Qu’elle tristesse..
Par Christelle Néant pour Donbass-Insider
Le samedi 3 avril 2021, un drone de l’armée ukrainienne a largué ce qui semble être un engin explosif artisanal dans la cour d’une maison du village d’Alexandrovskoye, en RPD (République Populaire de Donetsk), tuant un enfant et blessant la grand-mère de ce dernier.
L’armée ukrainienne utilise un drone pour tuer un enfant
Samedi après-midi, le petit Vladislav, 4,5 ans, jouait dans la cour de la maison de ses grand-parents à Alexandrovskoye, une localité assez éloignée de la ligne de front (15 km) pour ne pas craindre que l’enfant risque quoi que ce soit à jouer dehors. Sa grand-mère le surveillait depuis l’entrée de la maison, lorsqu’une explosion a eu lieu dans la cour juste à côté de Vladislav.
L’enfant a été projeté et littéralement déchiqueté par les petites billes contenues dans l’engin explosif qu’un drone de l’armée ukrainienne vient de larguer dans la cour. Sa grand-mère a quant à elle été projetée en arrière et blessée par les éclats de verre provenant des fenêtres qui ont explosé.
Lorsqu’elle se relève la scène qui se trouve devant ses yeux est une vision d’horreur. Son petit-fils de 4,5 ans gît par terre, mort. Le corps est atrocement mutilé par l’explosion. L’enfant a perdu ses deux mains et un pied. Vladislav n’avait aucune chance d’en réchapper.
Nous sommes arrivés aujourd’hui à Alexandrovskoye après les funérailles du petit Vladislav. Sa grand-mère, trop éprouvée n’était pas en capacité de nous répondre, c’est donc son grand-père et des voisins, qui nous ont raconté ce qui s’est passé.
Voir le reportage filmé sur place, sous-titré en français :
L’Ukraine tente de nier le crime de guerre de son armée
L’information, rapidement relayée sur les réseaux sociaux russophones a très vite été niée par l’Ukraine et certains médias russes d’opposition (comme Dojd), de la manière la plus ignoble qui soit.
Certains ont essayé de faire croire que la ligne de front était bien plus loin du village d’Alexandrovskoye (28 km) qu’elle ne l’est en réalité, en traçant une ligne depuis le nord-ouest à travers Gorlovka (voir la première carte), alors que la ligne de front se trouve au plus près au nord, à 15 km (voir la seconde carte).
La confusion qui a régné autour du nom du village concerné a aussi servi la propagande ukrainienne dans sa tentative de discréditer l’information. En effet « Alexandrovskoye » est très proche du nom d’un autre village, situé en périphérie de Donetsk, qui est souvent bombardé par l’armée ukrainienne et qui se trouve tout près de la ligne de front : Alexandrovka. Certaines chaînes Telegram de la RPD se sont trompées en relayant l’information et ont cru qu’il s’agissait d’Alexandrovka, car cela semblait plus logique.
En effet, Alexandrovskoye semble trop loin pour un drone. En tout cas trop loin pour les petits drones du commerce habituellement utilisés par l’armée ukrainienne pour ce genre d’opération terroriste.
Sauf que l’armée ukrainienne ne dispose pas que des petits Mavic ou Phantom du commerce, ou des gros drones turcs Bayraktar. L’armée ukrainienne a à sa disposition des drones Fury, PD-1, Raybird 3, Spectator, Leleka-100, etc. Or, il se trouve que le Leleka-100, qui a passé des tests poussés au sein de l’armée ukrainienne en 2020, et est déjà utilisé dans le conflit du Donbass, est de petite taille et peut sans problème voler à 45 km de l’opérateur sans perte de contrôle de l’engin, tout en portant une charge de 5 kg.
Un drone assez petit (les autres de la liste ci-dessus sont plus gros) pour être inaudible depuis le sol, ce qui expliquerait pourquoi personne ne l’a entendu dans le village. En effet, comme l’a souligné un voisin des grands-parents de Vladislav, les gros drones comme ceux qu’utilise l’OSCE font beaucoup de bruit, et sont facilement audibles. Mais les petits drones militaires sont pratiquement inaudibles.
L’argument de la distance par rapport à la ligne de front brandi par certains en Ukraine ne tient donc pas. Un petit drone comme le Leleka-100, aurait pu sans problème franchir les 15 km qui séparent Svetlodarsk (sous contrôle ukrainien) d’Alexandrovskoye, en portant un petit engin explosif artisanal, le tout en toute discrétion.
Certains journalistes français sont même allés plus loin dans la négation de ce nouveau crime de guerre de l’armée ukrainienne, en essayant d’inventer des explications farfelues.
On a eu ainsi l’inénarrable Paul Gogo, qui n’a pas pu s’empêcher de raconter une énormité sur Twitter, en déclarant que Vladislav aurait été tué lors d’un accident à cause d’un « voisin qui déplaçait des munitions ».
Problème : je me suis rendue sur place à Alexandrovskoye, et j’ai filmé l’endroit où a eu lieu l’explosion. De un il y a un portail métallique assez haut entre la rue et la cour, je vois donc mal comment une munition aurait pu tomber accidentellement dans la cour. De deux, la distance entre le portail donnant sur la rue et l’endroit où l’explosion a marqué l’asphalte (plus de 10 m) est trop grande pour qu’une munition ait pu atteindre accidentellement cet endroit depuis la rue. De trois, il n’y a qu’un voisin immédiat sur la gauche de la maison et cette dernière fait rempart entre le terrain du voisin et Vladislav.
De quatre, le ministère des Situations d’urgences de la RPD qui s’est rendu sur place a trouvé des résidus d’explosif, type plastic, comme nous l’a déclaré le grand-père de Vladislav. Pas le genre d’explosif qu’on trouve dans des munitions. Par contre c’est typiquement le genre d’explosif qu’on trouve dans les engins explosifs artisanaux. D’ailleurs l’engin contenait de toutes petites billes de métal, ce qui est bien plus compatible avec un engin explosif artisanal qu’avec une munition.
L’excuse inventée par Mr Gogo pour blanchir l’armée ukrainienne de son crime de guerre ignoble ne tient donc absolument pas la route, et c’est certainement une des plus ineptes que j’ai lues sur cette affaire. Voilà ce qui arrive quand on commente un fait aussi grave et délicat sans être sur place, ni consulter les reportages faits par les journalistes locaux pour se faire une idée de la configuration des lieux.
Mais il a été dépassé dans l’ignominie par certains qui en Ukraine, mais aussi en Russie dans certains médias dits « d’opposition » comme Dojd, sont carrément allés jusqu’à nier la mort ou l’existence même de Vladislav !
Pour répondre à ce négationnisme abject, l’avocate ukrainienne Tatiana Montiane s’est rendue en personne aux funérailles pour attester que Vladislav non seulement a bien existé, mais qu’il est bien mort par la faute de l’armée ukrainienne.
Voir la vidéo (en russe) de nos collègues de News Front qui étaient sur place :
Le corps de Vladislav étant atrocement mutilé par l’explosion, les funérailles ont eu lieu à cercueil fermé contrairement à la tradition. L’émotion lors de la cérémonie est palpable et n’a, je pense, pas besoin de traduction pour être perçue.
Vladislav était né en 2016, deux ans après le début de la guerre dans le Donbass. Il est mort à l’âge de 4,5 ans, tué par un drone de l’armée ukrainienne, sans avoir connu autre chose que la vie en temps de guerre. Puisse ce petit ange reposer en paix.
Christelle Néant
C’est bien triste….
Mais
D’après le programme alimentaire mondial (WFP) un enfant de moins de 5 ans meurt de faim toutes les 11 secondes (compteur) dans le monde. Cela représente plus de 3 millions d’enfants morts chaque année pour ces raisons particulièrement révoltantes….
Et… ???
A force de relativiser toutes les horreurs vous en arriverez a relativiser l’assassinat de vos anciens.