l’Impersonnel qui guérit tout, par Sylvain Rochex.

Sylvain Rochex, partage ses réflexions sur l’impersonnel. Bien qu’il nous incite à écouter plusieurs vidéos sur ce thème, Sylvain en fait une présentation écrite, qui va satisfaire ceux (dont je suis) qui aiment ses textes. Partagez ! Volti

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Pour illustration

Par Sylvain Rochex

A la suite de Simone Weil (1909-1943), je m’en viens rappeler au monde que le salut est dans l’Impersonnel. Simone Weil aurait pleuré toutes les larmes de son corps en face du « développement personnel » qui s’est répandu comme un virus assassin. Le « développement personnel » ne peut être qu’une involution morbide des individus : une spirale de retour permanent à soi, un tourbillon mortel, alors que l’Impersonnel conduit vers des cieux dégagés et limpides.

S’il y a bien quelque-chose à développer c’est l’Impersonnel, et non la personne, bref, c’est le trajet exactement inverse qu’il faut faire (Monde à l’envers… encore et toujours). En voulant être une Personne, (de persona, le masque) nous devenons une chose, en guerre permanente avec les autres (personnes) dans le monde de l’argent et du jeu affreux des intérêts réciproques et des spécialisations (qui ne sera jamais l’Amour — « Nul ne peut servir deux maîtres.» ). Alors que si nous cherchons à manifester plutôt ce que nous avons de commun avec nos plus lointains ancêtres, avec la moyenne de l’Homme sur des centaines de milliers d’années, avec « l’Être générique », avec l’Idée de l’Homme dans une dimension cosmologique, nous cheminons alors vers l’Impersonnel, c’est-à-dire le meilleur moyen pour devenir un Homme véritable et pour savoir une bonne fois pour toute ce que nous avons à faire sur la terre

Qu’est-ce qu’un Homme ? L’Idée de l’Homme ?

La réponse ne veut venir qu’en remontant le courant comme un saumon et en cessant d’écouter le son de l’époque, pour se brancher sur la voix sans âge et sans époque qui vient du fond des temps. Il y a eu des Hommes sur cette planète pendant des centaines de milliers d’années et plus encore… Des Hommes qui n’étaient pas ceci ou cela… Qui étaient sans rapport avec les Euros et les Dollars, ni le troc non plus… Qui n’étaient pas cordonnier ou boulanger… Web-Master ou Youtubeur… des Hommes qui étaient seulement des Hommes…

Sur la Terre,… il y a surtout eu des Hommes… Mais nous n’en sommes pas… Pourquoi voulons-nous toujours être définis par les derniers siècles putrides, ou par les dernières décennies foutues, par l’époque ?? Pourquoi ne cherchons-nous pas à tirer notre définition à partir d’un segment qui irait de nous jusqu’au confins de l’Histoire pour vraiment embrasser ce qu’est l’Homme ? Un segment tellement vaste qui nous renseignerait sur « l’Être générique », sur qu’est-ce qu’un Homme… Faire cela pour se libérer des FORMES perverses et des biais de l’époque…

Sérieusement, vous en avez pas terriblement marre de la « personne » justement, de vous prendre la tête du matin au soir pour être une « personne » alors que vous pourriez n’être personne ?

Vous en avez pas terriblement marre d’essayer de vous façonner constamment, de vous évertuer à correspondre aux attendus de l’époque ? Vous ne voyez pas que si on n’est pas plus rusé, on finit toujours chair à canon d’une époque ? Vous ne voyez pas que ça n’ira jamais ? Que l’époque vous dira toujours que ça ne va pas, qu’il vous faut encore ajouter ceci ou cela, sans fin ?

Ce qui est PERSONNEL, c’est toujours in fine ce qui est égotique et égoïste et donc ce qui SÉPARE continuellement de tout. En continuant de se gaver de l’homme de ces derniers siècles, ou de l’homme malade de notre époque, on ne peut jamais arriver à piger quoique ce soit concernant la flèche de la Vie, telle qu’elle trace sa voie indépendamment des turpitudes de l’époque. Guérir de la « personne », c’est devenir l’autre, c’est être l’autre, c’est rejoindre la moyenne parfaite, c’est faire la volonté de l’autre, c’est faire la volonté de la Vie, du Cosmos, et non plus la sienne. Guérir, c’est sentir que coule en soi non pas son propre sang, mais le sang tout court, LE sang, un sang IMPERSONNEL.

Ma mission ? Mon destin ? Arrêter avec ça, pour sentir combien ma situation est celle-ci : Dieu attend que je cesse enfin avec Ma Personne, pour que je sois un Homme, juste un Homme, ni plus, ni moins…

Je vous invite donc dans mon bonheur, dans mes vacances perpétuelles : en devenant un Homme, non pas tel que le veut cette société malade, mais tel que le veut le cosmos, tel que le veulent nos lointains ancêtres, qui ne comprendraient pas une seule seconde ce que nous sommes devenus : des choses et des animaux atrophiés.
Le bonheur n’est pas dans le fait de se distinguer, car il faut se réifier si on veut se distinguer. Le bonheur, il est à portée de main  en voulant plaire à la Vie, à Dieu, aux Hommes véritables, à l’Idée de l’Homme, au lieu de vouloir plaire aux hommes de la société et à l’époque.

Voici 3 messages vidéos sur ce thème. Je veux en enregistrer un quatrième concernant les relations amoureuses mais je n’ai pas encore trouvé l’élan, car ce thème est vraiment difficile. A vrai dire le sujet de l’Impersonnel touche un peu tous les aspects de nos vies.

L’IMPERSONNEL (Vidéo 1) : ÊTRE UN HOMME OU UNE CHOSE

L’IMPERSONNEL (Vidéo 2) : LA SPÉCIALISATION EN QUESTION !

L’IMPERSONNEL (Vidéo 3): LE DRAME DE L’OFFICIEL

Sylvain Rochex

Ses sites :

Déscolarisation.org

Debordelisation.net

5 Commentaires

  1. Hummm…

    je suis a 100% pour 50% de ce qu’il écrit,
    et a 100% contre les 50% restants…

    Bon, vu la tournure de certains paragraphes,
    cela me donne l’impression « bien imprégnée » d’un miroir sans teint où derriere ya comme un gout de NOM, de désindividualisation, du LREM…

     » Dieu attend que je cesse enfin avec Ma Personne, pour que je sois un Homme, juste un Homme, ni plus, ni moins…  »

    Non non, je suis pas une Personne ni un Homme puisque Dieu a créer l’Homme a son Image et que nous descendons du Singe,
    donc il est poilu et aime les bananes…
    Du moins lorsqu’on crois aux sornettes inventées par des « Hommes » depuis des milliers d’années
    qu’on appelle Religions, Sciences, Croyances, Légendes, etc…

    Dieu n’attend rien, il nous laisse choisir,
    il n’attend méme pas parceque le Temps chez lui n’existe pas, c’est Imtemporel chez lui…

    Bon, Sylvain a sa façon de voir le monde et moi la mienne,
    J’ai donné mon ressenti.
    Cela s’arréte là.

  2. Bon, comme il m’a alléché avec du texte, j’ai du écouter les vidéos même si je n’aime pas trop.
    Comme souvent, je me délecte des réflexions de Sylvain Rochex.
    C’est un fameux défi de n’être rien dans cette société car tendre vers l’homme générique, c’est n’être rien pour les autres. Je parle d’expérience, sans avoir su exprimer ce que tu dis, je n’ai jamais été cet humain personnel.
    Après être rentré dans une école supérieur où j’ai tenu deux semaines, je me suis dit mais ça recommence. Tout ce que j’avais connu depuis petite, se lever, aller à l’école, étudier, etc, recommençait. Je ne sais pas ce que j’avais espéré ou attendu à la fin de mes humanités mais ce n’était surement pas ça. Du coup, j’ai tout arrêté, mon instinct me disait de me reproduire, j’ai eu des enfants, je suis devenue, puéricultrice, pédiatre, institutrice, cuisinière, agent immobilier, diététicienne, couturière, etc, maintenant j’espère enfin produire ma nourriture . Je n’ai rien fait d’extraordinaire, pour les gens que je croisais(inconnus, famille, certains amis), je n’étais rien. Pas de métier, pas de place dans la société, je n’ai jamais gagné d’argent, je peux l’affirmer, je ne suis RIEN et pourtant je sens que j’ai fait ce qu’il fallait, pas pour la société mais pour la VIE tout simplement. La cerise sur le gâteau, les enfants s’en vont, ils restent la petite dernière, c’est incroyable le poids qui me pèse car j’ai senti que je devais trouver non pas quelque chose à faire, je fais plein de chose mais un statut pour exister aux yeux des autres.
    Grace à cette vidéo, c’est tout bon, au diable le statut. Je suis fière de n’être rien.
    Ce n’est pas simple d’expliquer ceci en deux mots et sur le net mais cette réflexion de Sylvain m’a beaucoup touché. Car ce n’est pas facile de n’être RIEN, même par convictionhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif

    • J’ai hâte de lire la réflexion sur les relations amoureuses.

    • Je pense que tu explique les choses bien mieux, en utilisant des termes du quotidien.
      La tournure philosophique de Sylvain n’est pas toujours claire pour certains,
      plus pour d’autres, et cela donne des avis differents aussi.

      Du moins, j’ai juste compris que c’est pas la société qui nous fabrique, mais la Nature.
      Et que la seule chose qu’on emporte avec nous aprés le décé, c’est les vides remplis dans nos Coeurs…

      Là j’y vois la seule et unique raison…. d’Etre….
      … étre un Homme? …binnnn…bof bof , et ensuite ?

      Je sais enfin ce qui est a faire ici, le reste, c’est du…. Passe-Temps, pour pas s’ennuyer.

      ( c’est a nouveau mon avis )

  3. Je crois que c’est plus complexe et que les deux aspects doivent coexister. On est tous et toutes à la fois fourmis d’une colonie sur un cailloux qui flotte dans du rien et centre du monde à la perception binoculaire, binaurale, sensitive, etc. aux commandes d’un vaisseau fabuleux qu’est le corps. On oscille entre ces deux pôles.

    Il y a confusion: L’égoïsme est le fait d’avoir un ego démesuré, pas d’avoir un ego ! C’est là tomber dans l’extrême inverse: ne plus exister… C’est là où mène la médication par anxiolytique et antidépresseurs !

    Bien se connaître soi-même, ses points forts, ses points faibles, rend beaucoup plus faciles et agréables les rencontres et les collectifs. Et pour bien se connaître soi-même, il ne faut pas trop s’oublier …

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