Source REPORTERRE
De nombreuses ressources et savoirs traditionnels autochtones sont diffusés et commercialisés dans le monde, sans contrepartie pour les peuples les ayant développés. Une appropriation, ou biopiraterie, dénoncée par les communautés indigènes du Brésil.
Açaï, cupuaçu, guarana, stévia… Les « super » propriétés de ces aliments les ont rendus très populaires. Ceux-ci, mais aussi d’autres ressources génétiques issues de la faune et de la flore brésiliennes, parmi les plus riches en biodiversité, sont utilisés par les entreprises étrangères dans la confection de produits : des cosmétiques aux semences, en passant par les médicaments, les biotechnologies et les compléments alimentaires. Mais ce succès a un goût amer pour les peuples autochtones qui ont identifié ces ressources et leurs vertus, amélioré leur culture, transmis ces savoirs de génération en génération, et continuent aujourd’hui de les protéger face à l’avancée de la déforestation et des monocultures.
« Quand une ressource génétique, un savoir traditionnel est exporté dans un autre pays sans qu’il existe une procédure de consultation préalable [du peuple autochtone concerné] et un accord de répartition des bénéfices, cela caractérise une appropriation indue ou biopiraterie », affirme Fernanda Kaingang, leadeuse indigène et docteure en propriété intellectuelle et patrimoine culturel des peuples autochtones. Elle dénonce un « extractivisme intellectuel » depuis l’arrivée des premiers colons au Brésil en 1500.
« Le cupuaçu est à nous »
Les peuples autochtones ne reçoivent que peu de crédit scientifique pour leurs savoirs et inventions. Ils en perdent même la reconnaissance de la propriété intellectuelle et des droits de commercialisation lorsqu’un brevet est déposé par une entreprise ou un organisme de recherche, voire quand certains vont jusqu’à déposer une marque sur des noms d’espèces. Le gouvernement brésilien a fait annuler en 2007 l’enregistrement par une entreprise japonaise d’une marque sur l’açaï, baie typique amazonienne, mais aussi sur le cupuaçu, fruit amazonien similaire au cacao, et qui avait déclenché une campagne nationale de protestation en 2003, sous le slogan « le cupuaçu est à nous ».
Des laboratoires étrangers ont aussi déposé des demandes de brevets pour la production d’analgésiques à partir de la sécrétion de la grenouille kambô, utilisée dans la médecine indigène amazonienne.
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Merci pour l’info (suis en retard pour les lectures !). Le problème, c’est que dès qu’un produit est transformé, il appartient à la personne/société qui l’a transformé. C’est pour cela, d’ailleurs, que les personnes qui ont reçu le « vax » breveté cov.. appartiennent à la société qui l’a fabriqué ! Ceci dit en passant …
Ceci pour notre droit. Mais peut-être appartient-il aux autochtones de créer un droit à la protection des plantes, de leurs noms, de leurs propriétés, … ?
Ce qui me fait plaisir, c’est que ces peuples se bougent maintenant. Bravo à eux, et courage !!
Bien, absolument d’accord.
Qui va financer ?……..