Des habitants de Bakhmout (Artiomovsk) accusent les soldats ukrainiens d’enlever des enfants

Par Christelle Néant pour Donbass-Insider

Le 11 avril 2023, le média russe RIA FAN publiait un reportage glaçant, lors duquel une famille évacuée de Bakhmout (Artiomovsk) par le groupe Wagner, accuse les soldats ukrainiens d’enlever des enfants à leurs parents ou à leurs proches. La question qui vient immédiatement à l’esprit c’est pourquoi et où ces enfants sont-ils emmenés ?

La petite Milania, 11 ans, témoigne lors de ce reportage de ce qu’elle a vu et de ce qu’elle a vécu à Bakhmout (Artiomovsk), lorsque le quartier où elle se trouvait avec ses grand-parents était encore sous contrôle ukrainien.

Elle raconte ainsi comment des soldats ukrainiens d’une unité appelée « Anges blancs » (qui rappelle méchamment le nom de l’organisation terroriste pseudo-humanitaire des « Casques blancs » en Syrie) ont emmené de force une enfant de quatre ans, sous les yeux de ses parents qui n’ont rien pu faire face aux armes pointées sur eux.

Ces mêmes soldats ukrainiens ont tenté d’enlever Milania à ses grand-parents à plusieurs reprises, allant même jusqu’à prétendre que la mère de la petite avait été tuée par la Russie, alors qu’elle était bien vivante dans une autre ville du Donbass ! Mais comprenant qu’il s’agissait d’un mensonge, les grand-parents et les habitants du quartier ont caché Milania afin de lui éviter de subir le même sort que l’enfant enlevé devant les yeux de ses parents.

Voir le reportage filmé par RIA FAN, sous-titré en français :

Fait troublant, lors d’une de ces tentative d’enlèvement, les soldats ukrainiens ont prétendu qu’ils devaient emmener Milania en Allemagne. Pourquoi en Allemagne ? Pourquoi pas dans une autre région d’Ukraine ?

Et ce témoignage n’est pas le seul. Le 3 avril, Natalia Tkatchenko, une habitante de Bakhmout (Artiomovsk), a raconté à RIA Novosti, comment non seulement les soldats ukrainiens de l’unité « Anges blancs » mais aussi ceux de l’unité « Phénix », emmenaient les enfants de force afin d’obliger les parents à partir pour le territoire ukrainien. S’ils refusaient de partir de Bakhmout (Artiomovsk) avec leurs enfants, les soldats ukrainiens enlevaient ces derniers purement et simplement.

Vidéo en russe

Elle explique qu’après que le régime de Kiev a annoncé l’évacuation de Bakhmout (Artiomovsk), les habitants ont été invités à partir en Ukraine avec leurs familles et, peu après, les enfants ont été envoyés en masse dans des camps et des sanatoriums.

« Les enfants partaient en vacances et n’en revenaient pas, et les parents étaient obligés d’aller en Ukraine, même s’ils ne le voulaient pas. Puis, au bout d’un certain temps, l’évacuation forcée des enfants par les unités « Anges blancs » et « Phénix » a commencé. Il s’agissait de militaires en uniforme qui se rendaient dans les maisons, dans les sous-sols, à la recherche d’enfants et qui les emmenaient sous la contrainte, par la force. Si les parents étaient d’accord, ils pouvaient les accompagner. Si les parents étaient contre, ils emmenaient les enfants. Il y a donc eu une période où nous avons simplement caché nos enfants », a déclaré Natalia Tkatchenko.

Elle a ajouté que des enfants étaient cachés dans des appartements vides – où ils n’avaient jamais été vus auparavant – et que cela a duré deux ou trois semaines en février.

« J’ai personnellement caché une fillette de quatre ans. Elle savait ce qu’était « Phénix », qu’elle devait se cacher. Lorsqu’on lui disait « Silence ! », elle s’asseyait silencieuse comme une souris. L’une après l’autre, nous regardions par la fenêtre pour surveiller ces voitures – si une voiture s’arrêtait dans la cour ou commençait à allumer ses phares quelque part, les adultes prenaient rapidement les filles, allaient à d’autres étages dont ils avaient les clés, dans des appartements froids. Ils les enfermaient, elles restaient assises comme des souris jusqu’à ce que les voitures s’éloignent, puis retournaient dans l’appartement chaud pour se réchauffer », a déclaré la femme.

Si ces témoignages d’enlèvements d’enfants par des soldats ukrainiens à Bakhmout (Artiomovsk) sont aussi inquiétants, c’est que comme le révèle ce reportage d’Arte, publié en 2019, un enfant sur 10 victime de la traite dans le monde vient d’Ukraine !

Or, je rappelle qu’en 2014, l’Ukraine a déjà déporté de force des enfants du Donbass vers d’autres régions, et que plusieurs centaines de ces enfants ont purement et simplement disparu des radars. Où sont partis ces enfants, et ceux enlevés par les soldats ukrainiens à Bakhmout (Artiomovsk) ? La mention de l’Allemagne lors de la tentative d’enlèvement de Milania a de quoi faire craindre que ces enfants se retrouvent ensuite envoyés à l’étranger pour toutes sortes de trafics.

Au lieu d’accuser Vladimir Poutine de déporter des enfants ukrainiens, la CPI ferait mieux de se pencher sur le vol pur et simple d’enfants du Donbass par les soldats ukrainiens à Bakhmout (et sûrement ailleurs près de la ligne de front), et sur les éventuels trafics dont ils sont les victimes !

Christelle Néant

3 Commentaires

  1. l’ukraine reste toujours la plaque tournante du trafic mondial d’enfants

  2. oui, ce pays est le centre européen de pièces détachées humaines.
    Autant prendre les plus neuves possibles.

Les commentaires sont clos.