La fin de la fin du nucléaire… construction massive de nouveaux réacteurs en France.

Rien que ça 14 EPR à construire… N’oublions pas que, l’EPR finlandais a été mis en service…avec 12 ans de retard, livré en mars 2022, sans compter ce qu’il a coûté en pénalités de retard. Celui construit en Chine est bourré d' »anomalies » au point de le mettre à l’arrêt.. Soyons optimistes, ils vont peut-être faire plus/mieux/bien cette fois pour la France..

Source INSOLENTIAE

« La France devra construire plus de six réacteurs EPR, annonce Agnès Pannier-Runacher »

Le gouvernement porte un programme de six nouveaux réacteurs EPR et huit en option… nous en sommes donc à 14 EPR potentiels.

« La France devra aller « au-delà des six premiers EPR » afin de relancer l’industrie nucléaire civile, a indiqué dans une interview à la Tribune Dimanche la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, à quelques semaines de la présentation du projet de loi relatif à la souveraineté énergétique. Depuis le discours de Belfort de février 2022, dans lequel Emmanuel Macron avait acté la relance du nucléaire, le gouvernement porte un programme de six nouveaux réacteurs EPR et huit en option. Cette déclaration de la ministre intervient près d’un mois après la sortie du chef de l’État qui avait déjà ouvert la porte à ces huit réacteurs supplémentaires « dans les prochains mois ».

Ces huit réacteurs seront actés dans le projet de loi relatif à la souveraineté énergétique qu’Agnès Pannier-Runacher présentera d’ici quelques semaines en Conseil des ministres. La rédaction du texte « reste neutre technologiquement », a assuré la ministre, selon qui, pour faire passer en France de plus de 60 % à 40 % en 2035 la part des énergies fossiles dans le mix énergétique, « il s’agit d’engager, après 2026, des constructions supplémentaires représentant 13 gigawatts ». Une puissance qui correspond « à la puissance de huit EPR, sans graver dans le marbre telle ou telle technologie », a affirmé la ministre. Le texte, toutefois, « rompt avec la précédente loi de programmation, qui réduisait à 50 % la part du nucléaire dans le mix électrique d’ici à 2025 », a indiqué la ministre qui n’a pas fermé la porte au fait d’aller encore plus loin, qualifiant de « bon objet de discussion avec les parlementaires » un objectif au-delà de ces 14 EPR. »

Que retenir de ces déclarations ?

Que la France, si elle veut électrifier les différents usages ne fera pas l’économie d’investissements massifs dans nos capacités de production électrique, et que le nucléaire sera incontournable comme énergie d’avenir permettant d’éviter un effondrement systémique en raison de la déplétion des énergies fossiles (la disparition progressive).

Que la France ira au-delà des 50 % d’énergie nucléaire dans son mix énergétique, et que l’objectif de « dénucléariser » notre électricité à été totalement abandonné sur l’autel de la réalité et les Allemands finiront par faire la même chose, même, s’ils mettent plus longtemps, pour la simple et bonne raison, qu’ils ne feront jamais fonctionner leurs grosses usines avec des panneaux solaires sur les toitures !

Enfin, que ces projets sont technologiquement neutres, comprenez par là qu’il faudra bien à un moment se poser la question des déchets comme je l’illustre avec la photo sur le haut de cet article. Le nucléaire idéal sera celui qui consomme les déchets déjà produits donnant à notre pays une autonomie pour des milliers d’années vu le stock dont nous disposons ! Il est fort dommage que les mamamouchis précédents à la vision de taupe aient détruits tous les programmes nationaux qui avançaient sur ces thématiques-là.

Le nucléaire reprend du service. Reste à ne pas brader la sécurité.

Charles SANNAT

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Insolentiae.com est le site sur lequel Charles Sannat s’exprime quotidiennement et livre un décryptage impertinent et sans concession de l’actualité économique. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.insolentiae.com. »

Source Le Figaro.fr ici

33 Commentaires

  1. le probleme majeur est la non continuité des projet
    La temporalité pour implanter quoique ce soit, en urbanisme comme en industrie, est bien supérieur aux échéances électorales.
    D’ici 3 ans, on a le temps d’abandonner ces implantations ou de ne plus maintenir nos centrales existantes, avec une idéologie qui va avec.

  2. Le problème majeur comme je l’ai déjà dit, c’est que peu importe la sécurité, à un moment ou un autre il y aura un accident grave.

    Que ce soit un terrible manque de chance, une catastrophe naturelle, ou une malversation, ça finira par arriver.

    Conséquence, à Tchernobyl, la zone d’exclusion couvre au total une superficie de plus de 2 200 km2 dans le nord de l’Ukraine et 2 600 km2 dans le sud du Bélarus qui sont de facto des régions impropres à la vie humaine.

    5000km2 au total, ça représente à peu près la superficie du département des Bouches du Rhône, et c’est sans parler du nuage que ça provoquerait.

    Donc ouais, c’est super le nucléaire, et ça fait pas de CO2, seulement, est-ce que ça vaut le coup de risquer de perdre un département ?
    Actuellement, il y a 56 réacteurs répartis sur 19 sites. Plus il y en aura, plus on aura de risques.

    Aussi, les réacteurs de Tchernobyl étaient environ de 1000 MWh. En France, la majorité sont de 900 MWh, mais les nouveaux qu’on compte construire font plus de 1500 MWh, ce qui laisse présager que la zone d’exclusion en cas d’accident sera probablement bien plus étendue…

    On nous bassine, avec les histoires de vaccins, sur le ratio bénéfice-risque. Est-ce qu’il existe un bénéfice suffisant pour risquer de voir une zone de 5000km2, voire plus, devenir inhabitable pendant des milliers ou des dizaines de milliers d’années (48 000 ans estimés pour que Tchernobyl soit débarrassé de sa radioactivité) ?

    • – TCHERNOBYL, au bas maux 500.000 morts.
      Sans compter que dans la semaine qui suivie , l’humanité est passée bien prêt d’une catastrophe bien du plus grave…

      -En ces temps, pour stopper la réaction en chaine, l’URSS put se permettre de sacrifier en direct des milliers de « liquidateurs »*.
      …Mais aujourd’hui,qu’en serait-il ?
      Quel françois est prêt à se sacrifier pour que lui survive le peuple de France ? Hum… https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

      PS : TECHNIQUEMENT AUCUN ROBOT NE PEUT APPROCHER ET TRAVAILLER AU PLUS PRET D’UN COEUR EN FUSION.

      *) « Liquidateur » : Terme officiellement consacré.

      • On n’a pas parlé des « liquidateurs » de Fukushima, parce que l’entreprise TEPCO les a « artistement » disséminés dans tout le Japon dès leur travail fini, pour qu’ils soient chacun bien isolés et ne puissent pas organiser une action de groupe. Ils furent sans doute des milliers à décéder solitaires dans leur coin.
        .
        A l’époque pour le site Dazibaoueb (non, il n’existe plus) chaque matin vers 3-4 heures j’allais sur le site anglais de la NHK, pour récupérer les dépêches significatives de la veille au soir (avec le décalage horaire, c’était juste fait), et je mettais les traductions sur notre site. Cela explique que je suivais ces évènements de très près.

  3. Les 3 accidents nucléaires civils connus sont la conséquence directes d’erreurs comportementales humaines parfois même de pure absurdité à l’origine, ce qui est consternant. Faut il se priver de feu parce que le feu brûle les mains des imbéciles ?

    • Le feu ne va pas rendre un département inhabitable pendant 48 000 ans.
      Il ne va pas contaminer des centaines de milliers de personnes.
      Et Fukushima, dur de dire que c’était juste une erreur humaine…

      Et de toutes façons, même si ce n’était que des erreurs humaines, l’erreur est humaine. Le problème n’est pas la cause, la gravité des conséquences est le problème.

      Et c’est également sans compter sur une possible volonté de provoquer une catastrophe, le risque terroriste n’est pas à écarter.

      Bref, 2 accidents de niveau 7 en moins de 70 ans d’existence du nucléaire. Un tous les 35 ans, le prochain c’est pour 2047, cool on a le temps. Sauf que plus y il aura de centrales, plus le risque d’accident augmentera. Et la puissance des réacteurs augmentant, les conséquences empireront d’autant.

    • De grâce, un peu de sérieux !
      c’est peut-être aussi « une erreur comportementale d’un imbécile », le fait que les groupes électrogènes de secours alimentant les pompes à Fukushima furent hors service suite à leur inondation.

      • Implanter une centrale nucléaire au bord de la mer dans un pays où tous les Japonais savent qu’un tsunami peut frapper, et ne pas envisager sérieusement ses conséquences possibles sur le maintien du système de refroidissement et ne pas anticiper sur la conduite à tenir dans cette hyothèse c’est à l’évidence faire preuve d’intelligence. C’est du même style que le Titanic fonçant de nuit à 20knts au milieu d’un immense champs d’icebergs alors qu’il en a été prévenu.
        Le point de départ de l’accident de Tchernobyl n’est pas mal non plus.
        Et comme a dit en défense l’Académicien des Sciences que Gorbatchev a envoyé au goulag: « mes calculs étaient justes ».

    • Il y en eut TROIS de vraiment importants (non pas les mêmes) :
      — 1957 Maïak (Sibérie au nord du Kazakhstan, près de Tcheliabinsk) échelon 6 — mais on n’en parle pratiquement jamais
      — 1986 Tchernobyl (nord Ukraine) échelon 7
      — 2011 Fukushima (côte du Tohoku, nord de Honshũ) échelon 7
      L’incident de Three Miles Island en 1979 aux États-Unis, bien que non négligeable, était moins grave (échelon 5)

  4. bonsoir,
    cruel dilemme mais quelle solution reste t’il ? vu la demande croissante d’électricité ce n’est pas avec des éoliennes et des panneaux solaires qui pourront pourvoir à la consommation qui augmente sans arrêt du à divers changement de comportement >>> pompe à chaleur qui remplace les énergies fossiles, véhicule électrique etc…

  5. Y-a-t-il une civilisation qui tienne sans énergie abondante et bon marché ?

  6. Les danger du nuk n’ont ils pas été créés de toutes pièces pour justement le refuser ? Il est étonnant de voir ces sous-marins et autres navires de ‘guerres’ fonctionner avec cette technologie sans n’avoir jamais eu aucuns soucis. Une charge de plutonium peut faire fonctionner un ‘véhicule’ pendant mille ans….
    Et si nous parlions du pétrole abiotique ? Et de l’arnaque qui va avec ? Comme quoi, vu que c’est soit disant rare, vous payez 2 euros le litre du recyclage de vos dégections sanitaires…. Ce blog est très interressant mais beaucoups d’intervenants sont complètement à l’ouest…

  7. Et la nana en question, disait, ce matin même à la radio, que nous n’avions aucun problème d’électricité, et même que nous en vendions à l’étranger !
    Alors ?
    Voici le début du message de Stéphane Lhomme:
    « Nucléaire : les fanfaronnades de Mme Pannier-Runacher, « Tartarine des électrons »
    La ministre se rêve « un destin à la Giscard » et croit pouvoir laisser son nom dans l’Histoire en parsemant le pays de réacteurs nucléaires qui, pour la plupart, ne verront en réalité jamais le jour. »
    Espérons qu’il ait raison !

  8. – Le problème du nucléaire civil fut que les choix technologies n’ont pas été faits en fonction d’un impératif sécuritaire, mais en fonction de leur capacité à pourvoyez au besoin du nucléaire militaire en plutonium.

    – D’autres alternatives bien plus sûrs existent. Celle du thorium semble prometteuse.
    Malheureusement la France est devenue incapable de finaliser un projet sortant des sentiers battus, alors on s’entête dans l’erreur.

  9. Sur le même sujet, mais version trahison de nos élites qui explique bien des choses… :
    https://echelledejacob.blogspot.com/2024/01/la-france-pourrait-etre-autonome-en.html

  10. Bonjour tout le monde,
    J’interviens une nouvelle fois, après lecture de vos réactions, ce sujet me passionnant, puisqu’il est accolé étroitement avec mes activités professionnelles.
    Pour une fois, je ne vais pas dérouler ici mes opinions mais les actions que je mets en place et les raisons sommaires de ces décisions.
    Né en 1971, l’énergie je l’ai connue tout nucléaire, puis pointée du doigt justement en matière de sécurité et traitement des déchets, pour voir les crédits de maintenance dégringoler et pour le coup nous mettre dans une situation aberrante.
    J’essaie de convaincre les institutions de décentraliser cette production, et de considérer que chaque implantation, commune, industrie se doit de viser l’autonomie en énergie (et en eau). photovoltaïque, géothermie et pile à eau de pluie. Les projets se font avec une condition de recherche de synergie évitant de planter des panneaux sur des parcelles agricoles.
    Cela fonctionne, les projets se font.
    Quel est le problème alors ? C’est l’existant, ce sont les métropoles surcompressées, les industries gouffre à énergie et les plans urbanistiques face aux lobbies des gros groupes qui excitent les assos locales écolos qui paralysent les projets. Le coup du papillon à sauvegarder fonctionne à merveille.

    Second point le prix. En France le prix de l’énergie est composé de 3 postes. 1/3 du prix négocié avec le producteur, 1/3 de … taxes, et 1/3 de ce que l’on appelle le prix de Pic. C’est ce prix de Pic qui pose problème. Il est calculé sur le prix de centrales privées à gaz. C’est la raison de l’accroche du prix du gaz à celui de l’électricité. Donc la décision du nucléaire actuelle est prise pour contrer l’effet inflationniste quand le gaz flambe.
    Le prix du photovoltaïque quand à lui est fixé au rachat par décret et varie en fonction des objectifs. Il est devenu un produit financier proposé par des sociétés d’investissement à forte rentabilité et donc déployé non pas en fonction des besoins mais de la place disponible.
    Enfin, ce déploiement fait fonctionner l’industrie chinoise, leader du marché, et nous mets devant l’absurdité de la situation.
    Avec le CNRS, nous avons inventé un panneau organique à base de plante, des piles à eau de pluie, mais nous n’avons pas eu gain de cause, car jugé trop cher en déploiement immédiat. Merci au passage à Engie de nous avoir démonter sur le sujet.
    Pour finir, nos décideurs sont hermétiques à toute idée de décentralisation des moyens de production en prétextant que le financement, dans ce cas, basculerai vers les collectivités locales… qui n’en n’ont plus les moyens…
    La boucle est bouclée, alors le nucléaire a de nouveau le vent en poupe, à la recherche hypothétique de la fusion totale…

  11. (vu la longueur de ma réponse, je préfère l’enlever, et la proposer à Volti pour un article à part)

  12. C’est dingue quand même, que même sur un site dont les membres sont censés être moins candides que la moyenne des moutons, on trouve tant de gens qui ressortent les arguments des lobbies du nucléaire.

    Genre on va créer une centrale magique qui consomme les déchets nucléaires pour créer une électricité super abondante et propre… On va retraiter les combustibles usés pour refaire de l’électricité (comme le mox…), on peut enfouir les déchets en les vitrifiant, c’est parfaitement sûr et efficace, avec une sécurité bien pensée on aura moins d’un accident majeur tous les 70 000 ans…

    Après 70 ans de nucléaire, je ne vois toujours aucune solution effective, toujours autant de promesses sur une future panacée, des gouffres à pognon qui n’aboutissent pas, mais absolument RIEN de concret. Que des promesses sur un hypothétique futur bisounoursien, et des dizaines de milliers de tonnes de déchets qui s’accumulent et dont on ne sait toujours pas quoi faire de réellement efficace et sûr…

    Je crois qu’on peut davantage faire confiance à la haute autorité de santé sur les vaccins covid qu’aux lobbyiste du nucléaire sur la gestion des déchets et la sureté du nucléaire civil.

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