Il ne fait pas bon habiter sur la ligne de front en Ukraine, les FAU tirent sur tout ce qui bouge et profitent de la nuit pour s’infiltrer dans les jardins, et déposer des mines anti-personnel qui tuent. C’est ce qui est arrivé à Irina, elle avait fait le choix de ne pas abandonner sa terre et, voulait rester russe, ça lui a été fatal. Avec le chaos qui règne dans cette partie de l’Ukraine, le jardin est vital pour pouvoir se nourrir. Elle sera inhumée aujourd’hui. Une pensée pour elle, sa famille et ses amis et une pensée particulière pour Christelle Néant, très affectée par le décès d’Irina qu’elle considérait comme sa seconde mère. RIP Irina, Наши братские мысли и солидарность . Partagez ! Volti
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Témoignage de Christelle Néant pour Donbass-Insider
Hier, 25 juillet 2019, Irina, 61 ans, est morte à Zaïtsevo après avoir marché sur une mine anti-personnel installée par un groupe de sabotage-reconnaissance ukrainien dans son jardin potager. Elle était comme une seconde mère pour moi depuis trois ans, et sa perte est un choc incommensurable.
J’ai rencontré Irina pour la première fois en mai 2016. Nous étions venus apporter de l’aide humanitaire (produits alimentaires) à sa fille Tatiana, sa petite-fille Rita, elle-même et son mari, Viktor.
Irina nous a alors montré sa « collection » de balles, et reliquats de grenades et d’obus tombés sur sa maison ou les environs immédiats, ainsi que les blessures qu’elle et son mari avaient subies récemment. Avant de nous inviter à manger !
C’est ce qui m’a immédiatement frappée avec Irina. Nous venions lui apporter de la nourriture pour qu’elle et sa famille mangent correctement et elle nous invitait à déjeuner. Irina avait le cœur sur la main. Un cœur encore plus grand que la Russie, dont elle rêvait que le Donbass fasse partie à nouveau.
Pour elle, comme pour la plupart des habitants de Zaïtsevo, il était hors de question de retourner vivre sous le giron ukrainien, et son rêve était de voir un jour la RPD intégrer la fédération de Russie. Mais hier, l’armée ukrainienne a tué Irina, la privant de voir ce rêve se réaliser.
Comme sa fille et sa petite-fille, Irina vivait sur la ligne de front, dans la partie de Zaïtsevo sous contrôle de la République Populaire de Donetsk (RPD), à quelques centaines de mètres à peine des positions ukrainiennes.
Les soldats ukrainiens ont une vue claire et dégagée sur sa maison, comme sur toutes celles de sa rue : la rue Broussilova, qui longe littéralement la ligne de front qui coupe le village de Zaïtsevo en deux parties.
Une rue qu’ils n’ont eu de cesse de bombarder sans relâche depuis cinq ans, alors qu’ils savaient pertinemment qu’ils tiraient sur des civils sans défense, principalement des personnes âgées. Irina et son mari ont vécu ainsi pendant quatre ans, sous les bombardements, sans électricité pendant des mois quand les tirs endommageaient les lignes électriques, et sous la crainte constante d’être blessés ou tués par les tirs quotidiens.
J’ai dormi de nombreuses fois chez Irina et Viktor. Irina m’a très vite adoptée et me considérait comme sa fille. Les premières fois que j’ai dormi chez elle, elle me rappelait sans cesse « tu es ici à la maison, alors fais comme chez toi ». J’ai vécu avec eux les bombardements diurnes et nocturnes et les tirs de sniper dès que nous approchions d’une fenêtre une fois la nuit tombée.
En janvier 2017, les bombardements de l’armée ukrainienne ont rendu inhabitable la maison de Tatiana et Rita qui ont dû se résoudre à aller vivre ailleurs. Malgré le danger, Irina et son mari Viktor sont restés. Mais en 2018 ils ont dû déménager eux aussi après de nouveaux bombardements de l’armée ukrainienne sur leur maison. Ils ont été parmi les derniers à partir de cette rue.
Irina et Viktor sont allés vivre un peu plus en arrière de la ligne de front, et Irina continuait de venir voir sa maison et de cultiver ses légumes dans son jardin potager. Avec la petite retraite qu’elle touchait, ainsi que son mari, ce potager est un bon moyen de manger correctement, voire d’arrondir les fins de mois.
Avant-hier, Irina a travaillé dans son jardin potager. Même si la nouvelle trêve n’est pas totalement respectée, le nombre de tirs et le calibre des armes utilisées par l’armée ukrainienne ont fortement diminués. Alors Irina s’est dit que c’était le bon moment d’aller voir ses pommes de terre et ses autres légumes.
Confortée par le fait que ça s’était bien passé avant-hier, elle est retournée dans son potager hier. Sans savoir que pendant la nuit, un groupe de sabotage-reconnaissance ukrainien y avait installé trois mines anti-personnel. Trois mines anti-personnel dans le jardin potager d’une grand-mère !
Avec la vue dégagée qu’ils avaient tant sur sa maison que sur son jardin, les soldats ukrainiens ne peuvent pas prétendre qu’ils ne savaient pas chez qui ils posaient ces mines !
Irina n’hésitait pas à dénoncer les tirs de l’armée ukrainienne sur les civils du village, y compris face caméra. Elle était le symbole du courage des habitants de Zaïtsevo, qui, malgré les bombardements quotidiens de l’armée ukrainienne, refusent de quitter leur maison, de quitter leurs terres.
Hier, alors qu’elle travaillait dans son jardin potager, Irina a marché sur une des trois mines anti-personnelles installées par les saboteurs ukrainiens pendant la nuit. Elle est morte sur place de ses blessures.
Hier l’armée ukrainienne a tué Irina, qui était comme une deuxième mère pour moi. Depuis hier, je pleure sa mort. Mon cœur saigne et je n’ai pas de mots assez durs pour qualifier ceux qui ont posé ces mines dans le jardin potager d’Irina.
Comme disent les Russes, ceux qui font cela ne sont pas des êtres humains. Il faut n’avoir aucune humanité pour installer délibérément trois mines anti-personnel dans le jardin d’une grand-mère pacifique, dans le but de la tuer.
Hier les soldats ukrainiens ont tué Irina. Hier ils ont tué celle qui fut ma deuxième mère. Je ferai tout mon possible pour que justice soit faite, que les criminels de guerre qui ont fait cela passent devant un tribunal, et qu’ils paient pour ce qu’ils ont fait. Il n’y aura de ma part ni oubli, ni pardon.
Voir la vidéo d’hommage à Irina et ses voisins de la rue Broussilova :
Christelle Néant est sur la liste su site Myrotvorets.
Ceete mine n’a pas été posée par hasard. D’autre personnes visées et mises a l’index par les dirigeants ukrainiens ont été abattues, ou leurs familles visées de façon a les faire taire. les ukropes n’ont aucune moralité.
…Tant est qu’un jour, elle en ait fait parti.
Plus jamais ça.
Le « plus jamais » montre que l’action est déjà accomplie, qu’il est trop tard. C’est une phrase qui s’échappe entre deux sanglots, une espérance, un vœux, un souhait, une maigre volonté, une frêle promesse sur le futur.
Pas ça.
C’est du présent, pas même du procès d’intention. L’action est présente, elle s’accomplit sous nos yeux. Pourquoi ce lourd silence, complice ? naïf ? indifférent ? coupable !
Martin Luther King le disait ce n’est pas les méchants qui l’effraient mais l’indifférence des bons. Que cache cette indifférence ? Sont-ils vraiment bons ? Lâches ? Veules ? Complices ? Sournois ? C’était probablement ça qui l’effrayait.
Pas ça !
paix à son âme et plein de courage pour Christelle