Les barrages français cèdent face aux intérêts privés. France Culture..

Cet article est de mars 2019 quand Bruxelles a intimé l’ordre (peut-on parler de suggestion?) à la France, en avril, une centaine de députés refusent de donner les clés des barrages français au privé. Jusqu’à quand pourront-ils reculer l’échéance ? Si le gouvernement cède, ce sera encore le citoyen qui paiera, nous perdrons encore un peu plus de notre souveraineté énergétique. Il faut absolument envoyer cette commission européenne, sur les roses ( plutôt les épines) et garder nos barrages.

Nombre de ces concessions sont arrivées à échéance, sans faire l’objet d’une mise en concurrence contrairement à ce que demande l’article 106 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE). D’ici 2023, 150 concessions seront arrivées à échéance (sur 399). Bruxelles souhaiterait qu’ils puissent être confiés à des concurrents d’EDF. (Voir)

Nous obliger à nous mettre à genoux face à une entité supra-nationale que nous avons refusée par référendum, que Sarkozy par ruse et traîtrise nous a imposé avec son traité de Lisbonne, (copie conforme de ce que nous avons rejeter), devrait nous exclure de fait de cette Europe dévastatrice, qui nous pille sans vergogne au profit d’intérêts privés, qui se feront un plaisir d’augmenter leurs profits et de fait les prix.

De plus il n’est pas certain que la sécurité soit respectée, quand on voit l’état de certaines structures, le profit étant privilégié par ces vampires. Sans omettre que c’est grâce à la bonne gestion de NOS barrages que les centrales nucléaires sont refroidies.

À la question  » Est-il vrai que l’Europe veut forcer la France à privatiser 150 barrages hydroélectriques ?« Lisez la réponse. Avons nous le pouvoir de nous opposer à ce pillage en règle, de tout ce qui nous appartient ?? Demandons un référendum mais pas un enfumage de RIP comme pour ADP, une vraie consultation du peuple sur une question qui le concerne en priorité. Si on laisse faire, on sera dépossédés de structures qui sont primordiales, avec toutes les conséquences financières et sécuritaires.

Ça commence à bien faire..! Le peuple demande une vie meilleure depuis des mois, ça devrait inclure et tenir compte de notre capacité à décider par nous même de ce qui est le mieux pour notre pays.

On a désindustrialisé notre pays, il y a pénurie de médicaments, les labos fabricants étant en Indes ou en Chine, préférant vendre aux plus offrants. On a maintenant CETA et porte grande ouverte pour des marchandises qui feront concurrence aux nôtres, avec des normes sanitaires différentes. Nos agriculteurs et éleveurs sont vent debout face à cette énième concession à la mondialisation. Combien de citoyens vont réagir à cette « injonction européenne » qui va faire gonfler les factures ? Seront-ils des millions dans la rue comme contre le mariage pour tous ? J’en doute, alors peut-être que, mettre l’accent sur le fric sera plus incitatif, puisqu’apparemment c’est la seule chose susceptible de faire bouger… Partagez ! Volti

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Source France-Culture via Liliane Held Khawam

Le gouvernement a annoncé sa volonté de privatiser 150 barrages hydroélectriques en France, en dépit de leur caractère hautement stratégique. Il répond ainsi à la volonté de la Commission qui s’était juré de faire chuter ce monopole d’État contraire au dogme de la concurrence libre et non faussée.

Vous avez aimé les Aéroports de Paris, les autoroutes et Engie, vous allez adorer ce nouvel épisode de la grande série de privatisations, pour le moins étonnantes, menée par le gouvernement français. Cette annonce fait suite à près de dix ans de pression de la part de la Commission européenne pour démanteler la gestion publique de l’énergie hydro-électrique.

Il faut dire que Bruxelles enrage contre la position ultra-dominante d’EDF qui, en sa qualité d’acteur public de l’énergie, détient et gère 85% du parc hydraulique français, soit près de 2300 barrages en France. Des années que la Commission aimerait voir tomber ce monopole d’État aux allures insupportables de vestige socio-marxiste en plein cœur de l’Europe de marché.

Puisqu’il était impossible d’exiger la privatisation des centrales nucléaires, relevant des activités d’importances vitales de la nation, la Commission s’est donc reportée sur la deuxième source française de production d’énergie, à savoir les barrages.

Or, justement, de nombreuses voix s’élèvent pour dénoncer ce projet de privatisation, arguant du caractère également stratégique des barrages hydrauliques. Il faut dire que le réseau hydroélectrique français, en parallèle du réseau nucléaire, a été construit au lendemain de la guerre pour bâtir l’indépendance énergétique de la France et reste, aujourd’hui encore, un élément fondamental dans l’équilibre du mix français.

Ainsi, cette énergie est la seule à être véritablement propre et renouvelable. Elle est aussi mobilisable à tout instant pour s’adapter aux évolutions de la consommation d’énergie. Ainsi, rien de plus simple pour réguler la production d’électricité que d’ouvrir ou de fermer les vannes d’un barrage. Se défaire de leur gestion serait donc renoncer à cette capacité de lissage de la production électrique en cas de pic ou de pénurie.

On peut ainsi se demander ce que feraient des acteurs privés s’ils venaient à détenir et à contrôler de telles infrastructures. D’autant que l’électricité produite par les centrales hydroélectriques est aujourd’hui la moins chère de France : 20 à 30 €/MWh contre 35 à 46 pour le nucléaire. Or, comme le relève le média en ligne Le vent se lève, « un opérateur privé pourrait facilement maintenir les vannes du barrage fermées et attendre qu’un pic de consommation fasse frôler la pénurie d’électricité pour faire monter les prix. Sur le plan juridique, rien ne les en empêcherait ».

Pour se donner une idée du type de chantage financier que peuvent exercer des acteurs privés dans de telles conditions, il suffit de se rappeler l’épisode qui avait opposé General Electric à EDF il y a quelques années. Après  avoir racheté Alstom énergie en 2016, l’entreprise américaine avait organisé une grève de maintenance pour obtenir d’EDF des conditions de gestion plus avantageuses. Après une centaine d’incidents, la direction d’EDF avait fini céder et donner gain de cause aux Américains.

On ose à peine imaginer le pouvoir que donnerait le contrôle de ces infrastructures, quand on sait que les barrages hydrauliques servent aussi de réserve d’eau pour refroidir les centrales nucléaires…

Au-delà de ces aspects économiques et stratégiques, les barrages remplissent également un certain nombre de fonctions utiles pour la société. Ils servent ainsi de base de loisirs, comme sur le lac de Serre-Ponçon, de réserve d’eau potable pour les villes ou de retenue d’eau pour l’agriculture. On peut néanmoins se demander si un opérateur privé serait aussi enclin à libérer de l’eau gratuitement pour satisfaire aux besoins de la communauté sans contrepartie.

Que Bruxelles pousse à la privatisation du secteur hydro-électrique n’est guère étonnant : elle est dans son rôle d’aiguillon des politiques néolibérales et de héraut des vertus de la concurrence, prétendument libre et non faussée.

Ce qui pose plutôt question, c’est l’empressement du gouvernement à satisfaire à cette exigence de Bruxelles. Incompréhensible a priori tant elle semble aller contre l’intérêt général… A moins qu’il ne s’agisse d’un énième cadeau sans contrepartie de la communauté aux intérêts privés.

Source

En France, 10 barrages dépassent 100 mètres de haut. Découvrez en images ces monuments gigantesques, situés au cœur de paysage d’exception. (Cliquer ICI)

Un Commentaire

  1. Certes, l’article 106 précise que
    1.   Les États membres, en ce qui concerne les entreprises publiques et les entreprises auxquelles ils accordent des droits spéciaux ou exclusifs, n’édictent ni ne maintiennent aucune mesure contraire aux règles des traités, notamment à celles prévues aux articles 18 et 101 à 109 inclus.
    2.   Les entreprises chargées de la gestion de services d’intérêt économique général ou présentant le caractère d’un monopole fiscal sont soumises aux règles des traités, notamment aux règles de concurrence, dans les limites où l’application de ces règles ne fait pas échec à l’accomplissement en droit ou en fait de la mission particulière qui leur a été impartie. Le développement des échanges ne doit pas être affecté dans une mesure contraire à l’intérêt de l’Union.

    Cependant, à l’article 101 auquel il est fait référence :
    1.   Sont incompatibles avec le marché intérieur et interdits tous accords entre entreprises, toutes décisions d’associations d’entreprises et toutes pratiques concertées, qui sont susceptibles d’affecter le commerce entre États membres et qui ont pour objet ou pour effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à l’intérieur du marché intérieur, et notamment ceux qui consistent à:
    a) fixer de façon directe ou indirecte les prix d’achat ou de vente ou d’autres conditions de transaction,
    b) limiter ou contrôler la production, les débouchés, le développement technique ou les investissements,
    c) répartir les marchés ou les sources d’approvisionnement,
    d) appliquer, à l’égard de partenaires commerciaux, des conditions inégales à des prestations équivalentes en leur infligeant de ce fait un désavantage dans la concurrence,
    e) subordonner la conclusion de contrats à l’acceptation, par les partenaires, de prestations supplémentaires qui, par leur nature ou selon les usages commerciaux, n’ont pas de lien avec l’objet de ces contrats.
    2.   Les accords ou décisions interdits en vertu du présent article sont nuls de plein droit.
    3.   Toutefois, les dispositions du paragraphe 1 peuvent être déclarées inapplicables:
    — à tout accord ou catégorie d’accords entre entreprises,
    — à toute décision ou catégorie de décisions d’associations d’entreprises et
    — à toute pratique concertée ou catégorie de pratiques concertées
    qui contribuent à améliorer la production ou la distribution des produits ou à promouvoir le progrès technique ou économique, tout en réservant aux utilisateurs une partie équitable du profit qui en résulte, et sans:
    a) imposer aux entreprises intéressées des restrictions qui ne sont pas indispensables pour atteindre ces objectifs,
    b) donner à des entreprises la possibilité, pour une partie substantielle des produits en cause, d’éliminer la concurrence.

    le point 3 est très applicable, pour peu que nos polytocards veuillent s’en donner la peine… mais ceci est une autre histoire 😉

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