Dans une interview à l’agence TASS, Vladimir Poutine, le Président de la fédération de Russie, a rappelé les liens historiques entre son pays et l’Ukraine et expliqué pourquoi certains s’échinent à séparer les deux pays dont l’union permettrait d’augmenter leurs avantages compétitifs, et de créer un concurrent puissant à l’échelle internationale, dont personne ne veut. C.N. Partagez . Volti
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Christelle Néant pour Donbass-Insider
Andreï Vandenko : Avez-vous vu la série « Serviteur du peuple » ?
Vladimir Poutine : Non.
Même l’épisode où le président Goloborodko choisit une montre-bracelet comme celle de Poutine ?
Je ne l’ai pas vu. Je ne sais pas non plus qui choisit quoi, ni Goloborodko. Je ne l’ai pas vu.
D’accord, bien qu’un couple très intéressant se forme : un esclave de galère et un serviteur du peuple.
Après tout, tout revient à la normale. L’essentiel n’est pas de savoir comment vous appeler, mais surtout de savoir quoi faire et comment.
Y a-t-il une chance que vous trouviez un accord avec Zelensky ?
À quel sujet ?
À propos de la paix, de l’amitié.
L’espoir meurt en dernier… Oui il y a une chance. Mais, malheureusement, après son retour de Paris il a commencé à parler de la nécessité de réviser les accords de Minsk. Cela soulève des questions.
Néanmoins, nous avons pu nous mettre d’accord sur l’échange des prisonniers, nous avons pu maintenant nous mettre d’accord sur le gaz.
Le fait qu’aujourd’hui nous ne soyons pas amis avec l’Ukraine représente-t-il une perte pour nous ?
Oui, bien sûr, mais comme je l’ai dit à plusieurs reprises, je crois que nous sommes un seul et même peuple.
Les Ukrainiens n’aiment pas beaucoup ça.
Je ne sais pas si cela leur plaît ou non, mais si vous regardez la réalité, c’est le cas. Vous voyez, avant les XI-XIIIe siècles, nous n’avions pas de différence de langue.
Et ce n’est qu’à la suite de la polonisation qu’une partie des Ukrainiens, qui vivaient sur le territoire qui était sous l’autorité de l’Union de Pologne-Lituanie, que les premières différences linguistiques sont apparues, quelque part seulement, me semble-t-il, au XVIe siècle.
En général, étaient appelés Ukrainiens [avec l’accent sur le premier a] les gens qui vivaient…
Ukrainiens [avec l’accent sur le premier i]
Les Ukrainiens [avec un accent sur le premier a] étaient les personnes qui vivaient aux frontières de l’État russe. Il y avait des Ukrainiens à Pskov ; les gens qui défendaient les frontières du sud contre les attaques du khan de Crimée étaient des Ukrainiens. Il y avait des Ukrainiens dans l’Oural. Il y avait des Ukrainiens partout. Nous n’avions aucune différence de langue.
De plus, à peu près à la même époque, avant les 14e et 15e siècles, même ces gens, les Slaves de l’Est, qui vivaient sur le territoire de l’Union de Pologne-Lituanie – à la fois en Moscovie et en Pologne – étaient appelés Russes. Les premières différences linguistiques sont apparues beaucoup plus tard…
L’histoire, c’est vrai… Mais maintenant, nous parlons d’aujourd’hui.
Pour parler d’aujourd’hui et de demain, nous devons connaître l’histoire. Nous avons besoin de savoir qui nous sommes, d’où nous venons, ce qui nous unit.
Ce que nous avons en commun, c’est…
Maintenant beaucoup de choses nous séparent.
Beaucoup de choses nous séparent. Mais nous ne devons pas oublier ce qui nous unit. Et nous ne devons pas détruire ce que nous avons. Par exemple, l’Église. Pourquoi faut-il détruire l’unité de l’Église orthodoxe russe ?
Vous savez que l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou est en fait totalement autonome ; elle l’était déjà auparavant, y compris en ce qui concerne l’élection des hiérarques de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou. Le Patriarcat de Moscou n’a jamais eu d’influence sur l’élection des hiérarques de l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou.
En fait, elle a toujours été indépendante, complètement. Il n’y avait qu’une unité spirituelle et une mention. Le Patriarche de Moscou était mentionné, rappelé tout le temps dans les églises. C’est tout ! C’est la seule chose qui unissait l’Église orthodoxe russe et l’Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou. Mais il a fallu couper les cordons qui les relient. Pourquoi ?
Vous dites que les gens ne comprennent pas. Ils ne le savent tout simplement pas. S’ils le savaient, ils comprendraient mieux. Et il faut en parler. De quoi faut-il avoir honte ? Est-ce que c’est insultant pour les gens ?
Un certain temps a passé. Du fait que les gens vivaient à la frontière avec le monde catholique, avec l’Europe, une communauté de personnes se sentant, dans une certaine mesure, indépendantes de l’État russe a commencé à émerger. Comment devrions-nous nous sentir à ce sujet ? Je l’ai déjà dit : nous devrions respecter cela. Mais nous ne devons pas oublier notre identité commune.
En outre, dans le monde moderne, nos efforts communs nous donnent d’énormes avantages concurrentiels. Et, inversement, la division nous rend plus faibles.
Le facteur ukrainien, en particulier, a commencé à être joué à la veille de la Première Guerre mondiale par le service de renseignement autrichien. Pourquoi ? C’est un cas bien connu : « diviser pour mieux régner ». C’est une chose tout à fait compréhensible.
Néanmoins, si cela s’est passé de cette façon, et qu’une grande partie de la population ukrainienne a eu le sentiment de sa propre identité nationale, etc. Nous devrions partir de la réalité, mais sans oublier qui nous sommes et d’où nous venons.
D’ailleurs, les pères fondateurs du nationalisme ukrainien n’ont jamais dit qu’il fallait se quereller avec la Russie. Aussi étrange que cela puisse paraître, mais leurs principaux ouvrages du XIXe siècle disent que l’Ukraine est : a) multiethnique et devrait être un État fédéral, et b) doit nécessairement établir de bonnes relations avec la Russie.
Les nationalistes d’aujourd’hui semblent avoir oublié cela. Je vais vous dire pourquoi ils l’ont oublié. Savez-vous pourquoi ? Parce que les intérêts du peuple ukrainien ne sont pas la principale question à leur ordre du jour.
Quel est l’intérêt du peuple ukrainien si, à la suite de la rupture des relations avec la Russie, la construction de missiles, de navires, d’avions et de moteurs est perdue, et que le pays est en fait désindustrialisé ? Quel est l’intérêt ?
La Banque mondiale exige la fin des subventions croisées. Qu’est-ce qu’il y a de bien là-dedans ? Ou bien ils vont les forcer à exporter le bois des Carpates. Bientôt, les Carpates seront complètement chauves.
Pourquoi faire cela si, en unissant nos efforts, nous multiplions nos avantages compétitifs ? Pourquoi devrions-nous le perdre ? Pourquoi tout jeter, pour quoi faire ?
Parce que les dirigeants ukrainiens ou ceux qui ont obtenu le pouvoir ont poursuivi leurs propres intérêts. Et quels étaient-ils ? Ce n’était même pas pour gagner davantage en volant le peuple ukrainien, mais pour conserver ce qui a été pillé auparavant. C’était l’objectif principal.
Alors, où est le « pognon » ? Pardonnez mon langage. Où est l’argent ? Dans les banques étrangères. Qu’est-ce qu’ils doivent faire pour cela ? Montrer qu’ils sont au service de ceux qui ont cet argent.
Ainsi, la seule chose qu’ils vendent est la russophobie. Parce que certains aiment séparer l’Ukraine et la Russie, ils pensent que c’est une mission très importante.
Parce que toute union de la Russie et de l’Ukraine, ainsi que de leurs capacités et de leurs avantages concurrentiels, conduirait à l’émergence d’un concurrent, d’un concurrent de niveau international pour l’Europe et le reste du monde. Personne n’en veut. C’est pourquoi ils feront tout pour nous mettre de côté.
Source : Site du Kremlin
Traduction par Christelle Néant pour Donbass Insider
« Si, si ma tante en avait, elle serait mon oncle. », mon chère Poutine.
Dialogue sans intérêt, puisque que cela ne sera pas le cas avant un sacré bon moment.
A moins qu’une guerre en décide autrement…
De toute façon Poutine c est l ancienne génération
Il croit que les français vont gober ce qui marchent avec les russes ou ukrainiens ^^