L’ONU met en garde contre les conséquences catastrophiques d’une guerre nucléaire

Par Alexandre Lemoine pour Observateur-Continental

Une guerre nucléaire entraînerait un changement global du climat et la famine, avertit l’ONU. Cela fait longtemps que les chercheurs et les politiciens mettent garde contre les conséquences d’un conflit même avec l’usage d’une arme nucléaire tactique. 

Les experts américains admettent la possibilité d’une frappe nucléaire de la Russie en Ukraine si les activités militaires dans le Donbass échouaient. En particulier, cela a été mentionné dans une interview à CNBC par Niall Ferguson de l’institut Hoover à l’université Stanford. 

Changements climatiques et famine

Les représentants de l’ONU ont écrit sur Twitter au sujet des conséquences d’une guerre nucléaire pour le climat mondial. Un tel conflit ferait chuter les récoltes ou les champs seraient contaminés par la radiation, selon eux. 

« Même une guerre nucléaire limitée à l’échelle régionale provoquerait une désorganisation significative du climat qui engendrerait la famine causée par l’arme nucléaire affectant plus de 2 milliards de personnes. Les médecins et les collaborateurs des services opérationnels ne pourraient pas travailler dans les régions contaminées », indique le communiqué. 

La guerre en Ukraine pourrait dès maintenant provoquer la famine parmi 1,7 milliard de personnes, dont un tiers vit dans la pauvreté, déclarait l’ONU plus tôt. Selon l’organisation, 36 pays, y compris les États les plus pauvres et vulnérables, reçoivent plus de la moitié de leurs importations de blé de Russie et d’Ukraine. À cause de la guerre, plus de 30% des champs agricoles ukrainiens ne seront pas utilisés pour semer du blé, de l’orge, du tournesol et du maïs, affirmait l’ONU. 

Catastrophe humanitaire

En février déjà, Ira Helfand, docteur ès sciences médicales et prix Nobel de la paix de 1985, songeait aux différents scénarios d’une guerre nucléaire dans un article pour Nation

Le conflit avec l’usage d’armes conventionnelles pourrait provoquer une catastrophe humanitaire avec des milliers de victimes et des millions de réfugiés, écrivait-il. « En cas de débordement du conflit » au-delà des frontières ukrainiennes, les forces de l’Otan s’engageraient dans les hostilités, ce qui ferait éclater une « grande guerre » avec l’usage de forces nucléaires et un « véritable risque d’usage de l’arme nucléaire », a supposé le scientifique. D’après lui, l’explosion d’une bombe nucléaire de 100 kilotonnes au-dessus de Moscou ferait 250.000 morts, et une telle frappe sur Washington ferait 170.000 tués. Cependant, le conflit ne se limiterait pas à des évènements ponctuels et des ogives plus puissantes seraient lancées. 

Ira Helfand a estimé que le nombre de victimes aux États-Unis pourraient atteindre 78 millions de morts dans les 30 premières minutes si la Russie lançait ne serait-ce que 300 ogives. De plus, l’infrastructure du pays serait pratiquement anéantie. « En l’espace de quelques mois après l’attaque, la grande majorité de la population américaine mourrait de faim, des radiations et des maladies épidémiques », suppose le chercheur. Les mêmes conséquences auraient lieu en cas d’une attaque contre la Russie.

La destruction de l’humanité

Les conséquences d’une éventuelle guerre nucléaire avaient déjà été évoquées. En 2021, le secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres disait que l’humanité se trouvait trop près du seuil d’une destruction nucléaire. « Près de 14.000 armes nucléaires sont stockées à travers le monde. L’humanité reste trop proche d’une destruction nucléaire. L’heure est venue de dissiper le nuage d’un conflit nucléaire, de détruite les armes nucléaires dans le monde, d’ouvrir une nouvelle ère de confiance et de paix », écrivait-il. 

Simulateur de frappe

En 2019, les participants au projet Science and Global Security (SGS) à l’université de Princeton (États-Unis) ont élaboré une simulation de conflit armé avec l’usage de l’arme nucléaire entre Washington et Moscou. Selon leur scénario, dans ce cas, plus de 90 millions de personnes pourraient mourir ou être blessées au cours des premières heures des hostilités. Les résultats de l’expérience ont été publiés par l’auteur de la simulation Alex Glaser dans une vidéo de quatre minutes intitulée Plan A

Les chercheurs estiment qu’un conflit pourrait éclater (le pronostic a été fait avant la guerre en Ukraine) avec l’usage des armes conventionnels, mais qu’ensuite la Russie lancerait une frappe nucléaire préventive contre le territoire frontalier de l’Allemagne et de la Pologne. Cela serait fait pour contenir les forces des États-Unis et de l’Otan en Europe, après quoi l’Alliance riposterait par une frappe nucléaire contre la région de Kaliningrad. Selon ce scénario, après cela, le conflit dégénérerait en guerre nucléaire tactique sur le territoire de l’Europe, puis s’étendrait sur le territoire de la Russie et des États-Unis. Les auteurs du projet disaient qu’il était « motivé par la nécessité de souligner les conséquences catastrophiques éventuelles des plans actuels de guerre nucléaire des États-Unis et de la Russie ».

Alexandre Lemoine

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COMPLÉMENT :

Par Prof Michel Chossudovsky et Caroline Mailloux

À aucun moment depuis que la première bombe atomique a été larguée sur Hiroshima le 6 août 1945, l’humanité n’a été plus proche de l’impensable – un holocauste nucléaire qui pourrait potentiellement s’étendre en termes de retombées radioactives sur une grande partie du Moyen-Orient.

Toutes les garanties de l’époque de la guerre froide, qui qualifiait la bombe nucléaire d’ »arme de dernier recours », ont été supprimées. Les actions militaires « offensives » utilisant des ogives nucléaires sont désormais qualifiées d’actes de « légitime défense ». 

Pendant la guerre froide, la doctrine de la destruction mutuelle assurée (MAD) prévalait, à savoir que l’utilisation d’armes nucléaires contre l’Union soviétique entraînerait « la destruction à la fois de l’attaquant et du défenseur ». Dans l’après-guerre froide, la doctrine nucléaire étasunienne été redéfinie.

28 Commentaires

  1. T’inquiéte l’ONU , les survivants qui formeront la nouvelle humanité , seront peut-être moins belliqueux et plus respectueux de la planéte ; mais Gaïa devra panser ses plaies et se régénérer, les hommes ne sont que de passage sur cette planéte et les cancrelats lui survivront

  2. Que faire ?
    Travailler sur son âme dans la perspective d’une réincarnation humaine sur une planète où tout sera à reconstruire ?
    Entrer dans une dimension de type chamanique pour fédérer des forces invisibles, celles des esprits, à venir interférer dans un pareil scénarios….interférer dans le sens de laisser une voie de survie de l’humanité selon un schémas durable et épuré de toutes les tares qui nous ont amenés au chaos imminent ??
    Ne rien faire, être passif ne remplit pas le contrat de chacune de nos vies ici sur Terre.

    • Je pense qu’un travail essentiel que chaque être humain peut développer c’est de changer sa façon de penser et de cesser de polluer le monde mental d’un fatras épouvantable, fait de mensonges, de fausses croyances, que se soit sur sa soi, la vie ou Dieu. Nous pouvons tous commencer ici même et de suite.

      • Nous subissons les conséquences de nos croyances d’hier. Si aujourd’hui, nos changeons ces croyances, nous pouvons nous construire un avenir plus radieux. Or ce n’est pas ce que nous faisons. Alors oui, il nous faut travailler sur nos pensées, mais aussi sur nos peurs, , nos colères, nos rancunes, nos blessures d’injustice…
        Je ne vois plus que cela. Le reste nous échappe.

        • …Le reste d’échappe parce que tu es tout simplement résignée.

          • J’essaie de me résigner car je somatise en voyant que, au moins de mon côté, rien ne bouge. J’ai tenté de faire bouger les lignes sur différents sujets, en vain, ou presque.
            Alors y laisser ma santé pour les moutons, non. Nous avons un magistral rouleau compresseur qui nous arrive, et je crois, je sais qu’il y a une autre manière de voir la situation.
            Ce monde là doit s’écrouler. A nous de construire celui de demain.

    • …Ou tout simplement, crever comme un organisme à usage unique.

  3. – « Mais non c’est impossible, il n’y aurait pas de gagnant. » « La terre serait détruite, c’est dissuasif. » répondent depuis 20 ans les idiots, oups…les moutons, enragés ou pas, mais bien formatés par la propagande.
    20 ans de retard sur un changement officiel et non caché de discours.
    …Eveillé, vous dites !https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif
    —-
    Cela dit, pour trouver les causes du bordel, cherchez plutôt vers là :
    https://www.diplomatie.gouv.fr/IMG/pdf/FD001311.pdf (gouv. frhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif)
    – Extrait :
    « les Etats-Unis, pour dissuader un Etat proliférant hostile disposant d’armes de destruction massive, ne s’interdisaient aucune option et retenaient parmi d’autres l’option nucléaire… »
    —–
    – Deuxième lien officiel, émanent du SENAT FRANCAIS de 2002.
    https://www.senat.fr/rap/r01-313/r01-3131.pdf
    Extrait :
    « les Etats-Unis se veulent pragmatiques et réactifs, et ne s’interdisent a priori aucune option, y compris, semble-t-il, dans le domaine nucléaire. La puissance militaire américaine se veut dissuasive à l’encontre de tout ennemi potentiel. Si l’action militaire peut intervenir en riposte à une agression, la légitimité de l’action en premier, à titre préventif, est reconnue,… »

    – C’est clair là, ou il vous faut en plus, un dessin en forme de champignon pour comprendre le pourquoi de la rhétorique actuelle ?

    • Quand on possède ce genre d’armes de soi-disant « dissuasion », la tentation est grande, quand on arrive pas à ses fins, d’éradiquer le trublion empêcheur de magouiller en rond, pour garder sa place d’influence. On a affaire à des malades mentaux, capables d’éradiquer l’humanité pour se prouver qu’ils ont raison.
      C’est vrai que depuis quelques temps la dialectique, minimise les conséquences de l’emploi de ces horreurs. Il ne faut pas se laisser endormir. L’atome est dangereux et son emploi est non maîtrisé. On croule sous les déchets radioactifs dont on ne sait que faire… Même en emploi ciblé, (sans compter les ripostes) ça contaminera de manière durable l’eau, les lieux et la nourriture donc ! On est cuits de chez cuit, au cas où… 🙁

      • – Cela fait 20 ans que j’essaye en vain de sensibiliser mes concitoyens à cette incroyable changement de rhétorique.
        – Ce qui est envisagé comme acceptable et possible dans le domaine de la guerre, finit toujours par être utilisé quand la victoire en dépend.

        – De plus, effectivement l’escalade psychopathique est à craindre, genre : « Si j’utilise des toutes petites, ils n’oseront pas utiliser une plus grosse. Et si de toute façon il l’utilise, cela ne sera pas moi que l’histoire* retiendra comme coupable. »

        *) Gravée sur tablettes d’argile…

        • Petit à petit l’oiseau fait son nid dit-on. Moi idem je mets en garde depuis des années, contre cette minimisation des effets potentiels de la radioactivité. Quand on possède et mettons en évidence des engins mortifères, c’est dans l’intention de s’en servir sinon, on en amoncellerait pas autant. Les peuples crèvent de faim et de soif dans certaines régions (et maintenant chez nous) et des milliards sont investis dans l’industrie de la mort. Avec tout cet argent, on pourrait créer des paradis pour tout le monde, au lieu de ça……..

    • …C’est pas pour rien, que les bases à vecteurs nucléarisables de l’otan se rapprochent de la Russie depuis 20 ans.
      C’est pas pour rien, que Poutine a pété une durite quand Z..élensky a parlé de nucléarisé son pays, …la réponse, opération Z.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

    • le soucis majeur c’est qu’ils l’ont déjà utilisé donc pour eux et la populations US ça ne pause aucun problème de la réutiliser …. si en plus c’est préventif et sauver le monde de la menace fantoche
      Si j’avais du mal à mettre cette option sur la table j’ai paradoxalement conscience que les mondialistes face à la défaite feront tout péter plutot que d’avouer une défaite.

  4. Tous les smartphones et autres seront définitivement grillés.
    … « Non, c’est impossible, c’est trop inhumain ça ! »https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

  5. Si la planète pète sous le feu nucléaire, nos chers dirigeants psychopathes vont à leur tour connaître les joies du confinement ad vitam aeternam. Ils vivront enfermés dans leurs bunkers anti-atomiques souterrains telles les larves qu’ils sont…

  6. Lonu ferme ta queule c’est vous qui crée sete merde

  7. Le 5 Août 2003 Jean Pignero (1) avait publié un texte très intéressant sur les possibilités d’un conflit nucléaire notamment, ci dessous des extraits :

    « C’est impensable ! … C’est impossible ? …

    Ça n’arrivera pas ?…

    La fin du monde est impensable ? (…)

    Que pouvons-nous faire pour que ceci n’arrive pas ?

    – Refuser l’O.N.U. et proposer aux électrices et aux électeurs de créer une nouvelle instance mondiale qui s’efforcerait de résoudre les réformes démocratiquement.
    – Détruire toutes les armes nucléaires et promouvoir une politique pacifiste.
    – Développer une politique éducative et médiatique d’entente entre les humains.(…)  »

    Mais aussi ;

     »
    7) « L’explosion: c’est, d’une seconde à l’autre, l’apocalypse avec des centaines de milliers de vies en danger et la destruction de l’infrastructure du pays attaqué. »

    8) « Une guerre nucléaire, c’est cent millions de Tchernobyl. »

    9) « Les éruptions volcaniques, les incendies de forêts peuvent dégager d’importantes quantités de fumée sombre dont les effets, si elle se maintient en altitude, sont suivis de chutes de température avec des conséquences parfois lourdes sur le climat et les récoltes. »

    10) »La température du globe serait de quelque 35 degrés plus basse si elle dépendait uniquement de la quantité de chaleur absorbée par la terre.  »

    11) « Vu la grande quantité de matières inflammables accumulées dans les centres urbains et les installations pétrolières, il ne faudrait pas un bien grand nombre d’explosions nucléaires pour obscurcir tout l’hémisphère Nord. »

    Jean Pignero a dénoncé la probabilité d’un hiver nucléaire, et il est vrai qu’à force de jouer avec le feu on risque de se brûler. Je pense à l’OTAN qui insidieusement a avancées des bases pour tenter de neutraliser la Russie probablement, on voit là que l’on a affaire à de sérieux psychopathes (mais aussi de sérieux pervers…).

    En fait tous ces individus crient au loup alors que ce sont eux les loups !

    Ne nous trompons pas d’ennemis car l’irréversible peut être demain la triste réalité…

    1) Président Fondateur de l’APRI créée en 1962.

  8. « changement global du climat »
    Original de la part de l’ONU. Ca change ! ^^
    Climate Change/Global Goals.

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