Charles Sannat pour Insolentiae
Mes chères impertinentes, chers impertinents,
Beaucoup pensent que l’on ne paiera pas nos dettes et je fais presque partie de ceux-là.
Pourquoi « presque » ? Parce que « à ce stade » comme on dit, ou en l’état actuel des choses, le système semble vouloir faire croire en sa solvabilité et maintient sa fiction imaginaire … pour l’instant !
La France ne paiera pas ses dettes que si le monde entier ne paye pas ses dettes !
A ce stade donc, ne pas payer notre dette, cela équivaudrait donc à faire faillite, seul, dans un monde où les autres pays, eux-resteraient solvables.
Cette hypothèse n’est en aucun cas crédible.
Si la France fait faillite ce sera dans le cadre d’une immense faillite générale.
Sinon, cela impliquerait une catastrophe financière et sociale d’une grande violence pour notre pays qui se retrouverait totalement isolé.
Si je pense qu’à termes, nous serons obligés d’effacer une partie importante de nos dettes, cela ne peut être que le fruit d’un consensus collectif et d’une immense négociation internationale. Nous n’y sommes pas.
Nous n’y sommes tellement pas qu’avant d’y arriver, il va nous falloir passer, vraisemblablement, par la case austérité. Et ça, c’est le coeur même du boulot du FMI depuis des décennies !
Le FMI invite la France à préparer un plan pour réduire sa dette
La France doit travailler dès maintenant à un plan qui lui permettra d’assainir ses finances publiques dès que l’économie aura surmonté la crise due au coronavirus, a déclaré mardi le Fonds monétaire international. Source Magazine Challenges citant l’agence de presse Reuters ici.
Dans son rapport annuel sur la France et alors que la crise « devrait laisser le déficit budgétaire du secteur public à 7,7 % du PIB cette année, le FMI exhorte le gouvernement à ne pas perdre de temps et à élaborer des plans pour réduire les dépenses une fois que la reprise économique sera installée ».
« La dette en France est élevée et nous pensons que le moment est venu d’élaborer et d’approuver un plan d’assainissement budgétaire crédible à moyen terme », a déclaré le chef de la mission du FMI en France, Jeffrey Franks, lors d’une conférence téléphonique ».
Du côté de Bercy, notre ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, a pris note de ce rapport en assurant partager l’analyse du FMI sur la nécessité de continuer à soutenir les entreprises, la pertinence d’un plan de relance « ambitieux » et « l’importance d’élaborer dès à présent une stratégie de rééquilibrage des finances publiques ».
Assainir les finances publiques !
Et vous savez ce que cela signifie lorsque le FMI parle d’assainissement des comptes publics d’un pays ?
Rien de franchement bon pour sa population qui se retrouve massacrée entre hausse de la fiscalité et baisse des services publics.
Rien de bon non plus pour la nation concernée, qui se trouve priée de brader quelques actifs et bijoux de familles. Il en a été ainsi de la Grèce, de ses ports et de ses quelques actifs.
Macron, comme il l’avait dit sur Brut sera « obligé » de faire des choses impopulaires, et il pourrait ne pas être en mesure de se représenter pour un second mandat.
Pour notre pays, la pression fiscale est déjà très élevée. Les impôts monteront mais pas tant que cela, c’est la dépense publique qui sera significativement diminuée, et tous ceux qui en dépendent souffriront de manière importante.
La disette arrive, le FMI vient de la demander officiellement !
Enfin, n’oubliez pas, les conséquences de la faillite ou les conséquences de la politique à mener pour éviter la faillite sont sensiblement les mêmes ! La seule différence c’est la dynamique. La faillite est brutale. L’austérité permet de gagner du temps. Dans tous les cas, les conséquences sont très désagréables.
Restez à l’écoute.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !
ben voui, mon bon Charles
Comme tu nous l’ a bien expliqué, une importante partie de la dette française….Ce sont les assurances vie.
Ben, si on ne rembourse pas la dette…les assurances vie ne vaudront plus rien.
Et qui a des assurances vie ?
Sinon, cela impliquerait une catastrophe financière et sociale d’une grande violence pour notre pays qui se retrouverait totalement isolé.
Prouve-le, Charles ?