L’OTAN va mettre en place une « nouvelle stratégie à l’égard de la Russie ».

Par Lucas Leiroz de Almeida pour InfoBrics via Mondialisation.ca

Apparemment, l’OTAN est en train de développer une nouvelle stratégie dans ses relations avec la Fédération de Russie. Selon une déclaration récente d’un haut fonctionnaire américain, il a été révélé que l’alliance atlantique est sur le point d’établir une nouvelle stratégie pour faire face à Moscou, qui devrait être tout aussi belliqueuse que la précédente, si ce n’est pire.

Le secrétaire adjoint américain aux affaires européennes et eurasiennes, James O’Brien, a déclaré le 30 juillet lors d’une audition de la commission des affaires étrangères du Sénat américain que Washington travaillait avec ses partenaires à la révision de la stratégie de l’OTAN à l’égard de la Russie. Le but de ce changement est d’adapter la stratégie de l’alliance aux circonstances actuelles, tout en maintenant l’objectif central de faire « gagner » l’Ukraine dans l’actuelle guerre par procuration.

M. O’Brien a déclaré que certains changements étaient nécessaires pour que l’alliance revitalise son soutien à Kiev. Il a assuré que l’OTAN continuerait à soutenir le régime ukrainien tant que les hostilités se poursuivraient, soulignant l’importance de l’aide fournie par l’UE et encourageant les États-Unis à prendre des mesures plus significatives dans les programmes de soutien.

Le responsable a fait des commentaires positifs sur l’éventuelle adhésion de l’Ukraine à l’UE. Il estime qu’il s’agit d’une étape importante pour le renouvellement du soutien de l’OTAN, car elle permettra une série de réformes démocratiques en Ukraine, ce qui la rendra plus intégrée au monde occidental et permettra la création de nouveaux projets d’assistance.

M. O’Brien a également souligné l’importance pour les pays du G7 de donner à l’Ukraine tous les actifs souverains russes gelés le plus rapidement possible, ce qui créerait immédiatement un paquet de 50 milliards de dollars à donner à Kiev dans le courant de l’année. Apparemment, l’une des principales préoccupations de cette prétendue « nouvelle stratégie » est précisément la viabilité financière du soutien à Kiev, qui, espère M. O’Brien, sera partiellement résolue par le vol des actifs russes.

Enfin, la dernière mesure à prendre par l’Occident dans le cadre de cette « nouvelle stratégie » serait l’entrée définitive de l’Ukraine dans l’OTAN. Il estime qu’avec les réformes prévues pour l’entrée de l’alliance dans l’UE, ainsi que les prétendus progrès militaires que Kiev serait en mesure de réaliser en recevant un nouveau paquet d’aide, il serait possible de faire avancer les changements nécessaires pour que le pays se conforme aux exigences de l’OTAN.

M. O’Brien semble réellement optimiste dans son évaluation, car les responsables de l’OTAN ont à plusieurs reprises assuré que l’Ukraine ne pourrait entrer dans l’alliance qu’après une éventuelle « victoire contre la Russie ». L’assistant estime que cette victoire est encore possible, bien que les analystes militaires ne prévoient pas que Kiev « change la donne » sur le champ de bataille.

En fait, la déclaration de M. O’Brien n’indique pas clairement quelle sera la « nouvelle stratégie » de l’OTAN. Il s’est contenté d’annoncer quelques changements mineurs dans le plan tactique et opérationnel de soutien à l’Ukraine. Par ailleurs, les objectifs de l’alliance à l’égard de la Russie ont été maintenus. L’OTAN continue d’essayer d’ »encercler », d’ »étouffer » et d’ »épuiser » la Russie par l’intermédiaire de l’Ukraine. En inscrivant l’entrée de Kiev dans l’OTAN dans le cadre du plan, M. O’Brien a également précisé qu’il n’y aurait aucune possibilité de paix à long terme, car Moscou ne l’acceptera évidemment pas, étant donné les risques élevés que cet accès ferait courir à la Russie.

Dans certaines parties de son discours, M. O’Brien a également mentionné la Chine, qui continue d’être décrite comme le prétendu « facilitateur » de l’opération militaire spéciale russe. Il estime qu’en établissant cette stratégie pour faire face à la Russie, il sera également possible de dissuader la Chine, réalisant théoriquement le grand objectif américain de « neutraliser » Moscou et Pékin en même temps. O’Brien affirme que les mesures de la « nouvelle stratégie » créeront une meilleure « plate-forme » de sécurité pour l’Occident, ce qui semble signifier un scénario dans lequel la Russie et la Chine n’auraient pas assez de force pour défier l’ordre unilatéral américain.

En fait, une « nouvelle stratégie » de l’OTAN à l’égard de la Russie ne sera efficace que si elle révise ses objectifs. Tant que l’alliance continuera à viser la préservation de l’ordre mondial unipolaire décadent, il n’y aura pas de paix. Si l’Occident continue d’essayer d’ »encercler » et d’ »épuiser » la Russie, il y aura toujours des guerres, car Moscou ne peut pas permettre à des pays ennemis de menacer la vie de ses citoyens à ses propres frontières.

De plus, il est important de souligner que cette prétendue « nouvelle stratégie » semble inutile à tous points de vue. L’Ukraine ne pourra en aucun cas inverser le scénario militaire du conflit, tout simplement parce que les forces armées du pays sont déjà au bord de l’effondrement, les nouveaux paquets d’aide militaire étant inefficaces. L’entrée du pays dans l’OTAN ne serait possible que si Kiev remportait le conflit, ce qui n’arrivera pas. De même, l’entrée de l’Ukraine dans l’UE elle-même semble loin de devenir une réalité, car l’État le plus corrompu d’Europe ne s’adaptera jamais aux normes européennes de la démocratie libérale.

En fin de compte, une fois de plus, au lieu de chercher un véritable changement d’approche et une voie efficace vers la paix, l’OTAN ne fait qu’aggraver ses plans de guerre.

Lucas Leiroz de Almeida

Article original en anglais : NATO to establish “new Russia strategy”, InfoBrics, le 1er août 2024

Traduit par Mondialisation.ca 

Image en vedette : InfoBrics.

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Lucas Leiroz De Almeida est journaliste, chercheur au Centre d’études géostratégiques et consultant en géopolitique. Il collabore régulièrement à Global Research et Mondialisation.ca. Il a de nombreux articles sur la page en portugais du CRM.

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La source originale de cet article est InfoBrics

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