« L’euro au bord du précipice, avertit Goldman Sachs ». L’édito de Charles SANNAT

Source Insolentiae

Mes chères impertinentes, chers impertinents,

C’est un article de Capital qui revient sur les dernières déclarations de la grande banque d’affaires américaine et qui titre « l’euro au bord du précipice, avertit Goldman Sachs » histoire d’améliorer le moral des troupes européennes passablement attaqué ces derniers temps par une succession de mauvaises nouvelles. Source ici.

En cause la « solidité » des cours de l’euro… pour le moment on ne parle pas de la solidité elle-même de la monnaie unique, pourtant il y aurait tant à dire.

« Goldman Sachs a la dent dure contre l’euro. La banque d’affaires américaine a ramené de 0,97 à 0,94 dollar son objectif de cours pour la monnaie unique face à la devise des Etats-Unis, du fait de la divergence attendue entre la politique monétaire de la BCE et celle de la Réserve fédérale (Fed). La banque centrale de la zone euro a jugé dernièrement qu’au vu des risques de récession et de signaux inquiétants envoyés par l’industrie européenne, l’ampleur de la remontée du taux directeur pourrait se révéler relativement limitée, en dépit de l’envolée de l’inflation. Inversement, aux Etats-Unis, si le rapport sur l’emploi dévoilé vendredi s’est révélé mitigé, la Fed devrait toutefois durcir un certain temps encore sa politique monétaire.

Goldman Sachs dénonce en outre la dégradation significative du compte courant de la zone euro, du fait de la cherté de l’énergie et du renchérissement des biens manufacturés en provenance d’Asie. Si ces phénomènes devaient perdurer, cela pourrait avoir un impact « significatif » sur l’euro, tant d’un point de vue “cyclique que structurel”, avertit la banque d’affaires américaine. Si la balance du compte courant de la zone euro devait rester aux niveaux actuels, la juste valeur de l’euro pourrait être substantiellement plus basse, avertit Goldman Sachs ».

Comme un dessin vaut mieux que 1 000 mots je vous propose de prendre quelques secondes pour observer la balance commerciale européenne qui s’effondre tant nos importations d’énergie explosent en valeur et tant nos exportations (notamment allemandes) s’effondrent en raison de l’arrêt de trop nombreuses usines qui ne peuvent plus produire avec de l’énergie à ces niveaux de prix sans même parler de l’indisponibilité.

Comme vous pouvez le constater c’est un effondrement. et nous passons d’un solde positif de 20 000 à un solde négatif de -50 000.

L’euro dans de telles conditions et sans même parler des différentiels de taux entre la zone euro et les Etats-Unis ne peut que baisser durablement.

Mais ce n’est ici que l’aspect purement monétaire et « parité » des choses.

Nous oublions l’essentiel, à savoir que l’euro est une construction politique bien bancale et que chaque crise fait ressortir les divergences de la zone euro.

Des divergences qui aujourd’hui prennent un tour très particulier avec les tensions au sein du couple franco-allemand.

Nous allons rentrer dans une zone de turbulences pour l’euro.

Nous aurons l’occasion d’en reparler.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu.

Préparez-vous !

Charles SANNAT

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2 Commentaires

  1. Il fallait bien que cela arrive ! Trop de disparités de moyens, de sensibilités de rapports avec la monnaie : dès le départ on avait souvent dit qu’à long terme ce n’était pas viable. Encore n’avait-il pas été prévu ce trou dans l’apport d’énergie, dont on peut se demander s’il n’a pas été provoqué par certains européens, en plus bien entendu d’un Washington notre seul vrai puissant (encore pour le moment) ennemi. Je ne parle même pas de la Grande Bretagne, l’ennemi de tout le monde depuis des centaines d’années.

  2. Goldman Sachs qui pilote littéralement la commission européenne, car truffée de ses obligés, se permet d’amplifier la dégringolade de la monnaie unique européenne par de pareilles déclarations. C’est l’arquétype même du pompier-pyromane !
    La grande finance anglo-américaine avait déjà pratiqué à plusieurs reprises la technique du Go-fast and stop notamment avec la cas japonais. Des accords préalables Bâle 1 et 2 et celui du Plazza afin de pouvoir glisser sa papatte dans le calcif de la finance nippone et ensuite giga ouverture des robinets financiers se traduisant concrètement par une amplification sans pareille des bulles spéculatives et tout particulièrement au Japon des bulles immobilières et à un moment bien précis, couic, fermeture desdits robinets. Bilan des courses, une économie réelle dépourvue d’un seul coup des liquidités minimales pour tourner normalement. Conséquences ==> main mise sur plusieurs grosses pépites industrielles nipponnes dont Nissan….
    Idem en Grèce avec son autorisation validée par Goldman Sachs pour intégrer l’UE et sa future monnaie unique…
    Maintenant c’est à l’échelle de tout un continent. L’appétit insatiable de cette grande finance n’ayant pas encore pu pénétrer le système financier chinois hermétique au possible surtout après le décryptage établi par un de ses anciens tradeurs avec son ouvrage  » La guerre des monnaies » , elle a décidé de dévorer l’Europe toute entière.
    Les Dragi, Drahi, Junker, Barroso et l’actuelle mercenaire n’ont été et ne sont que des marionnettes aux mains de Goldman Sachs et ses sous-traitants, Bank of America & consorts…..
    Oui à une Europe réellement indépendante– débarrassée de la tutelle financière anglo-américaine– et non à un asservissement sans fin !

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