Partagez ! Volti
******
Source Liliane Held khawam
« La propagande de masse découvrit que son public était prêt à tout moment à croire le pire, qu’elle qu’en fut l’absurdité, et ne répugnait pas particulièrement à être trompé, puisqu’il pensait que de toute manière, toute affirmation était mensongère. » Hannah Arendt (1906-1975)
Nous avons longuement défini que le Nouveau Monde est entre autre le fruit à la fois de la privatisation et de la corporatisation de l’Etat public. Chemin faisant, celui-ci perd instantanément sa puissance publique en la transmettant aux tenants d’un marché devenu depuis peu fermement oligopolistique, et le virus aidant monopolistique.
https://lilianeheldkhawam.com/2017/02/17/la-corporatocratie-eclipse-la-democratie-liliane-held-khawam/
Le problème de tout habitant de la planète est que ce Nouveau Monde propulse les outils de management qui visent la rationalisation à l’extrême, et la maximisation des revenus, dans le but de défendre les intérêts d’un clan privé et anonyme (par la grâce des personnes morales: société anonyme, Sàrl, fondation, trust, etc).
Avec la corporatisation à tout va de l’espace public, l’avenir de la gouvernance publique est posé. Eh bien, un système piloté par une ultra-minorité qui bénéficie de l’ensemble des richesses et des ressources mondiales ne peut mener qu’au désir de limiter les prétentions des masses trop consommatrices, et trop coûteuses. Nous avons vu à différentes reprises le traitement qui était réservé aux personnes âgées et vulnérables…
D’ailleurs, les gouvernants actuels ne se cachent plus de vouloir sévèrement limiter la mobilité du public. Cette vision fut dans Coup d’Etat planétaire une des conséquences évidente du modèle de restructuration planétaire que je tente de reconstituer. Grâce au Covid-19, nous avons le résultat en direct.
Le sentiment que nous basculons vers un totalitarisme accompagne mes publications depuis quelques années. La découverte récurrente d’un double discours, et même d’une double organisation de l’Etat qui n’a plus rien de public, et encore moins de démocratique, fut pour moi à la fois frappante et pénible.
Cet enfumage permanent, émaillé de mensonges qui tente de maintenir une image d’Etat public, alors que les vrais donneurs d’ordres sont assis sur les trillions de devises, résultat de pillage organisé du public, est affligeant. Il en résulte une confusion généralisée, et ceux qui tentent de s’y retrouver risquent d’être traités de confusionnistes.
Pareil pour la gestion du virus. La communication officielle a été un festival de contradictions, qui cette fois s’en prenait à ce que l’individu a de plus cher: sa santé, sa vie affective et relationnelle. Une communication confuse, chaotique, digne des régimes totalitaires que Hannah Arendt analyse si bien.
Je rappelle enfin cette phrase de Mussolini qui en savait un bout en matière de dictature et de totalitarisme: Le Fascisme devrait plutôt s’appeler Corporatisme, puisqu’il s’agit en fait de l’intégration des pouvoirs de l’état et des pouvoirs du marché.
Je vous laisse découvrir le texte ci-dessous qui réactive la pensée de Hannah Arendt.
*****
Hannah Arendt : le totalitarisme par la confusion
Selon Hannah Arendt, les régimes totalitaires prennent un pouvoir “total” sur les individus en les arrosant d’informations contradictoires, jusqu’à ce qu’ils n’aient plus aucun moyen de savoir où se trouve la vérité.
Sous Hitler, sous Staline, explique-t-elle, le citoyen ne savait jamais à quelle sauce il allait être mangé. La propagande gouvernementale ne consistait pas à simplement “mentir” aux citoyens, en présentant une version “officielle” des faits dans les journaux, version qui aurait alors pu aisément être critiquée.
Non, c’était beaucoup plus subtil et efficace que cela.
Pour empêcher véritablement tout débat, toute initiative, pour obtenir des citoyens qu’ils se découragent totalement, qu’ils cessent d’essayer de comprendre, et qu’ils perdent donc tout moyen d’agir, les médias d’Etat les plaçaient sous un déluge continu d’informations incohérentes, mêlant le vrai et le faux jusqu’à ce que plus aucune personne ne puisse savoir de bonne foi ce qu’il fallait penser :
- “Nous gagnons la guerre !”,
- “Nous perdons la guerre !”
- “Les rations vont être augmentées !”
- “Les rations vont être diminuées !”
- “L’économie est en croissance !”
- “Il va falloir travailler plus !”
- “Vous pouvez sortir sans autorisation !”
- “Les contrôles vont être renforcés !”
Pour ajouter à la confusion, les Autorités ne parlaient plus d’une seule voix, mais au contraire via une foule de porte-paroles, dont il était impossible de savoir lequel portait la “véritable” parole de l’Etat.
C’est exactement ce que nous vivons aujourd’hui, et c’est pourquoi une telle tension s’installe dans les esprits.
C’est normal. Ce n’est pas de votre faute si vous ne comprenez rien, si vous êtes ballotté entre des amis, des voisins, des journalistes, des blogueurs ou encore des “youtubeurs” qui, chacun ont leur opinion qui paraît valable, tout en étant incompatibles les unes avec les autres.
C’est le résultat logique de la communication gouvernementale qui introduit confusion et contradictions partout.
Car, si vous êtes de bonne foi, cela fait déjà plusieurs semaines, que vous n’avez plus aucun moyen de savoir ce qu’il faut raisonnablement penser de la situation.
Lorsque le Président Macron annonce le déconfinement à partir du 11 mai, il est aussitôt suivi d’une déclaration de son Premier ministre qui explique que le déconfinement ne touchera que certaines personnes, dans certaines zones.
Au même moment, le Pr Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique Covid-19, et donc principal conseiller de l’Elysée, affirme que les personnes âgées resteront confinées jusqu’à la fin de l’année, ce qui est rapidement démenti par le Ministre de l’Intérieur Castaner.
La porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye explique alors que, bien que le déconfinement commence le 11 mai, mieux vaut prévoir ne pas partir en vacances en août. Aussitôt, une virologue experte (Anne Goffard) annonce alors sur France-Inter que plusieurs études de modélisation dans différents pays concluent à “une deuxième vague épidémique très probable au plus tôt fin août”, à moins que ce ne soit ”en octobre ou en novembre”. [3]
De son côté, le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer annonce la réouverture de “toutes les écoles dans toutes les zones”, en précisant aussitôt que les enfants sont probablement de gros vecteurs du virus et qu’il faudra sans doute laisser fermés les collèges, les lycées et l’enseignement supérieur. La ministre du travail Muriel Pénicaud estime alors sur France-Info “raisonnable de dire” qu’un télétravail massif aura lieu au moins jusqu’à l’été”, ce qui achève de rendre caduque l’annonce d’un déconfinement le 11 mai.
Je passe sur la publication d’une carte des départements rouges, oranges et verts dont on nous explique qu’ils pourront servir, ou non, à définir des dates différentes d’ouverture des différents secteurs de l’économie ; sur les annonces contradictoires des bienfaits du confinement, des masques, des tests de dépistage ; sur l’affaire de la chloroquine atteignant le summum de la foire d’empoigne, avec des experts tout aussi incontestables les uns que les autres qui se prononcent en faveur ou en opposition totale au traitement ; sur le fait que les enfants et les jeunes sont successivement présentés comme potentiellement victimes de la maladie ou au contraire parfaitement protégés.
Si, à la fin de ce message, vous avez mal à la tête, et envie de sortir vous promener pour penser à autre chose, dites-vous que c’est exactement l’effet recherché par les Autorités des pays totalitaires lorsqu’ils assomment leurs citoyens sous un déluge d’informations, contre-informations, ré-informations : obtenir que les réseaux de résistance se divisent. Que les citoyens se découragent. Que la critique devienne impossible. Que l’action, la réaction, la révolte, perdent leur sens.
Comme il n’y a plus de vérité, il n’y a plus de réalité. Vous avez l’impression de vous battre contre des moulins qui tournent dans tous les sens. Vous comprenez que lire, parler, réfléchir, n’a plus aucun sens car on peut penser tout et son contraire, selon les sources que l’on choisit, et qui évoluent elles-mêmes en permanence.
C’était la triste situation de nombreux pays au XXème siècle, dont on espérait pourtant ne pas reproduire les erreurs au XXIème :
“Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n’est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut pas se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d’agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger. Et, avec un tel peuple, vous pouvez faire ce que vous voulez”, disait Hannah Arendt. »
Rappelons pour commencer qu’après 1789, la France est passée d’une monarchie qui avait pour contre-pouvoirs tous les corps intermédiaires, à une oligarchie financière dénuée de tout contre-pouvoirs, le tout sous le vocable trompeur de démocratie. La démocratie est le vêtement dont se pare le pouvoir sous le prétexte qu’existe une représentation populaire (pouvoir législatif). Mais cette représentation est, dans les faits, c’est-à-dire concrètement, catégorielle et non pas populaire parce que contrôlée par des partis politiques sous influence des puissances d’argent.
Aujourd’hui, le véritable pouvoir n’est pas à rechercher dans l’apparence des arcanes politiques, il se cache derrière l’anonymat des capitaux et dans les paradis fiscaux. Le véritable pouvoir auxquelles sont soumises les populations, maintenues dans la naïveté et l’inconscience, est économique : il appartient aux principaux détenteurs de capitaux de la planète ; lesquels ont tant et si bien œuvrés depuis des centaines d’années qu’ils sont devenus propriétaires directs et/ou indirects de la majeure partie des actifs tangibles de ce monde.
Les USA et ses alliés ne sont plus depuis le début du XXème siècle (au bas mot) gouvernés par ce que l’on peut appeler un phénomène politique, qui représente l’intérêt commun, mais par un cartel d’entreprises dirigé par les principales banques globales d’investissement qui ont leur quartier général, depuis Oliver Cromwell, à la City of London. En réalité, les Etats occidentaux n’existent plus car ils ont été privatisés lorsque le contrôle de leurs monnaies est tombé dans les mains des banquiers privés, ce qui explique, en Europe, l’apparition des institutions européennes, qui ne sont que la formalisation politique (traités de Maastricht et Lisbonne) de cette capture des règles d’organisation des peuples par des intérêts privés.
Dans l’objectif de hâter sa prochaine disparition volontaire, les autorités politiques en charge de la France relaient avec zèle, voire même anticipent, l’agenda mondialiste consistant à appauvrir matériellement, physiquement et moralement la plus grande masse des gens peuplant la planète au profit de quelques usurpateurs, véritables escrocs économiques qui ont, aujourd’hui, pris l’ascendant sur les pouvoirs politiques des États. Aussi, la France qui n’a aucune politique, et encore moins de politique socialiste, dans le sens « social » du terme, est en revanche l’un des principaux fers de lance de l’agenda globaliste, lequel prospère sur le développement de la misère humaine.
Les cartes sont actuellement dans les mains des populations civiles : ces dernières ont enfin, phénomène unique dans l’histoire, la possibilité de reprendre leur destin en main ; ce qui signifie, très précisément, qu’elles ont la possibilité de réinstaurer des gouvernements politiques en lieu et place des ersatz actuels entièrement aux mains des puissances financières. Les peuples auront ce qu’ils méritent : ils recevront, s’ils acceptent de se prendre en charge (en contrepartie d’un peu de courage) des fruits extrêmement bénéfiques… mais l’accepteront-ils ? Là est la question…
Profitons-en pour rendre hommage au travail de structuration politique fait, en France, par les Gilets Jaunes constituants, qui ont pleinement compris et anticipé cette problématique de fond.
Finalement, les lois naturelles, tellement honnies des globalistes, reprennent le dessus et les choses vont entrer dans l’ordre : soit on lutte collectivement pour survivre collectivement, soit on ne lutte pas collectivement et ce sera la fin de la civilisation et de la liberté, y compris celle de vivre et de mourir.
Aussi, n’oublions pas ceci : on ne peut pas changer la Société avant de s’être changés nous-mêmes.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/
Ben, pour une fois, je suis d’accord avec toi.
Très bon résumé de la situation.
Tant de gens vivent dans le passé qu’ils ne comprennent plus rien au présent
NOTA BENE :
Il n’est évoqué dans cet article que la communication « officielle » gouvernementale.
Quid de l’impact des médias alternatifs ?
Ne participent-ils pas tout autant, voir plus, à cet état confusionnel ?