« Immobilier, logement. Comment le gouvernement va provoquer la crise du siècle ! ». L’édito de Charles SANNAT

Source Insolentiae

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

Cette semaine je vous propose de réfléchir à la crise immobilière, qui va d’ailleurs nettement plus s’exprimer par une crise du logement !

Si l’immobilier peut faire penser aux rentiers, l’immobilier c’est aussi et avant tout une valeur d’usage et une utilité… se loger !

Pour se loger et pour loger la population il faut des… logements et donc de l’immobilier.

Le secteur de l’immobilier répond à des équilibres fragiles qui doivent concilier les intérêts divergents de plusieurs acteurs. Le propriétaire bailleur qui doit avoir un minimum de « rentabilité », le locataire qui doit pouvoir payer son loyer et ses charges sans être démuni le reste du mois, l’Etat et les collectivités locales qui doivent « taxer » pour assurer les services publics nécessaires à la vie (assainissement, eaux usées ou courante, ramassage des ordures mais aussi les écoles etc).

Il ne faut pas oublier à cette liste les promoteurs qui doivent pouvoir gagner de l’argent quand ils construisent et « moyenner » le risque des opérations, ou encore les banques qui elles aussi doivent pouvoir prêter et se faire rembourser avec une « marge » même faible afin de gérer le coût du risque (impayés comme risque de décès ou d’invalidité).

Bref, vous l’aurez compris, l’immobilier qui est créateur de logements pour les gens répond à des nuances très légères et il faut des réglages très fins pour réussir à avoir un secteur productif au service du logement des gens.

Je ne vous parle même pas des lois outrageusement protectrices des squatteurs comme des pires locataires ce qui décourage l’investissement locatif.

Si cela peut être compensé par des taux zéro qui font que l’épargne ne rapporte rien ce qui a été le cas ces dernières années, avec la remontée des taux, mieux vaudra placer son magot à 4 % à la banque sans locataire que prendre le risque de se faire suer avec les investissements locatifs et tout ce qu’ils impliquent de risques, de stress et d’incertitudes.

L’Etat, progressivement et parce qu’il pouvait sembler tentant de taxer un secteur non délocalisable, ou sans risque d’imposer toutes les règles possibles et imaginables vient de se prendre les pieds dans le tapis, et nous allons, tous collectivement en payer le prix, d’abord par une terrible crise du logement, puis par une crise immobilière du siècle.

Cette crise peut encore être évitée… si les bonnes décisions sont prises.

Nous n’en prenons pas le chemin et à force de faire n’importe quoi, on arrive à obtenir le pire.

D’abord ne pas nuire, un principe de base de la médecine également valable pour l’économie.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

5 Commentaires

  1. Construire et construire des logements oui, mais à force de construire et construire et construire, combien de milliers d’ha de terres agricoles ont disparu ? On continue jusqu’à ce qu’il n’y en ait plus ?

  2. La majorité des personnes qui louent n’ont pas les moyens d’acheter une maison et elles le regrettent car elles « perdent » chaque mois un loyer, contrairement au remboursement d’un crédit hypothécaire. Ces locataires sont donc souvent fragiles financièrement et si les conditions économiques se durcissent, il est fort probable qu’elles ne pourront plus payer leurs charges ou leur loyer. C’est le propriétaire qui devra assumer des pertes et les ennuis générés par une telle situation (conflits en justice). En Belgique, outre les normes de plus en plus strictes pour les biens loués, la taxation est aussi en passe de devenir de plus en plus lourde, il faut bien trouver l’argent pour combler les déficits. Ce qui se révèle un « plus » en temps ordinaire devient vite, en temps de crise, un boulet très lourd à assumer.

    • Il existe des coopératives de consommateurs en Suisse. Les collectivités territoriales leur louent en bail emphytéotique ( /99 ans) des parcelles à prix cassés. Des règles font qu’une optimisation bien déterminée du nombre de logements au m2 est respectée à la lettre. Il en ressort ainsi une artificialisation des terres agricoles réduite au strict minimum. Les locataires acquièrent au fil de leurs loyers, et selon un calendrier et des montants variables en fonction de leurs revenus disponibles, l’usufruit plein et entier de leur logement. Un peu comme une location-vente. La nue-propriété, quant à elle, reste à la commune ou à la communauté des communes. Il en ressort que l’accès à l’usufruit est bcp plus abordable qu’en France par exemple et surtout par rapport aux zones touristiques où les bulles foncières et immobilières y freinent l’accès au logement des salariés sédentaires. C’est assez marrant de remarquer que les français ne s’inspirent que très rarement des plus petits peuples que le leur….Même réflexion pour l’apprentissage des langues …. Les belges parlent couramment 4 à 5 langues, les basques idem….. Vous avez dit bizarre ?

      • « Les belges parlent couramment 4 à 5 langues »
        Heum non pas vraiment, c’est vrai qu’il y a 3 langues nationales mais en pratique en Wallonie, on enseigne en plus du français 2 langues (en général l’anglais et une autre au choix). De là à dire qu’on les parle couramment…non. Les flamands et les germanophones sont par contre plus avancés dans les langues étrangères. Notamment parce que ce sont des minorités linguistiques et que c’est une nécessité pour eux. Je veux bien croire qu’en moyenne ils parlent 3 langues couramment.

  3. Ce qui dissuade les gens de devenir propriétaires, c’est la législation qui les place dans une situation inextricable dès qu’ils s’absentent et que leur logement est squatté pendant leur absence . Ces propriétaires se retrouvent SDF pendant que .leur logement , dont ils ne perçoivent aucun loyer, est dégradé par les squatters et deux faits-divers viennent de choquer l’opinion : un propriétaire ne pouvant entretenir son logement occupé par des squatteurs a été cependant tenu responsable par le tribunal d’un accident survenu au squatter qui, bien qu’occupant illégalement les lieux contre la volonté du propriétaire et ne lui payant aucun loyer , a eu l’outrecuidance de déposer plainte contre lui pour le défaut d’entretien et se faire payer une lourde indemnité . L’autre fait-divers, c’est la facture d’eau d’une centaine de milliers d’euros ( un robinet coulant à flots en permanence ?) que doit payer un autre propriétaire d’un logement squatté . Et d’abord, qu’est devenue la loi condamnant les voyous qui entrent chez vous par effraction ?

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