Les chaînes d’infos ont parlé des infirmières mais, pas autant que des gilets jaunes. Quand aux autres combats, c’est le grand silence et ça en fait du monde ! Il faut reconnaître que leur combat est aussi d’une grande importance, pour tous ceux qui ont ou auront un jour, besoin de leurs services. Ça doit faire partie de la casse de notre système social et de notre nation, dont l’exterminator jupitérien s’est investit au nom du « multilatéralisme ». Depuis le traître « sarkostique », c’est la descente aux enfers pour le peuple, personne n’a fait le compte des taxes et impôts directs ou indirects, imputables à ces destructeurs ? Ni de la désindustrialisation de notre pays, des privatisations etc. À quoi vont servir les stages s’il n’y a pas de travail après, à faire baisser le chômage ? Le pire, c’est que le choix est restreint, tant que le peuple n’aura pas compris qu’il faut sortir de ce bouzin qu’est ce « presque em-pire européen » en échec total et virer ses serviteurs trop zélés, qui ne servent que les intérêts de la finance, des multinationales et de leurs actionnaires. Avec cette liste de revendications, on voit le gouffre qui sépare le « haut du panier » avec la base et, si cette base s’effondre, plus de panier. Et la priorité du patronat ? Ne bloquez pas l’économie esclaves !! Partagez ! Volti
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pourLes « gilets jaunes » et leurs revendications disparates, où se mêlent prix du carburant, colères sociales, sentiment d’abandon et défiance vis-à-vis des « élites », ont été particulièrement relayés par les chaînes infos. En parallèle, des mouvements peu médiatisés se multiplient depuis quelques semaines. Les enseignants ont manifesté le 12 novembre pour défendre l’école face aux suppressions de postes. De la Dordogne à Rouen, des postiers mènent des grèves pour le maintien du service public postal. Les infirmiers se mobilisent ce 20 novembre pour l’hôpital. Panorama de ces luttes dont on parle peu, qui tentent de résister aussi à l’abandon des territoires périphériques.
Ce sont des mouvements qui retiennent peu l’attention des médias. Pourtant, ils se mobilisent à leur manière pour maintenir des services publics – de l’accès aux soins à la formation professionnelle, en passant par l’assurance-maladie, une justice de proximité, le secours aux personnes ou l’Éducation – sur tous les territoires, et améliorer le « pouvoir d’achat » de salariés. Souvent trop atomisées pour construire de véritables rapports de force, ces mobilisations sont parfois très longues – plusieurs semaines voire plusieurs mois ! –, souvent inventives, et quelquefois victorieuses.
Ces deux dernières semaines, aux quatre coins du pays, des postiers, des infirmiers hôpitaux, des enseignants, des pompiers, mais également des femmes de ménage, des vendeurs de grands magasins, des ouvriers de l’industrie se mobilisent pour leurs conditions de travail, leurs salaires et, dans le cas des services publics, pour que les services rendus à leurs concitoyens et financés par l’impôt ne soient pas bradés. Petit tour – non exhaustif – d’une France de travailleurs en lutte, et sans forcément revêtue de « gilets jaunes ».
Grèves de postiers en Dordogne, à Rouen et dans les Hauts-de-Seine
Le 6 novembre, après 12 jours de lutte, les agents des bureaux de Poste de Sarlat et Siorac-en-Périgord (Dordogne) ont obtenu que trois cadres de leurs bureaux soient « éloignés ». Ils estimaient ces cadres responsables d’un management agressif à l’origine, selon eux, du suicide d’une de leurs collègues le 24 octobre dernier. Le lundi 5 novembre, 300 personnes se sont réunies en fin d’après-midi à l’appel de l’intersyndicale, en soutien aux postiers qui avaient presque tous cessé le travail. Des facteurs sont également en grève à Rouen pour dénoncer les réorganisations qui menacent leurs bureaux et la qualité de leur travail (un mouvement similaire a eu lieu à Rennes au printemps). Dans les Hauts-de-Seine, les facteurs s’apprêtent à entamer leur 8ème mois de grève, débutée le 26 mars dernier ! Des bureaux de Seine-saint-Denis les ont rejoints ces derniers jours.
Mobilisation contre 2000 suppressions d’emploi dans la formation professionnelle
Le 7 novembre, les salariés de l’Afpa (Centre de formations professionnelles qualifiantes pour adultes) ont débrayé pour protester contre la fermeture prévue de 38 sites de formation, qui menacent pas loin de 2000 emplois sur les 8000 que compte l’établissement. Attachés à leurs emplois, les travailleurs et travailleuses de l’Afpa se battent aussi pour que perdure un modèle social qui assure la formation de toutes et tous, à tous les âges de la vie. La formation professionnelle était pourtant présentée comme une priorité par le gouvernement…
Manifestations contre la suppression de 2600 postes d’enseignants
Le 12 novembre, des milliers d’enseignants de l’Éducation nationale ont défilé à Paris et partout en France. Ils étaient 2000 à Lyon, 1500 à Lille et Rennes pour protester contre la suppression de 2600 postes d’enseignants dans le second degré. Le nombre de lycéens attendus est en augmentation pour les deux années à venir. Selon les syndicats, un enseignant du primaire sur quatre a fait grève, et un sur deux dans les collèges et lycées. Le ministère a évalué le nombre de grévistes à 9% et 14%.
Mobilisation à Chambéry contre la fermeture de points d’accueil de l’Assurance maladie
Le 13 novembre, à Chambéry, les salariés de la caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) se sont mobilisés pour dénoncer la politique managériale qu’ils jugent terrifiante. Ils souhaitent aussi que la direction arrête de supprimer des postes en refusant de renouveler les postes de ceux et celles qui partent en retraite. Ils regrettent que le nombre d’antennes ouvertes au public ne cesse de diminuer.
Grèves dans l’Ouest contre la suppression de lits à l’hôpital psychiatrique
Le 15 novembre, plusieurs piquets de grève se sont tenus dans les hôpitaux psychiatriques, à Niort, Saintes, La Rochelle, Poitiers et Angoulême. Les grévistes protestent contre « les différentes réformes libérales qui asphyxient la psychiatrie en l’étranglant budgétairement », explique la CGT dans un communiqué. Suppressions de postes et de lits, fermeture de structures, « partout les conditions d’hospitalisation se dégradent et parfois deviennent inhumaines, voire inaccessibles pour beaucoup de patients », ajoute le syndicat. Les syndicats infirmiers appellent aussi à la grève, toutes spécialités confondues, ce mardi 20 novembre.
Lire aussi : Hôpitaux psychiatriques : des infirmiers « comme dans une tranchée en temps de guerre »
Grève des pompiers de l’Essonne contre le manque de moyens
Les pompiers de l’Essonne sont en grève depuis le 19 novembre. En cause : la baisse des effectifs et des moyens financiers, et la hausse du nombre d’interventions. « Nous avons l’obligation de porter secours, mais il y aura des carences en cas de gros problème sur un secteur », prédit la CGT qui estime qu’il manque 100 pompiers pour assurer un service de qualité en continu. Un grand rassemblement est prévu ce jeudi 22 novembre à Évry.
Appel contre les suppressions de postes à Pôle emploi
Ce 20 novembre, une intersyndicale appelle à la grève à Pôle emploi, contre les suppressions de poste au sein du service public de l’emploi prévues dans le projet de Budget de la loi de finances pour 2019. Selon les syndicats, 800 équivalents temps plein seront supprimés, s’ajoutant aux 300 postes et 1400 contrats aidés amputés en 2018. « De telles suppressions de postes ne pourront pas se faire sans dégrader le service rendu aux demandeurs d’emplois et aux employeurs, on le voit déjà avec la baisse du nombre d’agents en charge de l’indemnisation ainsi qu’avec les portefeuilles de demandeurs d’emploi qui continuent d’exploser », souligne l’intersyndicale.
Lire aussi : « Pôle emploi, c’est vraiment devenu une machine de guerre »
« Journée morte » contre la suppression de tribunaux d’instance
Le 22 novembre, le syndicat des avocats de France (SAF) appelle à une « journée morte » dans les tribunaux pour dénoncer le projet de loi de programmation de la Justice, examiné par l’Assemblée nationale depuis le 19 novembre. Le Saf proteste contre la suppression de nombreux tribunaux d’instance et de grande instance avec un risque de perte de proximité territoriale entre les justiciables et les lieux de justice.
Le syndicat des avocats regrette par ailleurs que l’encadrement des plateformes privées de résolution amiable des litiges soit abandonné. Il proteste également contre la diminution des droits de la défense, et des mineurs étrangers non accompagnés. « Il faut que le gouvernement comprenne que nous n’accepterons jamais un projet qui institue une justice illisible, livrée à des intérêts privés, éloignée du justiciable et qui consacre un nouveau recul des droits de la défense et des droits fondamentaux », écrit le SAF.
Marseille, Saint-Nazaire, Bobigny, Lyon : mobilisations dans le nettoyage, l’industrie, le commerce ou le métro
Le secteur privé n’est pas en reste… À Marseille, les salariées d’une société de nettoyage sous-traitante d’un hôtel ont réussi à obtenir des augmentations salariales après quatre jours de grève. A paris, la lutte du personnel de ménage de l’hôtel de luxe Hyatt se poursuit (lire ici).
À Saint-Nazaire, la menace de licenciement pesant sur deux salariés de l’usine Man energy solutions, qui fabrique des systèmes de propulsion pour la navigation, a déclenché trois jours de grève, du 14 au 16 novembre. Le mouvement social a été suivi à 99 % par les ouvriers, soit environ 200 grévistes. Il y a aussi un mouvement social parmi les salariés du magasin But de Bobigny menacé de fermeture. A Lyon, les travailleurs du métro, géré par Kéolis, filiale de la SNCF, entament leur seconde semaine de grève (voir aussi notre reportage : une journée avec les agents de nettoyage du métro, ces travailleurs invisibles et multitâches…
Nolwenn Weiler pour BastaMag
En photos : manifestation d’enseignants et de lycéens le 12 novembre à Paris, manifestation de soutien aux personnels de ménage en lutte, le 18 octobre à Paris / © Serge d’Ignazio
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Les autres injustices sont mises sous le tapis. Mais a force de les tasser sous le tapis celui ci ne fait plus des bosses mais des montagnes russes.
Comment faire pour que chaque gréviste ait une fiche de paie intégrale, à zéro retenue sur le salaire, ce qui permet de tenir indéfiniment, jusqu’à la satisfaction des revendications ? La méthode est de faire une grève du zèle . Le salarié est présent à son poste de travail et travaille . On ne peut rien lui reprocher, mais l’entreprise ne peut pas fonctionner quand même. Comment s’y prendre ? Il faut se réunir et réfléchir à la méthode, différente dans chaque entreprise . : on doit trouver dans le règlement intérieur de l’entreprise un ou plusieurs articles qui, s’ils étaient appliqués à la lettre, empêcheraient l’entreprise de fonctionner . On trouve toujours des articles de ce genre, surtout dans la partie « sécurité » du règlement intérieur. Plusieurs jours avant l’action, il faut poser clairement les revendications, au besoin les afficher et ne surtout jamais prononcer le mot « grève » si l’on veut être payé . Le mot « action » peut très bien le remplacer . En 1983, nous avions été très clairs dans nos revendications qui avaient été traitées par le mépris . Quelques jours plus tard, grève du zèle, sans jamais prononcer le mot « grève » : nous avons appliqué à la lettre tous les articles de la partie « sécurité » du règlement, ce qui ralentissait et paralysait tout . Quand le chef nous a ordonné collectivement , puis individuellement, de faire comme d’habitude, chacun de nous a dit qu’il ne le pouvait pas, car c’était contraire au règlement de sécurité . Il nous a accusés de désobéir à ses ordres, aux ordres de notre hiérarchie, ce qui était une faute professionnelle . Nous avons répondu que nous voulions bien obéir à notre hiérarchie mais que, légalement, nous ne pouvions pas prendre nous-mêmes l’initiative d’ignorer le règlement de sécurité . Nous obéirions dès que le chef (ou notre hiérarchie) nous aurait présenté son ORDRE ECRIT ET SIGNE, de ne pas respecter cette consigne de sécurité du règlement intérieur .
L’ordre écrit et signé n’est évidemment jamais arrivé et nous avons tenu bon plusieurs semaines jusqu’à ce que …les hautes instances de notre direction syndicale , prévenues de notre action originale si potentiellement efficace car durable et sans retenue possible sur le salaire , estiment que nous pervertissions l’idée même de la grève, ce pilier de la lutte ouvrière durement acquis par nos pères . Dans l’esprit des directions syndicales, la « bonne »grève supposerait que le salarié soit puni financièrement pour avoir osé revendiquer, punition qui l’étrangle financièrement et qui l’empêche de poursuivre la grève jusqu’à l’obtention d’un résultat . Et les braves moutons que nous étions alors ont cédé à leur direction syndicale, comme l’avaient fait avant nous les salariés de Renault en 1968 . Nous avons donc repris le travail « normal », conscients cependant que la grève du zèle est un moyen de pression durable, donc efficace . Aujourd’hui où les syndicats ont moins d’emprise, une grève du zèle peut durer jusqu’à la satisfaction des revendications car on ne peut rien reprocher aux grévistes du zèle qui justifierait la moindre retenue sur leur salaire .
Mettre un sabot. 🙂
Et depuis quand est-il judicieux « d’opposer » une revendication montante à vocation généraliste, à d’autres sectorielles?
Oui. Qu’on parle aussi de ces « initiatives » d’urgence in situ.