Quel beau texte plein de vérité du philosophe et jardinier Sylvain Rochex. Partagez ! Méditez ! Volti
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Par Sylvain Rochex
L’histoire de l’humanité des derniers millénaires correspond à une augmentation constante d’humains qui ne portent plus leur attention vers la Vie. De siècle en siècle, les feuilles des arbres, les ragondins, les chênes, les marguerites ou les pissenlits sont devenus de moins en moins importants, et, pour un nombre d’humain toujours plus grand : hors de portée de l’attention. Je prends en exemple les feuilles des arbres ou autres, mais c’est valable pour la totalité de ce qui constitue les manifestations de la vie. Nous avons une humanité qui n’a pas cessé de se mettre à regarder toujours plus ailleurs, et de s’éloigner chaque jour de la Vie. Ce n’est pas un « crime contre l’humanité », ce n’est même pas un suicide, c’est le crime des crimes contre la Vie et l’univers.
Les regards sont tournés vers l’égo, vers la conformité sociale, vers les plaisirs fugaces et vicieux, vers les prothèses et autres objets techniques, vers l’argent et vers un mode de vie qui ne contient plus rien de vivant. Dans une journée les humains qui peuplent la surface de la planète (surtout en occident) s’intéressent à mille et une choses qui n’ont plus de lien avec le tissu de la Vie. Porter quotidiennement son attention vers la Vie est devenue l’oeuvre d’originaux et de marginaux, souvent persécutés, méprisés, bannis…
Dans chaque grande ville, vous pourrez trouver en divers endroits des massifs floraux. Difficile de chiffrer le nombre de personnes qui vont passer en dix jours devant tel ou tel massif, mais évidemment c’est énorme. Que se passera-t-il si les dix jours dont je vous parle correspondent à la période de maturité de graines de fleurs du massif ? … Oui, nous sommes dans un monde où des dizaines de milliers de personnes peuvent passer devant des fleurs en train de donner leurs graines sans qu’une seule graine ne soit ramassée, sans même qu’une seule personne ne se soit rendue compte qu’il y avait des graines à maturité. C’est un monde malade en phase terminale où plus personne ne porte son attention vers la Vie.Tout ceci est sensible aussi en terme de reproduction. Se reproduisent malheureusement les humains qui sont le plus éloignés de la Vie, les plus urbains, les plus déconnectés du vivant.
Nous ne sommes plus attentifs, ni attentionnés pour le tissu de la vie. Notre regard est tourné vers ce qui nous tue, vers ce qui nous éloigne toujours plus de nos chances de salut. Vous pouvez prendre n’importe quel échantillon de population et période, on peut réaliser cette étude de l’attention en ayant comme critère : la Vie, et se rendre compte qu’on est foutu.
L’attention, c’est la focalisation amoureuse, c’est cette concentration du regard qui oeuvre pour la conservation de la Vie, c’est la flèche de l’âme, du sentiment et de l’intelligence qui sait que l’univers nous demande non seulement de décocher mais surtout de ne pas rater la cible (ou bien de recommencer inlassablement si on la rate).Celui qui est attentif au tissu de la Vie sait au plus profond de lui que la Vie a radicalement besoin de cette attention, et que l’attention est tellement une condition sina qua non, qu’elle est peut-être la Vie elle-même.Vivre, c’est faire attention… à la Vie. Non pas à SA vie, mais à la Vie.
Ce pot de romarin séché est déjà un peu moins la vie que le romarin vivant tout frétillant de vie au jardin dans un beau soleil d’automne. Il est « moins la vie » parce qu’il y a eu un mouvement de transformation, de technicisation, vers la consommation qui s’est opéré. Je dis cela pour rappeler que le tissu de la Vie, c’est le brut de brut dans lequel circule le fluide de l’anima et du pneuma. Être en contact avec la Vie, c’est être en contact avec ce brut là. Et l’attention, donc la Vie, c’est la relation, donc le logos, donc le dia-logos entre le romarin frétillant et ma pupille. En conséquence, il s’est produit une magistrale cueillette de romarin qui a aussi été un pur logos. Ensuite faire sécher le romarin a raconté aussi une très belle histoire. Et au terme de toute cette danse amoureuse, se produira une consommation de romarin dans un plat. Mais plus je me situe proche des processus de consommation d’ordre, donc de destruction de l’ordre contenu dans le romarin frétillant initial, plus je m’éloigne de la Vie brute.
Actuellement, les humains passent leur jour uniquement au contact du dernier stade qui précède la destruction de l’ordre. Ils ne vivent plus les chaînes de dialogues amoureux avec le vivant, et surtout, ils ne vivent plus jamais le dialogue premier avec le brut qui est pénétré par l’anima, par le souffle de Dieu.
Bref, la rencontre n’a pas lieu. La relation, la mise en rapport qui est le cœur de la Vie sur terre n’a plus lieu. Le romarin séché produit industriellement sera absorbé directement, sans conscience, mélangé avec du fromage, sur une pizza faite par un autre, en regardant une série sur Netflix…J’ai pris du romarin en exemple, mais c’est désormais valable pour tout. Nous avons dit au revoir à la Vie.
C’est quand qu’on dit et qu’on fait un incommensurable STOP, collectif ?
Voilà quelques mois que j’ai deux brebis. Encore quelques mois et elles auront des petits et du lait. Le lait que je boirai alors sera issu de la traite que je vais faire. Quel dialogue magnifique et sidéral ce sera ! Quel bain sensationnel aux mille étoiles je vais vivre, en communion avec la force initial du big-bang. Un bain dans le logos originel. Quelle attention extrême pour la Vie je vais avoir pour aller au bout de cette rencontre… Et cette attention, ce dialogue, ce contact avec le tissu brut de la Vie, voilà ce que des milliards d’humains ne veulent plus… Ils veulent juste le lait à consommer. Encore une fois, les humains actuels veulent se situer pour chaque chose à la dernière étape de consommation de l’ordre créé par la Vie et ils méprisent toute la chaîne en amont ainsi que l’élément premier dans lequel circulait le fluide de la Vie. Les humains méprisent au dernier degré la Vie sur Terre. Ils méprisent la terre, ce grouillement fécond duquel tout provient.
Nous vivons à l’heure actuelle le plus grand drame depuis la nuit des temps. Le plus grand crime aussi : la fin de l’attention à la Vie au profit d’une attention vers ce qui n’est pas la Vie.
Prendre soin d’un arbre, récolter quelques patates, diriger une pousse de ronce à gros fruits sur une palisse, planter des radis, ramasser des graines d’échinacées et de cosmos, trier les graines de courgette mises à sécher, ramasser des châtaignes, faire sécher des orties, observer un arbre, ranger les tuteurs, donner du foin aux biquettes,…. La Vie, ses vraies richesses ont disparu… Les gens dirigent leur attention ailleurs… Ils regardent ailleurs… Ô mon Dieu comme c’est triste… Ils ont abandonné la Vie, Ta Vie,… Ô Dieu, tu sais Toi,…la tristesse des tristesses que c’est de ne plus être attentionné pour la Vie que tu as créée.
Et que se passe-t-il quand on ne fait pas attention ?
Sylvain Rochex. Vendredi 30 octobre 2020.
Dans le mille Sylvain.
Je rajouterai une seule chose, le dialogue avec la nature est un préalable du dialogue avec son moi profond débarrassé de l’ego. Quand les gens comprendront qu’ils ne sont pas seul dans leur corps que l’esprit de vie initial est toujours présent, mais avec une voix tellement faible. Apprenez à vous écouter à vous ressentir et surtout lâchez prise. Le réel est ce que vous pouvez contempler de la nature avec vos sens et cela sans intermédiaire technologique, profitez du vent du soleil et même de la pluie, profitez de chaque parcelle d’air entrant et sortant de vous.
Le bonheur c’est juste çà, et c’est avant tout un choix et parfois un tout ptit choix mais avec des conséquences énormes.
La liberté ou la mort, j’ai choisi mon camp et vous?
Phool kee kal
Sortez de la matrice, Macron nous offre une occasion unique de faire notre introspection de lâcher les cailloux qui nous immobilisent.
M.G.
L’Attention est l’élément principal qu’utilise les Coupeurs de Feu.
Aussi celui qu’utilise mon MOI pour « emettre » de l’energie « programmée ».
C’est un outil indispensable.
Tout ça pour nous faire savoir qu’il avait deux nouvelles brebis, non mais quel baratin
PS : c’est de l’humour évidemment, je n’ai pas pu m’en empêcher.
C’est lassant de dire que Sylvain est comme toujours dans le vrai, le bon et l’essentiel.
Bonjour Laurence ton message m’a fait rire. Tu parles de brebis? Qui t’as dit que je cherchais un berger? A vouloir toujours déléguer vos responsabilité sur autrui vous avez perdu la vraie liberté.
Être un mouton noir c’est toujours être un mouton, et un mouton il cherche le bon berger.( j’ai piqué cela à Guy LANCTOT)
Huhuhu Même si il existait, il ne serait que temporaire, donc on l’aurait dans le f.on à un moment donné. (go revoir l’histoire 45 à 2020 en France, un bon berger pour combien de pourri?)
Dommage mais pas irrémédiable.
ps : je suis pas nouveau, j’étais juste muet depuis plusieurs années sur ce site bien avant que tu n’arrives, je te remercie pour tes paroles de bienvenue.
Phool Kee Kal