C’est à surveiller avec attention. Tous les prétextes seront bons, pour obliger la Russie à intervenir.
Par Christelle Néant pour Donbass-Insider
Les 19 et 21 janvier 2022, la milice populaire de la RPD (République Populaire de Donetsk) a signalé avoir enregistré les préparatifs de l’armée ukrainienne pour mener des actes de sabotage sur le territoire des deux républiques populaires, et relancer activement le conflit du Donbass.
Alors que l’hystérie autour de la future « invasion (imaginaire) de l’Ukraine par la Russie » ne fait qu’enfler en Occident, la milice populaire de la RPD a averti que l’armée ukrainienne se prépare à réactiver le conflit du Donbass à l’aide de provocations.
Ainsi, le 19 janvier 2022, le porte-parole de la milice populaire de la RPD, Édouard Bassourine a déclaré que les services de renseignement de la République avaient obtenu des informations fiables sur la préparation par l’armée ukrainienne d’actes de sabotages, dont Kiev veut faire porter la responsabilité à la milice populaire et à la Russie.
« Les services de renseignement de la milice populaire de la RPD ont obtenu des informations fiables sur la préparation, par le commandement des forces armées ukrainiennes dans la zone d’opération, d’actes de sabotage sur le territoire des républiques populaires près de la ligne de contact. Le major général Galagane, commandant des forces d’opérations spéciales des FAU (Forces Armées Ukrainiennes), a donné des instructions au 8e régiment des forces spéciales pour préparer et exécuter ces actes de sabotage », a déclaré Édouard Bassourine.
D’après les informations recueillies par les services de renseignement de la RPD, ces actes de sabotage viseraient des infrastructures civiles vitales (en violation de la Convention de Genève).
« Les infrastructures vitales de Gorlovka, Yassinovataya, Donetsk, Dokoutchayevsk et d’autres localités situées à proximité immédiate de la ligne de contact seraient visées. Les transformateurs, les conduites d’eau et de gaz et les lignes électriques ont été identifiés comme des cibles prioritaires. Il est également prévu de mener un certain nombre d’attaques terroristes contre des sites industriels comportant des installations de production de produits chimiques dangereux », a ajouté le porte-parole de la milice populaire de la RPD.
Le but ultime de ces actes de sabotage serait d’en faire porter la responsabilité à la milice populaire de la RPD et à la fédération de Russie, grâce à des vidéos montrant les dits sabotages, ainsi que de pseudo aveux de « déserteurs de la RPD ».
« Il est prévu que ces actions soient menées sous l’apparence de soldats de la milice populaire de la RPD et des forces d’opérations spéciales des forces armées de la fédération de Russie. Toutes les actions des saboteurs ukrainiens seront enregistrées sur vidéo et présentées ensuite comme preuves aux organisations internationales. Afin de mettre en œuvre le scénario ci-dessus, six groupes de sabotage ont été formés au sein du 8e régiment d’opérations spéciales des FAU. Ils ont été formés par des spécialistes britanniques.
Après le sabotage, les forces d’information et d’opérations psychologiques distribueront des vidéos des interrogatoires de « soldats de la milice populaire » qui auraient prétendument fait défection en Ukraine, et qui confirmeront la participation des forces d’opérations spéciales russes à des actes terroristes sur les territoires des républiques. Les principaux objectifs de ces provocations sont d’accuser la fédération de Russie de créer des prétextes pour déclencher une agression contre l’Ukraine, de déstabiliser la situation sur la ligne de contact et de créer la panique parmi les résidents des localités proches de la ligne de front. Les dirigeants politiques ukrainiens s’en serviront pour accuser ensuite la Russie d’actions agressives contre l’Ukraine », a conclu Édouard Bassourine.
La milice populaire de la RPD a renforcé la protection des infrastructures les plus importantes et demandé aux citoyens de la République d’être vigilants, et aux organisations internationales de prêter attention aux actions criminelles de l’Ukraine.
Et deux jours plus tard, alors qu’avait lieu la rencontre entre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken à Genève, afin de discuter des demandes de la Russie en matière de garanties de sécurité, la milice populaire de la RPD a détaillé les préparatifs de l’armée ukrainienne que les services de renseignement de la République ont détectés.
D’après Édouard Bassourine, des préparatifs de l’armée ukrainienne ont lieu dans l’optique de relancer le conflit dans le Donbass. Voici la liste des éléments découverts par les services de renseignement de la RPD :
– Six systèmes de lance-roquettes multiples Smerch (munition de 300 mm) et deux systèmes de lance-roquettes multiples Ouragan (munition de 220 mm) dotés de munitions à fragmentation ont été déchargés en gare de Krasnoarmeïsk.
– Au cours des deux dernières semaines des unités du bataillon néo-nazi Secteur Droit et des snipers du 74e bataillon de reconnaissance et de l’unité Alpha du SBU ont été déployées sur la ligne de front dans les zones de Choumy, Maryinka, Taramtchouk et Tchermalyk. Des drones ennemis ont aussi mené de nombreuses missions de reconnaissance le long de la ligne de front.
– Les dépôts d’artillerie de la zone du Donbass sous contrôle de Kiev sont activement réapprovisionnés en munitions.
– Une formation renforcée des unités NBC de l’armée ukrainienne a lieu sur le champ de tir d’Anadol, à la base de la 25e brigade des FAU. Cette information fait craindre un risque de provocations de la part de l’armée ukrainienne, avec les produits chimiques qui ont été livrés fin 2021 à Avdeyevka et Krasny Liman.
– Récemment les pays de l’OTAN ont activement envoyé des armes et équipements militaires en Ukraine. En quelques jours, neuf avions C-17 sont ainsi arrivés du Royaume-Uni, et ont livré plus de 460 tonnes d’armes létales, dont environ 1 000 lance-grenades antichars NLAW. Et contrairement aux affirmation des pays de l’OTAN qui ont déclaré à plusieurs reprises que toutes les armes fournies à l’Ukraine n’étaient pas destinées à être utilisées dans le Donbass, les services de renseignement de la RPD ont reçu des informations fiables sur l’arrivée d’un important lot de lance-grenades antichars NLAW dans la zone de conflit, destinés à équiper les groupes d’assaut des 25e et 95e brigades aéroportées des FAU, et les bataillons néo-nazis, lorsqu’ils attaqueront des localités de la RPD et de la RPL, pour s’en emparer. Ces unités ont été formées à l’utilisation de ces lance-grenades par des instructeurs militaires britanniques.
Il faut y rajouter le fait que les États-Unis ont finalement décidé de fournir trois hélicoptères Mi-17 à l’Ukraine (qui étaient sûrement initialement destinés à l’Afghanistan), et de fournir une aide militaire additionnelle à Kiev.
Mis bout à bout ces informations, ainsi que la nouvelle temporisation des États-Unis, qui ont finalement annoncé que la version écrite de leur position et de leurs justifications concernant les demandes de garantie de sécurité formulées par la Russie ne serait pas fournie cette semaine, comme cela était prévu, mais la semaine prochaine, semblent indiquer que Washington essaye de gagner du temps pendant que Kiev se prépare à aggraver la situation dans le Donbass, malgré les avertissements de Moscou.
Christelle Néant