Le discours d’Emmanuel Macron au Parlement européen, chahuté et vivement critiqué

Source France-Soir

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Depuis le 1er janvier 2022, la France a pris la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne, et ce pour une durée de six mois. Aujourd’hui, Emmanuel Macron s’est rendu à Strasbourg pour y prononcer son discours d’inauguration, devant les eurodéputés. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a fait forte impression.

Le président français hué dès son arrivée

« Climat, climat, Macron coupable ! », criaient des militants écologistes tandis qu’Emmanuel Macron marchait aux côtés de Roberta Metsola, la nouvelle présidente du Parlement.

Yannick Jadot, candidat EELV, s’est montré offensif, décernant à Emmanuel Macron le titre de « président de l’inaction climatique ». « Il ne suffit pas de se proclamer pro-européen pour servir l’Europe », ajoutait-il à son encontre. Quelques minutes plus tard, le président français assurait dans son discours, qu’il fallait « passer des intentions aux actes ». À seulement trois mois de l’élection présidentielle, c’est ambitieux.

Un discours remarqué…

Emmanuel Macron a eu trente minutes pour présenter sa vision de l’Europe à son auditoire. Ce qu’il a dit en quelques mots :

« Démocratie » : doter le Parlement européen d’un droit d’initiative législative ;
Climat : légiférer contre la déforestation importée / appliquer une taxe carbone aux frontières ;
Emploi : réduire les inégalités entre femmes et hommes / garantir un salaire minimum / investir dans le numérique ;
Sécurité : réformer l’espace Schengen / élaborer une « force d’intervention rapide » pour protéger les frontières extérieures / créer un « nouvel ordre de sécurité » en Europe avec l’Otan, pour contrer la Russie ;
Relations internationales : sommet UE-Afrique en février / se montrer « ferme » avec le Royaume-Uni.

« Nos générations ont à refonder notre Europe. Nous avons à nous donner les moyens de faire de l’Europe une puissance d’avenir, d’équilibre. », finissait-il par déclarer.

…et critiqué

Les critiques sont allées bon train après le discours. Jordan Bardella, député européen et président du Rassemblement national, s’est fendu d’un message clair qu’il a partagé sur les réseaux : « Monsieur Macron, votre Europe est devenue l’arrière-cour de Washington, la proie de Pékin, le paillasson d’Erdogan et l’hôtel de l’Afrique. De votre mandat, il ne restera que le cynisme et le mépris : pour la France comme pour l’Europe, il est vital qu’il reste unique. »

De leur côté, les eurodéputés Manuel Bompard et Manon Aubry, tous deux de La France insoumise, se sont illustrés par des prises de paroles aussi courtes que percutantes :

François-Xavier Bellamy, député européen pour le Parti populaire, lui aussi, s’est adressé directement au président français sans passer par quatre chemins, mettant en exergue plusieurs contradictions : « Votre « en même temps » n’est qu’un artifice rhétorique pour dissimuler des incohérences calculées. » Et d’ajouter : « La contradiction entre les ambitions ou les prétentions de l’Europe, et sa réalité, est devenue un fait politique majeur. Cette contradiction vous l’incarnez aujourd’hui. Et nous, nous devons la résoudre. » Pour enfin s’adresser à l’auditoire : « Nous avons le devoir, ensemble, de préparer la relève à laquelle vous avez droit. »

Tout le monde n’est pas resté jusqu’à la fin

Quelque temps après, alors qu’il était censé répondre aux questions des eurodéputés lors d’une conférence de presse, Emmanuel Macron a préféré poursuivre les déclarations, refusant les questions. La réaction des journalistes présents sur place ne s’est pas fait attendre : ils ont quitté la salle.

Le président français comptait capitaliser sur ce semestre de présidence, en vue de sa probable candidature à sa réélection : cette prestation décriée illustre ses positions et postures, et les vives critiques qu’elles suscitent. Gardera-t-il cet horizon pour l’élection, ou descendra-t-il dans l’arène française pour sa campagne présidentielle ?

Voir aussi : Présidentielle: Macron défend l’État de droit européen, l’opposition l’étrille (AFP)

Auteur(s): FranceSoir

Voir :

Gilles-William Goldnadel présente son « Manuel de résistance au fascisme d’extrême gauche »

22 et 23 janvier : contre le passe vaccinal, de nouvelles formes de manifestations

« Salut nazis » inventés : Darmanin persiste et alerte sur des comportements « factieux »

3 Commentaires

  1. Deux observations:
    – les députés qui sont intervenus laissent à penser qu’ils s’adressent bien au macaron et le séparent bien des Français. C’est bien lui, nominativement, qui est en cause. Cela peut paraître banal, normal, mais on a vite tendance à confondre le Peuple de celui qui est censé le diriger.
    – il n’y a presque personne dans l’hémicycle. Situation « normale » (et honteuse), ou bien boycott (là, on pourrait comprendre…) ?

    Et une 3è quand même… comment réagiriez-vous si vous vous faisiez vilipender comme cela ? L’énergumène prend des notes, le front plissé. On sait qu’il n’a ni émotions, ni sentiments. A suivre…

    • Ne pas oublier que, les parlementaires sont/DEVRAIENT être la voix du peuple. On assiste à une prise de pouvoir absolu, avec la complicité de ceux qui sont censés nous représenter. Qu’en déduire ? Légitime défense ?

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