L’Ukraine prépare-t-elle une offensive selon le « scénario du Karabakh » dans le Donbass ?

Qu’est-ce qui se prépare pour le Donbass ? Les nouvelles ne sont pas réjouissantes. Volti

******

Par Christelle Néant pour Donbass-Insider

Alors que les chaînes 112 Ukraine, ZIK et NewsOne venaient tout juste d’être censurées, une inspection de l’état de préparation au combat des unités de l’armée ukrainienne situées dans le Donbass était menée sur ordre de Volodymyr Zelensky. Une concordance d’événements qui pousse certains experts à exprimer l’hypothèse que l’Ukraine prépare peut-être son propre « scénario du Karabakh » pour le Donbass.

Le fait de lancer une inspection surprise de l’armée ukrainienne dans le Donbass juste après avoir censuré les médias d’opposition qui dénoncent le sabotage des négociations par l’Ukraine, a de quoi inquiéter, et plusieurs politiciens et experts pensent que cela pourrait être une préparation pour un « scénario du Karabakh » dans l’est du pays.

La chaîne Telegram ukrainienne Cheptoune, a ainsi écrit qu’une de ses sources avait « déclaré que l’inspection des unités des forces armées ukrainiennes opérant dans le Donbass, sur instruction de Zelensky, pourrait être effectuée en prévision d’une escalade du conflit », car « Zelensky et ses conseillers doivent évaluer les forces disponibles pour des opérations offensives ».

Pour Anatoly Chary, le blogueur ukrainien, la censure des trois chaînes d’opposition en Ukraine et l’inspection surprise des unités de l’armée ukrainienne dans le Donbass sont liées, et annonce la reprise du conflit dans le Donbass.

« Protégeant ses arrières grâce à la censure, Zelensky a donné l’ordre de commencer une inspection des unités des FAU dans le Donbass afin d’établir leur état de préparation à l’exécution des ordres du commandement militaire, ainsi que pour identifier les facteurs qui affectent négativement l’efficacité au combat des unités. Ne vous avions-nous pas averti l’année dernière que le régime se préparait à une guerre majeure ? Il suffisait d’attendre le feu vert des autorités supérieures », a-t-il écrit sur sa chaîne Telegram.

Un point de vue que partage Evgueni Mourayev, ancien député de la Rada et propriétaire de la chaîne télévisée Nach, qui est elle aussi, dans le collimateur des autorités et des néo-nazis ukrainiens. Pour lui, les attaques contre sa chaîne de télévision indiquent que le conflit du Donbass pourrait entrer de nouveau dans une phase active.

« Répondez honnêtement à la question : pensez-vous que Zelensky est vraiment un dur à cuire au point d’ignorer la loi et de fermer trois des chaînes de télévision les plus cotées du pays en même temps ? Tout président ukrainien a lâchement peur de l’opinion d’une partie de l’Occident et comprend que la liberté d’expression est une valeur qui est portée par l’Occident comme un sac publicitaire.
Il est important de comprendre que Zelensky n’aurait jamais pris la décision de fermer ces chaînes de télévision sans en avoir discuté avec le Département
d’État et les ambassadeurs du G7. Ce que nous voyons maintenant signifie que la guerre froide entre les États-Unis et la Russie entre dans une phase chaude. Et, malheureusement, l’Ukraine, qui est depuis longtemps une colonie américaine, ne sera pas neutre dans ce conflit, mais deviendra la ligne de front.
La décision concernant l’Ukraine a déjà été prise et nous devons tous maintenant nous inquiéter du fait que nous sommes conduits à la guerre et que nous allons devoir nous battre de nos propres mains 
», a-t-il écrit sur sa chaîne Telegram.

Un réchauffement de la guerre froide entre les États-Unis et la Russie annoncé par Joe Biden lui-même, qui l’a désignée avec la Chine comme les ennemis à abattre, car les deux pays voudraient « rivaliser avec les États-Unis ». Il a exigé que la Russie libère Alexeï Navalny, et a ajouté que les États-Unis n’hésiteraient pas à « faire payer le prix fort à la Russie ». Voilà qui est clair.

Dans toute société constituée de gens normaux (c’est-à-dire pas des psychopathes ou des néo-nazis totalement endoctrinés), la guerre est perçue de manière très négative. La guerre c’est risquer de mourir ou de perdre des proches. Alors pour motiver les gens à aller faire la guerre il ne faut pas lésiner sur la propagande militariste. Et pour une efficacité maximum il faut éviter les voix dissidentes. D’où la fermeture des médias ukrainiens alternatifs. C’est-à-dire ceux qui n’encensent pas la guerre dans le Donbass.

Après les succès de l’offensive de l’Azerbaïdjan dans le Haut-Karabakh, en Ukraine, les nationalistes et néo-nazis se sont mis à rêver d’un « scénario du Karabakh » dans le Donbass et ont appelé à préparer une offensive sur le même modèle.

Des appels qui ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd puisqu’en octobre, Zelensky s’est rendu en Turquie où il a signé un accord-cadre intergouvernemental sur la coopération militaire entre les deux pays. Or la Turquie est celle qui a fourni à l’Azerbaïdjan les drones qui ont fait la différence dans le Haut-Karabakh.

Résultat, maintenant l’Ukraine rêve de réitérer le « scénario du Karabakh » dans le Donbass et d’utiliser massivement les drones d’attaques et les drones kamikazes contre la RPD et la RPL (Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk). Car perdre un drone ce n’est pas pareil en terme d’image auprès de l’opinion publique que de perdre un avion de transport rempli de soldats ou un avion de combat avec son pilote.

L’Ukraine compte sûrement sur le fait que la RPD et la RPL ne disposent pas de systèmes de défense-antiaériens dernier cri comme ceux dont dispose la Russie, et qui sont efficaces contre les drones turcs.

En novembre 2020, l’expert militaire russe Iouri Liamine avait signalé que les drones turcs Bayraktar représentaient une réelle menace pour les républiques du Donbass si l’Ukraine décidait de les utiliser contre elles.

« Les Bayraktar TB2 peuvent opérer au-dessus de la zone de frappe des Strela-10 et des MANPAD dont disposent la RPD et la RPL, tout en frappant des cibles avec des bombes guidées de haute précision », a déclaré l’expert militaire. « Mais cela signifierait la reprise des opérations de combat à grande échelle et la Russie aurait alors le dernier mot ».

L’autre fait qui fait craindre une reprise du conflit, c’est la nouvelle détérioration de la situation sur la ligne de front. L’augmentation des bombardements, et surtout ceux contre les civils, ainsi que le déploiement massif d’armes lourdes par l’armée ukrainienne près de la ligne de contact, n’incitent pas à l’optimisme.

Ainsi certaines sources de Marioupol indiquent que les 26 et 27 janvier 2021, des trains ont déchargé dans la gare ferroviaire de Marioupol-Sortirovotchnaya des roquettes pour lance-roquettes multiples Grad, et des obus d’artillerie de 100 mm, 122 mm et 152 mm.

Or, la milice populaire de la RPD a détecté cette semaine la présence de canons antichars Rapira de 100 mm, et d’obusiers automoteurs Akatsia de 152 mm et Gvozdika de 122 mm près de la ligne de front côté ukrainien. Au total cette semaine c’est 63 pièces d’armement lourd qui ont été détectées côté ukrainien en violation des accords de Minsk. Et ce chiffre augmente de semaine en semaine.

Si certains pensent que Zelensky pourrait être tenté par l’option de la guerre pour divertir la population ukrainienne des problèmes intérieurs (hausse des tarifs de services publics, gestion désastreuse de l’épidémie de coronavirus, etc), en fait ce n’est pas lui qui va en décider.

L’Ukraine n’étant plus qu’un État marionnette aux mains d’un marionnettiste à deux têtes (les États-Unis et le Royaume-Uni), c’est Washington ou Londres qui donnera en réalité le feu vert pour lancer l’offensive dans le Donbass, pour régler leurs propres problèmes internes et pouvoir de nouveau pointer du doigt la Russie comme « l’agresseur » et ainsi justifier de nouvelles sanctions, voire l’arrêt du projet Nord Stream 2 auprès des pays européens vassaux des États-Unis.

Les États-Unis ont historiquement pour habitude de régler leurs problèmes, fussent-ils politiques ou économiques, avec une guerre. Les propos de Joe Biden ne laissent aucun doute sur le fait que Washington a la Russie dans sa ligne de mire. Et quoi de mieux que de lui mener une guerre par procuration dans le Donbass, en envoyant les soldats ukrainiens se faire tuer pour des intérêts qui ne sont pas ceux de l’Ukraine, mais ceux des États-Unis ?

Pour savoir quand la guerre dans le Donbass reprendra ce n’est pas tant ce que fait l’Ukraine qu’il faudra regarder (même si les actions de Zelensky montrent que Kiev se prépare à ce scénario), mais la situation intérieure aux États-Unis et au Royaume-Uni. Si leur situation politique ou économie se détériore trop gravement, alors ils donneront à l’Ukraine le feu vert d’une guerre par procuration contre la Russie dans le Donbass. Une guerre qu’ils mèneront sans hésitation jusqu’au dernier soldat ukrainien…

Christelle Néant

2 Commentaires

  1. Si l’Otan attaque, car c’est bien l’Otan qui gouverne en Ukraine, la Russie n’aura d’autre solution que de défendre ses ressortissants russes du Donbass.
    Cela se soldera par une scission du pays, et la Roumanie, la Hongrie, la Pologne récupèreront leurs anciennes provinces qui ont gardé leurs caractéristiques linguistiques.

  2. Il est constant dans l’histoire d’aller chercher l’aventure extérieure quand la situation intérieure vous échappe.

    Le risque avec BIDEN ( fantoche des puritains mondialistes ) habitué à déclencher les guerres par procuration du fantoche OBAMA, est que la situation échappe à la pieuvre mondialiste.

    RPD et RPL, un os quils auront du mal croquer sous l’oeil de la RUSSIE,

    La grosse MERKEL devrait se souvenir que les russes connaissent la route de BERLIN ( en passant par VARSOVIE )

Les commentaires sont clos.