Par Charles Sannat pour Insolentiae
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Cet édito est important et je vous invite aussi bien à le partager largement qu’à le conserver pour la « postérité ».
Quand les choses se produisent, c’est rarement par hasard.
Cela fait quelques semaines que je vous parle de ces hésitations entre le Grand Reset porté par les éminences grises du Forum Economique Mondial de Davos, et la politique d’austérité portée par les membres du G30 qui regroupe du sacré beau-linge politico-économique mondial également.
Dans ce « combat » intellectuel et économique qui oppose tenant de la grande réinitialisation et partisan du grand statut-quo, un point vient d’être marqué par les membres du G30 avec Mario Draghi qui a été nommé par le président italien pour former un nouveau gouvernent de coalition, et cette nomination de Mario Draghi à ce moment-là de l’histoire ne doit rien au hasard.
L’Italie, un danger extrême pour la zone euro !
Tout d’abord, officiellement, au moment où vous lirez ces lignes, la dette de l’Italie est de 158 % du PIB italien.
Vous avez bien lu.
158 %.
Pour mémoire et mise en perspective, la dette grecque en 2010 était de … seulement 146 % !!
Celle de Chypre de seulement 56 % !
Quelques mois plus tard, ces deux pays étaient en faillite virtuelle, sauvés des eaux par des plans consistant à ruiner soit les populations, soit les épargnants.
En 2012, la zone euro passait à deux doigts de l’explosion !
Super Mario !
C’est par une phrase restée célèbre prononcée au cœur de l’été 2012 que Mario Draghi a « sauvé » la zone euro.
« La zone euro est prête et déterminée à faire tout ce qu’il faut pour préserver l’euro et croyez-moi, ce sera suffisant ».
Vous pourrez revoir ce moment d’histoire économique dans la vidéo ci-dessous.
C’est de ce jour-là que vient la légende de Draghi sauveur de l’euro et son surnom de « Super-Mario ».
Bon, sauver le monde quand on a la planche à billets et que l’on peut imprimer comme on veut c’est de vous à moi assez facile et pas forcément très glorieux. Mais l’histoire est écrite par les vainqueurs, pas par les modestes commentateurs de grenier comme moi.
Bref.
Mario de retour. Mission ? Sauver l’Italie, Sauver l’Euro.
Et oui, Super Mario est de retour, un peu comme le Capitaine Flamme pour sauver non pas l’univers, mais l’Italie et la zone euro, car, la dette italienne menace la solvabilité de l’Italie et la pérennité de la zone euro bien plus dangereusement que la Grèce en 2011 et 2012. Il y a 10 ans.
Mario Draghi n’est pas là par hasard.
Il est l’ancien gouverneur de la BCE.
Il est aussi l’auteur de rapport du G30 dont je vous parle tant, et ce n’était pas un hasard que je me focalise dessus non plus.
Vous allez commencer à comprendre et à voir certaines choses arriver.
Certaines politiques se mettre en place.
Elles ont été calibrées pour certains pays en particulier qui présentent une menace systémique pour la stabilité de la zone euro.
Ces pays vous les connaissez.
Il y a l’Espagne, la France et l’Italie.
L’Espagne et la France peuvent encore tenir un peu.
L’Italie est le maillon faible actuel de la zone euro.
C’est donc en Italie que les préconisations de ce rapport du G30, rédigé et signé par Mario Draghi en personne, vont s’appliquer avec le plus de zèle.
C’est l’Italie qui va servir de laboratoire et de cobaye pour la politique économique définie dans ce rapport de 120 pages.
Que va-t-il se passer en Italie ?
La mise en place de décisions politiques et économiques très impopulaires.
L’idée est de faire le maximum d’austérité possible sans déclencher de révolution sociale.
L’Italie, va prendre le même chemin que la Grèce.
D’ici 12 à 24 mois, ce sera la même chose en France.
Et croyez-moi, ce sera douloureux.
La zone euro va-t-elle survivre à tout cela ?
En fait personne ne le sait.
Ni Draghi, ni les autres mamamouchis européens.
Macron lorsqu’il dit qu’il « sera obligé de faire certaines choses qui rendront sa réélection impossible en 2022 », sait très bien ce qu’il va devoir faire.
Il va devoir couper les perfusions de morphine.
Dès lors les peuples pousseront des hurlements de douleur face à l’horreur de la crise économique.
On sauvera les gros et ce qui représente des risques systémiques.
On laissera tomber les petits et les sans-grades.
Les tensions sociales monteront, jusqu’à l’explosion.
La question qui sera posée sera rapidement celle de la survie même du projet monétaire commun européen.
Le prochain cygne noir est déjà perceptible.
Ce sera la crise de la zone euro saison 2.
Pour ceux qui veulent en savoir plus sur le rapport de Draghi au moment même où il s’apprête à diriger l’Italie, c’est le moment de voir la dernière vidéo du JT du Grenier de l’éco ci-dessous.
Pour celles et ceux qui veulent aller encore plus loin, comprendre ce qu’il va se passer, anticiper les risques, et adapter vos stratégies patrimoniales en conséquence, abonnez-vous à la lettre Stratégie, vous aurez accès a plus de 60 dossiers, des centaines de pages d’analyses et de conseils, et bien évidemment à la traduction du rapport « programmatique » écrit par Mario Draghi. Tous les renseignements ici.
La ligne de crête sera très étroite.
Ma conviction est très simple.
N’oubliez pas que les conséquences de la faillite ou les conséquences de la politique d’austérité à mener pour éviter la faillite sont sensiblement les mêmes.
L’heure de vérité approche.
Il n’y a pas d’argent gratuit.
Jamais.
Les faits à venir vont se charger de le rappeler à tous.
Restez à l’écoute.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
Qui est vraiment l’actuel président de la Banque centrale européenne ? Aux manettes de la BCE depuis le 1er novembre 2011 et considéré à ce titre comme le seul homme capable de contenir la crise européenne, Mario Draghi est aussi régulièrement critiqué pour ne pas avoir suffisamment pris ses distances avec Goldman Sachs, banque dans laquelle il a travaillé de 2002 à 2005.
1- Un économiste reconnu et un financier expérimenté.
Au moment de la succession de Jean-Claude Trichet à la tête de la BCE, Mario Draghi a souvent été décrit comme le candidat idéal (à un ou deux petit « détails » près, comme son passage chez Goldman Sachs, lire ci-après). Le CV est impressionnant. Titulaire d’un Ph.D en économie du prestigieux Massachussetts Institute of Technology (MIT) mené sous la supervision de Franco Modigliani et Robert Solow, il a exercé des responsabilités au sein de la Banque mondiale puis du Trésor italien. C’est de cette période (1991-2001) que lui vient sa réputation de père la rigueur. Coupes dans les dépenses publiques, dévaluation de la lire, création d’un impôt exceptionnel sur tous les comptes courants et privatisation d’une grande partie des entreprises publiques… Il évite certes la faillite à l’Italie mais certains l’accusent d’avoir « bradé » les actifs du pays. (lire sur ce sujet l’article de Dominique Dunglas et Romain Gubert du Point du 26 mai 2011). Il gagne alors deux surnoms, l’un flatteur « Super Mario », l’autre moins « Mister Britannia ». Après quelques années chez Goldman Sachs, il devient gouverneur de la Banque d’Italie en 2006, où lui échoit la difficile tâche de sauver la réputation de l’institution empêtrée dans un scandale financier.
2- Un pragmatique, pas un dogmatique
Pour tous ceux qui ont travaillé avec Mario Draghi, le gardien de la Banque centrale européenne n’a rien d’un dogmatique. Pour l’économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI), Olivier Blanchard, « c’est un pragmatique » (New York Times, 29 octobre 2011). Sa détermination à faire « tout ce qu’il faudra pour sauver l’euro » affichée le 26 juillet dernier en apporte une nouvelle illustration. N’en déplaise à la Bundesbank, Mario Draghi devrait annoncer ce jeudi que la BCE est prête à intervenir sur le marché secondaire de la dette des pays en difficulté de la zone euro. La crise a fait évoluer le métier de banquier central : alors qu’avant il s’occupait surtout de garantir la stabilité des prix, il doit maintenant à la fois sauver les banques, protéger les Etats périphériques et relancer l’activité.
3- Un homme discret et un fin politique
Mario Draghi est souvent décrit comme un homme réservé voire introverti. Marié et père de deux enfants, il évite de s’exposer aux médias et protège soigneusement sa vie privée. Fin politique, il a réussi à gagner le soutien de la plupart des dirigeants européens, et notamment celui d’Angela Merkel.
4- Une expérience de quatre ans chez Goldman Sachs
Mario Draghi traîne son passage chez Goldman Sachs comme un boulet. De 2000 à 2002, la banque avait conseillé la Grèce dans l’utilisation de produits dérivés pour masquer ses déficits budgétaires. Une activité de conseil qui avait, à l’époque, rapporté 300 millions de dollars de rémunération à la banque. Employé comme vice-président pour l’Europe, chargé des Etats souverains et des grandes entreprises italiennes de 2002 à 2005, Mario Draghi a toujours assuré qu’il s’était davantage intéressé au secteur privé qu’au secteur public à l’occasion de son passage au sein de la banque. Difficile pourtant de croire qu’il n’était pas au courant des opérations nouées avec la Grèce. Il n’a à ce jour jamais dénoncé les pratiques de son ancien employeur. Voir à ce sujet la réaction embarrassée de Jean-Claude Trichet lorsqu’on lui demande son avis sur les rapports entre Mario Draghi et Goldman Sachs et l’article de Gilles Bridier du18 octobre 2011 sur Slate.fr
5- Un fils qui travaille comme « trader taux » chez Morgan Stanley
L’information est sortie dans The Telegraph en fin d’année dernière : Mario Draghi a un fils qui exerce le métier de trader sur les marchés de taux, des marchés sur lesquels l’action de la BCE a une influence directe. Invoquant le code de conduite des membres du conseil des gouverneurs, l’institution affirme que « M. Draghi se conforme aux règles éthiques de la BCE ». Reste à savoir si de son côté Giacomo spécule contre les dettes espagnoles et italiennes…
6- Une enquête du médiateur européen à la suite d’une plainte pour conflits d’intérêt
Fin juillet, le médiateur européen a confirmé avoir ouvert une enquête sur Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE) après avoir reçu une plainte pour conflit d’intérêts de la part de l’Observatoire de l’Europe industrielle (Corporate Europe Observatory, CEO). Cet observatoire, qui suit le lobbying ayant pour cible l’Union européenne, a accusé en juin Mario Draghi de ne pas être totalement indépendant en raison de son appartenance au G30, forum international qui regroupe des dirigeants du secteur financier public et privé. « Avec la crise de la zone euro, la Banque centrale européenne prend un rôle de plus en plus important de soutien et de régulation du secteur bancaire. Il est vraiment gênant que le Président de la BCE soit autorisé à rester un membre actif du Groupe des Trente », estime Kenneth Haar du Corporate Europe Observatory « .
La faillite de la Grèce a profité aux chinois qui ont fait main-basse sur les ports à prix dérisoires ainsi qu’aux allemands qui ont jeté leur dévolu sur les aéroports, également à des tarifs dérisoires.
La prochaine foire à 2€ devrait donc avoir lieu en Italie. L’objectif étant de rafler des infrastructures publiques stratégiques pour que dal . Le « gentile » Mario, un beau mercenaire doublé du blaireau !