« Ils n’ont plus de pain ? Qu’ils mangent de la brioche ! ». Cette phrase assassine au comble du mépris n’a sans doute jamais été prononcée par Marie-Antoinette et n’est que le fruit de l’imagination de Jean-Jacques Rousseau dans ses « Confessions » écrites en 1765. Cette expression digne des précieuses ridicules semble tout à fait à propos en ces jours incroyables que nous vivons en France. Depuis bien trop longtemps s’est installé un pouvoir aux mains des lobbies qui défend farouchement ses privilèges. Ce n’est pas une situation nouvelle mais elle devient si flagrante, si visible et surtout si insupportable que le « peuple » fini par se révolter, bruyamment.
Oh, certes, il ne s’agit en rien d’une révolution, du moins pas pour l’instant, mais la colère sourde gagne et ce n’est franchement pas bon signe. Il est vrai que depuis son élection, ce jeune premier à la langue bien pendue voulant incarner une nouvelle façon de gouverner se mue progressivement en petit dictateur. Le mot est trop fort ? Sans doute mais la répression qui s’est abattue sur les gilets jaunes n’a fait que montrer le vrai visage de celui qui croit encore qu’il a été élu pour lui et pour son fameux projet.
Ce projet n’est pas le sien, c’est évident. A la botte des groupes de pression et sous la houlette des cabinets de conseil américains, il est clair qu’il s’agit d’un plan un peu plus large, soutenu par l’Europe (et les Etats-Unis) de plus en plus en roue libre avec une tête non élue mais intouchable. Après cette phase de répression est arrivé le Covid où chacun devait obéir, même aux directives les plus absurdes, sous peine de sanctions violentes (garde à vue, mise à l’écart, perte d’emploi, invisibilisation sociale, etc.). Tout ceci avec le concours de systèmes numériques de plus en plus sophistiqués dont le déploiement sous de mauvais prétextes ne semble pas près de se calmer au regard de ce qui se prépare pour les JO par exemple ou avec les passeports numériques.
Aujourd’hui, l’on cherche à détruire l’IHU de Marseille le fameux laboratoire de recherche en maladies infectieuses l’IHU de Marseille et fleuron de la science en France, sous la pression de l’AP-HM et de son directeur François Crémieux, mis en place par Martin Hirsch, tous deux soutenus par le gouvernement. Aujourd’hui l’on autorise les gendarmes à utiliser des LBD sur des engins motorisés en déplacement pour blesser des militants avec ce qui est donc considérer comme une arme de guerre semi-létale (sic). Aujourd’hui, ce même gouvernement utilise le 49.3 à tout va parce qu’il n’a plus aucune majorité pour faire passer ses « réformes » dictées par d’autres (Europe, fonds de pension) sans que l’on puisse être assurés de leur bien-fondé.
Mais aujourd’hui, avec un humour rafraîchissant, le peuple accueil notre bon Président avec des concerts…de casseroles ! Si cela est truculent alors qu’Emmanuel Macron imaginait apaiser les esprits en allant à la rencontre de ce « peuple » dont il ne connait rien et qu’il méprise, les dispositions mises en place sont bien plus jubilatoires. Dans l’Hérault, par exemple, le Préfet, aux ordres évidemment, a pris un arrêté interdisant « les dispositifs sonores portatifs ». Sur le terrain, cela s’est traduit par des consignes aux forces de l’ordre de fouiller les manifestants pour retirer toutes les casseroles.
Je pense que la définition d’une casserole est assez éloignée de celle d’un dispositif sonore portatif mais l’absurdité de la situation aurait de quoi faire rire si elle n’était inquiétante. L’attitude de ce chef de l’Etat mal élu, « hors sol », méprisant et arrogant n’augure rien de bon. Il est prêt à tout jusqu’à l’absurde pour ne pas écorner son image alors que c’est déjà fait depuis longtemps. Je n’ai aucun souvenir d’une telle défiance des français face à l’Etat et à l’autorité et ce n’est vraiment pas bon signe. Seule une dissolution permettrait peut-être de changer la donne, mais ce n’est même pas certain.
Sylvain Devaux