On aimerait bien savoir, où en sont les discussions sur l’intégration de la Turquie dans l’Union Européenne. Partagez ! Volti
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La France a menacé d’introduire des sanctions via l’UE contre la Turquie en coordonnant des actions spécifiques avec d’autres membres de l’UE. Le gouvernement a annoncé la dissolution en France du groupe ultra-nationaliste turc les «Loups Gris», connu pour ses activités extrémistes tant en Turquie qu’à l’étranger. Ankara promet de «répliquer fermement».
Sur Europe1, jeudi dernier, le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a menacé Ankara de sanctions si la Turquie ne modifiait pas sa politique en rappelant les «actions agressives» de ce pays près des frontières européenne, en Libye, en Méditerranée orientale, au Haut-Karabakh et dans le nord de l’Irak. Jean-Yves Le Drian a aussi voulu rappeler que la Turquie avait en face d’elle l’Union européenne tout entière. «Dans cette perspective-là – et ce n’est pas seulement la France qui est visée, il y a une solidarité totalement européenne sur le sujet -, nous voulons très fermement que la Turquie renonce à cette logique-là», a lâché le ministre. «Et si d’aventure ce n’était pas le cas, le Conseil européen, qui réunit les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 membres de l’Union européenne, a décidé qu’il prendrait les mesures nécessaires à l’encore des autorités turques». «Il y a maintenant des déclarations de violence, voire de haine, qui sont inacceptables», a jugé Jean-Yves Le Drian.
La veille, au Sénat, Jean-Yves Le Drian, exigeant la fin du comportement turc, a déclaré que «nous avons une longue liste de désaccords graves avec Ankara, mais ces dernières semaines nous avons dépassé un niveau des relations entre les deux pays alliés avec des insultes, la calomnie, le désir d’inciter à une campagne de haine contre la France et l’Europe et que «ce sont des menaces» et que «nous ne tolérerons pas que cette haine et cette violence s’exportent sur le territoire français».
La question des sanctions de l’UE contre Ankara a été soulevée au début d’octobre. Le point du mécontentement de l’UE a débuté avec l’exploration effectuée par la Turquie en Méditerranée orientale dans les eaux disputées par la Grèce et Chypre. Puis Bruxelles, voyant des signaux positifs d’Ankara avec la reprise des négociations avec Athènes – le départ des navires turcs vers leurs ports d’origine – a décidé de reporter la question des sanctions lors du sommet de l’UE en décembre.
Moins d’un mois plus tard, le président du Conseil européen, Charles Michel, a déclaré: «Nous condamnons les récentes actions unilatérales [de la Turquie] en Méditerranée orientale, les provocations et la rhétorique, qui sont totalement inacceptables», en précisant «travailler sur deux pistes: une piste positive et une piste moins positive» et que «jusqu’à présent la Turquie n’a pas choisi la voie positive. Nous aurons l’occasion de revenir sur ce sujet en décembre».
Les navires turcs ont repris l’exploration et la relation déjà difficile entre l’Union européenne et la Turquie s’est encore aggravée après la déclaration du président turc demandant le boycott des produits français, juste après la publication en France de caricatures du prophète Mahomet, l’assassinat du professeur d’histoire, Samuel Paty, et les déclarations du dirigeant français Emmanuel Macron sur la lutte contre l’islam radical.
Demandant «quel problème a l’individu nommé Macron avec l’islam et avec les musulmans?», Recep Tayyip Erdogan a déclaré, comme cité par LCI que «tout ce que l’on peut dire d’un chef d’Etat qui traite des millions de membres de communautés religieuses différentes de cette manière, c’est [d]’ aller d’abord faire des examens de santé mentale», «Macron a besoin de se faire soigner». En réponse, Paris a rappelé son ambassadeur à Ankara le 24 octobre «pour consultations». Mais cette démarche diplomatique n’a pas empêché les attaques verbales contre la France et personnellement envers Emmanuel Macron.
Tant en France qu’en Autriche, ils sont sûrs que le président turc est derrière une série d’émeutes et d’attentats terroristes en Europe. Dans le cadre des mesures prises contre Ankara, le Conseil des ministres français a adopté mercredi une décision visant la dissolution des «Loups Gris», un «mouvement ultranationaliste turc» et leurs symboles dans le pays. Il s’agit d’«un groupement de fait particulièrement agressif, pour ne pas dire plus», a assuré le ministre français de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Le document note que des camps d’entraînement de «Loups Gris» ont été identifiés en France. Par ailleurs, il est précisé que le mouvement provoque des «actions agressives et discriminatoires» sur les réseaux sociaux et des actions violentes dans les rues des villes françaises, y compris des provocations contre les diasporas arméniennes et kurdes. Fin octobre, à Dijon, des manifestants ont crié «Allahu Akbar» et des slogans anti-arméniens avant d’attaquer les forces de l’ordre. Le graffiti «Loups Gris» et l’abréviation «RTE» (du nom de Recep Tayyip Erdogan) sont apparus sur le monument arménien près de Lyon.
Ankara, par le ministère turc des Affaires étrangères, a affirmé, comme indiqué par France Info qu’il «n’existe pas de mouvement appelé les »Loups Gris »», qualifiant le mouvement dissous par la France d’ «objet imaginaire» et que «c’est la dernière manifestation d’une action psychologique contradictoire menée par la France totalement dépendante des milieux arméniens» et que «nous soulignons qu’il est nécessaire de protéger la liberté d’expression et de réunion des Turcs de France (…) et que nous répliquerons de la plus ferme des manières à cette décision».
Les média occidentaux et arabes, eux, mentionnent à plusieurs reprises l’utilisation des cellules des «Loups Gris» en Europe par les services spéciaux turcs.
Cette organisation de jeunesse d’extrême droite fondée par Parti d’action nationaliste (MHP en turc) à la fin des années 1960 et 1970 a ciblé les politiciens et les journalistes de gauche. Après le coup d’Etat militaire de 1980 en Turquie, les «Loups Gris» et le MHP, soutient du président turc, ont été interdits mais ont déménagé en Europe.
S’appuyant sur la diaspora turque, les «Loups Gris» sont présents dans plusieurs pays d’Europe, au premier rang desquels l’Allemagne et l’Autriche où ils sont régulièrement signalés pour mener des campagnes d’intimidation. En France, leur leader présumé, Ahmet Cetin, 23 ans, a été jugé mi-septembre à Bourg-en-Bresse (Ain) pour «incitation à la haine».
Pour mémoire, c’est un membre des «Loups Gris», Mehmet Ali Ağca, qui avait tenté d’assassiner le pape Jean-Paul II sur la place Saint-Pierre à Rome le 13 mai 1981.
Pierre Duval
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Ils vont réussir à nous faire une guerre ces petits enfants de chœur avec leurs disputes … Allez les enfants tous à table avec un bon durum et un bon vin rouge 😂
La solidarité Européenne…hum, qu’en pense l’Allemagne du point de vue économique, financier et géopolitique ?
Une vaste blague, mais tragique, au fond !