Quel scandale répugnant, que cette initiative aux relents cannibales par les néo-nazis de Kiev pour financer l’armée ukrainienne. Qui va croire qu’ils veuillent la paix ? Partagez ! Volti
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Christelle Néant pour Donbass-Insider
Lors des fêtes du Nouvel An, en Ukraine, des néo-nazis et vétérans de la guerre dans le Donbass, ont vendu sur les marchés de Noël des conserves de viande, dont certaines sont étiquetées « Séparatiste à la crème aigre », « Séparatiste de Lougansk », « Séparatiste à l’huile », ou « Bouvreuil pivoine orthodoxe », afin de récolter des fonds pour l’armée ukrainienne. En plus de noms dignes de cannibales, les boîtes de conserve arborent sans honte des symboles et dates liées aux Nazis et à leurs collaborateurs ukrainiens pendant la Seconde Guerre Mondiale.
De vétéran de la guerre dans le Donbass à vendeur de conserves de « séparatiste »
Cette « production » industrielle des plus vomitives, est l’initiative d’Alexandre Gramartchouk, surnommé « Grom » (« Tonnerre » en français), un vétéran de la guerre dans le Donbass, qui vit à Vinnitsa, le fief de Petro Porochenko, sur les listes électorales desquelles ce cher « Grom » se trouvait comme candidat pour les élections législatives ukrainiennes de 2019.
Ayant échoué à devenir député de la Rada, il semble que ce vétéran de la guerre dans le Donbass, versé dans l’idéologie néo-nazie, a décidé de se reconvertir en homme d’affaires au service de l’armée ukrainienne.
Cette production des plus répugnantes avait soulevé l’indignation de la journaliste russe Olga Skabeyeva, de la chaîne « Rossia 1 », dès octobre 2019, qui demandait comment le Donbass ou la Russie pouvait discuter avec des gens qui vendent des conserves de « séparatiste ».
Cette dénonciation faite sur le plateau de l’émission « 60 minutes » avait amusé plus qu’inquiété « Grom » et ses associés, qui, faute d’être poursuivis pour ce qui est clairement de l’incitation à la haine interethnique, et de la glorification du nazisme et du néo-nazisme, ont décidé d’aller plus loin dans leur délire répugnant.
Ils ont en effet, créé une page Facebook pour promouvoir leur production et la vendre au profit de l’armée ukrainienne. Le tout sans être inquiétés le moins du monde par les autorités de Kiev.
Pourtant l’initiative de ces néo-nazis de vendre des conserves de « séparatiste » a de quoi salir encore un peu plus la réputation de l’Ukraine. Déjà que le pays a été un des deux seuls en 2019, avec les États-Unis, à voter contre la résolution de l’ONU visant à combattre la glorification du nazisme et du néo-nazisme, voilà une preuve de plus que l’Ukraine est devenu un repère et un havre de paix pour les néo-nazis de tout poil.
Boîtes de conserves de « séparatiste » made in Ukraine, sauce néo-nazis
En effet les boîtes de conserve de « séparatiste » vendues par « Grom » et ses acolytes, ne laissent aucun doute sur l’idéologie néo-nazie de ses concepteurs.
Les boîtes sont ornées du drapeau nazi avec la croix-gammée (sur les premières boîtes), ou du drapeau de l’UPA (l’armée insurrectionnelle ukrainienne, qui a collaboré avec les Nazis, massacré des civils polonais et participé à l’élimination de centaines de milliers de juifs), avec soit la lettre G stylisée (venant des « Nazis de la grammaire ») ou le nombre 25 sur les plus récentes (qui dessiné comme il l’est permet de tracer une svastika en coupant et tournant les chiffres, voir le schéma ci-dessous).
Les boîtes intitulées « Bouvreuil pivoine orthodoxe », mentionnent même que la préparation contient des « reliques de Kobzon » (il s’agit de Yossif Kobzon, chanteur juif soviétique, puis russe, qui soutenait activement le Donbass, et qui est mort en août 2018). Là on touche le fond de l’ignominie, on atteint le niveau du zéro absolu de la décence.
La date de préparation de ces conserve est systématiquement indiquée comme étant le 6 octobre 1942, jour où l’offensive visant à briser le blocus de Leningrad a échoué et où la totalité de l’état-major du 339e régiment d’infanterie de l’Armée rouge a été détruit lors d’un bombardement de l’aviation allemande à Stalingrad. C’est aussi en octobre 1942 que l’UPA est officiellement née. Tout un symbole néo-nazi là aussi….
Et comme en Ukraine les néo-nazis et les terroristes islamistes travaillent main dans la main, rien d’étonnant au fait de voir le créateur de ces boîtes de conserves de « séparatiste » faire le signe des terroristes islamistes, comme on peut le voir sur cette photo.
Il n’est pas non plus surprenant que celui qui est derrière cette initiative fasse partie des activistes du « mouvement contre la capitulation », qui s’oppose à l’application des accords de Minsk, et que ses fans dressent directement un parallèle entre ses conserves et le fait de tuer les habitants du Donbass.
« La paix selon les termes de l’ennemi est une capitulation. Par conséquent, nous offrons la paix selon nos conditions. Pour l’Ukraine, l’indépendance, pour les séparatistes, le zinc [le cercueil – NDLR] ou la boîte de conserve. Ensemble, nous gagnerons ! Gloire à l’Ukraine ! », écrit un de ses fans.
Si vous arrivez à ne pas vomir en lisant ça c’est que vous avez l’estomac solide.
Quand la technique de déshumanisation néo-nazie risque d’amener à l’éclatement de l’Ukraine
Cette façon de déshumaniser l’ennemi n’est pas nouvelle, les Nazis l’utilisaient pendant la Seconde Guerre Mondiale, il est donc logique que les néo-nazis ukrainiens d’aujourd’hui utilisent les mêmes techniques depuis 2014 envers les « séparatistes », c’est-à-dire en fait les habitants des Républiques Populaires de Donetsk et de Lougansk (RPD et RPL).
Après les avoir traités de « doryphores » (à cause des couleurs du ruban de St Georges arboré par les habitants du Donbass), voilà qu’en Ukraine les néo-nazis font des conserves de « séparatiste » et « d’orthodoxe » comme s’il s’agissait de viande de poulet, de vache, ou de cochon.
Et en Ukraine, les néo-nazis ne limitent pas cette propagande immonde aux adultes, les enfants y sont aussi exposés, comme on peut le voir sur cette photo, où des gamins posent avec ces boîtes de conserve de « séparatiste ».
Le problème pour l’Ukraine c’est que ce n’est pas en laissant les néo-nazis utiliser de tels éléments de langage que la société ukrainienne va se ressouder, bien au contraire, comme l’a souligné le politologue Alexeï Yakoubine.
« La rhétorique de la haine est une rhétorique de division qui conduit immédiatement la société à la désintégration et à la fragmentation », a déclaré Yakoubine.
D’après lui, la déshumanisation de la société se manifeste par le fait qu’au lieu de dire « les gens », les Ukrainiens commencent à dire « les séparatistes », ce qui signifie qu’on peut leur faire n’importe quoi.
« Dans le contexte du Donbass, une telle rhétorique conduit finalement au fait que la possibilité d’user de violence dans le territoire le plus éloigné de nous est simplement justifiée. Les politiciens donnent en quelque sorte carte blanche à la violence. Par exemple, c’est très clairement visible maintenant avec l’UOC [l’Église orthodoxe canonique – NDLR]. Ils disent que c’est la « cinquième colonne », et c’est ainsi que des jeunes hommes viennent, et qui, par exemple, brûlent des églises dans la région de Kiev ou s’emparent d’églises. Et ils disent : et bien quoi, les politiciens ont dit que c’est la « cinquième colonne », cela signifie qu’on peut le faire. Ce n’est pas interdit. Si des politiciens de haut niveau commencent à dire de telles choses, il y a toujours des groupes qui s’en servent comme un appel à l’action », a souligné M. Yakoubine.
Des conserves de « séparatiste » aux conserves de « syndicaliste »
Cette production en Ukraine par des néo-nazis de conserves de « séparatiste », vendues pour financer l’armée ukrainienne a choqué dans le Donbass, comme le montre la réaction d’Andreï Bedilo, conseiller auprès du chef du Comité exécutif du mouvement public « République de Donetsk ». Ce dernier a souligné que non seulement les appellations de ces conserves sont littéralement immondes, mais que cela montre le glissement qui s’est opéré en Ukraine depuis le Maïdan en terme d’acceptabilité des rhétoriques les plus ignobles.
« Les conserves avec les étiquettes « Séparatiste à la crème aigre », « Bouvreuil pivoine orthodoxe », et l’infâme précision « avec des reliques de Kobzon » ne sont pas seulement cyniques, mais entraînent aussi de graves conséquences. Nous observons l’utilisation de la « fenêtre d’Overton » en Ukraine. Ce qui semblait impensable hier devient la norme aujourd’hui. Hier, la vie d’une personne était la valeur principale inscrite dans la Constitution ukrainienne, et aujourd’hui les stratèges politiques ukrainiens sont déjà passés de la guerre fratricide au « cannibalisme », » a déclaré le conseiller.
Andreï Bedilo a aussi souligné que l’absence de réaction des autorités ukrainiennes montre clairement que cette idéologie néo-nazie correspond à la politique de Volodymyr Zelensky et de son équipe.
« De nombreux blogueurs sur les réseaux sociaux posent la question : « Pourquoi le gouvernement ne réagit-il pas ? » La réponse est évidente : car cela correspond à la politique du président Volodymyr Zelensky et de son équipe. Aujourd’hui, vous mangez du « séparatiste à la crème aigre », et demain ce sera du « syndicaliste à la tomate », » a-t-il déclaré.
Une menace pas si vague que ça au vu de l’actualité politique en Ukraine, d’après Bedilo.
« C’est tout à fait réel, étant donné que le nouveau Code du travail ukrainien ne prévoit pas de droits syndicaux », a ajouté le conseiller. « Hier, les citoyens du Donbass n’étaient pas nécessaires, et aujourd’hui les citoyens ukrainiens se transforment en esclaves, qui peuvent être liquidés avec l’entreprise, et les cadavres peuvent être donnés aux Ukrainiens vivants. 120 hryvnias par bocal ce n’est pas vraiment bon marché ».
Si Zelensky veut faire croire de manière un peu plus crédible que les néo-nazis sont ses ennemis, il serait temps qu’il fasse le ménage en Ukraine, et qu’il poursuive ces « fabricants » de conserves de « séparatiste » comme ils le méritent pour incitation à la haine interethnique et glorification du nazisme et du néo-nazisme.
Car tant que cela ne sera pas fait, il est vain d’espérer un dialogue entre l’Ukraine et les deux républiques du Donbass (sans même parler de l’application des accords de Minsk). Et chaque jour, mois et année qui passent sans que ces néo-nazis ne soient poursuivis étendent un peu plus la fracture qui se creuse sans discontinuer entre le Donbass et le reste de l’Ukraine depuis 2014.
Si Zelensky ne met pas fin rapidement à la propagation de cette idéologie de haine, il pourra lancer toutes les chaînes de propagande en langue russe qu’il voudra à destination du Donbass, il ne récupérera pas pour autant le cœur de ses habitants.
Ce n’est pas avec une idéologie de haine et de mort, le laisser-faire envers les néo-nazis, et des conserves de « séparatiste » que l’Ukraine peut espérer obtenir autre chose qu’un rejet total de la part de la population du Donbass.
Comme dirait Dieudonné :
» -C’est de l’humour… »