Les IA recrutent, méfiance !..

Pas encore le moment de recruter Sarah Connors mais… Si un robot peut ou pas vous offrir un poste, c’est forcément à partir de sa programmation par des humains, humain qui sont faillibles et imparfaits par nature. Ça va pas être la joie s’il n’y a qu’un contact avec un tas de circuits imprimés, pour accorder ou pas le droit de travailler. Partagez ! Volti

******

Sylvain Devaux pour La Robolution

J’imagine bien qu’une grande entreprise qui reçoit des milliers (si, si) de CV peut passer un temps considérable à les traiter ou payer cher des cabinets qui vont avoir du pain sur la planche et facturer un temps tout aussi considérable à trier tout cela. Mais je crois aussi que cette situation est cauchemardesque et passe totalement à côté de l’essentiel, j’y reviendrai et vous dirai pourquoi. Enfin, ce n’est que mon point de vue, mon sentiment, et je suis sans doute un peu « hasbeen » sur le sujet, voire totalement, mais je l’assume.

L’Intelligence Artificielle a encore frappé. Oui encore elle et ses algorithmes qui s’imposent sans coup férir mais avec une cascade de dégâts. Je vous avais déjà parlé des « robots » qui traitent les CV mais certaines entreprises vont plus loin et font appel à des systèmes plus sophistiqués d’entretiens vidéo. Les candidats se connectent chez eux sur une plateforme et sont enregistrés par vidéo en répondant à quelques questions. Derrière, bien entendu, c’est une IA comme celle de Hire Vue (USA) pionnière dans le domaine ou Easy Recrue, une société bien française celle-là, qui vont analyser ces entretiens via leur modèle d’IA.

L’IA va analyser le langage…mots utilisés et richesse du vocabulaire, rythme et phrasé. La version américaine va plus loin et utilise aussi les expressions du visage pour connaître le degré de stress et/ou de sincérité du candidat. En dehors du fait que cette dernière analyse se révèle peu fiable sur les femmes noires, et hop une petite louche de discrimination potentielle, cette « déshumanisation » a des effets particulièrement pervers. S’agissant d’un système de recrutement, il ne faut pas perdre de vue que ceux qui développent les algorithmes sont bien des humains et qu’ils ont leurs propres « filtres », leurs propres « biais ».

Je reviens donc sur mon point de vue… En arriver là est assez désespérant puisque cela signifie effet que les recruteurs vont donner des critères d’évaluation. Ils sont basés sur leurs employés « modèles » et conduisent à reproduire (on pourrait presque dire « cloner ») des profils d’employés. Pour la richesse et la diversité dans l’entreprise, la situation conduit franchement à des effets contre-productifs. Et puis, en ce qui me concerne, grand naïf devant l’éternel, je croyais qu’un emploi faisait appel à un contrat. Un contrat de confiance (chez Darty ou ailleurs) établi entre employeur et employé. Comment savoir si cette entreprise va vous convenir si vous n’en prenez pas au moins la « température », l’atmosphère…dans votre canapé derrière votre écran, cela ma semble assez difficile, non ?

Sylvain Devaux

Voir :

« Ceci est un article ‘presslib’, c’est-à-dire libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Larobolution.com est le site sur lequel Sylvain Devaux s’exprime quotidiennement et livre une vraie analyse du monde de la robotique à même de vous permettre d’en profiter. Merci de visiter mon site. Vous pouvez vous abonner gratuitement à la lettre d’information quotidienne sur www.larobolution.com»

Volti

8 Commentaires

  1. L’I A ou intelligence artificielle n’existe pas. C’est un nom “magique” donné a des systemes experts, qui ont la possibilité de puiser dans des bases de données des infos. Les résultats proviennent d’algorithmes plus ou moins complexes pondus par des humains.
    Les résultats désastreux que leurs emplois peuvent déclencher permettra de dire: “c’est la faute a l’ordinateur” et occultera la bètise humaine qui l’aura utilisé.

  2. Toute la perversité, bêtise humaine peut se retrouver dans un algorithme, tout dépendra du développeur.
    L’appellation Intelligence Artificielle veut que l’IA soit en mesure de faire des choix et ils ne seront pas toujours les bons.
    Là, dans le cas du recrutement, l’IA ne servira pas forcément à trouver le bon employé, elle servira à dégager automatiquement tous ceux qui ne correspondent pas aux critères de l’algorithme.
    On l’a déjà vu les erreurs faites avec les véhicules autonomes, qui doit être protéger en priorité ? Le conducteur, l’enfant qui traverse ou la mamie sur le trottoir ?

    • Si on laisse faire ces robots, bientôt ce seront eux qui géreront les salariés d’une entreprise pendant que le boss partira en vacance, on ne doit jamais laisser une machine décider pour nous où nous perdrons une partie de ce qui fait notre humanité.

      Les robots ne sont pas infaillibles, ils pourraient nous ordonner de mettre le feu et si nous n’utilisons pas notre libre arbitre vous imaginez le truc, c’est juste une machine programmer qui fait appel à des statistiques mais qui n’a aucun libre arbitre.

      Notre liberté c’est ce que nous avons de plus cher et ce n’est pas aux machines à nous dicter ce que nous devons faire ou comment nous devons penser car leur discernement reste absent autant que les émotions d’amours et de compassions.

      Méfiance, l’IA est autoprogrammé par des gens pas toujours bien intentionnés.

  3. je ne sais plus où j’ai lu ce truc rassurant que l’I.A avait besoin au moins d’une centaine de photos sur tous les angles pour reconnaitre un chat (ou un mouton) alors qu’un gamin de deux ans, si il demandait c’est quoi ? en voyant un chat et qu’on lui dise, la fois d’après il reconnaissait le chat…donc ça fera beaucoup de travail pour que ‘l’intelligence’ artificielle arrive au niveau d’un gamin de 2 ans (mais je ne suis quand même pas plus rassuré que ça…)

  4. Il fallait s’y attendre, et nous ne sommes pas au bout de nos surprises. La société dans toute sa froideur, devient un automate géant, sans humeur, sans sentiment, sans empathie, sans intuition. Des maths, des algorithmes, des statistiques, pour faire des employés des robots. Vive 1984 !

Les commentaires sont clos.