YAPLUSKÀ par Aëlle Dejanire

Par Aëlle Dejanire pour Mondialisation.ca

Le crime est presque parfait. On y est presque ! Allons humains, humaines, françaises ou non, encore un petit effort, on va y arriver à asphyxier la planète, à la faire sauter et toutes les humaines et tous les humains avec. On va y arriver à faire péter les usines nucléaires, à faire crever tous les poissons, on n’est pas loin ! Encore un petit effort, manque plus grand chose, une petite rixe entre petits hommes d’état, une mouche qui pique, un petit accident technique conjugué à une faute d’inattention ou à un mouvement d’humeur non retenu, comme cet automobiliste qui bêtement et méchamment, se rabat sur sa droite pour ne pas laisser passer un motard, et hop un motard en moins, comme ces accidents de la route où il aura fallu trois facteurs pour que ça réussisse, la pluie, un qu’a pas vu ceci ou cela et l’autre qui prenait tune bouteille d’eau sur la banquette arrière, l’accident bête quoi, ils étaient deux là et trois là, les cinq dégagés. Mais oui on peut y arriver.

Je vous le dis, il n’est pas suffisant que nous mettions trop d’enfants au monde, la plupart mal aimés, mal instruits, mal dirigés, affamés aussi, faute de temps, d’attention, d’amour, de moyens; pas suffisant de serrer la ceinture de ses employés pour s’acheter un yacht ; pas suffisant de laisser son collègue se faire pourrir la vie jusqu’à en mourir, pour avoir la paix et par peur de perdre son travail ; pas suffisant d’acheter un petit studio pour son fils plus tard et de le louer à un prix exorbitant au fils du voisin ; pas suffisant tout cela, un peu trop passif, mou, gentillet quoi ! Allons-y, finissons en, soyons pleinement conscients de nos méfaits, pour le meilleur, et ajoutons y du plaisir s’il le faut, mais en tout cas, soyons cruels, là tout de suite, qu’on n’entende plus les sempiternelles jérémiades, les ânonnements journalistiques, les répétitions des polémiques binaires, pour ou contre, l’immigration par exemple, ça marche toujours. Mais disons-le, oui, nous sommes racistes, nous détestons les noirs et les arabes et les « jaunes » un peu moins mais tout de même s’il y en a beaucoup oui, comme les autres, et si on avait su, on ne les aurait pas colonisés, et puis on ne leur aurait pas demandé de venir travailler chez nous. Mais alors ces richesses que nous leur avons prises, celles qu’ils ont produites? On les garde et on les renvoie ?

Oui, oui, comme ça : on dit ok les cocos c’était bien, mais c’est fini. Ok, on vous a volés chez vous. Ok, on vous a volés chez nous et maintenant out. Ça, c’est pour les non clandestins ; pour les clandestins out aussi, mais plus vite encore, et à coups de pompes dans le cul, oui, c’est ça, on est ok. Allons-y, et franco, et ne cessons pas d’appauvrir l’Afrique, de leur piquer leur pétrole à bas prix, leur lithium, leurs matières premières, à nouer des alliances délétères avec des chefs d’état pourris qui appauvrissent leur peuple et se payent des villas de luxe et se font des fortunes planquées dans les paradis fiscaux, obligeant les jeunes hommes de leur peuple à prendre la mer. Rien à manger chez eux, rien à manger chez nous, qu’ils crèvent, encore un petit effort, ratissons large, faisons couler les bateaux, c’est ce que font les Libyens auxquels on a confié de torturer racketter et violer, les migrantes surtout, le viol, super, mais que toute velléité d’immigrer soit tuée dans l’œuf, des mitraillettes tout au long des plages, comme les Allemands en 40 avec leurs bunkers, pas difficile ça, faisons le. Quoi d’autre, ô il y a tant à faire pour accélérer la fin. Tout est déjà là, tout est en place. Yaplukà.*

Aëlle Dejanire

Écrivaine

* Signification de Yaplukà : « il n’y a plus qu’à… »

Image en vedette : capture d’écran partielle d’une photo à un campement de Grande-Synthe (2016).

La source originale de cet article est Mondialisation.ca

Copyright © Aëlle Dejanire, Mondialisation.ca, 2022

18 Commentaires

  1. Le mec doit être motard.
    Parfois, il y a une explication à « ce motard mort en pleine ligne droite sans raison ». Mais tellement « inhumain », que la raison s’y refuse.
    – Petite anecdote révélatrice de la nature humaine de certains hommes quand ils se pensent être impunis.
    Par deux fois, (motard 1100GRX-R) j’ai failli perdre la vie sur petites routes totalement désertes, du fait d’automobilistes qui m’ont sciemment poussé aux fossés.
    Le premier, je dois ma survie à l’accotement enherbé parfaitement plan , pour le second, à une prémonition/instinct de survie quelques millièmes avant, par son regard dans le retro extérieur.
    La vie cela tient à peu de chose…

    – Tout ça pour dire , « qu’en bas ou en haut », il y en a pour qui la vie d’autrui n’a aucune importance.
    …Et même que parfois, la faire disparaître engendre du plaisir.
    Alors surtout : « Restez calme pendant qu’on vous scalpe »*

    *) Slogan avec droit d’auteur déposé en mon nom.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_cool.gif

    • Mare des motards qui essayent de te pousser sur le bas côté pour passer alors que tu roules déjà plus vite qu’autorisé. Ca roule dangereusement, ça dépasse les lignes blanches ca coupé les tournants… Le code de la croûte est valable aussi pour vous motards. Si si je vous jure.

      • Dixit mon com : « sur petites routes totalement désertes… »
        Ta haine obscurcit ton jugement.
        Et les généralités font le reste !

        Mais encore, ce n’est pas parce qu’il y a des cons et des connes sur la route du web, que tout le monde y est.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

    • Hi hi engel, « on s’calme même après le scalp »….

    • Salut,
      Il m’est arrivé pratiquement la même chose sur petite route avec la Suzuki GSX-RR (la 1000 de 240 ch) d’un pote.
      Sauf qu’à la différence j’ai dû me bouger d’un coup car un type qui a doublé face à moi, et comme toi c’était un terre plein bien plat (soupire).

      Akasha ne veut pas que j’achète une moto et je peux comprendre. Finalement on fait déjà assez les « sots » comme ça en voiture (sourires).

      Orné

      • Salut Orné,
        240 CV Putainn, ouahhhh !!!
        …Que j’aurais aimé.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_heart.gif

        Ton cas m’est aussi arrivé plusieurs fois, mais on ne sait jamais si le gars d’en face l’a fait exprès, ou si simplement c’est un beauf qui t’a mal calculé.
        Par contre pour les deux fois comptées, je te passe les détails, mais je suis absolument sûr que c’était voulu.

        Hs: le jour où tu passes par Esch sur Alzette et que tu as un peu de temps, fait moi signe. On ira bouffer une pizza ensemble, histoire de faire connaissance.https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

  2. « Voilà comment le capitalisme s’est effondré dans mon Sri Lanka »
    https://issues.fr/capitalisme-sest-effondre-dans-mon-sri-lanka/

    extrait:
    « La triste réalité du capitalisme est que, même s’il est manifestement nul, la plupart d’entre nous n’ont jamais voulu y mettre fin, nous voulions simplement y progresser. C’était la promesse du « développement » international, que si nous travaillions dur assez longtemps, nous pourrions vivre comme les maîtres. C’était bien sûr impossible et les communistes nous l’ont dit, mais nous n’avons pas écouté. Nous ne voulions pas le croire. Et maintenant, nous en sommes la preuve vivante. La fin du capitalisme est proche et le salaire du péché est la mort.

    La vérité est que l’astéroïde a frappé au moment où l’homme blanc a touché l’or noir. Ils ont fait circuler une onde de choc de destruction autour du globe et l’ont appelée croissance, mais c’était un cancer. Cela a pris environ 400 ans, mais les débris ont fini par étouffer l’atmosphère et le phénomène d’extinction est en train de se produire. Les plantes, les animaux, et des pays entiers commencent à s’effondrer. Les plus pauvres d’abord.

    Je peux le voir là où je vis, alors que les actifs mortels se transforment en actifs morts, alors que les pétrodollars et les produits pétroliers se tarissent. Cela nous est arrivé pour des raisons uniques, mais les causes sous-jacentes sont mondiales. Le capitalisme s’est effondré au Sri Lanka et il s’effondre partout. Vous pouvez l’ignorer maintenant, mais il finira par faire s’effondrer l’ensemble de l’écosystème, et alors quoi ? Nous n’aurons pas une autre planète. A la place, on aura une planète changée, comme celle que je vous ai fait visiter. Bienvenue dans le futur, je suppose. C’est très inégal pour l’instant, mais donnez-lui une seconde géologique, cela se régulera. »

    via la dernière info-lettre d’Yggdrasil
    https://escapethecity.life/

    • Bonjour Arkebi,

      « Capitalisme », « Communisme », « Socialisme » et même « Anarchisme » … Que de belles distractions !
      En vérité, depuis 200 ans il n’existe qu’une seule force à l’œuvre , la financiarisation*.
      Le reste ne sont que concepts dilatoires financés par eux mêmes, afin de noyer le poi(s)son.

      Vous avez des doutes. Suivez la piste de l’argent.
      Regardez qui étaient les pères de ces idéologies et surtout qui étaient leurs protecteurs et d’où venait l’argent leur permettant de vivre voyager, payer leurs conférences, etc…et ceci, dans un monde sans pitié qu’était le 19°siècle.
      L’argent toujours la piste de l’argent….

      En parlant du capitalisme, pouvez vous me dire pourquoi les grandes familles capitaines d’industrie** du 19/20° siècles, telle que la famille De-Wandel, ont de nos jours perdu totalement la mains sur leurs capitales initials et surtout au profit de qui ?
      Il en va de même de toute la puissance industrielle*** du 19° siècle.

      Leur trait de génie, avoir inventé des concepts à la con, dans le seul but de détourner le regard et la colère des spoliés s’entredéchirant depuis allégrement.

      *) Notons que le terme « financiarisme » n’existe pas.
      …Et pourtant le terme « financiarisé » existe.
      Comme quoi…https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

      **) Parfois déjà eux mêmes, capitaines d’industrie(de pères en fils) des arsenaux royaux.

      ***) Certaines sociétés portent encore les noms de leurs illustres ancêtres, mais leurs capitaux ont été atomisés et sont à l’heure actuelle dans les mains de fonds de pensions, ou autres groupes d’investissements, qui ne sont que des paravents à banquiers.

      • Bonjour Engel,
        C’est intéressant ta 1ère phrase avec la collection de « isme », car j’ai soumis un article aujourd’hui à Volti et qui traite sur le zapatisme !
        Je te met le lien source avant parution sur les ME:
        « Le zapatisme, un modèle pour gouverner le monde d’après ?
        Un monde post-capitaliste est possible. Il existe même déjà, au Mexique. Vive le zapatisme ! »
        https://escapethecity.life/zapatisme-modele-gouvernement-caracoles

        • « Viva Zapata ! »

        • C’est simplement la volonté qui manque.
          Tout a été déjà dit et écrit.
          On n’a pas besoin d’un modèle quand on veut faire le bien.

          • Complètement, mais nombreux sont tellement abrutis par le poids du système qu’ils ont cautionné, qu’il faut en permanence des piqûres de rappel pour les secouer au moins un peu, et au minimum qu’ils se regardent dans un miroir les reflétant ! Et c’est là que ça peut faire mal, mais ça peut faire du bien !

            • Oui mais gros problème, le processus de défense psychique par déni (bien connu dans le monde des obèses) se met en place. Ainsi les abrutis évitent consciencieusement tous miroirs de vérité, de peur qu’elle ne soit pas conforme à l’image de leurs idéaux, certitudes.

  3. Le mystère de la « Chute » a une importance capitale, c’est le nœud de notre condition qui prend ses replis et ses retours dans cet abîme.
    L’homme est tombé dans la conception misérable du fini, alors qu’il était né pour l’infini.
    C’est le problème fondamental, le problème humain et divin. C’est le dogme intérieur de l’humanité.
    Une crise terrible fermente en ce moment, parce que le dogme de la « Chute » masque les plus grands problèmes philosophiques.
    NB : On sait que « Le Paradis Perdu », cette composition sublime de John Milton dont le pendant est la grande œuvre de Dante Alighieri, « La Divine Comédie », a pour sujet la « Chute » de l’homme et pour théâtre l’Éden, le ciel et les enfers.
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/psychologieetloidessexes.html

  4. Ecrivaine ? Vraiment ? Quel texte bordélique et ridicule…

    On passe de la fin du monde à un accident (volontaire) de moto, avant d’embrayer longuement sur les pauvres gentils migrants victimes des méchants que nous sommes, ce qui semble être le sujet principal de ce texte…

    Le tout avec un pseudo qui n’existe que depuis 3 jours… Je l’ai lu, j’aurais pas du, ça n’en valait pas la peine.

  5. Merci pour ce texte certes sombre mais tellement dans l’air du temps.

    L’amour cette énergie qui transcende les hommes devrait être notre seule guide sur ce sombre chemin qui nous mène semble-t-il vers l’Apocalypse. (À moins que ce ne soit q une étape vers une toute autre destination)

    Bises et merde à tous les Mougeons pour ce beau merdier que nous avons peut-être mérité et que nous allons devoir assumer et traverser

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_bye.gif

    • Ce merdier est à l’image de « notre élite » et non de son peuple !
      Et c’est fois-ci, c’est encore lui et lui seul, qui va payer les pots cassés !

      – C’est « l’élite » qui a colonisé et exploité les étrangers.
      C’est cette même « élite » qui emmena de force plusieurs millions de français(blancs, jeune, de sexe masculin et pour la plupart hétéro) se faire assassiner dans des guerres/boucheries stupides, en France même.

      – Alors, vouloir opposer le sort des français et des colonisés est d’une connerie sans nom (bien dans l’air du temps de la soumission par la culpabilisation).
      – La repentance c’est à « l’élite » qu’il faut que vous l’adressiez et surement pas au peuple de France.
      Merci.

      Bien à vous, dans ces moments difficiles qui s’annoncent.

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