Par Mikhail Gamandiy-Egorov pour Observateur-Continental
La première réunion de 2024 des sherpas et sous-sherpas des BRICS s’est déroulée sous la présidence de la Russie. La rencontre a permis aux pays membres d’échanger de plusieurs points essentiels en matière de consolidation des relations, ainsi que de la coordination de l’agenda à venir de l’organisation internationale.
La Russie a entamé la présidence annuelle des BRICS, composés désormais en plus de l’Etat russe – du Brésil, de l’Inde, de la Chine, de l’Afrique du Sud, de l’Iran, de l’Ethiopie, de l’Egypte, de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis – par la rencontre des sherpas et sous-sherpas des pays membres de l’organisation, à Moscou.
Dans son discours destiné aux participants le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré que l’expansion des BRICS ne vise pas à établir un mécanisme de dictature mondiale. Il a également souligné que dans toutes ses déclarations, de même que dans les faits pratiques, les pays des BRICS ont toujours exprimé être favorables à des dialogues ouverts et honnêtes et qu’ils ne tenteraient jamais d’imposer quoi que ce soit à qui que ce soit.
Sergueï Lavrov a également déclaré que l’adhésion de nouveaux membres renforcerait le partenariat stratégique au sein de l’organisation et la position internationale du bloc dans son ensemble, tout en rappelant que les BRICS sont considérés comme une place forte, un prototype du monde multipolaire.
Le sherpa de la Russie au sein des BRICS et vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, a quant à lui annoncé que conformément à la décision des dirigeants des BRICS à Johannesburg, en Afrique du Sud, l’été dernier, les pays membres continueront à explorer les moyens d’utiliser davantage les monnaies nationales et locales, ainsi que d’autres instruments de paiement dans les transactions transfrontalières des pays concernés afin de réduire les effets secondaires négatifs – faisant référence évidemment aux effets négatifs émanant de la minorité mondiale occidentale. Une orientation stratégique soutenue par les pays membres de l’organisation, dont la Chine et l’Iran.
De son côté, le coordinateur de la Chine des affaires des BRICS et vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Ma Zhaoxu, dans son allocution a noté le caractère positif sur la forte dynamique de développement du mécanisme des BRICS, affirmant que grâce aux efforts conjoints de toutes les parties, les pays des BRICS ont atteint une expansion historique de leur adhésion, ont considérablement accru leur influence et leur représentation internationales et ont renforcé leur force pour la paix et la justice mondiales.
Le concept d’une plus grande coopération des BRICS proposé par le président Xi Jinping est conforme au positionnement stratégique des BRICS et aux exigences de développement de l’époque, ce qui a tracé la voie de la coopération au sein de l’organisation. Notant que l’année 2024 marque le début d’une plus grande coopération des BRICS, Ma Zhaoxu a déclaré que la Chine soutiendrait activement le travail de la Russie en tant que président de l’organisation et qu’elle était prête à travailler avec toutes les parties pour mettre en œuvre l’esprit d’ouverture, d’inclusion et de coopération gagnant-gagnant de l’alliance, approfondir et élargir le partenariat pratique dans divers domaines, améliorer continuellement la construction du mécanisme des BRICS et promouvoir un développement de haute qualité de la coopération au sein de l’organisation.
L’Inde a proposé d’établir un dépôt commun de médicaments au sein des BRICS, l’Afrique du Sud quant à elle a noté l’intérêt croissant pour l’organisation de la part des pays développés et en développement, reflétant la confiance dans les objectifs et les principes du groupe. Justement en ce qui concerne la nation sud-africaine, son travail en qualité de président de l’organisation pour l’année écoulée a été largement salué. A l’instar de la sous-sherpa du Brésil, Ana Maria Bierrenbach, qui a souligné le succès de la présidence sud-africaine, notamment en ce qui concerne les plus de 200 événements organisés, sans oublier les progrès significatifs dans les domaines de la science, de la technologie et de la santé.
Du côté des nouveaux pays membres, le vice-ministre égyptien Ragui El-Etreby a affirmé que son pays s’est engagé à participer activement au travail conjoint et ce dans divers secteurs, notamment dans le commerce, la technologie et la logistique. Les Emirats arabes unis ont exprimé leur intention de partager leur expertise en matière d’économie numérique afin d’atteindre les objectifs de transformation numérique des BRICS. Le représentant de l’Ethiopie, Mamo Mihretu, s’est quant à lui félicité de l’expansion de l’organisation et a exprimé sa conviction qu’elle ouvrirait un nouveau chapitre dans le partenariat multilatéral des BRICS.
Un point important a été soulevé par le sherpa sud-africain des BRICS, Anil Sooklal, à destination précisément du continent africain. Plus exactement que l’Afrique pourrait économiser des milliards grâce à l’utilisation plus active des monnaies locales et nationales.
De manière générale et en termes de perspectives, il est évident que l’agenda des BRICS en cette année 2024 sera chargé. Montée en puissance de l’ordre multipolaire, coordination active à l’échelle internationale, et ce dans divers secteurs d’interaction, renforcement des liens déjà poussés avec les nations du Sud global, avec lequel les BRICS représentent indéniablement l’écrasante majorité de l’humanité, sans oublier les étapes ultérieures d’élargissement de l’organisation. Le tout dans le cadre des événements contemporains qui renforcent chaque jour un peu plus non seulement l’attractivité des BRICS auprès de nombreux Etats du monde, mais aussi et tout simplement imposent une bonne fois pour toute l’ordre mondial actuel – qui n’est et ne sera que multipolaire.
Mikhail Gamandiy-Egorov
…. Et toujours le même code couleur…bref, rien…
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