Nucléaire : Le cancer et la ruine…

Alors que la Russie a un projet de centrale nucléaire flottante, qualifié de “Tchernobyl flottant” par les défenseurs de l’environnement. Une rétrospective par Olivier Cabanel, des incidents et accidents qui ont jalonné l’histoire du nucléaire. Ce n’est pas brillant et encore moins rassurant. Merci à Planète Bleue.

Tout le monde connaît l’anagramme, cette pratique qui permet de changer le sens d’un groupe de mots. Ainsi l’anagramme de l’« énergie nucléaire » est : « le cancer et la ruine »…

Faut-il pourtant s’inquiéter, ou se rassurer, en se disant, ce n’est après tout qu’une simple coïncidence… ?

Pourtant les catastrophes nucléaires à répétition qui frappent aux 4 coins de la planète pourraient bien valider cette étrange anagramme.

D’autant qu’au-delà d’Hiroshima et de Nagasaki, de Three Miles Island, de Tchernobyl et Fukushima, il existe d’autres catastrophes souvent ignorées du grand public.

Ainsi qui avait entendu parler de l’accident de Chalk River, au Canada, qui, en 1952, une toute petite année après son inauguration, suite à une panne de refroidissement du réacteur nucléaire, a déclenché plusieurs explosions, lesquelles ont soulevé le toit des laboratoires, et provoqué la fuite de gaz radioactifs dans l’atmosphère. lien

On pourrait aussi évoquer la catastrophe de Kychtym, en 1957, en URSS, au cours de laquelle, suite à une panne de refroidissement d’une piscine de stockage, une explosion chimique dispersa entre 70 et 80 tonnes de déchets ultra dangereux, soufflant par la même occasion le toit en béton, et dispersant un nuage radioactif jusqu’à 350 km du site dévasté, provoquant l’évacuation de 10 000 personnes qui vivaient dans le secteur. lien

La même année eut lieu la catastrophe de Sellafied, en Grande Bretagne, dans laquelle le réacteur n°1 a pris feu, libérant dans l’air, pendant plusieurs jours des tonnes de combustibles nucléaire.

Lorsque l’incendie fut enfin éteint, la seule parade fut de sceller le réacteur avec, à l’intérieur, 15 tonnes de combustible nucléaire. Le lait produit dans un rayon de 500 km autour du site fut détruit. lien

Et qui a entendu parler de l’accident nucléaire de Goiânia, au Brésil, catastrophe au cours de laquelle, à la suite d’un appareil médical de radiothérapie, récupéré par des ferrailleurs, provoqua la mort de 4 personnes, et la contamination de 245 autres personnes.

En tout, 112 000 personnes furent examinées, et 600 d’entre elles étaient encore sous surveillance en 2003. Il a fallu démolir beaucoup de bâtiments, prélever de la terre (3500 m3 de déchets radioactifs), et la décontamination a nécessité le contrôle des maisons à 1 km à la ronde et de 2000 km de routes : 85 maisons avaient été contaminées.

Plus de 10 ans ont été nécessaires pour trouver une solution de stockage définitif des déchets constitués de 12 500 fûts et de 1500 containers à 30 km de la ville. lien 

L’accident s’était passé en 1987.

L’année précédente, c’était Tchernobyl, puis en 2011, Fukushima, qui a affecté 32 millions de personnes au Japon, selon le rapport de Green Cross. lien

Mais la France n’est pas épargnée, car serait oublier le double accident nucléaire de St Laurent-des-Eaux, en octobre 1969 et en 1980…, la France a frôlé le pire. lien

Il y eut aussi, en 1999, la destruction des digues de protection de la centrale nucléaire du Blayais, en Gironde, noyant tous les systèmes de sécurité, provoquant l’arrêt d’urgence de la centrale, Alain Juppé, déjà maire de Bordeaux avait envisagé l’évacuation de sa ville. lien

2000, 2004, 2005, 2009, 2010, 2012… ce sont les dates où la centrale de Fessenheim a multiplié les problèmes, (lien) et le 12 mai 1998, un des réacteurs de la centrale de Civaux a perdu son réfrigérant, suite à une rupture de canalisation. lien

Ajoutons pour la bonne bouche l’incendie d’un lieu de stockage à la Hague, en 1981, (lien) la perte de plutonium à Cadarache en 2009, (lien) les déboires à répétition des sites du Tricastin, Gravelines, Bugey, et quelques autres, qu’il faudrait fermer en priorité avec le Blayais, et Fessenheim. lien

Au sujet de Bugey, une lettre ouverte a été envoyée à Nicolas Hulot, demandant la fermeture immédiate du site, sans plus de réaction du ministre, qui depuis sa nomination, multiplie les reculades. lien

Finalement, il y a peu d’années, depuis 1952, où l’on ne constate pas un problème lié à l’activité nucléaire.

Le terme ruine concernant cette énergie n’est donc pas usurpé, surtout si l’on songe aux milliards que va coûter, au Japon, la catastrophe de Fukushima, qui se prolonge encore aujourd’hui.

Il y a 2 ans, la facture se montait déjà à 170 milliards d’euros. lien

Chiffre vraisemblablement optimiste si l’on songe que la fusion d’un seul réacteur à Tchernobyl a coûté, selon l’ONG Green Cross, 577 milliards d’euros en 30 ans, et à Fukushima, 3 réacteurs ont fondu. lien

Mais la ruine n’est pas seulement la conséquence des catastrophes qui se suivent et se ressemblent.

L’EPR de Flamanville, annoncé comme le « fleuron » de l’industrie nucléaire française, accumule les déboires.

Le budget initial a été multiplié par plus de 3, et devrait dépasser au moins les 10 milliards, augmentant ainsi le prix du KW nucléaire, et rendant celui-ci moins attractif que celui des énergies propres, toujours de moins en moins chères, (lien) pour le plus grand bonheur des protecteurs de la planète, d’autant que les récents problèmes signalés par l’ASN (autorité de sûreté nucléaire) vont augmenter la facture d’autant.

D’ailleurs, l’an dernier, c’est EDF qui déclarait renoncer à être compétitif face aux énergies propres. lien

Revenons à l’EPR

Il faudrait d’ici fin 2024 remplacer le couvercle, et pas seulement, puisque d’autres problèmes ont été signalés par les experts, notamment en ce qui concerne la qualité de l’acier de la cuve.

Quant au délai, le retard pris est considérable puisque la centrale devait être inaugurée en 2012…et il est question maintenant de fin 2019, pour ne pas dire 2020. lien

Ruine donc… mais cancer ? Aussi ?!

S’il faut en croire le site « cancer-environnement », toutes les personnes exposées à la radioactivité ne développent pas toutes un cancer (…) plus la dose est élevée, plus le risque de développer un cancer est fort. lien

A ce risque s’ajoute la radioactivité naturelle, qui n’est pas innocente, même si la durée de vie (demi-vie) du Radon 222 ne dépasse pas 4 jours, alors que le plutonium 239 a une demi-vie de 24 000 ans.

Les experts britanniques estiment que le risque de cancers lié à l’exposition au plutonium a été largement sous-estimé, alors qu’il est notoire que plusieurs tonnes de plutonium ont été libérées dans l’environnement au cours des 60 dernières années. lien

Si l’on prend l’exemple de l’usine russe de Seversk, au nord de la ville de Tomsk : elle a stocké dans des piscines découvertes des milliers de litres de déchets liquides, et de 113 000 tonnes de déchets radioactifs, dont du plutonium, dans des conteneurs qui fuient, provoquant une mortalité importante dans le secteur.

A Sella Field, c’est aussi du plutonium qui a été relâché, et on estime que l’évaporation des fumées radioactives seraient à l’origine de 240 cas de cancers…ajoutons, pour la bonne bouche, que la centrale libère encore aujourd’hui 8 millions de litres de déchets contaminés par jour, ce qui fait la mer d’Irlande, la mer la plus radioactive du monde.

Sur le site d’Hanford, lieu le plus radioactif des USA, lequel a entreposé le plutonium qui a servi à fabriquer les bombes d’Hiroshima/Nagasaki, le gouvernement US fait de son mieux pour atténuer les effets radioactifs des millions de déchets toxiques et des centaines de mètre cubes d’eau contaminée.

A Maïak, (Kychtym), plus de 400 000 personnes ont été exposées aux radiations, provoquant cancers et leucémies, mais c’est Tchernobyl qui bat, provisoirement, les records : on estime que 6 millions de personnes ont été exposées au rayonnement, provoquant la mort d’au moins 93 000 personnes, même si d’autres sources en donnent 10 fois plus. lien

Il est probable que la catastrophe de Fukushima va dépasser Tchernobyl dans tous les domaines, ceux de la santé, et ceux de la finance.

En France, tant qu’un accident majeur n’aura pas eu lieu, avec un 1er ministre issu d’Areva, entreprise dont il était chargé de faire la communication, le changement parait bien improbable. lien

Comme dit mon vieil ami africain : «  l’héritier du léopard hérite aussi de ses taches »

L’image illustrant l’article vient de stopnucleaire31.org

Merci aux internautes pour leur aide précieuse

Auteur Olivier Cabanel pour Agoravox

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Volti

20 Commentaires

  1. Le 10 octobre 1957, la centrale nucléaire anglaise Windscale est victime d’un très grave incendie qui va irradier toute l’Angleterre, puis l’Europe. Les autorités anglaises décident d’étouffer l’affaire et ses conséquences, afin de ne pas effrayer les populations au sujet de l’industrie nucléaire naissante. Mais, rapidement les autorités anglaises se retrouvent avec un problème de santé majeure. Les cancers des poumons explosent en Angleterre. Car le moyen le plus rapide de déclencher un cancer chez un humain est le nucléaire. En effet, le cancer est une solution, temporaire, que le corps utilise afin de faire face à une agression, à un stress. Le corps se met à créer des cellules beaucoup plus performantes, des sortes de super celulles afin de faire face à ce stress. Le nucléaire déclenche donc des cancers en masse chez l’humain, car le corps humain n’est pas conçu pour recevoir des particules dont la radioactivité n’a rien à voir avec ce que l’on trouve habituellement sur la Terre. Le réflexe du corps est donc de sauver sa peau (survie) en créant des super cellules qui vont essayer d’éliminer cet intrus dont le potentiel électrique est totalement inconnu du corps.

    Voyant cette explosion des cancers, les autorités anglaises décident de trouver un autre coupable qui pourra masquer le fait que leur centrale nucléaire a déclenché un incident sanitaire majeur, qui pourrait remettre en question l’industrie nucléaire et imposer au gouvernement de payer des indemnités aux milliers de morts qu’il a provoqués.

    http://www.julienroux.com/information/ViveLeTabac.pdf

    • N’oublions pas également qu’à partir de fin 2019 nous aurons l’équivalent d’un accident nucléaire tous les ans sans accident. en effet le préfet de l’aude à autoriser l’installation de la cheminée experimental Thor construite par Areva à malvesi à côté de Narbonne cet incinérateur nucléaire Polluera l’eau la terre l’air dans un premier temps le triangle Toulouse Perpignan Montpellier pendant 50 ans de manière durable pour 250.000 ans

      • Mince, je suis pile dans le triangle du diable, va falloir que je déménage. J’hésite entre suivre les traces de Depardieu ou celles de Pagny https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_scratch.gif … en tout cas j’aurais thor de rester dans le coin …

        M.G.

        • M.G. on ne peut plus être tranquille où que l’on s’installe ! même dans un coin perdu…
          J’ai bien aimé le jeu de mots !

      • Eeeeeeet ils sont oùùù, et iiiiiils soooooont oùùù les zadistes?

        Indice : seulement dans les zones où y a des infrastuctures, des écoles, des médecins…. Très rarement où le prix du m2 est faible, comme dans la region de Narbonne https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_whistle3.gif

  2. l’anagramme de l’« énergie nucléaire » est : « le cancer et la ruine »

    Et plouf… il se plante dès l’introduction.
    Probablement voulait-il dire que l’anagramme de « centrale nucléaire », c’est « le cancer et la ruine ».
    En même temps, c’est du Cabanel : on n’est pas à un (voire plusieurs) petit arrangement près…

  3. centrale nucléaire flottante pour 100.000 foyers..
    ça va relancer l’industrie navale
    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

    • En France, on avait Flexblue.

      • ouais,ni vu ni connu pour les incidents et les rejets
        https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wink.gif

        • Lesquels ?
          Le projet n’a jamais été mené à son terme.

          • (En France, on avait Flexblue)

            on avait..
            le projet était prévu à terme pour 2018..
            Le projet baptisé Flexblue permettra l’exploitation d’une unité de production de 50 à 250 mégawatts. Il pourrait être mis en service d’ici 2018
            http://lenergeek.com/2017/03/22/mini-centrales-nucleaires-energie/

            on avait ..
            on a eu ..
            ou on va avoir..?

            je n’ai pas sous entendu qu’il existait ou qu’il a éxisté,j’ai écrit que ça serait ni vu ni connu pour les rejets
            arrêtes de faire ta petite crise de condescendance intellectuelle,tu en amuses quelques uns,ici,pas plus..

          • Pour moi, ce projet Flexblue n’est plus (même s’il y a apparemment d’autres projets dans les cartons) :

            […]
            Projet français

            Après l’échec du projet de centrale immergée Flexblue, la France a relancé il y a un an une réflexion autour d’un projet de 150 à 170 mégawatts, développé par EDF, Technicatome, Naval Group et le CEA. « Nous sommes dans la phase amont de démarrage des réflexions et des études, pour étudier les aspects techniques et économiques de ce que pourrait représenter un tel projet », explique prudemment Bernard Salha, qui dirige la R&D d’EDF. Cette première phase, dotée d’un budget de 20 millions d’euros, dont la moitié financée par l’Etat, doit déjà durer jusqu’à l’été 2019. […]

            Source et suite : Les Echos, le 03/05/2018.

          • arrêtes de faire ta petite crise de condescendance intellectuelle,tu en amuses quelques uns,ici,pas plus..

            Bien sûr…
            Mais même pas.
            C’est juste que, semble-t-il, l’info que je relate est plus récente que la tienne.

          • c’est bien mon grand..je m’en tape
            si t’as décroché ton doctorat en science infuse
            c’est bien pour toi,gros
            continue ta petite sègue du cerveau,n’oublie pas de lubrifier

          • Ah zut, tu t’es vexé.

            Bof… Tant pis, c’est pas grave.

            Bonne nuit mon lapin !

  4. Cela va devenir de plus en plus compliqué de trouver des lieux de vies “raisonnablement” pollués

    A Montpellier , les risques sont faibles venant de Narbonne mais le Rhone et le Mistral ….., faut regarder la carte des vents dominants (et autres joyeusetés) .
    https://forum.lesmoutonsenrages.fr/forums/topic/cest-parti-leffondrement-generalise-a-commence/

  5. Voyons le coté positif…plus besoin de produit de contraste radioactif pour faire ses analyses d’imagerie médical.
    Faudrat rajouter des compteurs Geiger dans les cheminées des crématoires…

Les commentaires sont clos.