« La France n’a pas été dégradée… grâce à la réforme des retraites ! ». L’édito de Charles SANNAT

Source Insolentiae

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

C’est une bonne nouvelle et ne boudins pas notre plaisir. Personne n’a intérêt à ce que la France soit dégradée, et à ce que notre pays soit touché par une crise de la dette. Quand je dis personne, je parle de la population, des entreprises (les vraies, les PME) et les gens. Parfois, certains amis qui peuvent tenir plus de l’ennemi peuvent évidemment avoir intérêt à nous affaiblir ou à savonner la planche sur laquelle nous nous trouvons. Je ne nommerai pas du tout l’Allemagne ou les Etats-Unis qui sont forcément, comme chacun le sait nos amis les plus proches.

Alors nous n’avons pas été dégradés par l’agence Standard & Poor’s qui a maintenu le « AA » de la France, faisant de notre pays un excellent « risque » souverain !

Je rigole.

Pas trop fort car je ne veut pas décourager S&P, mais je rigole tout de même. Avec nos 3 000 milliards de dette, et Bruno Le Maire qui pense plus à la dilatation (budgétaire je suppose), nous sommes assez mal engagés.

Mais voyez-vous, l’important c’est que l’agence S&P « a considéré que la réforme des retraites était un élément positif », estime l’économiste Mathieu Plane qui s’exprimait dans cet article de Radio France (source ici).

Là aussi je rigole, car cette réforme des retraites ne changera strictement rien aux finances publiques de notre pays qui sont en plein naufrage, et pas que depuis 5 ans, mais bien depuis 40 ans.

Standard & Poor’s « invoque effectivement une amélioration prévue de la situation budgétaire grâce notamment à la réforme des retraites du gouvernement d’Emmanuel Macron. » Hahahahahaha.

C’est beau le soutien politique des agences de notation aux réformes économiques impopulaires d’un gouvernement.

C’est une exquise séquence de communication.

Ici l’agence S&P ne fait pas de l’économie, elle fait de la politique, et fait dire aux médias pour que les Français l’entendent, que sans les réformes que les marchés souhaitent, ce sera la dégradation et donc la crise économique.

Nous faisons passer le message à la population, que nous devons nous soumettre aux marchés.

Alors pour le moment, la dette française reste solide et forte, sur le papier et de manière théorique.

Ne nous trompons pas quand même. Notre pays est dans une situation financière catastrophique et les conséquences des politiques à mener pour éviter la faillite ou les conséquences de la faillite elle-même sont sensiblement identiques.

Dans tous les cas, il va falloir serrer la vis et serrer la ceinture.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

Volti

4 Commentaires

  1. Le porte-parole de la spéculation sur le bâti – en clair les artisans remarquables de la vente à la découpe – s’exprime. La dette est “forte”, mais le pays est dans une situation financière “catastrophique”. En clair l’auteur nous invite à laisser crotre la dette tout en déplorant ses effets.
    Stupide et dangereux.

  2. “et les conséquences des politiques à mener pour éviter la faillite ou les conséquences de la faillite elle-même sont sensiblement identiques.”

    C’est marrant, mais j’ai comme un doute là dessus.
    Et j’ai vaguement l’impression que, venant de lui, les politiques à mener consistent à se servir des pauvres et des improductifs comme variable d’ajustement pour préserver une certaine catégorie de population dont il fait partie

    “Dans tous les cas, il va falloir serrer la vis et serrer la ceinture.”.
    La vis et la ceinture de qui précisément ? Pas les siennes j’imagine, sinon il aurait au moins précisé “et SE serrer la ceinture” pour s’inclure dans le serrage. On sent bien la tournure de phrase qui parle de la vis et de la ceinture des autres que lui.

    • Effectivement, ceux que vous entendez qu’il faut taper sur le pauvre ne sont en fait que les derniers nantis du système

      • Hooou, t’es très, très loin du compte en fait.

        Je fais partie de ces très pauvres, que plus pauvre que moi, t’as plus rien et t’es à la rue. Et je peux te garantir que les nantis sont loin d’être les seuls à casser du sucre sur le dos des gens comme moi.
        Les smicards ne se privent pas non plus pour dire qu’il faudrait me laisser crever.
        En fait, depuis quelques temps, j’aurais tendance à penser que les “un peu nantis, mais pas trop non plus” sont bien moins euuh, disons maléfiques envers les gens comme moi que ne le sont les prolos.

        Essaye donc d’aller parler du travail forcé pour les gens au RSA à ces gens qui manifestent contre la réforme des retraites. Tu seras surpris de voir leurs réactions.

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