Par Manlio Dinucci pour Il Manifesto via Mondialisation.ca (traduit de l’italien par Marie Ange Patrizio)
L’Accord UE-Chine sur les investissements, conclu le 30 décembre par la Commission européenne, pourrait ne pas être ratifié par les eurodéputés sur la base de l’accusation que Pékin viole les droits humains. C’est le paravent derrière lequel se cache le véritable motif : la croissante pression exercée par les États-Unis sur l’Europe pour créer une coalition contre la Chine. La stratégie de Washington -d’Obama à Trump et à Biden maintenant- est celle de l’”endiguement” de la Chine, dont la croissance met en question l’ordre économique mondial dominé jusqu’à présent par les États-Unis et par les plus grandes puissances occidentales.
Ce sont les multinationales et d’autres entreprises étasuniennes et européennes qui ont délocalisé depuis des décennies une grande partie de leurs productions en Chine, en réalisant d’énormes profits. La Chine n’est cependant pas restée simplement l”usine du monde” dans laquelle on va produire parce que la main d’oeuvre coûte moins cher.
Elle a réalisé son propre développement productif et technologique et, sur cette base, des projets comme la Nouvelle Route de la Soie. En phase avancée de réalisation, celle-ci consiste en un réseau routier et ferroviaire entre la Chine et l’Europe à travers l’Asie Centrale, le Moyen-Orient et la Russie, couplée à une voie maritime à travers l’Océan Indien, la Mer Rouge et la Méditerranée. Pour les infrastructures routières, ferroviaires et portuaires dans plus de 60 pays sont prévus des investissements pour plus de 1000 milliards de dollars. Dans ce cadre, la Chine est devenue le principal partenaire commercial de la Russie. Les relations économiques entre les deux pays se sont renforcées, surtout après les sanctions imposées par Etats-Unis et UE à la Russie, avec un échange qui a dépassé les 100 milliards de dollars annuels, et il est en développement.
L’échange entre États-Unis et Chine reste six fois plus grand. Mais, étant donné que de nombreux produits sur le marché étasunien sont fabriqués en Chine par des multinationales USA ou fournis par des sociétés chinoises, les États-Unis enregistrent dans le commerce bilatéral un déficit de plus de 300 milliards de dollars annuels. En outre a été observé un écroulement des investissements chinois aux États-Unis à buts productifs, qui ont baissé de 90% en trois ans (de 46,5 à 4, 8 milliards de dollars), alors que ceux des États-Unis en Chine sont restés à environ 13 milliards. En même temps le pourcentage de la dette étasunienne de plus de 27.000 milliards de dollars, possédé par la Chine, a diminué de 14% en 2011 à 5% en 2020. Plus grave encore pour Washington est le fait que le pourcentage en dollars des réserves monétaires chinoises est tombé en quatre ans de 79% à 59% et que la Chine cherche des monnaies alternatives au dollar à utiliser dans le commerce international.
Ne pouvant pas arrêter ce processus qui peut mettre fin à la prédominance économique des États-Unis, Washington jette son épée dans le plateau de la balance. L’”endiguement” économique devient “endiguement” militaire. L’amiral Phil Davidson, qui est le chef du Commandement Indo-Pacifique des États-Unis (dont l’aire de responsabilité couvre la Chine et 35 autres pays), a requis au Congrès plus de 27 milliards de dollars sur cinq ans pour construire autour de la Chine un rideau de bases de missiles et systèmes militaires, y compris une constellation de radars sur des plate-formes spatiales. “Nous devons commencer à affronter la Chine depuis une position de force”, a déclaré au Sénat Antony Blinken, secrétaire d’État de l’administration Biden.
À la Conférence de Munich sur la Sécurité, le 19 février, le secrétaire général de l’OTAN Stoltenberg a affirmé : “Europe et Amérique du Nord doivent défendre l’ordre international, que Chine et Russie défient en tentant de récrire ses règles au bénéfice de leurs propres intérêts”. Après avoir accusé la Russie de “comportement déstabilisant”, il a déclaré que “l’ascension de la Chine est une question déterminante pour la communauté transatlantique”. Il a ensuite annoncé une prochain “ajournement du concept stratégique de l’OTAN” parce que “nous avons besoin de nous renforcer militairement” avec des “partenaires proches comme Australie et Japon”. Appel aux armes donc pour les alliés des USA, non seulement contre la Russie en Europe mais contre la Chine en Asie. Avec pour résultat que Russie et Chine renforcent leur alliance aussi sur le plan militaire.
Manlio Dinucci
Édition de mardi 9 mars 2021 d’il manifesto
https://ilmanifesto.it/leuropa-chiamata-alle-armi-contro-cina-e-russia/
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
La source originale de cet article est ilmanifesto.it
© Manlio Dinucci, ilmanifesto.it, 2021
C’est pas possible ça ! Ils vont nous faire péter la poudrière ces abrutis ! Ils vont dans le sens des prédictions, et nous allons nous retrouver avec les Russes et les Chinois sur le dos. Il faut se battre sur tous les fronts en ce moment. Encore du boulot pour les peuples du monde, pour arrêter cette escalade. Si au moins les soldats refusaient de « jouer le jeu » !
L’article me paraît être plus que léger. Quid de la position de l’Inde ? la Russie se rapproche de la Chine pour des raisons exclusivement commerciales voire, monétaires avec les BRICS….. Par contre le maintien par la Russie sans cesse maintenu d’une avance notoire en matière d’armements, notamment en missiles et anti-missiles, serait quant à lui beaucoup plus motivé par la crainte d’une Chine belliqueuse comme c’est le cas dans ses rapports très tendus avec l’Inde. Si l’on tient compte d’un PIB russe plus que modeste avec lequel dégager un budget militaire d’une telle ampleur, ça surligne d’autant plus le degré de non sérénité de Moscou. Et ce n’est pas la menace des armées européennes de l’OTAN –hors Turquie– qui en est la raison, loin de là.
Kissinger avait compris dès 1972 le rôle qu’allait tenir dans le futur la Chine sur la scène internationale. Soit dit au passage que dès 1945 , la Chine à peine débarrassée du jouc nippon se voyait intégrée au sein du conseil de sécurité de l’ONU naissante….
Tout l’art des USA et d’une certaine finance bicéphale Wall-Street-La City consiste à nous faire croire que notre danger est à Pékin tout en manœuvrant dans notre dos avec l’Empire du milieu. Au cas où il nous viendrait la sotte idée, fort logiquement, de nous rapprocher de la Russie , comme par hasard on nous sort le gros bobard selon lequel le danger imminent de l’Europe serait l’union belliqueuse sino-russe…. Des nèfles !
Cet article va exactement dans ce sens-là.
Faut raison garder.
La Chine n’a pas vocation à se mettre à dos tout le monde, surtout EN MEME TEMPS. Trop intelligente. En nous absorbant économiquement tel un apéricube, elle sait très bien qu’elle aura pris de vitesse l’Inde son principal rival, et ce, tout en étreignant la Russie comme le ferait un gros python bicolore de rosée avec un petit agneau. Je n’ai pas dit mouton.
la chine doit son développement militaire grace à la Russie. Leurs relations sont bien plus complexes qu’il n’y parait et il faudrait vivre dans l’un ou l’autre de ces pays pour les comprendre je pense
Ce qui m’inquiète surtout c’est pour la situation des français avec un gouvernement qui suivant le sens du vent va litéralement lécher le cul de ces 3 puissances. Si un conflit éclate on se fera bouffer de tout les côtés.
Néanmoins le chine ne semble pas expansionniste au niveau militaire c’est pour l’instant le seul truc qui semble nous protéger. Par contre économiquement elle rafle les plus grosses part du gâteau et c’est cela qui mettra le feux aux poudres (avec la fin de l’ère pétrole) Et la part europe pour l’instant reste propriété de la city et wall street. nous somme le terrain de bataille économique et seront un vrai champ de bataille.
Les USA rêvent d’un conflits Inde chine pour freiner l’expansion économique chinoise.
Le problème des USA c’est de vouloir jouer à la guerre avec deux puissance maitre en stratégie.
Ils n’ont aucune chance ni contre l’un ou l’autre séparément alors un alliance des deux c’est même pas la peine.
Si on prend la cas COVID qui aurait mis un billet sur la diffusion du vaccin russe en europe de l’ouest ?
Il y a de forte chance que les cartes se redistribuent avant m^me la construction d’une centre à fusion chez nous.
Du temps de la guerre d’Indochine, l’URSS avait permis à Giap de recourir à de l’artillerie que seuls les américains et les soviétiques détenaient. Ce fut une des raisons majeures de l’échec de Dien Bien Phü en avril 54. Ceci avec la complicité des chinois dans la mise à disposition de son territoire pour l’accès à la frontière sino-vietnamienne. Pour autant, la collaboration en matière des technologies de pointe a toujours été sommaire, voire marginale, entre les deux entités communistes. Le conflit sino-russe de 1968 en zones mongoles avait déjà constitué une mise en garde dans ces domaines de collaboration. Pour rappel, depuis plus d’une décennie le premier fournisseur étranger en armes de hautes technologies de l’Inde est et reste la Russie. Pas si innocent que çà. Je suis convaincu que sans une réelle relation NORMALE avec la Russie, nous sommes cuits carbonisés, nous les héritiers au Grand Charles de Gaulle !! Et pas seulement pour des questions de nature militaire, non, il y a l’extraordinaire tampon géographique sibérien avec en plus ses ressources souterraines et l’espace occidental russo-biélorusse et ukrainien avec de remarquables potentiels en matière d’agricultures extensives et diversifiées.
C’est au Donbass qu’ils veulent attaquer. Le départ a été donné par des comptes bidons déclarant que des groupes de mercenaires russes étaient dans le Donbass.
https://www.donbass-insider.com/fr/2021/03/11/offensive-mediatique-ukraine-contre-donbass-et-russie-attaque-des-clones/?utm_campaign=shareaholic&utm_medium=vk&utm_source=socialnetwork
Chaud !
Poutine saura-t-il garder son sang froid encore longtemps ?
La ou les USA ont dépensé 1000 milliards de dollars pour « développer » un avion, le F35, qui est déjà voué à la ferraille avant, même, d’avoir volé, le gouvernement chinois a employé la même somme pour devenir le propriétaire majoritaire de la quasi totalité des infrastructures routières, portuaires et aéroportée de plus de la moitié de la planète, et cela avec une puissance militaire suffisante permettant de protéger ses propriétés !
Et tous cela avec des dollars issu de leur excédents commerciaux et qui n’ont plus aucune valeur intrinsèque.
Tout est dit ! 😉
@kalon…… Tu es sûr de ton chiffre de 1000 milliards de dollars pour le foirage magistral du F35 ?
Alors qu’à l’origine, le JSF devait être un appareil à bas prix, au même niveau que le F-16, ses prévisions de budget ont augmenté d’année en année, faisant du programme le plus onéreux programme d’avion militaire de l’histoire. Aux États-Unis, on parle même de « Trillion program »(mille milliards)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Lockheed_Martin_F-35_Lightning_II#Co%C3%BBts_du_programme
https://blogs.mediapart.fr/jean-paul-baquiast/blog/140619/pourquoi-le-f-35-americain-qui-accumule-difficultes-et-retard-se-vend-il-si-bien
Ohhhh les pauvres choux….ils ont plus peur de 2 Grands qui s’unissent que du COVID !
Ha ha ha !
Ce fut prévisible, et cité déja .
Voila ce qui arrive quand les gens de l’Ombre éspéraient devenir les Maitres du Monde.
la puissance militaire russe, supérieure à celle de l’OTAN
Selon l’agence de presse russe Sputnik, l’Agence suédoise de recherche pour la défense a conclu après des simulations: « Malgré les dépenses militaires de l’OTAN et le déploiement de ses forces en Europe de l’Est et près de la frontière russe, en cas de conflit, la puissance militaire russe a le dessus sur l’OTAN. »
Selon le rapport : « il y a des lacunes dans la préparation militaire de l’OTAN. Ses États membres ne s’entraînent pas suffisamment et ses forces sont dispersées géographiquement et ont des capacités militaires très différentes. »
L’Agence suédoise de recherche pour la défense (FOI) a évalué dans le rapport: « Cela signifie qu’en cas de conflit à grande échelle, la Russie est supérieur en matière de puissance militaire et qu’elle a la capacité d’affronter l’OTAN. »
L’agence suédoise a publié ce rapport alors que l’OTAN a déployé une partie de ses troupes dans la région de la Baltique, en Pologne et près de la frontière russe.