulation visant à contrecarrer les efforts visant à trouver les responsables. »

Suivez, le regard … la Syrie, les Skripal, pôv’ Navalny … toujours rien de prouvé, mais tellement de bruits politico-médiatiques, que cela vaut bien un procès – d’intention. Il serait en effet dommage de ne pas utiliser une instance aussi soumise que la CEDH dans cette confrontation géopolitique, pour tenter de faire de la Russie un état terroriste et de poser, enfin, un léger vernis para-judiciaire sur tant d’allégations – démenties. 

Donc, le ministre ukrainien de la Justice d’expliquer, très sérieusement, que la Russie par l’intermédiaire de ses services spéciaux, a mené des opérations de liquidation sur son territoire et ailleurs de personnes dérangeantes, en faisant accuser d’autres autorités, notamment l’Ukraine, de ces crimes. Pour autant, aucun fait précis n’est avancé à l’appui du recours … Nous sommes bien, là encore, dans la communication et la création d’une image, non pas dans une accusation fondée. Déjà en 2018, avec justesse, le ministère russe de la Justice soulignait que l’Ukraine abuse de son droit de recours interétatique devant la CEDH et utilise cette instance « comme un instrument pour obtenir des informations et pour atteindre des buts politiques propres ». Rien n’a changé, le rythme s’est simplement accéléré en fonction des besoins géopolitiques et la CEDH a suivi.

Parallèlement, afin de renforcer la construction de l’image d’une Russie – état terroriste, les positions de la CEDH, mêmes tronquées, sont utilisées par les forces politiques devant l’ONU. Ainsi, le représentant allemand surfe sur le thème des Tatars de Crimée, qui seraient maltraités, sur un territoire « occupé » où les droits de l’homme seraient systématiquement violés par le vilain « régime ». Les Tatars de Crimée se disent prêts à aller s’exprimer devant le Conseil de l’Europe et la CEDH, qui s’inquiètent tant de leur situation, mais, bizarrement, ne les invitent pas. Ces instances préfèrent les organisations minoritaires et radicales de Tatars qui vivent en Ukraine … Le représentant russe, Poliansky, a remis les points sur les i, quand le diplomate allemand demandait pourquoi la Russie ne laisse pas entrer en Crimée des missions d’observation :

« Demandez à vos concitoyens, notamment du Bunderstag, qui viennent régulièrement en Crimée. Et d’ailleurs, nous vous avions personnellement invité, et nous et les habitants de Crimée. Peut-être que vous vous moquez simplement de nous et voulez que l’on vous achète un billet ? Dites-le simplement, pourquoi tourner autour du pot. Mais il est plus simple de répandre des mensonges sur les horreurs dans la Crimée soi-disant occupée, alors qu’il est si facile de découvrir la vérité et de se rendre compte du caractère mensonger de ces allégations.« 

Le représentant russe a également rappelé qu’environ 1 million d’Ukrainiens, chaque année viennent en Crimée, notamment pour les vacances, et en parlent très positivement dans les réseaux sociaux:

« En fait, si aujourd’hui il est effectivement justifié de parler d’une occupation, il faut parler de l’occupation par l’Ukraine du Maïdan de l’Ukraine normale, qui était un pays pour nous amis, avec ses valeurs et ses idéaux. La folie du Maïdan et les visions géopolitiques de nos collègues occidentaux en ont fait un fief des nationalistes et anti-russe. »

Ces instances internationales, qu’il s’agisse des organes de l’ONU ou de ceux du Conseil de l’Europe, sont entrés dans une phase active de reconstruction de la réalité. Faute d’avoir pu modifier la réalité conformément à leur vision, ils instrumentalisent ces organes pour qu’ils estampillent la « vérité » dont ils ont besoin, en imposant un discours déterminé, dans lequel la Crimée est occupée, la Russie est un état terroriste et, au passage, l’Ukraine l’avenir de l’Europe. Mais la distance grandissante entre ce discours, qui tourne en rond, se répète sans cesse sans prendre racines, fragilise de plus en plus leur position. Or, actuellement dans tous les domaines, lorsqu’une méthode ne fonctionne pas, il faut la radicaliser … Il semblerait que la rigidité idéologique mette les forces globalistes dans une impasse.

Karine Bechet Golovko

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4 Commentaires

  1. Juste pour rappel….. l’affaire Jouyet-Fillon, le fameux petit-déjeuner au cours duquel il y aurait eu des propos tenus par François Fillon pour demander à l’Elysée de durcir la pression sur les affaires juridiques en cours de l’ex Président adepte des crochets de boucher. Sauf qu’au final, les deux journalistes qui y étaient présents, les mêmes qui avaient participé aux révélations qu’un Président n’auraient pas du dire, ne purent jamais s’appuyer de quelconques preuves enregistrées sur le contenu des conversations ayant eu cours lors de ce fameux déjeuner. Le Pdt en question étant celui qui fut à l’origine du néologisme des « sans dents ». L’objectif était de disqualifier le crédit de Fillon à quelques mois des primaires de la droite. Visiblement, l’équipe à Hollande travaillait au démâtage anticipé de Fillon, déjà. Notons que le Jouyet en question a travaillé auprès des deux Présidents et que c’est également lui qui fut celui qui repéra et qui introduisit le mangeur de verres pilés à l’Elysée.
    Le lien avec la Russie de ce déjeuner : Il intervint exactement 15 jours après l’aller-retour de Fillon à Moscou suite à l’affaire des deux Mistrals. Affaire commanditée depuis Washinfon DC, via Flamby, puisque suite à cet épisode, deux ex machina, intervint comme par miracle la première vente de Rafales à l’étranger….. Bref, c’est surtout à cause de son tropisme pour Moscou que François Fillon aurait été FLINGUE politiquement.

  2. Reprenons les bases:
    L’ukraine est tout comme l’UE une entité neo nazie, c’est pour cela que l’UE et l’ukraine se battent l’un comme l’autre pour l’adhésion a l’UE de l’ukraine….

    Des agents dormants de la police ukrainienne sont desormais établis en France, y sont arrivé, soignés (greffés pour certains necessiteux) dans le vaucluse, et sont desormais en dormance dans notre pays… Cela devrait inquieter….

  3. La Russie et les Russes considèrent les Nazes comme leur pire ennemis
    Et ils ont bien raison https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yes.gif
    Cela vient du fait que des millions de Russes sont morts a cause d’eux (et pour rien)
    https://www.ouest-france.fr/europe/russie/les-12-millions-de-noms-de-soldats-sovietiques-morts-face-aux-nazis-diffuses-la-television-russe-6753934
    en realité
    « la victoire soviétique a eu lieu au prix de terribles pertes, évaluées à environ 27 millions de morts, selon les chiffres officiel »

  4. Relativement à cette opération d’ostracisation de la Russie, la question qui mérite d’être posée c’est celle du POURQUOI ?
    L’histoire des nazis dans ce cas précis n’est qu’un écran de fumée destiné à cacher l’enjeu réel.
    Une partie de l’Ukraine et non sa totalité comme certains ici s’avancent à concevoir come de facto, connaît un tropisme en direction de Berlin. C’est historique et le nazisme n’y participe que comme un folklo-symbolisme en trompe l’œil.
    Les deux guerres mondiales ont défait les deux empires européens, français et britannique, au bénéfice des USA.
    Le traité de Versailles sous la dictée de Wilson, le financement du réarmement de l’Allemagne nazi par le ratissage des détenteurs d’or physique aux USA entre le 11/05/ 33 ( décret de Roosevelt pour abolir l’étalon-or) et le « Gold Reserv Act » en janvier 34. Le transfert des fonds à destination du régime nazi fut assuré par une liste de banques helvètes, italiennes et marginalement bataves sous la sainte bénédiction de l’ancêtre au FMI : La BRI installée à Bâle. On comprend mieux le respect de la neutralité helvète par les nazis, d’une part, et d’autre part en 45 la bulle de savon produite par la fausse enquête diligentée par les USA sur le rôle des banques helvètes dans la spoliation des biens appartenant à des juifs. Quant au fait que l’armée allemande ait pu bénéficier de toutes les pièces de rechange de la part d’IBM et d’ITT pour ses réseaux de transmission jusqu’en avril 1945 et que le brevet du pétrole hydrogéné ait été transféré par les USA aux allemands en pleine guerre….. ça laisse rêveur, non ? Bref, le petit jeu de pompier-pyromane d’une certaine grande finance qui consiste à souffler dans les deux camps une musique mortifère d’affrontement doit bien avoir ses raisons.
    En faisant TOUT pour que l’Europe et la Russie ne s’unissent pas pour faire face au mastodonte chinois, on croit pouvoir deviner que ce n’est ni plus ni moins que le partage du monde entre deux empires qui est en train de se mettre en branle. Et les dindons de la farce, pour la troisième fois, c’est pas nous ET les russes ??
    C’est tellement gros que personne ne le voit.
    Désolant !!

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