Un peu de culture lointaine et médaille d’or du courage ? Courir pour continuer d’exister et résister …
Source REPORTERRE
Réputés dans les marathons pour leur endurance, les Rarámuris du Mexique font face à l’exploitation de leurs montagnes. La course à pied et le rapport à la nature qui l’accompagne sont leurs armes dans cette lutte culturelle et écologique.
Guachochi et Chihuahua (Mexique), reportage
Après une demi-journée de soleil étourdissant vient le déluge. C’est à ce moment-là qu’Irma Chávez apparaît, sortant d’une dense forêt de pins. Elle emprunte précautionneusement un petit pont suspendu entre deux flancs de montagne et amorce ainsi son dernier quart de l’« ultramarathon des canyons ». « Courir sous la pluie est une bénédiction car il fait très chaud, explique la Rarámuri de 33 ans. Il faut faire attention à ne pas glisser mais c’est une bénédiction pour la communauté. » Il s’agit de sa quatrième participation à cette course de 63 kilomètres et elle jouit d’un avantage considérable : ces montagnes, elle y court depuis qu’elle a cinq ans.
Sous-système de la gigantesque Sierra Madre occidentale (nord-ouest du Mexique), les montagnes de la Sierra Tarahumara sont le refuge d’un peuple millénaire qui lui a donné son nom. Sur leur territoire, les Tarahumaras font face à une augmentation des activités criminelles et à des politiques extractivistes héritées de la période coloniale (1521-1821). Si ces massifs sont sérieusement menacés, les communautés locales utilisent leur tradition la plus ancrée, la course, pour promouvoir leurs luttes et renforcer leur lien avec la nature.
Les Tarahumaras se nomment eux-mêmes « rarámuris », pour « pieds de tortues » dans leur langue. Un terme qui a peu à peu été occidentalisé en « pieds légers », en référence à leur endurance hors du commun. Le comportement d’Irma confirme cette réputation. Seulement un fruit et quelques gorgées de soda au point de ravitaillement puis, aussitôt, la coureuse se remet en route pour les 16 kilomètres restants.
Le danger de la folklorisation
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« La course à pied et le rapport à la nature qui l’accompagne sont leurs armes dans cette lutte culturelle et écologique. »
Ok…
,..ils sont foutus !
Je le crois aussi. Mais autre point: les marathoniens regardent à leurs pieds, ils ne regardent pas plus le paysage que les cyclistes du tour de France.
Oui, on a tendance à les regarder commes les ours sur la banquise.
Et pourtant combien nous pourrions apprendre avec eux.
Tout ça semble irrémédiablement perdu pour laisser place aux bulldozer des nouveaux nazis US qui ne voient le monde que comme conquête ou esclave. Ca serre le coeur, ça étouffe l’espérance.
J’ai passé pas mal de temps dans la sierra tarahumara et pris part à des cérémonies de « semana Santa ». De bonnes mémoires, même si je traine encore ma culpabilité de petit blanc.
Les raramuris sont restés très simples. Les huicholes sont bien plus connus et flamboyants. Leurs chants aux rythmes du violon me sont très chers. Pour les deux ethnies, le peyote est la médecine ultime.
Caballo blanco est une course à pied dans les canyons (barrancas).
Urique, Batopilas, Basaseachic… tant de lieux où il fait bon vivre.
Ils restent forts. Ils brulent leur homme blanc de paille chaque printemps après qu’ils aient joué la lutte entre les forces du bien et du mal, les moros et phariseos… les représentants du mal boivent du tesguino toute la nuit avant d’affronter les gentils, sobres eux, au petit matin, à la lutte.
Bref, ils ne sont pas foutus du tout. Cours toujours.