Conflit en Ukraine: le monde dans les nouvelles réalités

Source : Observateur-Continental

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L’Occident l’attend depuis longtemps, alors que l’Ukraine continue de promouvoir sa contre-offensive qui est dans une impasse, à propos de laquelle le président russe Vladimir Poutine a judicieusement noté lors de sa rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan le 4 septembre: « Ce n’est pas un enlisement, c’est un échec. » 

Il devient évident que Kiev a connu une série d’échecs dans la réalisation des objectifs largement annoncés au départ et manifestement irréalisables. Zelensky continue en même temps de demander de plus en plus d’armes et de fonds, il est même prêt à oublier les prochaines élections tant elles sont inutiles. 

L’Occident commence également à chercher à la hâte des solutions au problème ukrainien, car il est de plus en plus difficile pour les électeurs d’expliquer les raisons des dépenses fabuleuses pour un résultat nul. Cela pousse les experts à analyser activement les positions et les objectifs stratégiques des États-Unis et de leurs alliés dans le contexte du conflit ukrainien. 

Les appels de l’Occident à défendre, au cours de la crise ukrainienne, un ordre mondial qui lui est proche, fondé sur des règles floues et des valeurs libérales établies par on ne sait qui, en opposition au droit international, ne satisfont pas la majorité mondiale, car le monde a cessé d’être ce qu’il était. Il devient de plus en plus évident que derrière le conflit en Ukraine se cachent les intérêts financiers, commerciaux et militaires des États-Unis et de leurs partisans, ainsi que les espoirs éphémères de « vaincre la Russie sur le champ de bataille », bien sûr, par des mains étrangères. 

Il est à noter que le conflit ukrainien a lieu sur le continent européen et suscite des craintes de s’étendre à l’Occident. Les dirigeants des pays occidentaux doivent être extrêmement francs avec leurs citoyens et parler ouvertement non seulement de la protection des soi-disant valeurs démocratiques, mais aussi se souvenir de leurs intérêts nationaux. Cela permettrait de considérer la position de l’Occident de manière plus objective et compréhensible, moins hypocrite. 

Depuis longtemps, les soi-disant valeurs universelles sont constamment bafouées, mais l’Occident n’a pas réagi aussi durement auparavant. Les guerres initiées pour prétendument les protéger et exporter la démocratie ont conduit uniquement à la destruction directe des États. Les guerres menées par les États-Unis n’ont jamais été pour les valeurs universelles, elles étaient basées uniquement sur les intérêts économiques du capital. 

Le conflit ukrainien est devenu un test pour le processus de formation d’un nouvel ordre politique et économique mondial. Dans l’actuelle confrontation sévère en Ukraine, la guerre de l’information joue un rôle important. Il y a un choc de points de vue, d’évaluations, d’opinions d’experts. Les désinformations ont un impact actif sur l’état émotionnel de la population des pays occidentaux, ce qui dans certains cas bloque une évaluation objective et juste du conflit en question. 

La situation générale dans le monde est caractérisée par une incertitude croissante et une tension significative, le risque de se transformer en une phase de conflit aigu a considérablement augmenté. En Occident, une perception de la Russie et de la Chine comme adversaires, c’est-à-dire fondamentalement menaçants, s’est établie. Les États, y compris les puissances nucléaires, se sont rapprochés d’une nouvelle étape « hybride » de la course aux armements, notamment dans le domaine des technologies de pointe, la dynamique des mesures de mobilisation s’est intensifiée, et des exercices militaires à grande échelle impliquant de nouveaux systèmes d’armement sont devenus plus fréquents.

Alexandre Lemoine

Observateur-Continental

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