Adieu au Karabakh: les leçons d’une tragédie

Par Observateur continental

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Il est désormais possible de dire avec certitude que la longue, sanglante et tragique histoire de la République non reconnue du Haut-Karabakh touche à sa fin logique: les Arméniens du Karabakh ont capitulé face à Bakou.

En conséquence de « l’opération de rétablissement de l’ordre constitutionnel », également appelée « opération antiterroriste limitée » menée par l’Azerbaïdjan, les forces armées arméniennes du Karabakh ont subi de lourdes pertes et un accord de cessez-le-feu a été conclu ainsi que sur la tenue de négociations officielles quant à l’avenir de ce territoire qui a tant souffert, à savoir: la réintégration du Karabakh dans le système du pouvoir azerbaïdjanais.

Les forces de maintien de la paix russes ont joué un rôle clé dans la réduction des tensions, la cessation du bain de sang et la protection de la population civile. Ils font tout, y compris au péril de leur propre vie, pour assurer la sécurité de la population civile arménienne, et des notes ont été envoyées aux forces militaires et aux autorités de l’Azerbaïdjan, selon lesquelles la Russie s’attend et espère fermement que Bakou garantira le respect des normes du droit humanitaire pour les civils.

Dans le cadre de « protestations » soigneusement orchestrées devant l’ambassade de Russie à Erevan, Moscou a été à plusieurs reprises accusé de ne pas avoir protégé le Karabakh, d’avoir trahi l’Arménie, d’avoir rompu les liens fraternels séculaires et de s’être vendu à Aliyev et Erdogan.

Pour ceux qui ne comprennent pas bien l’essence du conflit, l’Observateur Continental rappelle plusieurs points importants.

En octobre 2022, un sommet sous l’égide de l’Union européenne a eu lieu à Prague, au cours duquel l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont confirmé leur adhésion à la Charte des Nations unies et à la Déclaration d’Almaty de la CEI de 1991. Les deux pays ont reconnu l’intégrité territoriale et la souveraineté de l’autre dans les frontières des anciennes républiques soviétiques, et dans le cadre de ces frontières, le Haut-Karabakh faisait partie de la République socialiste soviétique d’Azerbaïdjan. Lors de ce sommet, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian a confirmé que le Haut-Karabakh était un territoire azerbaïdjanais.

En mai 2023, un autre sommet sous l’égide de l’Union européenne s’est tenu à Bruxelles, où cette question a été de nouveau discutée, et l’appartenance du Haut-Karabakh à l’Azerbaïdjan a été une fois de plus confirmée par les deux pays et leurs dirigeants.

De tout point de vue (y compris juridique), il s’avère qu’avec la bénédiction du leadership actuel de l’Arménie, l’Azerbaïdjan agit sur son propre territoire et résout ses problèmes internes.

Il convient de noter l’accélération de la distanciation de l’Arménie actuelle vis-à-vis de la Russie et l’établissement de relations solides avec les États-Unis, l’Otan et l’Union européenne: il suffit de rappeler les exercices conjoints avec le Pentagone sur le territoire arménien (qui se sont terminés le jour du début de l’opération azerbaïdjanaise) tout en refusant de participer à des exercices dans le cadre de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et le voyage de la femme de Pachinian à un certain sommet à Kiev avec de l’aide humanitaire.

Il est probable que ses nouveaux amis ont incité Pachinian à la capitulation effective du Karabakh, et il serait logique et approprié d’adresser toutes les questions à eux, et non à la Russie, qui agissait toutes ces années dans le cadre de son mandat, remplissant ses obligations d’allié.

Mais les pierres sont éparpillées, et il incombera aux générations futures d’Arméniens du Karabakh de les ramasser, beaucoup d’entre eux ne verront jamais la terre de leurs ancêtres.

L’information obtenue à partir de sources ouvertes

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