Par Alexandre Lemoine pour Observateur-Continental
L’Otan s’est penchée sur le problème de la dépendance de l’Europe du gaz russe, a rapporté le journal espagnol La Vanguardia. Selon ce média, c’est l’Alliance, et non les organes de l’UE, qui a planché sur les problèmes économiques.
L’Otan étudie la possibilité de construire un gazoduc entre l’Espagne et la France, qui relierait la Catalogne espagnole à l’Allemagne et permettrait de réduire la dépendance de l’Europe centrale du gaz russe.
Il est question d’utiliser des réservoirs espagnols contenant une grande quantité de gaz naturel liquéfié (GNL) américain, écrit La Vanguardia.
Washington tente de créer en Europe une coalition de pays exportateurs de GNL américain afin de réduire la dépendance des pays d’Europe centrale, notamment de l’Allemagne, des fournitures de Russie. Les États-Unis ont proposé une nouvelle fois aux Allemands de bloquer le gazoduc Nord Stream 2 au profit d’un projet alternatif.
Le plan général consiste à « transformer la péninsule Ibérique en plateforme de distribution capable d’affaiblir significativement la forte dépendance de l’Allemagne et de l’Europe centrale du gaz russe », indique le quotidien. L’option de relancer le projet abandonné de corridor gazier Midcat est également à l’étude « dans le nouveau contexte historique » pour acheminer du gaz algérien en Europe centrale. Il s’agit de repenser l’ancien projet du général de Gaulle des années 1950 pour livrer du gaz algérien dans les usines sur le Rhin.
Le nouveau gazoduc devrait également acheminer en Europe centrale du gaz liquéfié regazéifié arrivant dans les terminaux côtiers espagnols.
Il est prévu d’évoquer ce projet pendant une assemblée générale de l’Otan en juin.
L’Allemagne étudie sérieusement cette proposition, car elle souhaite diversifier les livraisons et la présence d’une infrastructure de gazoducs depuis la péninsule Ibérique.
Cela concorde avec les projets allemands d’entamer la production d’hydrogène vert en Afrique du Nord, qui peut également être transporté via le gazoduc proposé.
Cependant, d’après les experts, l’Europe ne peut pas remplacer le gaz russe. Ni l’Algérie ni les pays asiatiques ne peuvent l’aider en ce sens.
Plus tôt, le Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell avait parlé de la nécessité de mieux « intégrer » la péninsule Ibérique, qui est la principale « île d’électricité en Europe », au marché énergétique européen. M. Borrell a qualifié la péninsule Ibérique de région qui ne dépend pas des livraisons de gaz de Russie.
De toute évidence, le chef de la diplomatie européenne voulait dire que l’Espagne et le Portugal « apprendront » au reste de l’Europe à être énergétiquement indépendants de la Russie. Mais leurs scénarios ne conviennent pas à d’autres pays.
Il n’y a pas de politique dans l’indépendance énergétique de la péninsule Ibérique de la Russie, il y a seulement une logique économique – il est plus rentable pour l’Espagne de recevoir du gaz via le gazoduc algérien que d’acheter du gaz russe, et pour le Portugal de recevoir des hydrocarbures via les terminaux GNL que de construire un gazoduc jusqu’à la Russie.
L’Espagne et le Portugal ne sont pas des pays producteurs de gaz, ils ne peuvent qu’organiser son transit. Mais cela s’accompagne de plusieurs difficultés. Premièrement, l’Algérie s’est brouillée avec le Maroc, ce qui a conduit au blocage de l’un des deux gazoducs vers l’Espagne. De plus, l’Algérie réduit les exportations, car sa consommation gazière intérieure augmente, tandis que la production reste au même niveau.
De plus, Josep Borrell a appelé l’UE à « songer d’urgence à la mise en place de réserves stratégiques de l’UE et à la possibilité d’achats conjoints de gaz, comme l’avait proposé plus tôt la Commission européenne ».
Le diplomate a confirmé que « ces dernières semaines la Russie remplissait rigoureusement ses engagements contractuels ». Sachant que M. Borrell a déploré le « refus de Gazprom d’effectuer des livraisons supplémentaires pour remplir les réservoirs européens, ce qui n’a fait que renforcer la nervosité sur le marché ».
Le chef de la diplomatie de l’UE a noté que « l’énergie a toujours été une question géopolitique primordiale ». D’après lui, « ce thème est à l’ordre du jour » de l’UE, « compte tenu des prix élevés et des difficultés avec les fournitures de gaz provoquées par une crise dans les relations avec la Russie ».
M. Borrell a également souligné: la Russie s’est mieux préparée aux sanctions occidentales que l’UE aux éventuelles perturbations de livraisons de gaz.
Le projet de corridor gazier méditerranéen Midcat a été abandonné il y a trois ans, reconnu non rentable au vu d’une substitution rapide du gaz par l’énergie éolienne et solaire. Cependant, cette décision pourrait être revue à présent. La plus grande usine de regazéification du port de Barcelone pourrait être directement connectée au gazoduc en projet.
« L’Allemagne étudie avec intérêt ce projet actuellement, car elle a besoin de sources alternatives de fournitures », fait remarquer La Vanguardia. De plus, la relance du projet de Midcat pourrait accélérer les plans de production d’hydrogène « vert » en Afrique du Nord, qui peut être acheminé par gazoduc.
Le journal n’a pas précisé pourquoi l’Otan avait commencé à s’occuper des questions économiques de l’Europe.
Alexandre Lemoine
Voir aussi:
Plus de cinq longues heures pour Macron à Moscou devant une table géante
«Les Etats-Unis ne doivent pas annexer l’Ukraine dans l’Otan», selon Mélenchon
L’évolution de l’armée ukrainienne contemporaine
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n’engagent que la responsabilité des auteurs
Nos « Amis » les mondialistes.
Rappelons que l’OTAN, sous commandement américain officiel, est en réalité une « force » qui a été créée sous l’impulsion des globalistes anglais (« Fabian Society » ou « Société Fabienne » en tête).
Cette superstructure correspond au versant militaire de la médaille dont le versant civil et politique est représenté par l’Union Européenne, une Institution faites par et pour les multinationales, non pour le commerce en général, mais plus précisément pour le commerce des multinationales.
Précisons qu’en 2011, l’OTAN a fomenté et conduit une « révolution » en Lybie, un des quatre pays au monde qui n’avait pas de banque centrale. Maintenant la Lybie en est dotée. Rappelons que l’une des premières décisions du Conseil national de transition, lors de la conférence du groupe de contact sur la Libye qui se tenait à Paris en mars 2011, a été la création d’une banque centrale assujettie aux normes de la Banque des Règlements Internationaux (BRI).
Est-il utile de rappeler que la BRI est une institution financière dotée de la totalité des prérogatives diplomatiques d’un État, elle a tous les privilèges, notamment en matière d’immunité de ses membres, et ne rend de compte à personne. La BRI a été créée au tout début des années 1920 par une initiative de Haljmar Schacht (qui devint ministre de l’économie du Troisième Reich de 1934 jusqu’en 1939), Norman Montagu (gouverneur de la banque centrale d’Angleterre), J-P Morgan et leur intermédiaire commun John Foster Dulles (Ancien Secrétaire d’État des États-Unis).
Aussi, ce qui deviendra la BRI est à l’origine des cartels internationaux basés en Allemagne et dirigés par les Britanniques, qui furent créés dans les années 20. Les deux principaux cartels étaient le trust chimique « IG Farben » et le Cartel international de l’Acier. IG Farben a été liquidé après la 2nde guerre mondiale, ses actifs ont été scindés en neuf sociétés : BASF, Hoechst et Bayer (société mère de Monsanto) d’une part, et six autres sociétés plus petites, dont Agfa.
L’histoire de ce cartel est très intéressante, car on y trouve une très étroite imbrication des intérêts allemand et anglo-saxon : IG Farben était notamment connu pour avoir financé la campagne de Adolf Hitler et avoir développé le Zyklon B, le gaz des chambres de la mort. Précisons que le siège d’I.G. Farben à Francfort n’a jamais été bombardé alors que le reste de la ville a été dévasté par les bombes alliés. De 1945 à 1947, le bâtiment IG Farben était l’emplacement du quartier général suprême des forces alliées européennes, et le siège des forces d’occupation américaines, notamment celui du général Dwight D. Eisenhower. Le bâtiment IG Farben était également le siège de la CIA, ce qui a conduit à son surnom « le Pentagone de l’Europe ».
Ce cartel était associé à « l’ordre économique nouveau », ancêtre du « Nouvel Ordre Mondial », déjà recherché par l’Allemagne nazie. Concrètement, sans la BRI, l’Allemagne nazie n’aurait jamais pu financer ses préparatifs de guerre.
La BRI a ainsi été la principale machine ouvrière de la 2ème guerre mondiale.
THEY LIVE !
https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/
Bilbao, plus grand port gazier de la façade Atlantique avec en plus des réserves de gaz souterrains dans la province basque de l’Alava ( 4 fois celles de Lacq à l’époque)……
Les provenances ibériques ne seront donc pas exclusivement algériennes, le Qatar et le Emirats qui sont en train de s’équiper en unités de liquéfaction vont donc pouvoir approvisionner l’Europe tant par Barcelone que par Bilbao qui devrait être l’entrée majeure et la plus sécurisée des GNL en Europe.
Face à un acheminement direct, la liquéfaction du gaz naturel est un non sens écologique.
Mais bizarrement ceux qui n’arrêtent pas de nous emmerder et de nous culpabiliser avec leurs CO2 et leurs COP21 à la con font semblant de l’ignorer !
Comme c’est étrange !
combien de kw electrique necessaires pour liquefier le gaz necessaire a produire l’equivalent d’un KWH d’energie mécanique… Toutes ces étapes de transformationsd’un etat a un autre sont gourmands en energie, donc generateursq de CO2.
Exemple: une recharge d’une voiture de 80KW necessite presque 100KW d’energie, soit tous les 4 recharges une recharge qui part en chaleur et en pollution induite CO2 pour son inutile fabrication…
Un panneau solaire qui pousse sur les arbres, des la fin de sa fabrication sera au final en negatif pour la balance CO2, sa fabrication aura couté l’emission de CO2 de loin superieur a tout le CO2 economisé par sa production « propre »… Ne pas tenir compte des chiffres CO2 de production dans la vertu d’une energie dite propre est une erreur…
Combien a couté en CO2 la fabrication d’une eolienne clé en main (terrassement, fabrication et amenagement du beton, fabrication des éléments de l’éolienne???
Et pour tous ces cas, je ne parle pas de l’energie dépensée pour le recyclage qui est quasi impossible pour nombre de techniques …
J ne reviendrai pas sur l’absurde avec la fabrication et la vente d’accus R06 NiMh possédant leur propre interface de charge micro USB ce qui laisse a cet accu une capacité de 800mA alors que la meme qu’on charge dans un chargeur d’accus depasse de nos jours les 2600mAh. sans compter que si on veut charger les 4 accus, on doit avoir 4 cables USB, 2 prises usb doubles ou 4 prises USB simples… Alors qu’avant on avait un simple chargeur NiMH… Maiskisontkons…
On parle d’énergie primaire pour la part d’énergie ( très souvent fossile)nécessaire à la fabrication et/ou à la construction d’alternatives dites renouvelables. Il faut 6 à 7 années de production d’un panneau PV pour restituer son énergie primaire. en clair, si du jour au lendemain il n’y avait plus d’énergie fossile, le coût du KWh solaire bondirait bien au delà des 12-15cts d’€….. Quant aux éoliennes, c’est plus de 8 années le retour leur part d’énergie primaire.
Du côté de Houeillès (47-40) c’est mille hectares de forêts qui vont être anéanties pour y installer des panneaux PV fixes….sous lesquels les cultures ne peuvent qu’être alibis, contrairement à l’agrivoltaïsme via la technologie très avancée des trackers en 3D et avec structures haubanées.
@engel
Ce sont les mêmes qui dictent la signature d’accords commerciaux qui multiplient les échanges carbonés et qui participent à tuer les dynamiques économiques locales sur l’autel de la globalisation.
N’oublions pas que les USA comptent nous vendre du petrole US acheté avant aux emirats arabes unis et qui auront quasiment fait un aller retour aux USA pour rien!!!… Ca pollue pas ce transport?