Partagez ! Volti
******
Dans les premières heures de mercredi matin, l’ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire a publié une déclaration appelant les dirigeants de la nation ouest-africaine à «faire preuve d’engagement envers le processus démocratique et l’Etat de droit», indique CNN.
Mais, quelques heures plus tôt l’actuel président américain a lancé cette même attaque dénonçant la fraude dans les élections américaines à la présidentielle. Même CNN, la station qui soutient les démocrates contre le camp des républicains, souligne l’aberration de la narration officielle de la diplomatie américaine sur la fraude démocratique concernant des élections dans d’autres pays mais sans vouloir regarder la situation chez eux.
L’analyste de CNN, James Griffiths, constate que la démocratie aux Etats-Unis à l’occasion des élections actuelles à la présidentielle a du plomb dans l’aile et que les Etats-Unis devraient balayer devant leur porte avec de montrer du doigt d’autres nations, comme les élections en Côte D’Ivoire. Il écrit, à la suite des déclarations de l’ambassade des Etats-Unis en Côte d’Ivoire que «c’était le genre de proclamation standard que les diplomates américains publient tout le temps concernant les élections dans le monde, en particulier [dans] les parties [du monde] où la démocratie n’est pas complètement sûre», mais en rajoutant «qu’elle [la proclamation de l’ambassade US] a été quelque peu minée par les commentaires du président américain quelques heures plus tôt».
CNN parle d’hypocrisie concernant les droits démocratiques aux Etats-Unis. La chaîne de télévision précise que «lors d’une conférence de presse quelques heures après minuit à la Maison Blanche, Donald Trump avait dénoncé son rival, Joe Biden, affirmant que «tout vote doit cesser» et accusant sans fondement les démocrates de fraude».
L’analyste de CNN explique que l’actuel président américain «a continué à frapper» du poing en s’exprimant sur Twitter, mais que «la plateforme de média sociaux à qualifier plusieurs de ses publications de »contestées » ou »trompeuses »» tout en soulignant que «des débats chaotiques et une campagne horrible avaient déjà entaché la réputation du système démocratique américain à l’étranger cette année» et que «les commentaires de Donald Trump ont été accueillis avec horreur dans de nombreux pays» mais que «certains [pays] se réjouissent» car ceux qui critiquent les Etats-Unis «ont longtemps accusé Washington d’hypocrisie concernant les droits démocratiques». Les Etats-Unis sont, donc, rattrapés par leurs accusations de fraudes électorales.
CNN, il faut le rappeler, la chaîne qui soutient le camp des démocrates et qui bataille contre les républicains, une station qui n’a jamais vraiment voulu avouer des faiblesses, s’inquiète de voir le système démocratique des Etats-Unis être totalement discrédité devant la scène internationale. Les regards portés par les responsables politiques des grandes nations sur ce qui se déroule actuellement aux Etats-Unis hérissent le poil des acteurs médiatiques du camp des démocrates.
James Griffiths signale, en effet, que même avec une victoire de Joe Biden, l’image des Etats-Unis, présentée comme étant une grande démocratie, se trouverait entachée face au monde car il écrit: «S’exprimant mercredi, la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, a déclaré que les Etats-Unis étaient confrontés à une « situation très explosive » et à une crise possible, déclarant à la chaîne publique ZDF que « cette élection n’a pas été décidée , [que] les votes sont toujours comptés (mais) [que] la bataille sur la légitimité du résultat, quoi qu’il en soit, a commencé». Au delà de l’Allemagne, c’est le Royaume-Uni qui porte un regard de travers sur la situation électorale aux Etats-Unis car «le premier ministre, Boris Johnson, a refusé de commenter l’élection, bien que l’ancien ministre des Affaires étrangères et législateur du Parti conservateur, Jeremy Hunt, ait, comme l’indique CNN, déclaré à la BBC qu’une «énorme dispute sur le processus [des élections] ferait sourire des personnes comme le président Poutine et le président Xi où ces derniers pourraient se pencher sur leur propre peuple pour dire, ce [qui] serait un désastre absolu: «N’êtes-vous pas heureux que nous n’ayons rien de ce gâchis?».
Les déclarations officielles de Donald Trump accusant le système des élections américaines d’être victime de fraudes avec les déclarations de témoins sur la réalisation de ces fraudes, qui sont en train de remonter à la surface, risquent de mettre à mal le symbole de cette nation qui intervient dans le monde avec son armée sous la bannière de la civilisation et pour la défense de la démocratie. Une victoire de Joe Biden ne pourra pas empêcher le déclin de l’image de l’image des Etats-Unis à travers le monde.
Mike Hunter
Les opinions exprimées par les analystes ne peuvent être considérées comme émanant des éditeurs du portail. Elles n’engagent que la responsabilité des auteurs