Source STATISTA
Selon les statistiques de l’OCDE, le Mexique et la Corée du Sud font partie des nations les plus laborieuses de la planète, avec une moyenne annuelle respective de 2 128 et 1 915 heures travaillées par travailleur, soit parmi les durées les plus élevées enregistrées auprès des 35 États membres de l’organisation. Si ces deux nations figurent en haut du classement (avec le Costa Rica et le Chili), c’est en partie car les conditions de travail y sont beaucoup moins avantageuses que dans la plupart des pays d’Europe. Les salariés de ces pays bénéficient de relativement peu de congés payés (12 à 15 jours) et la durée maximale hebdomadaire de travail atteint 48 heures au Mexique et 52 heures en Corée du Sud.
Si l’on compare le nombre d’heures travaillées par an en France à celui dans le reste du monde, on constate que les Français se situent en dessous de la moyenne de l’OCDE (1 716 heures), avec 1 490 heures effectuées en moyenne par travailleur en 2021. Toutefois, cette durée est à peine plus élevée au Royaume-Uni (1 497 heures) et elle est même inférieure dans plusieurs nations européennes parmi les plus développées : Pays-Bas, Allemagne, pays scandinaves. C’est l’Allemagne qui ferme ce classement avec 1 349 heures ouvrées par an par travailleur, une donnée qui s’explique en partie par un important recours au temps partiel pour les femmes dans ce pays.
En complément : notre graphique sur la productivité horaire dans les pays de l’OCDE.
Vous trouverez plus d’infographie sur StatistaOù la productivité horaire est-elle la plus (et la moins) élevée ?
En remettant à plat notre façon de travailler, la pandémie pourrait bien avoir redonné de la vigueur à l’idée de la semaine de travail de 32 heures. Déjà expérimentée dans plusieurs pays nordiques (Suède, Islande,…), d’autres États, comme l’Espagne et le Japon, réfléchissent actuellement à mener des tests allant dans le sens d’une réduction du temps de travail. Les partisans de la semaine de 32 heures avancent que cette mesure permettrait une création massive d’emplois, sans impacter la productivité économique.
Le PIB par heure travaillée est l’un des indicateurs utilisés par les économistes pour mesurer la productivité du travail dans un pays, ainsi que l’efficacité avec laquelle le facteur travail et d’autres facteurs de production interviennent dans le processus de création de richesse. Comme le révèlent les dernières données de l’OCDE, si l’on calcule la productivité moyenne en divisant le produit intérieur brut, c’est-à-dire la valeur annuelle des biens et services produits, par le nombre total d’heures travaillées, alors on constate que la France se situe au dessus de la moyenne des pays développés en matière de productivité horaire. La contribution moyenne des employés français au PIB est estimée à environ 70 € par heure en 2020, soit à peu près au même niveau qu’aux États-Unis et en Allemagne.
Plusieurs facteurs peuvent influencer cet indicateur. On remarque, par exemple, que les économies de petite taille ou à faible population qui reposent sur des structures productives spécifiques ont tendance à obtenir les valeurs de PIB par heure travaillée les plus élevées. Le trio de tête de L’OCDE est ainsi constitué de l’Irlande (107 €/heure), du Luxembourg (97 €/heure) et de la Norvège (78 €/heure). Ces résultats tordent également le cou à l’idée reçue selon laquelle la durée du travail serait un facteur déterminant pour obtenir une productivité élevée. En effet, ce sont les pays où la moyenne annuelle d’heures travaillées est la plus haute qui ont tendance à se retrouver en bas du classement, et inversement.
Vous trouverez plus d’infographie sur Statista