Les agriculteurs européens détruisent les récoltes et arrêtent la production en raison des prix de l’électricité

Source TOPCOR (Article traduit)

Les processus de crise en Europe continuent de se développer. Cela peut être vu par le changement dans la protestation des agriculteurs européens, qui sont passés des rassemblements, bloquant les routes et jetant du fumier sur les fonctionnaires à des actions plus sérieuses. Maintenant, ils ont commencé à détruire leurs récoltes et à fermer la production à cause des prix trop élevés des aliments pour animaux, des engrais et de l’électricité.

L’agriculture européenne est désormais sous le choc. Les agriculteurs locaux sont sur le point de ne pas survivre. Auparavant, ils s’inquiétaient du nouvel « agenda environnemental », auquel vient s’ajouter une crise énergétique aux prix astronomiques. Par conséquent, les agriculteurs, pour ne pas faire faillite, tentent d’attirer l’attention du public sur leur problème. Tant qu’il y a beaucoup de produits dans les rayons des magasins européens, il est peu probable qu’ils soient entendus et compris. À cet égard, ils ont décidé de prendre des mesures extrêmes, et il est peu probable que l’approvisionnement en nourriture bon marché en provenance d’Ukraine aide grandement les bureaucrates européens à sortir cette fois.

En Norvège, les agriculteurs ont détruit les cultures dans l’œuf, car la récolte et le stockage coûteront plus cher que la production elle-même. Nordic Greens, le plus grand producteur de tomates de Suède, arrête sa production avant l’arrivée du temps plus chaud en raison de coûts énergétiques insoutenables. Le maintien du régime de température dans les serres (160 000 mètres carrés) avec des tomates est devenu impossible et elles ne seront pas cultivées à l’hiver 2022/2023.Aux Pays-Bas, les producteurs de viande et de lait vivent littéralement dans les rues des villes depuis plusieurs mois, avec leur équipement, organisant périodiquement des bagarres avec la police. Dans un petit royaume connu pour ses agriculteurs assidus, 11,2 mille fermes seront fermées en raison des engagements du gouvernement à réduire les émissions de méthane dans l’atmosphère. Le ministre de l’agriculture a récemment démissionné, mais cela n’a pas changé la situation.

Topcor

5 Commentaires

  1. toujours compris le problème des pays bas ,ici, https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif
    Les nouvelles contraintes environnementales aux Pays-Bas et bientôt dans les Flandres belges créent les conditions d’une concurrence sur le lait qui pourraient, par effet domino, se répercuter sur la collecte des départements frontaliers.

    Les manifestations de grande ampleur des éleveurs néerlandais cet été ont fait le tour des réseaux sociaux. Et pour cause, la mise en œuvre de nouvelles normes environnementales portant sur une réduction drastique des émissions d’azote et de phosphore entraînerait une réduction du cheptel bovin estimée entre 25 % et 30 %.

    Dans les Flandres belges, un accord politique de même nature, axé principalement sur la réduction de l’azote, doit prochainement s’inscrire dans la législation. Pas moins de 19 000 recours ont été déposés contre un projet qui pourrait entraîner une réduction du cheptel que la CBL (confédération belge de l’industrie laitière) évalue à 20 %.

    Friesland et Milcobel à la recherche de nouveaux adhérents
    Dans ce contexte, les acteurs économiques de ces pays, également confrontés à la problématique du renouvellement de génération (- 4 % d’éleveurs par an en Belgique), souhaitent conforter leurs ressources et lorgnent le marché français : « Aujourd’hui, face au risque de pénurie de lait, des opérateurs néerlandais comme Friesland se tournent clairement vers la Belgique. Or, l’industrie laitière belge a beaucoup investi ces dernières années pour répondre à des débouchés valorisants tels que la poudre ou la mozzarella. Si, de notre côté, nous n’avons plus de développement possible, le marché français pourrait être une alternative en vue d’approvisionner ces outils », explique Renaat Debergh, porte-parole de la CBL.

    Aux Pays-Bas, Friesland Campina ouvre grand la porte à de nouveaux membres. La coopérative a décidé de réduire le coût de l’adhésion de 15 à 5 €/100 litres de lait. Elle propose par ailleurs des options de financement pour aider au paiement des frais d’adhésion. « En décembre 2022, Friesland décidera de l’intérêt d’étendre sa zone de collecte au-delà des zones actives actuellement en Belgique et en Allemagne », indique son président Sybren Attema. Ainsi, après avoir lâché plus de 400 de ses membres belges il y a deux ans pour réduire ses excédents, le géant néerlandais prospecte désormais directement les producteurs en Belgique. Et il n’est pas le seul.

    Le prix du lait plus bas en France est une force d’attraction
    La société fromagère néerlandaise Royal A-Ware, au chiffre d’affaires de 1,5 Md €, a repris en Belgique une ancienne usine de séchage Friesland (100 Ml de poudre). À la recherche de producteurs pour approvisionner son site, elle n’a pas hésité à pratiquer des prix supérieurs aux laiteries belges et même hollandaises pour convaincre de nouveaux membres de la rejoindre. Certaines petites sociétés locales n’ont pu suivre la surenchère et ont mis la clé sous la porte (laiterie Olympia). « L’intérêt logistique de la Belgique pour les opérateurs hollandais est réel. À cause de Royal A-Ware, la compétition pour le lait est énorme. Il y a également des traders actifs sur le marché belge où le prix du lait était moins élevé, analyse Nils Van Dam, le directeur de Milcobel (1,4 Md litres). C’est aussi ce prix beaucoup plus bas qui fait aujourd’hui la force d’attraction de la France. Désormais, nous ne pouvons plus négliger le marché français qui correspond pour nous, d’un point de vue logistique, à une zone de collecte optimale. »

    En effet, comme annoncé dans L’Éleveur Laitier de juillet 2022, le deuxième collecteur belge après la Laiterie des Ardennes (et sa filiale Solarec), est non seulement acheteur de lait en vrac sur le marché français, mais aussi à la recherche de membres adhérents. Pour répondre à ses besoins, le directeur de la coopérative évoque par ailleurs le marché allemand et précise que l’entrée au capital de Milcobel s’élève à 7,50 €/100 litres (4 % de dividendes en 2021).

    Une opportunité pour valoriser les excédents de lait hors contrat
    Cette tension sur les volumes au nord de l’Europe concernerait également un groupe comme Arla, troisième collecteur de lait en Belgique. Cette information reste à confirmer, mais elle a d’ores et déjà des répercussions dans les départements français frontaliers. « Nous avons identifié cette demande, confirme Henri Brichart, président de la coopérative de collecte Laitnaa (320 Ml dans les départements du Nord, de l’Aisne et des Ardennes). Sous la pression environnementale qui pèse sur les effectifs bovins aux Pays-Bas et dans les Flandres belges, les acteurs de ces zones souhaitent conforter leurs ressources­. C’est une chance pour notre coopérative avec ses volumes d’excédents hors contrat. Des traders (Interfood) recherchent du lait et sont prêts à passer des contrats sur plusieurs années. C’est un phénomène très nouveau que nous n’avons pas connu depuis la création de Laitnaa. Nous essayons de profiter de cette situation pour intégrer à ces contrats la prise en compte des coûts de production ».

    Situé sur le même territoire, le GIE Avesnois-Lait livre l’intégralité de sa collecte en Belgique depuis son entrée au capital de Solarec en 2011. Dès le mois de décembre, le prix de base (38/32) perçu par ses adhérents atteignait 430 €/1 000 litres. Il a continué à progresser pour atteindre 540 € en mai, puis à 560 € en juin et juillet, sans contrainte de volume. Conséquence : après avoir traversé des périodes très difficiles, le GIE retrouve de l’attractivité, « des éleveurs commencent à se rapprocher de nous, indique Pierre-Yves Renard, son président. Solarec recherche toujours des producteurs supplémentaires pour faire tourner son usine de mozzarella. Nous étudierons les demandes tout en rappelant que cela implique un investissement en capital de 60 €/1 000 litres ».

    Une concurrence qui ouvre la voie à la mobilité des producteurs
    Plus largement, à l’échelle du bassin laitier Nord-Picardie, les éleveurs seront-ils en mesure de répondre à cette demande ? Bien que la région soit assez dynamique, les troupeaux semblent avoir atteint un seuil de croissance, avec un facteur limitant fort qu’est le coût du foncier. En 25 ans, de 1995 à 2021, la grande région (zone Labilait) est passée de 8 334 à 4 292 points de collecte. Jusqu’à 2020, ce recul a plus ou moins été compensé par les volumes, mais ce n’est plus le cas. Président de l’ADPL (association départementale des producteurs de lait du Pas-de-Calais), Charles Inglard confirme la demande nouvelle de traders pour des contrats d’approvisionnement en lait de deux ou trois ans : « L’opportunité existe pour développer les volumes, mais il n’y a pas de producteurs pour y répondre. C’est pourquoi, la tension sur les volumes concerne de nombreuses entreprises. Elle pourrait être de nature à instaurer une concurrence entre les laiteries et donc redonner du pouvoir aux producteurs, avec, à la clé, une revalorisation durable du prix du lait : nous passerions ainsi de la peur de ne plus être collectés, à la possibilité de changer de laiterie ».

    Le syndicalisme a toujours promu la mobilité des producteurs et la possibilité d’ouvrir la porte à d’autres contrats pour ne pas être dépendant d’une seule entreprise. C’est en ce sens que les éleveurs de l’OP Danone dans le Nord ont créé une SAS qui écoule déjà l’équivalent de 30 Ml vers la Belgique, en plus de son contrat avec l’industriel privé. Dans tous les cas, l’écart de prix entre la France et ses voisins est aujourd’hui tel que des éleveurs seront amenés à arbitrer en fonction des conditions proposées, c’est-à-dire qu’ils dénonceront leur contrat et s’orienteront vers les entreprises qui paient le mieux. « On peut donc légitimement espérer, à moyen terme, un regain d’intérêt pour l’élevage laitier, qui pourrait permettre à la filière française de relever le défi générationnel qui se présente devant elle ».

    Jérôme Pezon

    • Perso, je comprend le raisonnement des derniers vrais fermiers !
      Soit : on arrête de livrer le marché et on va fonctionner en circuit court et fermé !
      Il reste à savoir si les « grands » patrons de l’agro-alimentaire savent comment traire une vache ! lol https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_scratch.gif

  2. Ils se sont endettés à mort, ils polluent la planète, ils cultivent des tomates là où ce n’est vraiment pas leur place, dans des serres chauffées… Faut-il les plaindre ?
    Ah oui, désherber, ça prend du temps, et leur gros ventre ne leur permet plus de se baisser. Le tracteur, c’est plus confortable.
    Les plus courageux tenteront-ils une reconversion vers le bio, la permaculture… ? Pas évident, bien sûr. Mais d’autres l’ont fait, alors pourquoi pas eux ?
    Pour les PB en revanche, gros problème. C’est la lutte contre leur gouvernement !

  3. Ben, c’est, peut être cà, le « cygne noir » attendu ! 😉
    Ce qui se passe n’était, probablement, pas dans les prévisions de Swaab à Davos ! 😉
    Le raisonnement des agriculteurs est logique : « plutôt qu’être détruit, suicidons nous »
    Mais cette logique n’est plus en phase avec celle de Davos qui souhaitait la « mort lente » et pas le boycott ! 😉

  4. Oui enfin bon, pas de production=pas de denrées alimentaires=des prix astronomiques=une précipitation vers l’abîme, le chaos est là, il n’y a plus qu’à attendre que les gens crèvent la dalle, qu’ils se suicident, s’entre tuent pour une bouchée de pain, je dirais que Davos se réjoui moi!
    D’ici quelques semaines les pénuries devraient être bien visibles non?https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_unsure.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

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