Attention : Les journalistes vont se déchaîner contre la vitamine D, les autorités françaises la qualifient de perturbateur endocrinien

C’est la dose qui fait le poison.

Auteur Patrice Gibertie via Réseau-International

Les autorités françaises qualifient la vitamine D de perturbateur endocrinien. Je pense que leurs experts sanitaires ont besoin de repos.

La vidéo à revoir : https://crowdbunker.com/v/ruhgdOg9jZ

À l’approche de l’hiver, au moment ou la carence en vitamine D concerne 70% de la population, la presse va se déchainer contre elle. En cause, une réglementation européenne stupide (pléonasme) qui classe la substance active, le cholicarciférol, comme perturbateur endocrinien… Les professionnels de santé s’inquiètent des effets néfastes d’une telle mesure. Une mention apparaîtrait sur certains aliments et suppléments alimentaires. Ainsi que pour les biocides contre… les rats.

Il faut rappeler les effets extraordinaires de la vitamine D et l’importance d’en parler avec un vrai médecin. Le surdosage existe et devient dangereux mais il y a une marge entre une ampoule de 50 000 ui par mois et une par jour

https://www.nutraingredients.com/2023/11/17/french-authorities-label-vitamin-d-as-endocrine-disruptor

Dans les pays industrialisés, une déficience en vitamine D s’observe surtout chez les personnes souffrant de maladies chroniques de l’intestin, de cirrhose du foie et d’alcoolisme, ainsi que chez celles qui sont insuffisamment exposées à la lumière du soleil et celles qui ont une peau foncée. Les personnes âgées confinées à l’intérieur sont, comme les prisonniers, particulièrement concernées car la capacité de l’organisme à absorber ou à synthétiser la vitamine D sous l’effet du soleil diminue avec l’âge.

Les personnes qui prennent des traitements destinés à réduire l’absorption intestinale des matières grasses, par exemple dans le cadre d’un traitement contre l’obésité ou le cholestérol, peuvent également être touchées, car la vitamine D est soluble dans les graisses.

Il a été établi que l’alimentation, même équilibrée, et la lumière du soleil ne sont pas assez efficaces pour apporter suffisamment de vitamine D, en particulier chez les personnes âgées de plus de 60 ans. Pour cette raison, les autorités sanitaires recommandent désormais la prescription de suppléments de vitamine D (entre 800 et 1000 UI par jour) chez les personnes de plus de 60 ans.

Le plus souvent il s’agit d’une ampoule de 50000 UI par mois

https://www.vidal.fr/le-cas-particulier-de-la-vitamine-d
https://www.vidal.fr/complements-alimentaires/vitamine-d-calciferols

Pour la plupart des enfants de moins d’un an, la limite supérieure admissible de prise de vitamine D provenant des aliments et de compléments est de 25 microgrammes par jour. Pour la plupart des adultes, la limite supérieure est de 50 microgrammes par jour.

Les recommandations pour un enfant de la naissance à 2 ans sont de 400 UI à 800 UI de vitamine D par jour, idem pour les enfants de 2 ans à 18 ans ou 50 000 UI/trimestre ou 80 000 à 100 000 UI deux fois en automne et en hiver. En cas de facteurs de risque chez les enfants entre 2 et 18 ans, les recommandations sont de 800 à 1600 UI/j ou une ampoule de 50 000 UI/ 6 semaines ou de 80 000 à 100 000 UI/trimestre.

Les résultats des essais randomisés contrôlés et des méta-analyses étudiant les effets de la supplémentation en vitamine D sur les chutes et les fractures sont divergents. Le taux sanguin optimal de 25(OH) vitamine D pour la santé musculosquelettique et globale est ≥ 30 ng/ml (75 nmol/l) pour certains experts et ≥ 20 ng/ml (50 nmol/l) pour d’autres. Il est préférable de prendre une dose quotidienne de vitamine D plutôt que des hautes doses intermittentes pour atteindre ce but. 

https://www.revmed.ch/2012/aspects-therapeutiques-de-la-vitamine-d-quels-taux-cibler-avec-quels-traitements

La vitamine D s’accumule dans l’organisme : un excès d’apport peut avoir de graves conséquences qui persisteront plusieurs semaines après l’arrêt de la prise de cette vitamine. Néanmoins, les cas d’intoxication sont exceptionnels et correspondent à la prise de doses extrêmement élevées de vitamine D.

En provoquant une élévation anormale et permanente du taux de calcium dans le sang, un surdosage en vitamine D provoque des nausées, des maux de tête, des douleurs des muscles et des os, des troubles du rythme cardiaque, ainsi que des dépôts de calcium dans les reins, les vaisseaux sanguins, le cœur et les poumons. De graves troubles rénaux peuvent apparaître et mettre la vie en danger. Ces effets indésirables apparaissent dès que l’apport quotidien dépasse 50 000 UI, équivalentes à 1,25 mg par jour.

Les personnes qui prennent des médicaments contre les troubles du rythme cardiaque doivent éviter de prendre des compléments alimentaires contenant de la vitamine D. Dans tous les cas, la prise de doses quotidiennes supérieures à 2 000 UI (50 µg) doit se faire sous contrôle médical.

Une prise quotidienne de doses très élevées de vitamine D, par exemple 60 à 100 fois plus que l’apport journalier recommandé (AJR), pendant plusieurs mois peut provoquer une toxicité et un taux élevé de calcium dans le sang (hypercalcémie). Les taux de calcium deviennent élevés parce que lorsque les taux de vitamine D sont élevés, les situations suivantes se produisent :

  • L’os est plus dégradé qu’il n’est reformé. (Normalement, les os sont continuellement dégradés et reformés, lors d’un processus appelé remodelage, afin de s’adapter à l’évolution des sollicitations qui reposent sur eux.) Par conséquent, le calcium est libéré par les os dans la circulation sanguine.
  • Une quantité de calcium plus importante est absorbée à partir des aliments dans l’intestin.

Les premiers symptômes de la toxicité de la vitamine D sont une perte de l’appétit, des nausées et des vomissements, suivis d’une faiblesse, d’une nervosité et d’une hypertension artérielle.

Mme Dominique Estrosi Sassone attire l’attention de M. le ministre de la santé et de la prévention au sujet de l’étiquetage de la cholécalciférol, principale forme de vitamine D.

En effet, dans des doses adaptées à chaque personne, la vitamine D présente, selon l’académie nationale de médecine, de nombreux aspects bénéfiques : sur le métabolisme phospho-calcique et la prévention des maladies osseuses (rachitisme et ostéomalacie) mais aussi dans d’autres affections telles que les infections, les maladies auto-immunes, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les cancers par inhibition des cellules tumorales. Pour toutes ces raisons, elle a recommandé «une supplémentation vitaminique D dans la population française» dans un rapport de 2012, confirmé en 2020.

En octobre 2022, l’agence nationale de sécurité sanitaire (ANSES) a donc recommandé de ne pas inclure la vitamine D dans le dispositif d’affichage des perturbateurs endocriniens puisqu’à faible dosage le bénéfice médical est reconnu. Plusieurs États membres de l’Union européenne ont également assoupli leur législation et demandé une norme européenne moins stricte.
Pourtant, dans le cadre de nouveaux projets d’arrêtés, le gouvernement maintient le cholécalciférol dans la liste des perturbateurs endocriniens, comme en témoigne le nouvel affichage spécifique à la vitamine D prévu par les ministères de la santé et de la transition écologique : «contient du cholécalciférol : cette substance présente des bénéfices sur la santé dès lors que sa concentration dans le produit respecte les limites supérieures de sécurité fixées par les autorités sanitaires (se référer à la notice du produit ou aux informations du fabricant). Au-delà de ces limites, la substance présente des propriétés de perturbation endocrinienne avérées ou présumées. En cas de doute, demandez l’avis d’un professionnel de santé».

Si cette mention met en avant les bienfaits de la vitamine D, elle est de nature à inquiéter les consommateurs dès lors qu’elle sera affichée uniquement sur des produits dit «sûrs». Les produits sur lesquels l’affichage sera présent sont, en effet, autorisés sur le sol français car ils respectent les limites maximales autorisées et ont un dosage considéré comme bénéfique pour le consommateur.
Toujours dans son rapport d’octobre 2022, l’ANSES a ainsi précisé que «l’identification du cholécalciférol sur les étiquettes de produits alimentaires en contenant est de nature à apporter une information erronée sur le risque, dans la mesure où les apports journaliers de vitamine D associés à la consommation d’aliments sont inférieurs à la limite supérieure de sécurité définie pour le cholécalciférol et que, de plus, un évitement de ces produits accentuerait la situation de mauvaise couverture des besoins qui concerne déjà une fraction importante de la population (34,5% de la population avait un statut vitaminique D insuffisant en 2015) comme le rappelle le haut conseil de la santé publique dans son rapport du 21 juin 2022 recommandant la consommation d’aliments riches en vitamine D. Potentiellement, les recommandations de consommation associées à l’étiquetage du cholécalciférol au même titre que d’autres perturbateurs endocriniens avérés tel que le bisphénol A, pourrait conduire à amoindrir la perception des risques associés à ces derniers et ainsi à augmenter l’exposition correspondante du public».

Elle lui demande s’il entend modifier les projets d’arrêté qui ont été présentés aux professionnels du secteur de la pharmacie et des compléments alimentaires, mais également comment il entend garantir l’accès à la vitamine D à tous les âges de la vie sans que l’étiquetage ne mène à une confusion avec les perturbateurs endocriniens reconnus comme tels par les autorités de santé.
Publiée dans le JO Sénat du 09/03/2023 – page 1679
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Réponse du ministère de la Santé et de la Prévention publiée le 06/07/2023

Il est signalé la présence de la vitamine D (cholécalciférol) dans la liste des substances identifiées comme perturbateurs endocriniens pour la mise en oeuvre de la loi n°2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire, dite «AGEC».
L’article 13-II de cette dernière (codifié à l’article L. 5232-5 du Code de la santé publique) prévoit que toute personne mettant sur le marché des produits à destination des consommateurs, contenant des substances dont l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) qualifie les propriétés de perturbation endocrinienne avérées ou présumées «met à la disposition du public par voie électronique, dans un format ouvert, aisément réutilisable et exploitable par un système de traitement automatisé, pour chacun des produits concernés, les informations permettant d’identifier la présence de telles substances dans ces produits».

Cette obligation s’inscrit dans les objectifs de la 2ème Stratégie nationale sur les perturbateurs endocriniens (SNPE 2) et vise à assurer aux citoyens une information transparente sur la présence de perturbateurs endocriniens (PE) dans les produits de consommation.

Pour l’application de cet article 13-II de la loi AGEC, un projet d’arrêté, prévu par le décret n°2021-1110 du 23 août 2021, doit fixer la liste des substances présentant des propriétés de perturbation endocrinienne. Le cholécalciférol (ou vitamine D3) a été identifié comme possédant des propriétés perturbant le système endocrinien dans le cadre de son évaluation au titre du règlement européen (UE) n°528/2012 sur les produits biocides en vue de son autorisation en avril 2019 pour un usage rodenticide.
Cette substance a ainsi été inscrite dans la liste I des substances identifiées comme PE au niveau européen publiée sur le site Edlists issu d’une coopération entre plusieurs États-membres dont la France. Dès lors et conformément aux recommandations de l’ANSES, il est prévu de citer le cholécalciférol dans la liste des PE avérés et présumés annexée au projet d’arrêté précité pour l’application de la loi AGEC, conformément aux recommandations de l’ANSES.

L’agence a de plus été saisie le 30 mai 2022 afin d’identifier les éléments scientifiques pour préciser le profil toxicologique du cholécalciférol, notamment sur la fonction endocrine, et les impacts sanitaires d’une exposition à cette substance justifiant l’inclusion de cette substance dans la liste des PE avérés et présumés annexée au projet d’arrêté. Dans ce cadre, l’ANSES s’est rapprochée des autres agences et institutions sanitaires afin d’assurer la cohérence entre les différents travaux menés sur la vitamine D. L’avis de l’ANSES, publié le 27 octobre 2022, souligne les bénéfices sur la santé du cholécalciférol jusqu’à une certaine dose alors que «l’effet délétère résultant du dépassement des capacités de régulation homéostatique (résultant directement de son mode d’action endocrinien) intervient à un niveau de dose très élevé, bien supérieur aux doses alimentaires».

En outre, pour la mise en œuvre de l’article 13-II de la loi AGEC, un second projet d’arrêté a été rédigé pour préciser les modalités relatives au contenu et aux conditions de présentation des informations. Il a été soumis fin décembre 2021 à la consultation des parties prenantes et a été notifié à la Commission européenne le 17 mars 2023, avec un troisième arrêté désignant l’application Scan4Chem comme moyen d’information alternatif à la mise à disposition des informations sur une page internet dédiée. En vue d’assurer la cohérence du dispositif réglementaire, les trois arrêtés d’application seront publiés simultanément au cours du second semestre 2023. Les projets d’arrêtés ont été adaptés afin de tenir compte spécifiquement des bénéfices pour la santé du cholécalciférol aux doses recommandées par les autorités sanitaires. De plus, un dispositif d’accompagnement doit être mis en place afin d’informer le grand public et les professionnels de santé, en rappelant les bénéfices de la vitamine D3 et les recommandations sanitaires, mais aussi les risques en cas de surdosage (secondaires à l’effet perturbateur endocrinien) qui peuvent entraîner des conséquences sanitaires graves, surtout chez les nouveau-nés et les personnes âgées (hypercalcémie, atteinte rénale, pouvant aller jusqu’au décès).
Publiée dans le JO Sénat du 06/07/2023 – page 4227

source : Patrice Gibertie

Réseau-International

4 Commentaires

  1. Bonjour !
    Pour ma part j’en prends deux gouttes tous les jours. J’en ai un stock, mais je me demande si je ne vais pas compléter sous peu….. d’autant qu’il faut que je renouvelle mes gouttes de vitamine K.

  2. L’huile de foie de morue* existe en gélules, elle s’avale sans le problème de la cuillère à dessert de mon enfance, beurrkkkk

    * rien à voir avec le rue du faubourg Saint HONORE

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