Marché de dupes !

Le monde automobile change, et à toute vitesse ! Ce changement se fait à marche forcée vers l’électrique en premier lieu et vers l’hybridation. Un changement obtenu par des volontés politiques plus que par un réel souci environnemental. Soutenir aujourd’hui que les véhicules électriques sont une vraie solution écologique est bien faire preuve d’aveuglement et/ou d’un égoïsme certain. Egoïsme parce qu’il s’agit en partie d’une pollution « déportée » dans des pays que l’acheteur français moyen déconsidère ou qui sont suffisamment éloignés de son habitat qu’il peut s’en moquer comme de sa première chemise.

L’aveuglement vient quant à lui de la propagande permanente qui lui sied. Entre les annonces du gouvernement, les diverses obligations publicitaires et la complaisance de certains médias (Frandroid en est un excellent exemple), l’on serait presque amené à croire qu’il s’agit d’un progrès merveilleux sans aucun inconvénient. Même les nouvelles questions du code de la route sont orientées très en faveur de l’électrique, faisant l’apologie de son bien-fondé environnemental. Autant dire que l’on est loin du compte. Evidemment, les « convaincus » ne parlent que des bienfaits et les « détracteurs » du reste. Mais c’est ce reste qu’il convient de ne pas occulter parce que si les qualités sont réelles, les problèmes restent majeurs.

Sans émissions polluantes à l’échappement, il en reste au niveau des pneus et des freins, leur fabrication demande une énergie bien plus importante que celle utilisée pour un véhicule thermique. Selon l’ADEME, il faut au moins 70 000 kilomètres avant de trouver le point d’équilibre en termes de pollution. Cela ne prend toutefois pas en compte le lieu de production (en Asie essentiellement) qui demande alors un acheminement par bateau ce qui est terriblement polluant. Non prises en compte non plus les conditions d’exploitation des minerais et terres rares et leur pollution qui aggravent encore leur bilan, finalement assez peu flatteur mais largement passé sous silence.

Nouveauté également, les véhicules chinois, importés autrefois au compte-goutte, n’intéressaient guère les automobilistes européens, mais avec l’arrivée de l’électrique, les constructeurs de ce pays s’attaquent à notre marché. Et pour cause, ils produisent l’essentiel des moteurs, des batteries et détiennent une large partie des matériaux de leur composition. Ils peuvent ainsi proposer des prix en deçà de ceux des constructeurs d’autres pays, même si rouler en Byd ou en Zeerk ne fait pas rêver tout le monde.

Et si l’exploitation du pétrole n’est pas faite sans pollution, la fabrication d’électricité est très éloignée d’une quelconque neutralité carbone, qu’elle soit nucléaire, éolienne, solaire, hydraulique ou pire issue de gaz, de pétrole ou de charbon. Si l’on ajoute le faible nombre de bornes de recharge (en augmentation, mais trop souvent en panne ou dégradées donc inutilisables) et leur répartition, le temps de charge nécessaire, la faible autonomie (encore réduite parce que l’on ne va pas en dessous de 10 ou 20% de charge et que l’on ne charge « rapidement » que jusqu’à 80 %), les difficultés de charge dans les logements collectifs, la diminution de performance des batteries l’été et l’hiver, la multiplicité des cartes et abonnements (payants…) pour les recharges, je dois en oublier, ça commence à peser lourd.

E puis il y a la question du prix, là où les constructeurs chinois tentent de s’imposer. Mais même avec leur puissance de frappe, les prix restent très élevés. Je vois un Byd Atto 3 (type « SUV compact ») s’afficher à partir de 43 690 euros lorsque mon concessionnaire Renault me propose un Captur Mild Hybrid haut de gamme optionné à 26 400 euros. Et si le SUV chinois est plus puissant, il est aussi beaucoup plus lourd ce qui nivelle performances. Même avec un bonus de 5000 euros (nos impôts…), la marche reste très haute. Je pourrais évidemment continuer ainsi mais il me sera vite opposé le coût d’usage, plus faible sur l’électrique. Toutefois il faudra beaucoup de temps pour amortir la différence et recharger le plus souvent possible chez soi pour ceux qui le peuvent. Parce que s’il s’agit d’un long trajet, au regard de l’autonomie et du coût de recharge, la balance s’inverse (et je ne compte pas les frais de restauration à chaque arrêt prolongé !). Et je ne peux que m’interroger sur les prix de l’électricité. Ils doivent être finalement décorrélés de ceux du gaz mais restent volatiles et surtout, combien de temps la charge à la maison restera aussi peu chère ? Le temps que le parc monte assez en puissance ? Lors de l’interdiction de fabriquer des véhicules thermiques (2035) ? Comment l’Etat pourrait-il se priver des taxes sur les carburants ?

Comme tout le reste, ce qui est annoncé comme un progrès n’est qu’un asservissement de plus sous de faux prétextes. Vous pairez des voitures bien plus chères avec lesquelles vous serez limités en déplacements et l’énergie nécessaire coûtera elle aussi bientôt plus cher. C’est perdant sur toute la ligne sans que l’écologie ne s’y trouve réellement gagnante. C’est donc bien d’un marché de dupes dont il s’agit.

Sylvain Devaux

A propos Sylvain Devaux

Universitaire de formation (Géographie et histoire), responsable d'archives après une carrière dans le tourisme, mais aussi correspondant de presse et ancien rédacteur en chef de la Robolution (Insolentiae).

2 Commentaires

  1. Et vu que l’on ferme les centrales nucléaires au nom du « toujours plus écolo » je me demande comment on pourra alimenter en électricité ces millions de nouveaux véhicules électriques. Il ne faudra pas compter sur les énergies solaires et éoliennes qui sont aléatoires.
    En outre des journalistes ont remarqué un problème d’incendie sur certains véhicules électriques défectueux. Sans doute un petit pourcentage mais ces feux de véhicules électriques sont difficilement maitrisables par les pompiers car ce sont des feux de lithium. Les véhicules électriques sont d’ailleurs interdits dans les parkings souterrains pour cette raison.
    On peut ajouter aussi que ces véhicules sont très difficilement réparables si accidentés et que les compagnies d’assurance préfèrent souvent remboursser que réparer.
    Enfin sur le réchauffement climatique lui même, je vous invite à voir l’excellent site de patrice gibertie qui démonte preuves à l’appui le mensonge climatique. Des historiens ont ainsi observé que les vikings faisaient pousser de l’orge près du cercle polaire arctique il y a mille ans. Celà suppose une température moyenne du globe plus élevée d’au moins deux degrés qu’actuellement.
    Il faut remonter dans l’historique sur le site de patrice gibertie pour voir tous les articles qu’il a écrit sur le sujet. A chaque fois il s’appuie sur des preuves scientifiques pour étayer ce qu’il dit.
    https://pgibertie.com/2023/05/03/scoop-la-fameuse-crosse-de-hockey-du-rechauffement-climatique-vient-dexploser-en-plein-vol-lalgorithme-a-cree-de-faux-resultats/

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