On ne peut pas être plus clair : il faut retourner au travail malgré les risques encourus à cause de la pandémie du covid et surtout, il faut arrêter les aides, notamment le chômage partiel.
Dans un entretien au Figaro[1], le patron du Medef dézingue la politique du gouvernement appelée « quoi qu’il en coûte », grâce à une tournure macronienne, propre à l’ENA, tournure de communication, devenue slogan politique de la macronie, dans la tentitive d’aacrocher la gauche au wagon.
Geoffroy Roux de quelque chose, avec un an de retard par rapport à l’autre grand humaniste allemand, Wolfgang Schäuble, repris par plusieurs autres « personnalités » autoproclamées « experts » en expertise, notamment par Emmanuel Todd[2].
En effet, le président du Bundestag, dans une interview au Tagesspiegel, intitulée « Réévaluer l’équilibre entre santé et économie », au cours du week-end des 25 et 26 avril 2020, plaidait pour un calcul plus équilibré entre la santé publique et les conséquences économiques et sociales d’un arrêt prolongé, craignant que les capacités de l’État ne se trouvent surchargées. Cet arrêt était dû bien évidemment au coronavirus et au confinement qu’il a provoqué.
Wolfgang Schäuble, se posait, comme à son habitude, en défenseur du capital et de la doctrine de l’ordolibéralisme allemand.
Ensuite, Emmanuel Todd reprenant ce thème déclarait : « Le choix d’arrêter l’économie pour une pandémie qui a surtout tué des personnes de plus de 65 ans a été une apothéose du système ancien gérontocentré ». Ces déclarations de Todd ont été publiées dans Marianne du 18 septembre 2020.
J’avais déjà écrit sur cette question, mais j’estime qu’il faut continuer à mettre en lumière la façon de penser d’une partie de ceux qui se sont autoproclamés « l’élite intellectuelle du pays » et qui prétendent faire évoluer les idées et les postures dans ce pays.
Car, réduire la vie humaine à un calcul économique et financier est insultant pour tout être humain normalement constitué.
Afin d’être le plus clair possible, je mets ci-après la question de Marianne et la réponse de Todd sur ce point :
Q : Et le sort réservé aux personnes âgées ? Diriez-vous comme certains qu’on les a trop protégées ?
R : Tous les choix économiques des dernières décennies ont été faits en faveur des personnes âgées. Je précise que j’en fais partie. Le niveau de vie moyen des retraités avait même dépassé celui des actifs, même si le mouvement était en train de s’inverser avant le Covid. On s’acheminait vers une scission dans le groupe âgé, les âgés riches le restant, mais l’âgé tout-venant, si l’on peut dire, devant se retrouver au-dessous des actifs vers 2030. Mais, en 2020, le choix d’arrêter l’économie pour une épidémie qui, essentiellement, a tué des personnes au-delà de 65 ans a été une réaffirmation, une apothéose du système ancien gérontocentré.
Q : Mais c’est une forme d’humanisme, aussi.
R : Oui, bien sûr, il faut sauver tout le monde, c’est certain. Mais la question posée est : est-ce qu’on peut vivre comme ça indéfiniment ?
Mais, je m’égare… Revenons donc à ce bon Geoffroy Roux de quelque chose…
Répondant à une question du Figaro il déclare :
Question : Comment l’État doit-il mettre fin au «quoi qu’il en coûte »?
Réponse : Parce qu’il n’y a pas d’argent magique, on doit mettre fin progressivement au quoi qu’il en coûte. Regardons les choses dans le détail. Les aides de trésorerie (PGE, délais de paiement…) n’ont pas de raison d’être arrêtées, car les entreprises doivent quoi qu’il advienne les rembourser. En revanche, il faudra arrêter les subventions (à l’emploi via le chômage partiel, à la perte d’exploitation via le fonds de solidarité), quand les restrictions sanitaires seront levées. Il faudra le faire secteur par secteur, progressivement et dans le dialogue. Ce qui est sûr, c’est qu’il faut rouvrir dès que possible les restaurants, les théâtres, les cinémas, les salles de sport…avec une jauge et une compensation financière adaptée. Il ne faut pas essayer de construire le «monde d’après», mais il faut vivre dans «le monde d’avec». Il faut mettre un QR Code à l’entrée des restaurants et une forme de pass sanitaire pour les voyages et les déplacements professionnels. Utiliser la technologie pour se protéger et protéger les autres, ce n’est pas une atteinte à la liberté. Mais l’objectif numéro un doit être la vaccination, c’est la condition de la reprise. (…)
Il me semble qu’il n’est pas nécessaire d’aller plus loin dans les citations. En gros, Geoffroy Roux de quelque chose dit : « donner aux entreprises pour qu’elles embauchent à prix cassés des ouvriers et des salariés afin de sauver l’économie du pays ».
Cela me rappelle l’autre patron du Medef, son prédécesseur Gattaz qui promettait 1 million d’emplois contre des exonérations fiscales aux entreprises. Holland, qui a détricoté le droit du travail, réalisant le rêve que la droite n’osait même pas aborder, y a mis les milliards produits du travail des Français ; on n’a jamais vu le million d’emplois ; on a vu que le pins sur la veste de Gattaz. En outre, ce dernier préconisait l’instauration d’un « smic jeunes », ce qui revenait à de l’esclavagisme.
Que dire de plus ?
J’ai mal à ma France et à son histoire et à son particularisme, noyé aujourd’hui dans idéologie néolibérale anglo-saxonne…
[1] Site internet du 16 mars : https://www.lefigaro.fr/conjoncture/geoffroy-roux-de-bezieux-on-doit-mettre-fin-au-quoi-qu-il-en-coute-20210316. Édition en papier du 17 mars 2021.
[2] https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/emmanuel-todd-pale-imitation-de-227310 et https://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/pour-wolfgang-schauble-sauver-des-223767
18/03/2021 – le poids des mots et le choc des analyses (on nous vole, ce jour, 20 786atteints, avec un couvre feu officiel-officieux à 219 / 2501)
https://wp.me/p4Im0Q-4JS
– On a eu la saga du masque, c’est maintenant au tour du vaccin. Et ensuite qu’allons-nous encore acceptér ,,. bon enfant ?
– Jusqu’à quel degré allons nous accepter l’expérience de macron-Milgram et devons nous l’accepter sous peine de mort sociétale ?