Source Observateur-Continental
Les nouvelles livraisons de matériel militaire américain en Ukraine contribuent à l’intégration de l’armée ukrainienne dans le système de l’Otan.
Les États-Unis transmettront à l’Ukraine des systèmes antiaériens Patriot dans le cadre d’une nouvelle aide militaire de 1,8 milliard de dollars, a rapporté l’agence Associated Press.
À en juger par le montant de cette aide, l’Ukraine recevra très peu de systèmes de défense aérienne. Ainsi, le contrat de la Roumanie pour l’acquisition de sept Patriot s’élevait à 3,9 milliards de dollars, et le récent contrat avec la Pologne pour acheter le même système atteignait 4,75 milliards de dollars. L’Ukraine devrait ainsi recevoir une seule division, mais les armements américains ne remplaceront pas les S-300 représentant la base de la défense aérienne ukrainienne.
Les systèmes Patriot ont participé pour la première fois aux hostilités dans le Golfe en 1991, où leur principale cible étaient les missiles soviétiques R-17 (Scud B), mis en service encore en 1964 et devenus obsolètes dans les années 1990. Bien que le Pentagone ait présenté l’usage de Patriot comme un succès, les investigations ultérieures ont montré que ce n’était pas le cas.
En avril 1992, la commission du congrès américain pour les opérations gouvernementales a préparé un rapport notant que les estimations du Pentagone du nombre de Scud détruits par le système Patriot avaient diminué de 100% pendant la guerre à 96% dans les témoignages au congrès après la guerre, puis à 80%, ensuite à 70%, et « actuellement, il est possible que les systèmes Patriot aient éliminé seulement 25% des missiles Scud visés ».
Une analyse de l’efficacité des systèmes Patriot pendant la guerre du Golfe effectuée au début des années 1990 par le professeur du MIT Theodore Postol a révélé que « le coefficient d’interception de Patriot pendant la guerre du Golfe pourrait être largement inférieur à 10%, voire nul, très probablement aucun Scud n’a été abattu en Irak ».
Le Pentagone a également dû reconnaître l’inefficacité de Patriot. Dans le rapport intitulé The Conduct of the Persian Gulf War de 1992, le secrétaire à la Défense Dick Cheney a parlé de la nécessité d’élaborer des systèmes antiaériens plus sophistiqués: « La défense antimissile tactique n’a pas fonctionné à la perfection… Nous devons travailler mieux. »
Par la suite, Patriot a été modernisé plusieurs fois, mais son efficacité n’a pas augmenté pour autant.
La raison de l’inefficacité de ces armements et d’autres systèmes antiaériens des États-Unis et de leurs alliés réside dans la stratégie des pays de l’Otan de dominer dans les airs, en attribuant un rôle secondaire à la défense antiaérienne. Les Patriot ne pourront pas significativement renverser la situation à l’avantage de l’armée ukrainienne.
Les nouvelles livraisons d’armes et de matériel des États-Unis et de leurs alliés ne permettront pas à l’Ukraine de défendre son territoire contre les frappes de missiles et drones russes, mais cela règle le problème d’intégration de l’armée ukrainienne dans le système de l’Otan. L’armée ukrainienne remédie au problème d’entretien et de maintenance du matériel de combat et de production de munitions en passant aux systèmes antiaériens et d’autres armements occidentaux. Dans le même temps, cela règle le problème de désignation de cibles pour la défense antiaérienne ukrainienne, car les systèmes occidentaux sont intégrés dans le système d’information de l’Otan. Mais les missiles américains ne deviendront pas plus précis pour autant.
L’armée ukrainienne ne pourra pas utiliser Patriot avant six mois, a déclaré le 15 décembre Adam Smith, président de la commission des forces armées de la Chambre des représentants, dans une interview à Politico. Le congressiste a expliqué qu’un système Patriot devait être desservi par une équipe de 90 personnes. La formation de tels effectifs prend des mois.
Alexandre Lemoine
Pourquoi déployer des systèmes Patriot en Ukraine ? Pour que Raytheon fasse son beurre.
C’est tout ? C’est tout.
Quand les missiles atomiques tomberont, aucunes contre-mesures ne peuvent les arrêter.
cela fera de la ferraille en plus.
« Washington » me donne l’impression qu’ils n’ont pas trop envie de gagner cette guerre.
Emmerder les Russes et faire tourner leur conglomérat militaro-industriel leur suffit !