Le nouveau char franco-allemand sous la direction politique de l’Allemagne

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Par Olivier Renault pour Observateur Continental

Le nouveau char franco-allemand sous la direction politique de l’Allemagne 

Depuis 2018, le projet de réalisation d’un premier prototype de char «franco-allemand» a été matérialisé par les ingénieurs allemands et français qui ont fusionné les chars Léopard et Leclerc pour réaliser le «Euro Main Battle Tank» (EMBT). En cette date, le char était encore à l’ébauche et sous le slogan franco-allemand. Aujourd’hui, il est lancé mais sous la direction politique exclusive de Berlin. 

Officiellement le lancement du nouveau char EMBT sous le projet MGCS (Main Ground Combat System) est présenté comme un travail franco-allemand. Le site du constructeur Rheinmetall annonce la communication marketing franco-allemande, tout en écrivant noir sur blanc, pour signaler à ses investisseurs et partenaires, que la réalisation du tout nouveau char sera faite sous le leadership allemand: «Représentant le système de combat au sol principal, MGCS est un projet de défense franco-allemand conjoint».

Le programme, qui sera mis en œuvre sous la direction politique allemande est chargé de développer un système de combat principal pour succéder au Léopard 2 de la Bundeswehr et au Leclerc de l’armée française à partir de 2035. Pourtant lors de la réunion du Conseil ministériel franco-allemand à Toulouse le 16 octobre 2019, les ministres de la défense des deux nations, Florence Parly et Annegret Kramp-Karrenbauer, ont souligné leur engagement à développer le MGCS qui devait se faire à parité égale entre la France et l’Allemagne. 

Krauss-Maffei Wegmann (KMW), fabricant allemand (basée à Munich mais aussi au Brésil, en Grèce, en Grande-Bretagne, au Mexique, à Singapour et aux États-Unis), Nexter Systems (un groupe industriel de l’armement appartenant à l’État français qui a fait fusion avec KMW en 2015 pour former KNDS sous direction allemande) et Rheinmetall (fabricant allemand basé à Düsseldorf), ont obtenu le feu vert pour la première étude d’architecture du MGCS et ont réalisé une alliance, une ARGE c.a.d une Arbeitsgemeinschaft, un groupe de travail de droit allemand, en décembre 2019. 

«Désormais, les partenaires et l’Office fédéral allemand des équipements, des technologies de l’information et du support en service de la Bundeswehr (BAAINBw), agissant au nom de l’Allemagne et de la France, ont signé un contrat pour l’étude de définition de l’architecture du système – partie 1» (SADS* Partie 1). Ce contrat sonne le coup d’envoi du démarrage industriel pour une phase de démonstration du MGCS», peut-on lire sur le site de Rheinmetall du 20 mai. 

Le BAAINBw, qui est l’Office fédéral de l’équipement, des technologies de l’information, est en charge d’équiper la Bundeswehr de technologies de défense puissantes et sécurisées et aussi dans le domaine des technologies de l’information. Ce bureau, qui est totalement intégré à la Bundeswehr, met en place le développement, les tests, l’approvisionnement et la gestion de l’utilisation des équipements de défense. La gamme de produits, qui le concerne, va des systèmes d’armes et de technologies de l’information les plus complexes aux chars, avions, navires et aux vêtements pour les services d’urgence. C’est, donc, le BAAINBw qui va, sur le plan technique, diriger l’élaboration du nouveau char dit «franco-allemand. Le cerveau de l’armée allemande va agir pour la France avec le leadership politique de Berlin.

Le site du grand fabricant d’armes au monde, Rheinmetall, explique l’ordre de marche: «L’objectif de l’étude est d’harmoniser les concepts MGCS finaux de la phase précédente, d’analyser plus en détail et de proposer une architecture multi-plateforme commune. Les trois partenaires contractuels évalueront divers aspects de différents concepts: faisabilité technique dans le délai prévu alloué au programme; capacité à répondre aux besoins opérationnels des deux armées; efficacité et compatibilité avec les «systèmes de systèmes» nationaux (SCORPION pour la France et numérisation des opérations terrestres (D-LBO) pour l’Allemagne). Les parts de travail dans la partie 1 du SADS* seront réparties à parts égales entre la France et l’Allemagne sur une base de cinquante-cinquante. La première phase des travaux d’architecture devrait durer 18 mois». 

* l’étude de définition de l’architecture du système, System Architecture Definition Study (SADS)

Olivier Renault

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3 Commentaires

  1. Nous voilà armés pour dézinguer le virus!

  2. Je crois que mon père (chef de char pendant la dernière guerre) doit se retourner dans sa tombe.

  3. Ce char serait inutilisable pour au moins deux raisons, la première politique en cas de désaccord ou de divergence d’intérêts entre la France et l’Allemagne et la deuxième technologique, car les chars sont une technologie complètement obsolète depuis au moins plusieurs décennies, depuis qu’on peut les détruire avec des fantassins armés de « simples » bazookas ou d’autres armes..

    Les boites de conserve dans lesquelles ont fait griller les soldats sont donc bien une production de fonctionnaires et non de soldats..

    Des fonctionnaires, des gratte-papiers et des idéologues, voilà ce qui préside à ce projet comme à de nombreux autres..

    Et pendant ce temps 15000 prisonniers viennent d’être libérés des prisons, dont des terroristes.. ce qui va peut-être finir par justifier que ces « chars » soient employés contre les civils en Europe, par détérioration de la situation elle-même causée par cette politique de pompiers pyromanes ?

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