Environnement. La résistance totale c’est quoi ?..

La résistance, c’est un mot ou un véritable engagement ? À défaut, quel est le message à faire passer à l’exécutif, qui est sourd aux revendications du peuple et de ses représentants les plus proches, les maires ? Partagez ! Volti

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Charles Sannat pour Insolentiae

On se demande souvent comment résister au système sans pour autant tomber dans la violence aveugle ce qui est tout de même une preuve de bonne santé mentale.

Signer une pétition n’a jamais rien changé et lorsque l’on étudie les grandes luttes, les grandes victoires obtenues que ce soit lors de la décolonisation, ou encore la fin de l’esclavage, ou la marche des droits civiques, on se rend compte que les victoires sont obtenues généralement par un mélange de techniques et de méthodes qui utilisent tout le spectre de l’ultra violence au pacifisme total.

D’ailleurs, les « observateurs » du mouvement des Gilets Jaunes ont fait mine de s’offusquer de « l’acceptabilité » de la violence dans les enquêtes d’opinion !

C’est d’une grande naïveté. Si demander gentiment à celui qui vous vole de vous rendre vos sous était suffisant, il n’y aurait plus besoin de policiers ! Policiers qui souvent sont en réalité les chiens de garde du système établi.

Ce que l’on constate, c’est la montée de plus en plus forte de l’envie d’en découdre dans la société et contre le système.

Qu’il s’agisse du mouvement des Gilets Jaunes, de certains mouvements communautaires, ou politique, ou encore de l’écologisme radical, partout l’idée de « résistance totale » au système est en train d’infuser.

Qu’est-ce que la résistance totale ?

C’est celle qui consiste, chacun en fonction de ses moyens et de son degré d’engagement ou de ses possibilités de rentrer en lutte contre un système qui est désapprouvé.

La guérilla judiciaire un arme terrible pour prendre le système à son propre jeu !

Voici l’un des exemples de résistance totale qui vient de faire avancer le débat.

Les maires, courageux, mais pas « révolutionnaires » ni « violents » prennent des arrêtés. Ils sont de plus en plus nombreux à le faire pour interdire l’utilisation de telle ou telle manière des pesticides.

Les préfectures assignent les maires et font casser les arrêtés municipaux.

Pourtant la révolte gronde, les dossiers s’empilent, viennent embouteiller le tribunal administratif.

L’Etat, finit par se rendre compte du problème et lance une grande consultation sur le sujet des zones d’exclusions des traitement. 10 mètres ? 100 mètres ? Si c’est 100 ou 150 mètres par rapport aux habitations alors ce sont des milliers d’hectares que les syndicats agricoles menacent de ne plus cultiver. Ces zones d’ailleurs pourraient passer en bio, ou être cultivées en « raisonnées » un statut hybride que l’on pourrait créer entre le « bio » et « l’intensif ».

Pour donner votre avis dans cette consultation publique vous pouvez écrire sur ce site ici mis en place par le gouvernement. C’est encore une autre forme de résistance totale.

Voilà ce que j’y posté:

La santé de nos concitoyens et la protection de l’environnement ne sont pas des options, mais des obligations. Il faut donc étendre au maximum les distances entre les zones d’épandage et les zones d’habitation, mais cela pose un problème de superficies cultivables.

En réalité cela n’interdit pas de cultiver sur ces zones mais de ne pas les traiter ce qui est très différent. Logiquement cela va impacter les « rendements » et donc les revenus des agriculteurs.

Si l’on change le cadre conceptuel, on se rend compte qu’il est possible de créer un label entre le « bio » et « l’intensif » que l’on pourrait appeler le « raisonné ». Des cultures venant de ces parcelles non traitées directement mais avec plus de résidus chimiques et valorisées commercialement car nettement moins polluantes, pourraient permettre de compenser la baisse de rendement par une hausse des prix de ventes. 

Ce serait également un moyen d’inciter l’ensemble de la profession à se pencher sur la culture avec moins d’intrants. 

Charles SANNAT
www.insolentiae.com

Bref, la résistance totale c’est aussi celle des idées et celles qui consiste à être créatif en changeant les cadres conceptuels des acteurs prisonniers de logiques néfastes pour le bien commun.

L’histoire montre que derrière chaque avancée, chaque invention, se cache souvent une transgression de l’ordre établi violente ou non.

Une société qui fonctionne bien est une société qui permet d’encadrer les transgressions et de limiter au maximum les violences en écoutant, en entendant et en prenant en compte les demandes exprimées lorsqu’elles sont légitimes.

Quand ce n’est pas le cas, les violences deviennent de plus en plus fortes et importantes.

Parfois, cela se termine en insurrection.

Charles Sannat

4 Commentaires

  1.  » À défaut, quel est le message à faire passer à l’exécutif, qui est sourd aux revendications du peuple et de ses représentants les plus proches, les maires ?  »
    faudrait il encore que le peuple et les maires sachent vraiment ce qu ils veulent https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_smile.gif
    http://www.lafranceagricole.fr/actualites/phytos-on-ma-oblige-atraiter-mon-champ-avec-un-insecticide-1,9,1120623617.html
    « Je n’avais encore jamais passé un insecticide sur des repousses de colza… Je me suis senti tellement inutile à faire ça. » Dans la Seine-et-Marne, c’est la consternation pour cet agriculteur de 32 ans qui souhaite rester anonyme et qui s’est vu contraint, à la demande de sa commune, de traiter avec un insecticide une surface d’environ 25 ha de repousses de colza. « C’est aberrant, mais on est tellement mal vu en ce moment. J’ai envie d’être bien avec ma commune et avec mes voisins. Alors je l’ai fait, même si c’est complètement fou. »

    Non au glyphosate, mais oui à l’insecticide
    La mairie avait dans un premier temps contacté l’exploitant à la suite de plainte d’habitants. « Il y a une vingtaine de maisons autour de ce champ, et j’ignore qui, mais quelqu’un s’est plaint des insectes. J’habite aussi par ici, et je n’ai rien constaté. » Pour montrer sa bonne volonté, l’agriculteur a commencé par « passer le déchaumeur » devant les maisons.
    « On a eu envie d’arranger la situation », assure-t-il. Mais ça n’a pas suffi. « Et c’est à ce moment-là qu’on m’a demandé de traiter mon champ avec un insecticide qui m’a été payé, poursuit-il. Ce qui est certain, c’est que je n’aurai pas mis un centime pour cela. On marche tellement sur la tête. »
    L’exploitant l’a pulvérisé un midi, afin que tous puissent observer qu’il avait en effet rempli son devoir. « Je ne comprends pas. On nous casse les pieds pour le glyphosate, mais c’est moins dangereux qu’un insecticide. C’est choquant. » L’agriculteur ne sait pas précisément qui a payé le produit, « probablement le contribuable », suggère-t-il.

  2. l avenir c est le bio et la vente direct oui ,oui …..https://www.20minutes.fr/sante/2601439-20190911-alsace-coup-massue-ferme-durr-touchee-listeria-doit-fermer
    quand c est lactalis ça passe en boucle sur les ondes , quand ça touche la bien pensance collective …pas un mot

  3. Et si paradoxalement Bayer-Monsanto n’était pas involontairement à l’origine de l’expansion du Bio ?
    Pour avoir détruit la majorité des insectes ravageurs ils ont permis l’avènement de la culture bio de masse qui ne pourrait produire de tels rendements et ainsi répondre à la demande si ces insectes existaient encore.

  4. D’après ce que j’ai lu, il est faux de dire que le bio fait baisser les rendements. Les premières années, sûrement, surtout si le champ a été traité depuis longtemps: la terre est alors morte et il faut la régénérer. Mais ce qui fait un produit bio cher est la marge que prennent les intermédiaires.
    Bio = cher. Eh bien non, ce n’est pas obligatoire.

    Le second point est qu’il demande beaucoup de travail, donc de la main d’oeuvre et/ou beaucoup de temps de travail. Et de la technique, puisqu’il faut comprendre le fonctionnement de l’écosystème. C’est un peu la différence entre l’homéopathe qui aura à comprendre le fonctionnement de l’être humain dans toutes ses composantes (corps-âme-esprit) et l’allopathe qui a appris que, à telle maladie correspond tel médicament, et que le corps humain est une machine. Compliquée certes, mais une machine.

    Dernier point, il y a des cultures annexes à exploiter, selon les régions, comme les orties pour faire le purin soi-même. Mais il est vrai que l’Etat et les industriels vendeurs de produits toxiques mettent des bâtons dans les roues sans vergogne ! C’est honteux !

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