« Qu’ils le veuillent ou non, les effondristes découragent les luttes collectives » L’édito de Charles SANNAT

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Charles Sannat pour Insolentiae

Mes chères impertinentes, mes chers impertinents,

Dis papa c’est quoi un « effondriste » ?

Tu sais mon fils, pour moi un effondriste c’est un survivaliste qui se prépare à la fin du monde, un collapsologue qui se prépare aux terribles crises liées à la raréfaction des ressources, ou un écologiste tendance « Greta » qui est pris d’atroces angoisses climatiques et qui se prépare à cuire comme un œuf dans le four du réchauffement climatique qui nous tuera tous.

Et toi papa, tu es effondriste ?

Non fiston, je suis pragmatique et j’essaie de voir le monde tel qu’il est, mais pas pire.

Pourtant je trouve que l’idée derrière le bouquin de Catherine et Raphaël Larrère intitulé « le pire n’est pas certain » est intéressante et qu’elle doit être discutée.

Pour tout vous dire, je n’ai pas encore lu leur ouvrage, donc je vais en parler uniquement par rapports aux différents articles et interviews qu’ils ont pu donner à ce sujet. J’attends leur ouvrage, je vous en dirais plus plus tard… ou pas !

« Qu’ils le veuillent ou non, les collapsologues découragent les luttes collectives »

Voilà l’idée qu’ils proclament.

Les effondristes font même le jeu du vilain capital puisqu’ils ne veulent rien changer.

Comme ils ne veulent rien changer ils ne représentent aucun danger politique et ne constitueront jamais une force ni un courant politique.

L’effondriste, se prépare individuellement quelles que soient ses raisons à sa fin de monde à lui.

Survivalisme, collapsologie sont pour les auteurs des idées problématiques parce qu’elles ferment les possibles.

 » elle ferme les possibles. La collapsologie – que l’on pourrait définir comme la certitude, prétendument scientifiquement prouvée, d’un effondrement global, uniforme et synchrone de la « civilisation thermo-industrielle » – est un trou noir des sciences sociales et du militantisme. C’est un attracteur qui tente d’aspirer une multitude de courants ou d’expériences, qui sont vidés de leur conflictualité politique et rendus totalement inoffensifs ».

Et finalement si le plus important était effectivement ce refus de changer le monde !

Du haut de mon grenier, reclus et aussi un peu en dehors du monde, je contemple ce dernier. Qu’est-ce que j’y vois ?

J’y vois en réalité un refus de changer le monde.

Si la politique notamment chez les jeunes avait pour objet de changer le monde, cela fait bien longtemps que nous avons perdu collectivement cette envie-là, cette force-là.

Les facteurs sont multiples, à commencer par le politiquement correct étouffant qui ne permet plus de ne penser quoi que ce soit sans se retrouver devant la chambre correctionnelle pour des délits d’opinions. Tous les effondristes ont ceci en commun qu’ils sont aussi des « à-quoi-bonistes ».

C’est quoi un « à-quoi-bonistes » ? C’est quelqu’un qui pense au fond de lui-même que ce monde est foutu.

Nous avons déjà connu des périodes dans notre histoire où les « à-quoi-bonistes » régnaient en maître.

C’était le Royaume de France de Jeanne d’Arc. A quoi bon lutter contre les Anglais.

C’était la France de juin 40 et celle du Maréchal Pétain. A quoi bon lutter contre les nazis.

A quoi bon lutter pour ce monde pourri.

Si l’idée de croire que les effondristes ne représentent aucun danger politique, je pense que cette analyse est erronée.

Oui, les effondristes ne représentent aucun danger de création de force politique pouvant menacer les mamamcouhis du monde. En ce sens les auteurs ont raison. Là où ils ont tord, c’est que les peuples sont, à mon sens, entrés en grève.

Et lorsque les peuples ne partagent plus une fiction imaginaire commune, alors, oui, l’effondrement est imminent, proche.

Pourquoi ?

Parce que les nations ne sont que des idées.

Parce que les lois ne sont que des conventions.

Parce que les Etats ne sont que des inventions.

Parce que les « institutions » ne sont que des créations.

Si les gens cessent massivement d’y croire, alors plus aucun levier de commande ne répond plus.

L’effondrement peut évidemment être provoqué par un choc que l’on appelle pompeusement exogène (venant de l’extérieur) mais il peut aussi être la conséquence d’un choc endogène, venant de l’intérieur.

Pensez à l’exemple de l’URSS.

Elle s’est effondrée uniquement en raison de la grève de ses citoyens. Plus personne ne croyait plus à la fiction imaginaire de l’Union des Républiques Socialistes Soviétique. Les effondristes soviétiques étaient devenus majoritaires, les peuples soviétiques étaient tous devenus des « à-quoi-bonistes ».

Surveillez le taux d’ »à-quoi-bonistes », surveillez le taux d’effondristes.

Ils ne représentent pas une force politique qui fera la révolution. Ils représentent les joueurs qui ne veulent plus jouer un jeu qui ne leur convient plus et lorsqu’ils seront majoritaires, alors, la fiction imaginaire dans laquelle nous vivons prendra fin.

Ce sera la fin des illusions.

Et les périodes de fin d’illusions recèlent toujours un potentiel important de violences car la réalité est souvent cruelle et dure.

Voir le monde tel qu’il est. Mais pas pire.

Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Préparez-vous !

Charles Sannat

16 Commentaires

  1. Voir les choses telles qu’elle sont réellement.
    En commençant par l’intérieur pour changer l’extérieur.

  2. J’ai peut-être la comprenette difficile, mais… je ne comprends pas trop: préparez-vous, dit le papa du fiston, il est trop tard mais… ne soyez pas « effondristes ».

    1er point: Faire le constat de la situation n’est pas pour autant être « à quoi boniste ». Tout porte à croire que nous sommes dans une énorme période de changements, que nous sommes dans le mur – et encore… il y a pire que nous mais nous suivons de près – et ne pas le voir serait, à mon avis, porter des œillères.

    2è point: une fois le constat fait, il me paraît évident que, si nous voulons survivre, il est préférable d’avoir sous la main tout dont on peut avoir besoin. Sur ce plan, ceux qui avaient des provisions ont moins souffert du confinement (hormis le côté psycho, bien sûr) que ceux qui ont joué les cigales.

    3è point: toutes les prophéties vont dans le même sens, et vu notre médiocre capacité à évoluer, je ne suis pas sûre que nous ayons pu modifier le cours des choses, bien que certains répondent par l’affirmative: la dégradation se fait plus tard que prévue et serait moins catastrophique que prévue. Tant mieux après tout…Mais il vaut mieux prévenir que guérir.

    4è point: cela n’empêche en rien de jouer notre rôle de petits colibris, d’informer, de chercher à comprendre ce que nous vivons, pourquoi nous le vivons, au plan physique, psychologique et spirituel. Et de se battre pour changer les choses.

    Toutefois, ma vieille voisine – tiens, je me fais penser à celui qui fait des vidéos en parlant de son village – me dit toujours: ce qui doit être sera !! Ce à quoi je lui réponds: si les Résistants avaient pensé cela, nous serions, comme disait Lama (je crois) tous en Germanie ! La guerre a quand même eu lieu, les survivalistes ont tenté de survivre, les collabos ont collaboré, les prévoyants ont prévu, et les cigales ont regretté d’avoir chanté tout l’été… Mais… nous sommes restés Français !
    Une vraie « effondriste » en somme… ma voisine ! https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gifhttps://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_yahoo.gif

  3. Il ne faut pas inverser les choses: le fait que de plus en plus de gens croient à un effondrement ne sera pas la cause première d’un possible effondrement.
    La cause première, c’est bien la conjonction d’une crise économique et financière (démarrage d’une grande dépression, dissolution des monnaies), politique (disparition de l’intéret général), géopolitique (fin progressive de l’empire occidental), sociale (paupérisation, spoliations et sécession des « élites »), énergétique (bientot le baril à 200 dollars), écologique (pollutions à tous les étages) et sanitaire (le Big Pharma et la malbouffe sont démasqués).
    Il va y avoir de nombreux et forts changements, et ne pas vouloir le voir est idiot.
    Pour résister à la tentation autoritaire des zélites, il faudra être le moins possible dépendant d’elles, et ça ne s’improvise pas. Une résistance trop dépendante des zélites et des structures étatiques qu’elles contrôlent n’a aucune chance (le jeu politique actuel contrôlé par les médias oligarchiques est une farce, une comédie). La résistance doit s’organiser d’abord localement.

  4. Il y a de toujours de l’Espoir pour ceux qui vivent et qui luttent pour cela.
    Oui, les convulsions sociales prédites par l’Apocalypse vont devenir une réalité. Mais ce n’est pas une révolution, c’est une Évolution pacifique qui va changer le monde.
    Cela ne viendra ni de la politique des « vieux » gouvernements, ni de la violence des anarchistes et des extrémistes, ni de la science des empiristes, mais d’une force plus puissante que toutes celles-là : de la parole de Vérité qui secoue et ranime les esprits, de la parole de la Femme qui fait vibrer la conscience des hommes.
    Mais malheur au dégénéré qui s’obstine, et pour qui il n’y a aucun avenir, son monde de néant et de mort touchant à sa fin comme dans la ruche, le massacre des mâles…
    La vie des Abeilles…
    Après la fécondation des reines, si le ciel reste clair et l’air chaud, si le pollen et le nectar abondent dans les fleurs, les ouvrières, par une sorte d’indulgence oublieuse, ou peut-être par une prévoyance excessive, tolèrent quelques temps encore la présence importune et ruineuse des mâles. Ceux-ci se conduisent dans la ruche comme les prétendants de Pénélope dans la maison d’Ulysse. Ils y mènent, en faisant carrousse et chère lie, une oisive existence d’amants honoraires, prodigues et indélicats : satisfaits, ventrus, encombrant les allées, obstruant les passages, embarrassant le travail, bousculant, bousculés, ahuris, importants, tout gonflés d’un mépris étourdi et sans malice, mais méprisés avec intelligence et arrière-pensée, inconscients de l’exaspération qui s’accumule et du destin qui les attend. Ils choisissent pour y sommeiller à l’aise le coin le plus tiède de la demeure, se lèvent nonchalemment pour aller humer à même les cellules ouvertes le miel le plus parfumé, et souillent de leurs excréments les rayons qu’ils fréquentent. Les patientes ouvières regardent l’avenir et réparent les dégâts, en silence. De midi à trois heures, quand la campagne bleuie tremble de lassitude heureuse sous le regard invicible d’un soleil de juillet ou d’août, ils paraissent sur le seuil. Ils font un bruit terrible, écartent les sentinelles, renversent les ventileuses, culbutent les ouvrières qui reviennent chargées de leur humble butin. Ils ont l’allure affairée, extravagante et intolérante de dieux indispensables qui sortent en tumulte vers quelque grand dessein ignoré du vulgaire. Ils affrontent l’espace, glorieux, irrésistible, et ils vont tranquillement se poser sur les fleurs les plus voisines où ils s’endorment jusqu’à ce que la fraîcheur de l’après-midi les réveillent. Alors ils regagnent la ruche dans le même tourbillon impérieux, et, toujours débordant du même grand dessein intransigeant, ils courent aux celliers, plongent la tête jusqu’au cou dans les cuves de miel, s’enflent comme des amphores pour réparer leurs forces épuisées, et regagnent à pas alourdis le bon sommeil sans rêve et sans soucis qui les receuille jusqu’au prochain repas.

    Mais la patience des abeilles n’est pas égale à celle des hommes. Un matin, un mot d’ordre attendu circule par la ruche. On ne sait qui le donne ; il émane tout à coup de l’indignation froide et raisonnée des travailleuses, et selon le génie de la république unanime, aussitôt prononcé, il emplit tous les cœurs. Une partie du peuple renonce au butinage pour se consacrer aujourd’hui à l’œuvre de justice. Les gros oisifs endormis en grappes insoucieuses sur les murailles mellifères sont brusquement tirés de leur sommeil par une armée de vierges irritées. Ils se réveillent, béats et incertains, ils n’en croient par leurs yeux, et leur étonnement a peine à se faire jour à travers leur paresse comme un rayon de lune à travers l’eau d’un marécage. Ils s’imaginent qu’ils sont victimes d’une erreur, regardent autour d’eux avec stupéfaction, et, l’idée-mère de leur vie se ranimant d’abord en leurs cerveaux épais, ils font un pas vers les cuves à miel pour s’y réconforter. Mais il n’est plus, le temps du miel de mai, du vin-fleur des tilleuls, de la franche ambroisie de la sauge, du serpolet, du trèfle blanc, des marjolaines. Avant qu’il se soit rendu compte de l’effondrement inouï de tout son destin plantureux, dans le bouleversement des lois heureuses de la cité, chacun des parasites effarés est assailli par trois ou quatre justicières…
    Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/2017/07/plusunenfantconnaitsamereplusillaime.html

  5. Mais qui est donc ce Charles Sannat, pour faire ici les éditoriaux sur les Moutons Enragés ?
    Un gourou, un journaliste ? Un type qui surfe sur la vague libérale ?

    Méfions-nous des gourous, et encore plus des gourous-libéraux…

    Ici encore il se trompe lourdement.
    Constater que notre société va dans le mur n’est pas malsain, puisque de toutes manières elle y va !
    Et ce ne sont pas ceux qui constatent qui en sont responsables, mais ceux qui en tiennent les commandes. Et éventuellement certains gourous qui les conseillent…

    • Si ceux qui constatent ne font rien contre ceux qui tiennent le commande, en effet ce sont eux les responsables de l’effondrement : c’est comme ça que j’ai compris l’article.

      • C’est déjà une chose que d’affirmer que ceux qui tiennent les commandes vont dans le mur. Parce que ces gens qui tiennent les commandes ne sont pas prêts à les lâcher et prétendent que tout va pour le mieux. Mais le mieux pour qui ?
        Si je te comprends bien, on est moins coupable en faisant semblant de ne pas savoir. La politique de l’autruche, quoi. Et en disant que notre société va dans le mur, on est plus coupable que ceux qui tiennent les commandes ? Drôle de raisonnement. Raisonnement autruchien…

        • « Et en disant que notre société va dans le mur, on est plus coupable que ceux qui tiennent les commandes ? »
          Ce n est pas du tout ce qui est écrit.
          Celles et ceux qui ont mis les personnes à la tête du pays sont les premières responsables et coupables de la bêtise des dirigeants.
          Ça s’appelle le vote ou glisser le papier dans une fente si tu veux.

          • ca s’appelle le vote… Donc ceux qui ont voté sont les responsables ? Et aussi sans doute ceux qui n’ont pas voté, parce qu’on leur a proposé comme à chaque fois de choisir « bonnet blanc ou blanc bonnet ? »
            Non, le vote avait sans doute une raison d’être au début de la première république, quand on a demandé aux députés ce qu’il fallait faire de Louis XVI. Mais les politiciens ont vite trouvé comment court-circuiter la volonté du peuple, et moi je peux te dire que depuis plus de 50 ans je ne vote plus pour blanc bonnet ou pour bonnet blanc, car je sais reconnaître quand on se fout de nous !
            On ne peut pas reprocher à nos concitoyens d’avoir « mal voté » puisque les votes sont toujours « arrangés ». Par contre on peut leur reprocher leur bêtise, leur soumission abjecte, et surtout de considérer la télé comme un moyen d’information.
            Coupables, ils le sont, mais certainement pas par leur vote inutile. Ils le sont de ne pas s’être révoltés. D’avoir subi sans broncher, comme nos bons bourgeois avaient subi l’occupation allemande. Le peuple français, il fallait alors aller le chercher chez les métèques (Tu sais, ceux de « l’affiche rouge » ? ) parce que nos parents tremblaient trop fort dans leur pantalon pour siffloter « ami, entends tu » dans les rues. De nos jours, s’il existe un espoir, c’est dans les jeunes beurs des banlieues, ceux que vous méprisez tant…

            Quant aux autres, que tu évites toujours de condamner, ce sont ceux qui tiennent le pouvoir, ceux qui « ont des chances » d’y parvenir, ceux qui ont l’argent et paient des journalopes pour faire leur sale propagande. Ces gens, que toi tu évites de condamner, un jour il faudra s’en occuper plus sérieusement qu’on a pu le faire pour les nazis et les collabos : On en a trop laissés vivre. Une erreur, voire même un crime.

  6.  » Qu’ils le veuillent ou non, les effondristes découragent les luttes collectives  »

    istes ,istes istes !

     » « Qu’ils le veuillent ou non, les collapsologues découragent les luttes collectives  »

    logues , logues , logues !

     » Dis papalogue c’est quoi un « effondriste » ?

    Tu sais mon filsologue,
    pour moi un effondriste c’est un survivaliste qui se prépare à la fin du mondiste,
    un collapsologue qui se prépare aux terriblistes crisesologues liées à la raréfactionologie des ressourcesistes, ou un écologiste tendance « Gretaloguiste » qui est pris d’atrocesologues angoissesistes climatiquologues et qui se prépare à cuire comme un œufiste dans le fourologue du réchauffementiste climatiquiste qui nous tuera tous.  »

    NA iste…ologue !!

    https://lesmoutonsenrages.fr/wp-content/plugins/wp-monalisa/icons/wpml_wacko.gif

    • Dis papa, c’est quoi un Garag-iste ?

      Bin c’est un Psychiatrologue qui osculte les voitures !
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      • Super ! Merci KryptoKrom pour ce bon mot…

        Ca me gonfle prodigieusement cette inflation de « mots à la mode » : On sent chez certains le désir de laisser un bon mot (du moins ainsi le croient-ils) pour la postérité éblouie :

        -J’ai retrouvé dans les archives un discours de Charles Sannat…
        -Charles Sannat ? Quel Charles Sannat ?
        -Mais tu sais bien ! Le célèbre inventeur de l’expression « effondrisme » !

        Mais à moi ça me fait davantage penser à un chien qui lève la patte sur un réverbère pour y laisser sa marque…

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