Contrôle renforcé des chômeurs : « Une méthode pour faire disparaître la contestation sociale »

Source Basta

Lors de la manifestation du 5 décembre 2020 contre la loi Sécurité globale, le chômage et la précarité. © Malika Barbot

Des articles de la loi de finances 2021 donnent accès aux agents de Pôle emploi à encore plus de données personnelles des demandeurs d’emploi. Objectif : vérifier, encore et toujours, qu’ils ne sont pas des « fraudeurs ».

C’est un nouvel exemple de la « chasse au chômeurs qui se met en place, et non au chômage. On stigmatise les privés d’emploi », assène Chantal Rublon, secrétaire régionale à la CGT Pôle emploi Bretagne et élue au comité social et économique de Pôle emploi. Un article s’est discrètement glissé dans la loi de finances 2021 lors de sa modification au Sénat, en décembre. Il prévoit un contrôle encore renforcé des chômeurs via l’accès à une série de données personnelles accordé aux agents chargés de la prévention de la fraude à Pôle emploi [1].

Les agents auront le droit de consulter tout un panel de documents dans le but de contrôler la véracité des déclarations des demandeurs d’emploi et « l’authenticité des pièces produites en vue de l’attribution et du paiement des allocations, aides ainsi que de toute autre prestation servies par Pôle emploi ». Les données d’un compte bancaire ou de téléphonie sont par exemple concernées. L’article de la loi de finances ajoute qu’en cas de refus de donner accès à ses documents, sous 30 jours, par voie numérique, le demandeur d’emploi encourt une amende de 1500 euros. Par ailleurs, un amendement déposé le 7 novembre par le gouvernement, et adopté, permettra aussi aux agents de Pôle emploi d’accéder aux informations contenues dans le fichier Ficovie, qui recense les contrats d’assurance vie (voir l’amendement (n°II-3350)]).

Pour les travailleurs de Pôle emploi, tout cela « pose un problème éthique, juge Chantal Rublon. Nous recevons des personnes privées d’emploi et elles sont immédiatement considérées comme des voleurs. En plus de demander des données personnelles pour justifier que le demandeur n’est pas feignant ni fraudeur, on culpabilise les gens. »

La fraude aux allocations chômage, c’est 660 fois moins que le montant de l’évasion fiscale

Lire l’article complet

Basta

8 Commentaires

  1. Réalisez vous à quel point ces contrôles sont du vol ?
    Lisez bien ceci « ASSURANCE chômage »…
    vous cotisez quand vous bossez pour une assurance et normalement, lorsque votre maison brule,
    c’est à dire, lorsque vous perdez votre emploi…vous touchez l’assurance !
    hors, on est parvenu à vous faire oublier le mot assurance…pour tout faire pour ne pas vous
    rembourser l’argent qui vous est dû !
    normalement, vous touchez le chômage légitimement et vous faites ce que vous voulez,
    vous n’avez de compte à rendre à personne puisque C’est VOTRE argent !

    le fait que personne ne réagisse à ça, démontre à quel point nous sommes stupides…Au final, je me dis que ces dominants ont bien raison de nous prendre pour des cons, c’est d’une telle évidence.

    • @picpic

      Ben voui;..
      Pour qu’ il y ait un maître, il faut un esclave
      Supprimer l’ esclave, c’ est supprimer le maitre …..

      Les maitres ne seraient pas tout puissants, s’ il n’ y avait pas une majorité d’ esclaves pour les respecter….

    • on doit avoir le même problème avec les DEMANDEURS d emploi , sont ils tous vraiment demandeurs ?https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif

  2. Il ne s’agit pas du tout de fraude, mais d’envoyer un message à l’électorat : « rassurez-vous, vous avez voté pour une équipe qui vous protège de la misère puisque vous, vous ne serez jamais au chômage ».

    « L’article de la loi de finances ajoute qu’en cas de refus de donner accès à ses documents, sous 30 jours, par voie numérique, le demandeur d’emploi encourt une amende de 1500 euros »

    Dans les faits, à la CAF, ces sanctions ne sont jamais mises à exécution : elles ne servent que de menace ; leur mise en oeuvre serait bien trop longue. Ces mêmes CAF qui disposent d’accès comparables depuis de nombreuses années ; et quand l’accès n’est pas officiel, on « s’arrange » entre collègues de différentes administrations.

    Ah, si : quand vous déclarez depuis l’étranger, passez par un VPN.

    • Mise en œuvre trop longue et surtout trop couteuse !

      Quand j’étais allocataire de la CAF, c’est fou comment il était facile de toucher le RSA en plus d’avoir le statut d’étudiant et de demandeur d’emploi.
      Il suffisait juste de déclarer que tu étais demandeur d’emploi avec le justificatif, et deux semaines tu touchais le RSA.
      Le risque de contrôle est très faible car peu voire pas de personnels pour le faire.

      • oui, jusqu’au jour (improbable, certes, mais va savoir) où tu te manges un contrôle et où tu te retrouves avec un « indu », comme ils disent, une « dette », que tu devras te débrouiller à rembourser, soit directement soit par prélèvement sur de futures prestations. Ils remontent 5 ans en arrière, comme d’hab’.
        pas vu, pas pris : tu connais la suite.

        • Des amis se sont faits contrôlés ; ils remontent jusqu’à 3 ans et non 5 ans en arrière.
          Vu qu’ils s’étaient arrangés pour être quasi insolvables et surtout raconter des gros bobards (car plus c’est gros plus ça passe), ils n’ont eu à rembourser qu’un quart voire parfois rien du tout par rapport à leur dette.
          Car ce qu’il faut savoir, c’est que la CAF doit te laisser un minimum par mois pour que tu puisses payer ton loyer et surtout manger.

  3. Avoir accès aux données du contrat d’assurance vie pour se servir dedans.
    Avoir accès aux données bancaires pour se servir dedans.

Les commentaires sont clos.