La suspension du jugement face à la diabolisation totale

Pour illustration/123.rf
version très courte : Un journaliste est séquestré et torturé par un groupe d’hommes armés en Ukraine. Malgré l’absence totale de preuves, les médias martèlent que les coupables font sans le moindre doute partie de l’armée russe.
Quelques raisons de douter :

« En avril 2015, des hommes armés l’ont capturé à un point de contrôle des forces ukrainiennes. Vadim a été retenu en captivité pendant plus de six semaines dans un bâtiment du service de sécurité ukrainien. Il a été torturé en lui infligeant des décharges électriques, des brûlures de cigarette et en le frappant ; ils voulaient qu’il avoue travailler pour des séparatistes soutenus par la Russie.
Dans une lettre adressée à Amnesty International et Human Rights Watch, le SBU a nié utiliser d’autres lieux de détention que son seul centre de détention temporaire officiel situé à Kiev, et nié détenir quelque information que ce soit sur les atteintes aux droits humains commises par le service de sécurité que nos organisations ont recensées. Pourtant :
– dans trois des cas de disparition forcée qui se sont produits sur le territoire contrôlé par les autorités gouvernementales, les personnes détenues ont expliqué que le SBU les avait placées dans des lieux de détention non reconnus pendant des périodes allant de six semaines à 15 mois
– des cas de détention illégale non reconnue ont eu lieu dans des locaux du SBU à Kharkov, Kramatorsk, Izyum et Marioupol un rapport de l’ONU de juin 2016 a également fait état d’un centre du SBU à Kharkov soupçonné d’être un lieu de détention non officiel.
Les allégations concernant la pratique de la détention secrète en Ukraine sont sérieuses et convaincantes, et elles méritent de donner lieu à des enquêtes exhaustives. « 
dernière photo dans l’article d’Amnesty : « Des forces de sécurité ukrainiennes arrêtent un militant pro-russe dans la région de Lugansk en août 2014. » (allez voir si vous voulez c’est parlant)
Accusés de soutenir les rebelles des républiques autoproclamés de Donetsk et de Lougansk, ils ont été torturés puis détenus pendant 590 jours pour l’un et 597 jours pour l’autre. Des hommes masqués ont arrêté Nikolaï Vakaruk chez lui le 9 décembre 2014. Ce jour-là, ses ravisseurs le conduisent les yeux bandés au sous-sol d’un immeuble. Les coups pleuvent, sur les jambes, le ventre, le dos.
Une de ses collègues de travail est brutalisée dans un coin de la pièce. «Lorsqu’ils ont menacé de s’en prendre à ma femme, j’ai accepté tout ce qu’ils voulaient, raconte-t-il. J’ai signé une déposition expliquant que j’espionnais pour le compte des séparatistes».
Une enquête menée par les ONG Amnesty International et Human Right Watchdétaille dix-huit cas de détentions illégales dans l’est de l’Ukraine. La moitié des victimes sont recensées sur des sites secrets tenus par les autorités ukrainiennes.
Un nouveau rapport de l’ONU sur les droits de l’Homme affirme : « Les efforts du gouvernement pour protéger l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de rétablir l’ordre dans la zone du conflit ont été accompagnés de détentions arbitraires, d’usage de torture et de disparitions de personnes soupçonnées de séparatisme et terrorisme. »
[Les plus hargneux diront que les accusations concernent aussi bien les forces armées ukrainiennes que les indépendantistes pro-russes, et que je fais du piking malhonnête. Sauf que voilà, quand on lit dans le détail on réalise que la maltraitance n’a pas du tout le même niveau des deux côtés, et que les cas de tortures physiques extrêmes sont tous avérés du coté ukrainien.]
titre : « exactions attribuées au groupes paramilitaires ultranationalistes ukrainiens » C’est un rapport officiel commandité par l’État français, et l’on trouve une bibliographie bien musclée à la fin.

Xelnaga

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