Bienvenue dans l’ère du capitalisme charognard.
C’est une époque où le sang est coté en bourse, où chaque larme se traduit en dividende, où la douleur devient un actif monétisable. Une époque où la guerre n’est plus une barbarie marginale mais l’aboutissement logique du capitalisme terminal, sa version la plus pure, quasiment la plus honnête. Un capitalisme cannibale, dont les profits se nourrissent des chairs calcinées, des villes rasées, des enfances anéanties. Un capitalisme qui ne croit plus au progrès, mais à la prédation ; qui n’a plus besoin de croissance, mais de dévastation. Les guerres modernes ne se déclenchent plus au nom d’un Dieu, d’un roi, d’un drapeau ou d’un quelconque intérêt stratégique, car ces fictions sont tout justes bonnes pour les manuels d’histoire et les discours officiels, imposés en boucle sur les chaines de propagande. Aujourd’hui, la guerre est devenue un produit dérivé, une variable d’ajustement dans les portefeuilles d’investissement des grands groupes financiers. Elle ne se déclare plus, elle se fabrique, se calcule, se finance et s’alimente grâce à des fonds de pensions et des groupes internationaux, en laboratoire et à huis clos.
Derrière chaque conflit se cache une architecture froide, méthodique, dans un ordonnancement cynique. Chaque guerre, chaque tension ethnique, chaque révolte écrasée ou chaque dictature soutenue fait partie d’une stratégie plus vaste, plus vicieuse, plus rentable. Dans ce maelström soigneusement orchestré, la vérité est limpide, mais jamais prononcée car ce ne sont pas les peuples que l’on défend, c’est la rente. Ce n’est pas la sécurité qu’on cherche, mais l’instabilité contrôlée qui est cet eldorado du capitalisme spéculatif. Or, tout le monde le sait désormais, mais tout le monde ferme les yeux ! Alors, il faut les nommer et les mettre en lumière, ces maîtres du chaos que sont les industries de l’armement, qui prospèrent à chaque obus largué ; les banques d’investissement, qui prêtent aux gouvernements pour financer leur propre destruction ; les conglomérats de la reconstruction, qui ne construisent jamais rien d’autre que leur fortune. Dans leurs mains aussi avides que cupides, chaque guerre est une opportunité. Chaque massacre, une ligne de bénéfice. Le champ de bataille n’est plus une tragédie mais un bilan trimestriel.
Et pendant que des mères pleurent leurs enfants à Gaza, Mossoul, Taïz ou Gao, les traders à Londres, Genève, Washington ou Tel Aviv débouchent le champagne. La courbe des profits est toujours bonne lorsque la tragédie est comptabilisée, standardisée, puis vendue en actions. Lorsque la volatilité géopolitique est optimale. Les flammes montent haut, et dans leurs bureaux climatisés, ces maîtres du chaos comptent les incendies qu’ils génèrent comme autant d’indicateurs de performance. Mais leur cynisme ne s’arrête pas à l’abattoir, et va plus loin encore. Ainsi va le cycle du capitalisme charognard ne sachant que détruire, promettre et facturer. Rien ne se perd, tout se transforme… en profit.
Non contents d’organiser les tueries, ils en vendent aussi la solution, ils en commercialisent la rémission. Car les mêmes qui vendent les bombes proposent ensuite la paix ! Mais leur paix… Une paix privatisée, sous conditions, calibrée au rendement, cotée au Nasdaq. Une paix qui n’apaise rien, qui ne soigne rien, mais anesthésie et endort les peuples. Qui ne reconstruit pas, mais repeint les décombres aux couleurs du capital. Une paix précaire, qui réinitialise le champ de ruines au service d’un ordre encore plus dur, encore plus rentable, sous perfusion de contrats et destinée à durer juste assez pour recharger les stocks d’armes pour relancer l’enfer sous une autre bannière.
Dans les salons feutrés de la haute finance et les think tanks opaques des multinationales, ce n’est pas vraiment la guerre qui importe, mais ce qu’on en fait après, lorsqu’on déclare une paix sous contrôle. Une paix pasteurisée, vendue clé en main. Une paix sur ordonnance, adaptée aux marchés, calibrée pour les profits. Une paix où l’on remplace la liberté par la dette, la dignité par l’austérité, et la solidarité par le silence. Et cette paix n’a rien de réconciliatrice puisque c’est une paix de façade, construite sur les ruines fumantes des souverainetés détruites, sur les décombres d’identités laminées à coups de drones et de sanctions. Une paix où les frontières ne protègent plus les peuples, mais les intérêts privés, où les ressources naturelles ne nourrissent plus les habitants, mais les actionnaires. Mais ce n’est là qu’un des rouages du mécanisme implacable et machiavélique mis en place par les mondialistes afin de remodeler le monde à leurs seuls intérêts.
Et tandis que les orphelins hurlent, que les villes tombent, que les frontières se dissolvent dans l’absurde, ces seigneurs de l’ombre, ces architectes du désastre, entendent déjà la musique de leur victoire. Une symphonie de ruines, un opéra morbide dont chaque note est écrite avec le sang des innocents et chaque silence, rempli de milliards. Le monde n’est plus une mosaïque de peuples et de cultures, mais le tableau de bord d’une entreprise de démolition planétaire. Un projet piloté par ceux qui ne répondent de rien, ne rendent de comptes à personne, et dont la seule idéologie est le rendement. Tout le reste, Droits de l’Homme, paix, démocratie, justice, n’est que décor. Et tant qu’il y aura du sang à verser, des États à briser, des peuples à pressurer, ils continueront. Parce qu’au bout du chaos, il y a la rentabilité et les profits. Et pour les maîtres du chaos, c’est tout ce qui compte.
Voici donc le tour d’horizon d’un monde en flammes, défiguré par neuf conflits, neuf cicatrices béantes, véritables ulcères géopolitiques sur une planète à genoux. Ce ne sont pas des accidents de l’Histoire, ni les dérapages d’une époque en perte de repères. Non, ce sont des choix, des décisions froidement calculées, prises dans les salons feutrés de l’élite mondiale, là où l’humain n’a plus aucune valeur, hormis celle qu’il peut apporter dans les calculs de rentabilité et de domination. Sacrifier des peuples, des générations entières, sur l’autel du pouvoir, du profit, du contrôle des ressources… Voilà l’offre de ce marché où l’âme humaine se négocie à bas prix. Et ces maîtres du chaos, ne s’arrêtent que lorsqu’ils auront tout pris, tout détruit, tout remodelé à leur image.
Neuf exemples contemporains des conflits actuels, parmi tant d’autres durant l’Histoire, qui illustrent ce monde qui ne se contente plus de perdre sa raison mais la vend désormais aux enchères, comme on écoule des biens de luxe au plus offrant. Le spectacle est digne d’un grand cirque morbide, où les innocents, jetés dans l’arène, ne sont plus que des marchandises. Et au centre de tout cela, se dressent, impunis et arrogants, les maîtres de ce grand théâtre macabre, les forces invisibles qui se nourrissent de la misère et de la destruction. Car les neuf enfers de ce monde – Caucase, Palestine, Soudan, Congo, Cachemire, Myanmar, Yémen, Venezuela, Mer de Chine – ne sont pas des échecs, mais des réussites du point de vue de leurs architectes. Ce sont des modèles reproductibles. Des matrices d’expérimentation pour la gestion par le chaos, comme des zones franches de la finance militarisée, des terrains de jeu du néocolonialisme actionnarial. La guerre est leur outil. Le chaos, leur méthode. Et le contrôle total, leur unique finalité.
Ce fantasme d’un monde rationalisé, compartimenté, « optimisé », n’est pas neuf. Il prolonge l’idéologie froide des planificateurs de Bretton Woods, la brutalité masquée sous les chiffres du FMI dans les années 1980, les restructurations « nécessaires » imposées à l’Afrique, à l’Amérique Latine, à la Grèce. Il reprend le flambeau des accords de Yalta, où l’on découpait les peuples à la règle comme sur un échiquier impérial. Et derrière lui plane l’ombre de Cecil Rhodes, des cartels de l’entre-deux-guerres, du projet technocratique du début du XXe siècle qui rêvait déjà d’un gouvernement des ingénieurs, des banquiers et des « experts », loin des foules, loin des votes, loin des âmes.
Aujourd’hui, ce cauchemar prend corps sous des noms anodins : « gouvernance globale », « transition numérique », « objectifs de durabilité ». Derrière ces mots lisses, l’avènement d’un empire sans visage, dont les lois sont algorithmiques, les sentences économiques, et les armées privées. Un empire qui ne conquiert plus par la guerre, mais par la dette, la data et la doctrine du choc. La souveraineté est devenue un produit obsolète. Le citoyen, un consommateur solvable ou une charge inutile. Et le territoire national est une ressource à extraire, un marché à conquérir, un entrepôt de data, de lithium ou de main-d’œuvre.
Il ne s’agit plus de guerres, mais de marchés dynamiques. Non plus de fronts, mais de plaques tournantes du profit, des plateformes d’extraction de valeur humaine et territoriale. Ces neuf zones de conflits que l’on prétend géopolitiques sont, en vérité, les neuf usines ouvertes de la machine de guerre contemporaine. Là, chaque bombe larguée est un contrat respecté ; chaque vie fauchée, une donnée utile au prochain arbitrage ; chaque ruine, le socle d’un nouvel empire actionnarial.
- Ukraine – Russie : Le grand théâtre du néo-impérialisme décomplexé
Bienvenue dans le nouveau laboratoire du siècle pour l’OTAN et les industries de l’armement occidentales. Une vitrine à ciel ouvert où se rejoue la guerre froide, maquillée en croisade pour la démocratie. L’Ukraine, dépecée au nom de la liberté, n’est plus qu’un centre de test grandeur nature pour le complexe militaro-industriel occidental. Sur ce sol saignant, missiles américains, drones israéliens, blindés allemands et obus français s’élancent en cadence, sous les applaudissements feutrés des actionnaires de Raytheon et Lockheed Martin. Mais derrière les slogans de « soutien inconditionnel », ce qui se joue est plus ancien, plus sale, plus nu. C’est le rêve pathétique d’un Occident incapable d’accepter la fin de sa suprématie unipolaire. Le vieil impérialisme a troqué ses uniformes pour les costards de Davos et vise désormais à renverser non pas un régime, mais une civilisation. Car au fond, il s’agit moins de vaincre la Russie que d’effacer la dernière grande puissance caucasienne qui ose se tenir debout hors du joug anglo-atlantiste mu par le plan Coudenhove-Kalergi.
Le plan Coudenhove-Kalergi, en apparence une vision utopique de réconciliation européenne, est en réalité un projet insidieux de transformation démographique et culturelle à grande échelle, visant à diluer les identités nationales européennes pour les rendre compatibles avec une gouvernance globale sous domination occidentale. Selon Kalergi, il s’agissait d’encourager la fusion des races, une « européanisation » de la population par l’immigration massive de populations non-européennes, dans le but de créer un « Homme nouveau », un individu dénué de toute appartenance véritable, qu’elle soit sexuelle, ethnique ou culturelle. Un être vidé de ses racines et de ses spécificités, adapté à un monde sans frontières où les identités traditionnelles sont reléguées au passé. On pourrait alors parler de cet Adam Kadmon du Talmud, ce « prototype » cosmique, ce modèle humain originel, conçu pour transcender toutes les distinctions individuelles. Ce concept mystique dans la tradition kabbalistique n’est pas sans rappeler l’idée que l’humanité, dans sa forme ultime, pourrait atteindre une homogénéité parfaite, unifiée sous une forme unique, presque déshumanisée.
Dans ce cadre, cet Homme nouveau n’aurait plus de dimension propre, ni de conscience collective enracinée dans son histoire, sa culture ou son appartenance, mais serait plutôt un produit standardisé, façonné pour être la « matière première » d’un monde globalisé. Un individu atomisé, interchangeable, qui pourrait être manipulé et contrôlé avec une facilité redoutable. Ce processus ne serait donc pas un progrès vers une société égalitaire et harmonieuse, mais une soumission radicale à un modèle centralisé, où toute résistance est écrasée par l’effacement de ce qui fait l’individualité humaine depuis ses origines, sa culture, sa sexualité jusqu’à ses croyances et ses rêves. Le projet est de détruire ce qui différencie l’Homme dans sa pluralité pour mieux le régir, le dominer, et l’absorber dans un système global où il ne serait qu’un rouage parmi d’autres dans une machine géante, sans âme et sans mémoire.
Le plan de Richard Coudenhove-Kalergi, c’est le rêve fou d’une homogénéisation absolue, dans laquelle les peuples d’Europe seraient noyés dans un métissage forcé, effaçant leurs identités, leurs histoires, et leurs cultures. Sous prétexte de progrès et de tolérance, on nous invite à une dilution raciale censée être une « solution » à une prétendue crise démographique. Mais derrière ce masque bienveillant, se cache un plan cynique : celui de ne laisser qu’un seul peuple pur au sommet de la pyramide, un peuple qui, se croyant élu de Dieu, détient les clés de l’économie mondiale, allant des banques aux laboratoires pharmaceutiques, des entreprises d’armement aux groupes financiers, en passant par les géants agro-alimentaires et les médias.
Ce dernier, par son contrôle absolu de l’information et des ressources, parvient à imposer une illusion de légitimité universelle, tissant les fils d’un pouvoir invisible et inaltérable. Il n’est pas question de diversité ni de fraternité, mais bien d’un ordre mondial où seule cette élite « pure » pourrait prétendre à la direction, tandis que les masses, amalgamées dans un océan de métissage, seraient trop faibles, trop divisées, et trop abêties pour résister. Ce n’est pas un avenir d’unité, mais celui de la soumission à une caste de dégénérés ayant une vision totalitaire du monde. Une domination qui prétend légitimer son pouvoir par la multiplication d’une diversité de pratiques sexuelles effaçant la véritable diversité ethnique. Tout en veillant à ce que cette diversité ne soit que la lame de fond d’une mer dans laquelle se noie toute résistance, laissant place à un pouvoir centralisé et sans contestation.
Bien que dissimulé sous des discours humanitaires et progressistes, le fondement du plan repose sur l’idée de rendre les nations européennes, ainsi envahies et submergées, plus malléables et moins enclines à toute forme de résistance nationaliste contre un ordre mondial centré sur les intérêts anglo-saxons. Ce processus s’accompagne d’une déstabilisation systématique des frontières, des identités nationales et des traditions, afin de substituer une homogénéisation forcée aux cultures locales. Ainsi, au lieu d’unité et d’harmonie, ce plan crée une fragilité démographique et sociale, qui profite à ceux qui cherchent à imposer une domination globale, tout en effaçant les dernières résistances, telles que celle de la Russie, qui refuse de se soumettre à ce grand projet de mondialisation sans âme.
C’est la raison pour laquelle cette guerre, sous couvert d’Ukraine, est un génocide culturel camouflé, une opération chirurgicale contre tout ce qui refuse de s’aligner sur ce logiciel occidental. Il ne suffit pas de frapper l’armée russe, il faut effacer son histoire, diaboliser ses penseurs, discréditer sa spiritualité, anéantir jusqu’à l’idée même d’un monde alternatif. La Russie ne doit pas seulement tomber, elle doit être dissoute dans l’acide de la mondialisation capitaliste. Et pendant ce temps, les banques d’investissement engrangent, les fonds de pension jubilent, et les multinationales s’arrachent déjà les contrats de « reconstruction ». La guerre est une introduction en bourse. Les morts sont du capital-risque, tels une spéculation sur la mort à haut rendement.
Ce ne sont plus les généraux qui gagnent les guerres, mais les courtiers. Et derrière les tranchées, ce sont les fonds comme BlackRock et Vanguard qui mènent la danse, orchestrant un ballet morbide dont l’Ukraine n’est que le théâtre sacrificiel. Ce conflit n’est ni une tragédie ni une erreur stratégique. C’est une entreprise. Planifiée. Financée. Monétisée. Ce conflit n’a rien d’un dérapage, c’est une ligne budgétaire rentable. Pour ceux qui l’orchestrent, c’est une mécanique froide, rodée, optimisée. Tout y est prévu, de l’escalade à la narration, en passant par les contrats et les rétro-commissions. Ce n’est pas une guerre, c’est une levée de fonds géante, un racket des peuples pour remplir les poches des gouvernants. Un modèle d’affaires sanglant où les nations saignent, et les actionnaires prospèrent.
- Israël – Palestine : La guerre algorithmo-messianique éternellement rentable
À Gaza, le mot « enfer » est trop faible. C’est une machine de guerre parfaitement huilée, une industrie qui s’autoalimente du mal et des atrocités qu’elle commet. Une politique sanguinaire, plus qu’un conflit, une négociation génocidaire sans fin, dans le silence complice de l’Occident. Gaza n’est plus qu’un champ de tests, un laboratoire vivant du nettoyage ethnique parfait, où s’affine la guerre du futur. C’est là que l’État illégal d’Israël, fusion de mystique identitaire fantasmée et d’ultra-technologie sécuritaire, perfectionne ses algorithmes de traçage, ses frappes odieuses assistées par IA, ses drones prédateurs, ses bunkers intelligents. On n’y fait plus la guerre, on y code la guerre. On ne vise pas une armée, on supprime une population. Ce n’est plus un conflit territorial mais un modèle économique algorithmique, sacralisé par une Histoire inventée et un mensonge répété, industrialisé par la technologie la plus abjecte, soutenu par le capital en kippa.
C’est un cycle de destruction perpétuelle transformé en « startup nation » militaire. Ici, la guerre n’est pas une malédiction mais bien un actif stratégique. Gaza n’est pas un champ de ruines, c’est une ligne de production d’un mensonge messianique. Et pendant que les populations suffoquent dans les décombres, que les corps s’amoncellent dans les morgues sans réfrigération, les courbes de croissance, elles, restent à température idéale. Chaque rue bombardée devient une ligne de données. C’est un futur plan immobilier de rentabilité. Chaque immeuble effondré est un test grandeur nature pour les capteurs de surveillance urbaine. L’enfant famélique n’est plus une tragédie, mais une métrique utile ; la femme enceinte, un risque à quantifier ; l’hôpital, une cible stratégique quand il héberge « statistiquement » trop d’opposants potentiels. Et dans les tours climatisées de Tel Aviv, on modélise les frappes comme on modélise les marchés.
Pendant ce temps, les entreprises israéliennes cotées au Nasdaq – Rafael, Elbit Systems, NSO Group – battent des records. Leur technologie de contrôle, de profilage et de neutralisation se vend comme du pain béni aux polices du monde entier. Gaza est devenu l’argumentaire marketing le plus meurtrier du XXIe siècle. Mais derrière l’écran technologique, c’est une croisade plus ancienne qui se rejoue d’un État illégal né de la blessure sanguinolente des autochtones, devenus des apôtres de la domination messianique illusoire. L’ennemi n’est pas tant militaire qu’ontologique par la simple existence de « l’Autre ». Car dans cette guerre, on ne cherche pas la paix, on cherche l’effacement de la possibilité même d’un peuple palestinien. Chaque mosquée détruite est un acte liturgique inversé ; chaque coupure d’eau, une punition biblique automatisée.
Et les grandes puissances, corrompues et soumises au chantage du Mossad, applaudissent. Car Israël, c’est l’avant-garde occidentale dans un Orient qui résiste. Le bouclier avancé de l’axe techno-financier anglo-saxon. Et chaque roquette artisanale lancée depuis Rafah devient un argument pour vendre un nouveau système anti-missile à la Lituanie ou à l’Australie. Le conflit est soigneusement entretenu car il est trop rentable pour être résolu, trop structurant pour être abandonné. Ici, on ne cherche surtout pas la paix mais on vend à prix d’or et de sang sa simulation. On ne règle pas la cause palestinienne, on la dérègle à profit.
- Soudan : Zone de dépeçage humanitaire à grande échelle
Le Soudan, terre de convoitises, est devenu un laboratoire à ciel ouvert pour l’exploitation sans scrupules des ressources naturelles, tout en jouant sur la division interne pour mieux faciliter son pillage. Bien sûr, il y a cette illusion de guerre civile, mais en réalité, tout a été pensé pour que le pays sombre dans un chaos où l’on exploite les richesses du sol pendant que le peuple se noie dans la misère et la violence. Le pétrole, l’or, l’uranium sont autant de trésors sous la terre souillée par des conflits orchestrés à distance, un afflux de capitaux dans les poches de multinationales et d’acteurs géopolitiques avides.
Le Soudan est un terrain de jeu où les puissances étrangères, sous couvert d’aide humanitaire, viennent entretenir un système de dépendance et de dévastation. Derrière les sourires des diplomates et les promesses d’assistance, ce qui se cache, c’est une guerre par procuration, où des milices, soutenues par des États, s’affrontent pour mieux permettre aux géants miniers et énergétiques de s’installer et de collecter leur dû. Les contrats d’extraction, signés dans les coulisses des hôtels de luxe, sont bien plus précieux que la vie d’un civil soudanais, pris dans ce tourbillon infernal.
Loin des caméras de télévision, dans l’ombre des organisations internationales, ce sont les réseaux financiers qui dictent la réalité du terrain. Les pays occidentaux, la Chine, les pays du Golfe, tous ont un intérêt direct à voir se maintenir ce statu quo d’anarchie contrôlée. Simplement parce que le Soudan est un carrefour stratégique pour des ressources primordiales dans un monde qui veut transiter vers une économie plus verte tout en continuant à carburer au pétrole et aux minerais rares. L’exploitation de l’uranium, par exemple, n’est pas un hasard. L’uranium du Soudan est destiné à alimenter les centrales nucléaires du futur tout autant que les programmes militaires des grandes puissances.
Et alors que des « solutions » humanitaires sont déployées pour apaiser les consciences, les malades, les déplacés et les morts sont des coûts marginaux dans un calcul économique froid. Chaque bombe larguée, chaque village dévasté, ne sont que des étapes dans une stratégie de dépeçage géopolitique qui, paradoxalement, enrichit ceux qui prétendent vouloir mettre fin à la guerre. Car le chaos soudanais est un business. Une guerre où la survie des uns permet l’enrichissement des autres. Mais ce n’est pas simplement une guerre pour les ressources. C’est aussi une guerre d’influence, une guerre pour un contrôle absolu de l’Afrique, où l’exploitation des plus vulnérables se transforme en un marché mondial de l’extraction. Les puissances mondiales s’engouffrent dans le vide laissé par un Soudan dévasté, implacablement poussé dans un gouffre qui profite aux plus puissants.
Chaque explosion, chaque rupture de cessez-le-feu est une victoire pour ceux qui orchestrent ce chaos. Les acteurs principaux n’ont pas d’intérêts sur le terrain humain, mais sur les contrats qui se signent derrière, dans des bureaux d’installations sécurisées, loin des souffrances quotidiennes. Parce qu’au final, ce qui se joue, ce n’est pas la paix, c’est la part du gâteau.
- RDC – Rwanda : La ruée vers les minerais du futur.
La République Démocratique du Congo, territoire dont les entrailles regorgent de trésors tant convoités, est devenue le théâtre d’une farce tragique où les peuples indigènes ne récoltent rien d’autre que la misère, pendant que les nouveaux maîtres du monde se régalent de coltan, lithium et cobalt, les minerais qui feront tourner la roue de la révolution technologique. L’histoire de l’exploitation coloniale a simplement changé de costume. Aujourd’hui, les armes ne sont plus un moyen de soumettre des populations, elles sont le gilet pare-balles des multinationales qui piratent, une fois de plus, les ressources naturelles sans jamais faire trembler leur empire d’acier et de verre. Le M23 (mouvement du 23 mars) et le Rwanda sont de simples pions, que l’on déplace à la faveur d’une stratégie géopolitique dictée dans des bureaux feutrés, où l’on parle plus de « gains marginaux » que de vies humaines.
Le cœur du conflit ne réside pas dans des affrontements tribaux ou dans la soif de pouvoir de quelques chefs de guerre locaux. Non. Ce qui se joue ici est bien plus cynique : une guerre pour les minerais stratégiques qui nourrissent l’industrie du futur, là où des multinationales comme Glencore, Tesla, Apple ou même les géants du high-tech chinois surveillent les opérations depuis leurs sièges dorés, cachés sous des milliards de dollars de bénéfices. L’Occident n’est pas seulement intéressé par des gisements d’or ou de diamants, comme beaucoup aime à le répéter, mais dont la véritable valeur réside dans ces minerais qui permettent de fabriquer des smartphones, des batteries électriques et des véhicules autonomes si chères aux « Escrologistes » occidentaux, informés par leurs Iphones en se baladant sur des vélos électriques dégoulinant du sang des enfants sacrifiés sur l’autel de leur ignorance crasse. Ce n’est pas une guerre pour la conquête, c’est une guerre pour le contrôle des circuits imprimés, une guerre pour les éléments qui alimentent l’ère numérique et dont les débiles écologistes n’ont même pas l’idée qu’ils servent d’idiots utiles aux banques d’investissements.
Le Rwanda, en tant que bras armé de cette agression à distance, joue le rôle d’un exécutant fidèle. Derrière les discours sur la stabilité régionale, la « protection des droits humains » et la « réconciliation », c’est comme toujours uniquement un business florissant qui se cache derrière cette guerre. La façade d’un conflit ethnique est là pour dissimuler une réalité bien plus crue où des ressources volées à ciel ouvert, extraites par des enfants sous le couvert d’une guerre de proxy. Le M23, est une simple marionnette dans cette tragédie, mais devient le détonateur d’un système bancaire basé dans des paradis fiscaux permettant à des multinationales d’accumuler des fortunes, à des États étrangers de renforcer leur emprise, tout en ne laissant aux Congolais que des fosses d’exploitation et des camps de réfugiés.
Tout cela n’est que mise en scène. Les massacres sont des chiffres dans un rapport d’audit, les villages brûlés sont des zones de production potentielle pour le cobalt et le lithium. Ce ne sont pas des vies humaines qui comptent ici, mais des tonnes de minerais, des contrats juteux, des pipelines commerciaux qui dévalent du Congo vers les ports. Le Congo est un gisement géostratégique, un terrain de chasse où les grands prédateurs mondiaux, souvent invisibles, ont leurs griffes profondément enfoncées dans la chair du pays. Tout est calculé, tout est orchestré. Et les dirigeants du Rwanda, militaires aussi corrompus que stupides, loin de trembler sous les yeux du monde, savent qu’ils sont des exécutants sanguinaires rémunérés pour sacrifier leurs peuples. En échange de leur fidélité, ils récoltent quelques miettes d’un gâteau monstrueusement trop grand pour eux.
Et pendant ce temps, à Genève, à New York, dans les grandes tours de la Silicon Valley, les investisseurs se frottent les mains. L’avenir appartient à ceux qui contrôlent les ressources, et dans cette guerre sale, l’avenir, c’est le lithium pour les batteries, le cobalt pour les smartphones, le coltan pour les circuits. Que les masses souffrent, que les enfants meurent dans des mines insalubres, que des familles soient exilées dans les pires conditions, tout cela, en réalité, n’a aucune importance à leurs yeux de prédateurs avides et insatiables. Ce ne sont plus que des coûts marginaux, dans un modèle d’affaires mortifères qui fonctionnent à la perfection. Et à ce stade d’inhumanité, l’indignation n’est qu’une distraction. Les grands noms de l’industrie n’ont que faire des droits humains, de la justice ou de l’égalité. Ce qui compte, c’est l’exploitation sans fin des ressources pour alimenter un système global qui ne tient que sur le dos des plus faibles, tandis que les profiteurs siègent tranquilles et supervisent la partie depuis leur loge VIP, à l’ombre des conflits qu’ils entretiennent. Parce que, au fond, ce n’est pas une guerre, c’est une opération parfaitement huilée, optimisée, et surtout rentable.
- Inde – Pakistan : Le Cachemire, scène de guerre pour écran de fumée
Le Cachemire, poudrière éternelle, est devenu le terrain de jeu idéal pour les dirigeants des deux côtés de la frontière, un lieu où chaque escarmouche sur les collines enneigées sert à flamboyer le nationalisme et détourner l’attention des crises internes. La misère, la corruption, l’effondrement économique ne sont qu’un détail obligatoire pour leur enrichissement personnel. Rien de mieux qu’une guerre simulée, une petite escalade contrôlée, pour raviver la flamme de la ferveur patriotique et faire oublier aux peuples leur pauvreté croissante, alors que ces gouvernants se vautrent dans des palais dorés.
Le Pakistan et l’Inde savent ce qu’ils font et ces affrontements ne sont pas accidentels. Derrière chaque missile, derrière chaque échange de tirs d’artillerie, se cache une négociation beaucoup plus juteuse basée sur le contrôle des fleuves vitaux, des câbles de données, et des routes stratégiques menant vers la Chine. Le Cachemire, c’est la porte d’entrée vers un pouvoir de transit pour les ressources, les routes commerciales et les réseaux numériques de demain. Une guerre locale pour une guerre géopolitique globale. Les deux régimes jouent la comédie pour multiplier les dividendes où on déclare la guerre, on mobilise l’armée, on brandit le spectre de l’ennemi pour justifier la répression interne, la propagande nationaliste et les lois d’urgence. Derrière l’illusion de la guerre, c’est bien un jeu d’influence régional, un marché de pouvoir où chaque côté tente de grignoter un peu plus de terrain avant de revenir à la table des négociations. Les peuples sont comme toujours des pions sacrifiables. Car le vrai terrain de bataille, c’est celui des ressources, de l’influence technologique et des partenariats commerciaux.
Ce n’est pas le fracas des armes qui anime ce conflit, mais le doux cliquetis des dividendes et des cours boursiers. Adani, Reliance, Boeing, Sig Sauer – autant de noms aux sonorités neutres qui, dans leurs tours de verre climatisées, affûtent non des baïonnettes, mais des contrats. Le sang versé n’est qu’un indicateur de croissance, un KPI géopolitique. Et dans cette danse macabre, les banques – Jammu & Kashmir Bank d’un côté, Habib Bank de l’autre – tiennent la chandelle, prêtant à taux préférentiel pour financer la mort en série. Sous couvert de patriotisme et de développement, ces vautours planent au-dessus des ruines de villages brûlés, les serres pleines de chiffres noirs et d’accords secrets. Ils ne voient ni la misère, ni les cercueils. Seulement les fleuves à monnayer, les câbles à poser, les frontières à quadriller comme un marché à conquérir. La guerre n’est plus une tragédie ; elle est un investissement, et le Cachemire, un portefeuille à haute rentabilité.
Alors, pendant que les populations se haïssent, qu’elles s’entretuent pour un morceau de terre que personne ne veut vraiment, les multinationales et les pouvoirs étrangers rient sous cape, sachant que cette guerre n’est qu’un accessoire dans un marché beaucoup plus vaste. Guerre et paix, peu importe. L’essentiel, c’est que l’Inde et le Pakistan nourrissent leurs économies de guerre, tout en consolidant leur position dans le grand échiquier géopolitique d’Asie. Et les peuples, eux, continuent de mourir pour des causes qu’ils ne comprennent même pas.
- Myanmar : Guerre civile lente, mais rentable
Le Myanmar est un bazar de guerre soigneusement entretenu, une sanglante économie de survie pour une junte qui se vend au plus offrant. La violence est la marchandise. La junte, prête à tout pour rester au pouvoir, fait dans le marché de l’âme, se tournant vers la Chine, la Russie, ou la Thaïlande pour chaque petit morceau de soutien militaire ou diplomatique. Pour elle, la guerre civile n’est pas une tragédie, c’est un business model où chaque mètre carré de territoire contrôlé est une mine d’or (littéralement et figurativement) pour les compagnies minières. Le sous-sol du pays, riche en jade, en métaux rares et en ressources énergétiques, est littéralement siphonné, le peuple laissée dans les fosses de l’exploitation, les richesses envoyées dans des coffres-forts internationaux.
L’ONU, en guise de condamnation, distribue des communiqués de presse et des résolutions molles, comme si ça allait faire une différence. Pendant ce temps, les intérêts économiques tournent à plein régime. Qui a besoin de Droits de l’Homme quand on peut extraire des milliards en ressources naturelles pendant que les civils se battent pour survivre sous les balles et les bombes ? Les entreprises minières, souvent occidentales ou chinoises, se frottent les mains, ignorant consciencieusement les violations des droits humains, et exploitent tranquillement la situation. Elles profitent du chaos, se cachant derrière des accords secrets, envoyant des camions de jade et de rubis à travers des routes souterraines vers des marchés mondiaux où personne ne se soucie d’où cela vient.
Pendant ce temps, les grandes puissances ferment les yeux, simplement parce que la stabilité (ou plutôt l’instabilité contrôlée) du Myanmar leur offre un accès privilégié aux ressources. Pas de pression réelle, pas de sanctions sérieuses. Ce que les régimes militaires ne peuvent pas acheter, ils le forcent par la violence. Et pendant que les dirigeants militaires vivent dans leurs palais dorés, le reste du pays est dévasté, réduit à des terres de conflits où la pauvreté et la guerre servent de moteur économique pour les puissances étrangères. Le Myanmar n’est pas une guerre civile, c’est une opération rentable, une exploitation froide et méthodique où chaque soldat, chaque blessé, chaque cadavre est une statistique dans un plan plus vaste. L’humanité à ce stade n’est qu’un détail.
Tandis que le peuple birman s’enlise dans une guerre civile sanglante et interminable, une poignée d’entreprises, sans foi ni morale, s’empiffrent des fruits pourris de ce conflit. Des marchands de mort comme Dynasty Group ou Htoo Trading arrosent la junte de Mi-17 et de drones comme on distribue des bonbons empoisonnés, alimentant une machine de guerre qui écrase les civils sans relâche. Dans les coulisses, les banques complices – Innwa Bank, Myawaddy Bank, mais aussi des institutions bien respectables en façade comme BNP Paribas, Crédit Agricole ou le Fonds de Réserve pour les Retraites – graissent les rouages de cette répression brutale sous couvert de placements financiers. Et pendant que les Nations Unies s’indignent à voix basse, des multinationales minières, souvent étrangères, sucent les terres rares et le jade birman jusqu’à l’os, avec la même voracité qu’un vautour sur une carcasse. Ces entreprises n’exploitent pas seulement des ressources, elles exploitent une nation à genoux, et leur prospérité, obscène et cynique, se chiffre en litres de sang et en cris étouffés.
- Yémen : Le théâtre de guerre par procuration d’une danse macabre des profits
Le Yémen est un théâtre de guerre par procuration où Riyad et Téhéran s’affrontent sans se soucier des milliers de morts et de l’effondrement total d’un pays. Pour l’Arabie Saoudite, c’est un terrain de puissance régionale, pour l’Iran, un moyen de jouer au cheval de Troie dans la région. Mais la réalité est bien plus cynique car ce conflit est avant tout un carrefour stratégique pour le commerce mondial, un axe névralgique qui permet aux intérêts géopolitiques de se nourrir des flux commerciaux tout en entretenant le chaos. Les attaques des Houthies sur la mer Rouge ne sont pas là par hasard. Elles frappent là où ça fait mal aux multinationales en coupant les routes commerciales. Mais ce n’est pas uniquement pour gêner le trafic maritime, non, c’est pour faire danser les marchés du fret, augmenter les primes d’assurance, et faire grimper les prix du pétrole. Une guerre rentable, oui, mais uniquement pour ceux qui la manipulent à distance.
Les Saoudiens, les Iraniens, les multinationales pétrolières et même les grands assureurs maritimes en profitent tous, transformant le Yémen en une zone de guerre lucrative où chaque attaque fait bondir les marges bénéficiaires des acteurs mondiaux. C’est une guerre qui rapporte à tous, sauf aux Yéménites. Ces derniers sont juste des pions sacrifiables, des victimes collatérales dans un grand jeu où leurs vies n’ont aucune valeur. Leur souffrance est encore une fois un coût marginal dans l’équation géostratégique. Le pétrole, les routes commerciales, les intérêts financiers sont bien plus importants que la vie humaine.
Sous les dorures léchées des sièges sociaux et derrière les sourires carnassiers des conseils d’administration, se cachent les vrais architectes de la guerre au Yémen avec une aristocratie d’entreprises voraces, qui comptent leurs dividendes en cadavres et leurs trimestres en frappes aériennes. BAE Systems, Lockheed Martin, Raytheon, Thales, Airbus, Leonardo, MBDA – autant de noms qui ne figurent pas sur les tombes des enfants écrasés sous les gravats, mais qui pourraient pourtant y être gravés en lettres de sang. Ces marchands de mort, drapés dans leur jargon technocratique et leurs bilans flatteurs, ne fabriquent pas des armes, ils fabriquent des orphelins.
Et que dire des banques, ces usuriers de l’enfer moderne comme HSBC, BNP Paribas, Crédit Agricole, Deutsche Bank, UBS ? Elles ne sentent jamais la poudre, elles ne voient jamais les membres arrachés ni les ventres éviscérés, mais elles savent compter les profits avec une précision de bourreau. Elles financent les bombes avec la même placidité qu’un banquier accorde un prêt immobilier, convaincues que la morale est un poste de dépense inutile. Quant aux géants du béton que sont Vinci, Bouygues, LafargeHolcim, ils construisent sur les ruines comme des vautours bâtissant leurs nids sur des charniers encore tièdes. Ils appellent cela « développement », comme on nommait autrefois « pacification » les massacres coloniaux.
Tous ensemble, ils orchestrent une symphonie industrielle de la désolation, où le fracas des missiles répond au tintement des actions en bourse. Et pendant ce temps, à Sanaa ou Hodeïda, les civils crèvent en silence, ignorés par ceux qui, à Londres, Paris, Washington ou Zurich, tirent profit de chaque goutte de sang versé. Ils ne vendent pas des armes, des prêts ou du ciment, ils vendent la guerre elle-même, en franchise et avec option de rachat. Tandis que les grandes puissances tiennent les ficelles à distance, en soutenant leurs alliés par des armes et des financements, le peuple yéménite se trouve pris dans une guerre qui ne le concerne même pas, où les acteurs étrangers se battent pour leur influence géopolitique, les ressources stratégiques et les gains financiers. La guerre est l’outil parfait pour manipuler les prix et les marchés mondiaux tout en déguisant les atrocités en accidents collatéraux. Bref, une guerre rentable, organisée dans l’ombre, entre les mains de ceux qui n’ont jamais mis les pieds au Yémen.
- Venezuela – Guyana : Le théâtre du chaos énergétique et des profits géopolitiques
Le conflit entre le Venezuela et le Guyana n’est pas un simple différend territorial mais un scénario géopolitique monté de toute pièce où les maîtres du chaos jouent leurs cartes, et où chaque mouvement est orchestré pour satisfaire les appétits des puissances impérialistes et des multinationales pétrolières. Le blocus de l’Essequibo est un prétexte de plus. Ce que Caracas veut, ce n’est pas cette bande de terre, mais un accès direct aux réserves de pétrole du bloc Stabroek, l’une des plus grandes découvertes de pétrole en mer de Caraïbe, contrôlée par ExxonMobil. Ce bloc est l’enjeu majeur de la guerre froide sous-jacente, bien plus que les frontières tracées sur une carte.
Les États-Unis ne sont pas là pour défendre les droits du Venezuela ou les revendications territoriales du Guyana, mais pour garantir à ExxonMobil, Chevron et les autres géants de l’industrie pétrolière l’accès exclusif et sans embûches à ce gisement juteux. Une fois de plus, c’est la guerre pour les ressources déguisée en conflit territorial, où les grandes puissances jouent un double jeu à travers des tribunaux internationaux et des interventions maritimes. En 2016, un contrat secret a été signé avec le gouvernement guyanien, accordant à ExxonMobil 75% des revenus pour le remboursement des coûts, avec une part de 50% pour le Guyana sur le reste, tout en exonérant la société de toute imposition fiscale.
Les navires de guerre des États-Unis, souvent accompagnés par des flottes de mercenaires à la solde des compagnies privées, patrouillent la zone maritime stratégique du Venezuela, soutenant un régime Guyanais prêt à se soumettre aux diktats des puissances occidentales. Derrière chaque résolution de l’ONU, derrière chaque déclaration diplomatique, ce ne sont pas des peuples qui sont protégés, mais des contrats. Les territoires se redessinent à coups de tribunaux, mais aussi de gros sous. Baker Hughes, Halliburton, et les contractants militaires privés comme Blackwater (renommé Academi), sont les véritables maîtres d’œuvre dans cette guerre. Les armes ne servent qu’à protéger les gisements et à assurer la tranquillité des investissements.
Pendant que les populations locales, qu’elles soient vénézuéliennes ou guyanaises, sont entraînées dans des discours nationalistes vides et des scènes de guerre orchestrées, les financiers de Wall Street, les banques d’investissement et les fonds spéculatifs observent, calculent, et attendent. Leurs yeux sont rivés sur les stocks d’hydrocarbures, leurs cerveaux sur les projections de prix du pétrole. Les déclarations politiques et les retournements de situation ne sont que des jeux de façade puisque la vraie bataille se joue à l’intérieur des bureaux d’ExxonMobil, Chevron, et des ministères des Affaires étrangères des États-Unis. Et pendant ce temps, les populations jouent les figurants d’une lutte qui ne les concerne pas vraiment, coincées entre les intérêts des grandes puissances et les ambitions impérialistes des régimes vénézuélien et guyanais. Elles sont l’arrière-plan d’une scène géopolitique où leur souffrance ne pèse pas une once dans les calculs financiers.
Les maîtres du chaos, à l’instar des contractants militaires comme Erik Prince, des financiers comme ceux derrière Goldman Sachs ou JP Morgan, et des puissances politiques comme les États-Unis, l’Angleterre et même la Chine (qui lorgne aussi sur l’or noir), tirent les ficelles, réécrivent les frontières avec des chéquiers et des fusées de guerre, et ne laissent aux peuples de ce petit coin d’Amérique Latine que des puits de pétrole brûlant sous des cieux toujours plus sombres. Bref, la guerre ne concerne pas la souveraineté. Elle concerne les contrats, l’accès aux ressources, et la domination énergétique. Les nations ne sont que des pions, et les valeurs humaines sont absentes du calcul. ExxonMobil et ses acolytes ne cherchent qu’une chose officiellement, qui est de garantir la paix… pour eux, à travers des flux pétroliers sécurisés et des bénéfices records.
9.Mer de Chine méridionale : L’autoroute de la guerre froide 2.0, et le grand marché des armements
La Mer de Chine méridionale est l’ultime théâtre d’affrontement géopolitique, où la guerre froide 2.0 se joue à un autre niveau, plus insidieux, plus glacé. Ce n’est pas simplement une zone maritime, c’est l’artère principale de l’économie mondiale, un carrefour stratégique où transitent des tonnes de pétrole, des produits électroniques, et des matières premières. En ce lieu, les sous-marins croisent en silence sous les tankers qui transportent les richesses du monde, et les avions de chasse survolent les drone d’observation, échangeant parfois quelques regards furtifs dans le ciel. L’escalade est douce, mais l’armement est lourd, car derrière chaque coup de sonar et chaque radar clignotant, c’est une guerre en préparation, une course à l’armement déguisée en stabilité régionale.
Les îles et les récifs de la mer de Chine sont devenus des bases militaires flottantes maquillées en stations de recherche ou en ports commerciaux. La Chine, les États-Unis, le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et autres acteurs régionaux y installent, sous prétexte de sécurité maritime, de véritables forteresses militaires. L’objectif ? Contrôler cette mer vitale pour les voies commerciales tout en s’assurant que l’autre n’ait pas plus d’influence que soi. Chaque mètre carré gagné ou perdu dans cette région n’est pas une victoire militaire, mais un contrat juteux pour les géants de l’armement tels que Lockheed Martin, Raytheon et Northrop Grumman.
Les bases ne sont pas là pour défendre un pays ou un peuple, elles sont là pour garantir que les puissances économiques puissent continuer à se servir sans entrave. Le commerce mondial transite par ces eaux, mais tout le monde veut y avoir sa part du gâteau. Chacun joue sa carte, en armant toujours plus ses bases, en multipliant les frictions pour justifier des investissements militaires massifs, tout en feignant une tension diplomatique qui laisse les parties prenantes s’affronter par proxy.
Pendant ce temps, les acteurs économiques comme ExxonMobil, Chevron, et même des technologies militaires avancées de sociétés comme General Dynamics, suivent de près le mouvement des flottes et les conflits de souveraineté. La mer de Chine n’est pas seulement un terrain de jeu militaire, elle est un laboratoire de profits où chaque exercice militaire, chaque incident de frontière, chaque déclaration de souveraineté fait flamber les marchés des armements. Les contrats de défense passent comme des lettres à la poste, des ventes d’armes à des régimes autoritaires, des contrats de réparation et d’entretien pour les flottes militaires… Tout est un business, et le vrai gagnant est celui qui réussit à dominer les mers, à contrôler les voies commerciales, et à capitaliser sur l’insécurité régionale.
La guerre froide 2.0 qui se joue ici est donc un jeu géopolitique où les sous-marins, les drones, et les escadrons de destroyers n’ont pour seule vocation que de garantir que les ressources circulent, tout en maintenant le chaos contrôlé pour que chacun puisse se remplir les poches. Ce n’est pas une guerre en soi, mais une manipulation perpétuelle des rapports de force, où les grands acteurs prennent soin de maintenir la tension sans jamais réellement vouloir y mettre fin. Parce qu’au fond, dans cette mer stratégique, la guerre ne rapporte pas à ceux qui la mènent, mais à ceux qui l’alimentent.
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Après avoir parcouru ces neuf zones de conflit, une évidence s’impose : derrière chaque guerre, chaque révolte, chaque mouvement de déstabilisation, ce ne sont pas les peuples qui tirent les ficelles, mais des entreprises, des consortiums, des intérêts privés dont les profits explosent à mesure que les bombes tombent. Ces acteurs économiques ne se cachent même plus. Leurs implications sont connues, analysées, publiées dans des rapports, relayées par des journalistes, des chercheurs, parfois même revendiquées comme stratégies d’influence ou de sécurité. Ce sont des multinationales de l’armement, des fonds d’investissement, des géants de l’extraction minière ou énergétique qui prospèrent sur les cendres des civilisations. Ils n’ont pas besoin de victoires, seulement de conflits durables. Le chaos n’est pas un échec pour eux, c’est un levier. C’est cette économie du carnage qui transforme la guerre en un cycle rentable, entretenu avec soin, sous couvert de défense, de paix, ou de stabilité.
Ces neuf zones de guerre ne sont pas des aberrations géopolitiques nées de malentendus ou de conflits ethniques. Elles sont le centre névralgique d’un système global où la guerre elle-même devient une marchandise, et où les peuples ne sont plus que des chiffres, des métriques dans les rapports trimestriels de Wall Street. Ce n’est pas la liberté, la démocratie, ou même l’humanité qui sont en jeu ici, mais les dividendes, les profits, et les rentabilités sur le sang. Chaque guerre, chaque crise, chaque effusion de sang, chaque vie sacrifiée sur l’autel de l’empire financier, n’est plus un accident, c’est un modèle économique soigneusement pensé. Ces zones de destruction ne sont pas des accidents de l’Histoire, mais des marchés en constante évolution, où les puissants se battent pour la meilleure part du gâteau et où les vies humaines sont tout au plus des comptes sous-jacents dans une bourse mondiale du chaos.
La conquête de territoires ne se fait plus sous le prétexte d’une mission idéologique ou d’une cause noble, mais dans l’unique but d’intégrer des ressources et des zones stratégiques dans des portefeuilles d’actifs. On ne conquiert plus des peuples, on les capitalise. On ne « reconstruit » plus des nations, on restructure leurs dettes pour y imposer des politiques d’austérité qui serviront à remercier les créanciers. On n’apporte plus d’aide humanitaire, on injecte du capital-risque dans des zones en profonde crise, pour ensuite récolter des dividendes sur l’extermination de millions d’individus. Pendant que les peuples se battent pour leur survie, que des enfants se noient dans leurs malheurs, que des hôpitaux sont réduits en cendres, que des femmes sont violées et que des écosystèmes sont anéantis, les grands carnassiers financiers et leurs alliés militaires se frottent les mains. Derrière leurs bureaux climatisés à Washington, New York, Tel Aviv, ou Londres, des spécialistes en stratégie militaire, des banquiers et des investisseurs élaborent la prochaine stratégie de destruction.
BlackRock, Vanguard, Blackstone, Raytheon, Lockheed Martin, ExxonMobil, Total, Boeing, Palantir, et bien d’autres se partagent les marchés de la mort comme des actionnaires dans une multinationale de la guerre, où chaque missile lancé, chaque rupture de cessez-le-feu, chaque violation de droits humains est une opportunité d’investissement. Ces entreprises sont les acteurs principaux dans le récit de la guerre, soutenus par des services secrets tels que la CIA, le Mossad, et le MI6, qui jouent leurs rôles d’intermédiaires discrets, ajustant les scénarios de déstabilisation pour que tout reste sous contrôle, sous financement, et surtout sous génération de profit.
Dans tous ces conflits, rien n’est laissé au hasard. Tout est calculé, indexé sur le chaos, comme une action de spéculation sur le sang. Ce ne sont pas des guerres. Ce sont des modèles économiques sur lesquels les grandes entreprises financent des génocides et des mutilations humaines pour voir les actions grimper, pour voir les profits croître sur la mort et la destruction. Et pendant ce temps, les banquiers, les traders, les hommes de la guerre et les services secrets continuent à marchander les vies humaines comme s’il s’agissait de colis dans un entrepôt, calculant chaque mouvement militaire, chaque bombardement, chaque détresse humaine, pour garantir qu’ils sortiront toujours gagnants.
Car ce monde ne s’effondre pas, il se consume sous le poids de l’avidité des financiers, qui le dévorent morceau par morceau pour engraisser leurs coffres forts et jouir de privilèges immondes. Et vous comprendrez que ce n’est pas une fatalité, mais bien une stratégie où ces foyers de guerre actuels ne sont ni des hasards, ni des erreurs de parcours. Ils sont bien le fruit d’une planification froide, d’une logique de laboratoire où la variable humaine est reléguée au rang de statistique sacrifiable. Chaque conflit est un prototype. Chaque pays en guerre est un banc d’essai grandeur nature pour tester de nouvelles techniques de domination, de manipulations médiatiques, de spéculation sur la dette, d’ingérences humanitaires à géométrie variable, de programmes de « reconstruction » sur appel d’offres… Ce qui se joue, ce n’est pas une succession de catastrophes, mais une stratégie continue de désintégration des États, pour mieux les recycler en franchises rentables.
Et ce que nous observons aujourd’hui n’est pas un enchaînement accidentel de crises, mais une vision concertée de transformation radicale du monde, pilotée par une élite financière et technocratique. Un monde où la guerre n’est plus un drame humain, mais une composante du processus économique, où la mort et la souffrance servent de carburant à un moteur bien huilé d’avidité sans fin. Ce qui se cache derrière les foyers de conflits actuels, ce sont les contours d’un plan bien plus vaste, celui des « dix royaumes » du Club de Rome. Une cartographie géopolitique qui, sous couvert de gouvernance mondiale, fragmentera la planète en unités de gestion autonomes, toutes intégrées dans un système global contrôlé par des entités financières et technologiques. Là où la souveraineté des nations sera réduite à néant, et où l’humanité elle-même ne sera plus qu’un simple enjeu statistique dans un calcul macroéconomique, régulé par l’ultra-technologie et l’intelligence artificielle. La guerre, loin de disparaître, deviendra un outil sophistiqué, invisible, nécessaire à l’instauration de cette nouvelle architecture mondiale.
Mais ce n’est pas une fatalité. Il est essentiel de comprendre que ce monde ne s’effondre pas sous l’effet du hasard ou de forces incontrôlables, il se consume lentement sous le poids de l’avidité d’une minorité. C’est une stratégie délibérée, une feuille de route tracée depuis des décennies. Dans notre prochain article, nous explorerons en détail cette vision du monde à venir, cette gouvernance mondiale ultra-centralisée, où les « dix royaumes » du Club de Rome ne sont ni un fantasme, ni une illusion, mais bien un projet tangible, en cours de réalisation. Et vous comprendrez que ce qui est en jeu ici n’est pas la survie des peuples, mais le contrôle absolu des ressources et de l’humanité elle-même, réduite à une variable dans une gigantesque matrice d’exploitation. Ce n’est pas un futur lointain, c’est le nôtre.
La suite au prochain article…
Phil BROQ.
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En 2025, l’instabilité géopolitique, les tensions économiques et la montée des cybermenaces redéfinissent les priorités sécuritaires à travers le monde.
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